Dans son article « What is Black Identity? », Michelle Wright note la diversité de définitions théoriques que le discours académique donne à l'identité noire. Ces interprétations présentent néanmoins une ambiguïté du fait des limites qui...
moreDans son article « What is Black Identity? », Michelle Wright note la diversité de définitions théoriques que le discours académique donne à l'identité noire. Ces interprétations présentent néanmoins une ambiguïté du fait des limites qui découlent du message dominant. La notion d'identité noire est elle-même équivoque puisqu'elle repose sur la conception des individus noirs uniquement en tant qu'objets servant de prisme pour construire l'identité occidentale. Le sujet noir disparaît au profit d'une réification essentialisante. Le climat protestataire des années 1960 aux États-Unis a vu naître le Black Arts Movement (BAM), pendant artistique du Black Power Movement. Faire des Africains Américains des surhommes, exhumer et dénoncer les discordances des stéréotypes raciaux, comme l'avaient déjà fait les auteurs de la Renaissance de Harlem des années 1930, ainsi que prôner leur autodétermination, font partie d'un processus de réappropriation d'une identité qui devient politique tout en demeurant fondamentalement parcellaire à cause de l'unique définition qui en est donnée. À travers la littérature du BAM, l'identité noire, en plus d'être un outil de revendications, est la reconquête d'un soi qui ne peut être qu'incomplet puisqu'il repose sur l'idée euro-centrée d'un groupe insécable.