Françafrique

This dissertation focuses on French military interventions in Subsaharan Africa during the presidency of Valéry Giscard d'Estaing. It is principally based upon two case studies: the French interventions in Zaire in 1977 and 1978, and in Chad between 1974 and 1980. In studying these
interventions, as well as conducting a broader analysis of French Africa policy, this dissertation makes four arguments. First, strategic considerations, strongly linked to ideological concerns relating to security, prestige, and credibility, were the principle factors behind French decisions to intervene. Second, economic interests only played a secondary role in the reasoning of French decisionmakers. Instead, these interests were indirect and were mostly concerned with protecting
the economic bases of client or allied regimes. Third, allied African elites exercised a great deal of influence over French policymaking on the continent, including military interventions. The success of French policy greatly depended upon the agreement and cooperation of local elites. Finally, the outcomes of French interventions demonstrated the ultimate limits of military force as a method for building sustainable political order.

Xenophobia, embedded in the concept of Ivoirité, is often pointed out as the main cause explaining the Ivorian civil war. I am looking at the macro-level and reading the emergence of xenophobia not as a cause but a symptom of the breakdown of the patrimonial state that sustained the Ivorian model from its independence in 1960 to the 1990s.  From a post-structuralistic, post-colonial angle, I articulate my argument around how the Ivorian patrimonial and postcolonial state was constructed and sustained from outside by a post-WWII international order, and managed inside by Ivorian co-opted elites.

À l'occasion d'une tournée africaine amorcée le 1 er juillet 2015, le Président français François Hollande prononçait, au côté de son homologue camerounais Paul Biya, un discours dans lequel il affirmait que : « la France regarde toujours avec lucidité son passé pour mieux préparer l'avenir, et c'est ce que nous avons fait » 1. Suite à une telle déclaration, il aurait été légitime de croire que François Hollande allait jeter un regard franc sur l'histoire coloniale française au Cameroun en admettant qu'elle et ses troupes africaines avaient mené une guerre à l'endroit des populations camerounaises au courant des décennies 1950 et 1960. Pourtant, lorsque le journaliste Séverin Tchounkeu a initié la période de questions en lui demandant si la France allait procéder à une démarche semblable à celle faite quant à l'histoire coloniale de l'Algérie, c'est-à-dire reconnaitre qu'il ne s'agit pas simplement d'évènements, mais d'une véritable guerre, et procéder à un déclassement de documents, François Hollande s'est contenté de répondre : Sur la question de l'histoire, c'est vrai […[ qu'il y a eu des épisodes extrêmement tourmentés et tragiques même, puisqu'après l'indépendance il y a eu une répression en Sanaga-Maritime, en pays Bamiléké. Et nous sommes, comme je l'ai fait partout, ouverts pour que les livres d'histoire puissent être ouverts et les archives aussi 2. L'historiographie de la décolonisation du Cameroun sous tutelle française fournit une tout autre image de ce que serait une histoire-pour reprendre les mots du Président Hollande-« lucide ». Dans l'ouvrage La guerre du Cameroun : l'invention de la Françafrique paru en 2016, Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa s'appuient sur des témoignages recueillis lors d'enquêtes de terrain, de mémoires d'anciens administrateurs et militaires, de recherches en archives et de monographies pour démontrer qu'au Cameroun a eu lieu une terrible guerre contre-subversive marquée par d'innombrables violences commises par la France, avant comme après l'indépendance, afin de conserver un contrôle total sur les populations, le territoire, ainsi que sur les appareils étatique et militaire. Nous vous proposons une recension de ce riche ouvrage qui participe au renouvellement de l'historiographie, en plus de faire la lumière sur une période historique dont l'héritage est toujours bien palpable au Cameroun et dans les relations franco-camerounaises.

Un ouvrage d'économie et de géopolitique chez VA Éditions en octobre 2020. Auteur : Loup Viallet est un spécialiste de l'économie politique africaine. La fin du franc CFA met à jour les conséquences d'un abandon collectif du franc CFA sur les pays africains, sur leurs relations avec la France et avec le reste du monde. Il dévoile la vision mythologique voire parfois révisionniste des relations franco-africaines qui domine le débat public et propose des solutions politiques réalistes afin de sortir la coopération monétaire franco-africaine de l'impasse dans laquelle elle se trouve.

En mai 1978, la ville de Kolwezi est occupée par une troupe armée en provenance d'Angola via la Zambie. Au bout de quelques jours, un parachutage de légionnaires français vient au secours du gouvernement zaïrois de l'époque, dans une "opération humanitaire" ; ils sont suivis de troupes belges, moins soucieuses quant à elles d'affronter les "rebelles" que d'évacuer les nombreux Européens, essentiellement des salariés de la Gécamines et leurs familles. La conférence ne s'intéressera pas à l'histoire même de ces journées marquées par des violences dont le bilan reste imprécis, mais plutôt au roman qu'en a tiré, en 1989, Valentin-Yves Mudimbe, sans doute le romancier congolais le plus connu internationalement, notamment du fait d'une carrière d'intellectuel menée aux Etats-Unis. Que peut en effet le roman, - et donc la littérature, la fiction -, lorsqu'il est "historique", c'est-à-dire lorsqu'il prend sa "matière" dans un épisode comme celui-là ? De toute évidence, Shaba deux ou les carnets de Mère-Marie Gertrude (Présence africaine, 1989) n'est pas un livre d'historien ; ce n'est même pas un "récit historique" : c'est une "fable", écrit l'auteur, écrite à d'autres fins que celle de proposer des souvenirs ou d'établir la "vérité" factuelle. Quelles fins ? en recourant à quels moyens littéraires ? Telle sera notre question. Mais pour y répondre, rien ne vaut le détour par les récits "historiques" nombreux qui ont été proposés du même épisode par les mémorialistes de la Légion étrangère, tantôt dans des essais d'histoire plus ou moins romancés, tantôt au cinéma, là aussi en "fictionalisant" les événements pour en faire une mémoire simplifiée, épique, tout à la gloire des héros libérateurs, à mille lieues de la mémoire construite par l'écrivain.

Italia e Francia sono due paesi europei e confinanti che condividono  caratteristiche e percorsi comuni, ma che, allo stesso tempo, coltivano tra loro una rivalità che si esprime in particolare in chiave geopolitica sul continente africano. In questo paper in primo luogo sono esaminati i sistemi di relazioni tra Francia e Italia con i paesi africani. In secondo luogo si studia il confronto geopolitico tra i due attori prendendo in considerazione il contesto libico, nel quale si intrecciano rilevanti interessi strategici, dall'energia alla sicurezza nazionale.

Français:
Si la coopération internationale reste utile et pertinente dans la construction d'un Etat et d'une administration publique efficace et responsable. Elle est surtout pertinente lorsque des pays accèdent à l'indépendance ou sortent de profondes crises politiques. Dans ce papier, l'auteur à partir de l'expérience de la coopération administrative internationale de la France, et du cas du Cameroun démontre que, pour éviter les effets pervers  (influence, manque d'indépendance, mal gouvernance, corruption, "démocrature"...), les interventions extérieures devraient se limiter dans le temps et contribuer réellement à renforcer les capacités locales afin que celles ci développent des politiques publiques nationales et une gestion publique responsable. Ce papier est le produit d'une thèse de doctorat en science politique sur "l'Institut international d'administration publique et la coopération administrative internationale", soutenue avec brio par l'auteur à l'Université de Picardie Jules Verne à Amiens (France) en juin 1999, sous la direction du Professeur Jacques Chevallier.

English:
If international cooperation remains useful and relevant in building an efficient and accountable State and Public administration. It is especially relevant when countries gain independence or emerge from deep political crises. In this paper, the author uses the experience of France's international administrative cooperation and the case of Cameroon to demonstrate that, in order to avoid perverse effects (influence, lack of independence, poor governance, corruption, lack of democracy...), external interventions should be limited in time and really contribute to building local capacities so that they develop national public policies and responsible public management.
This paper is the product of a doctoral thesis in political science on "The International Institute of Public Administration and International Administrative Cooperation", brilliantly defended by the author at the University of Picardie Jules Verne in Amiens (France) in June 1999, under the supervision of Professor Jacques Chevallier.