Féminisme Décolonial

Cet article introduit, de façon non exhaustive, une partie de la recherche nommée « Décoloniser Vénus : un corps esthétique-politique ». Tout d’abord, nous présentons la jonction de ces deux mots-clés qui façonnent une critique esthétique-décoloniale attirant l’attention sur les usages discursifs. Ces usages sont illustrés, principalement, dans l’entreprise symbolique qui renforce la domination patriarcale et, spécifiquement, coloniale. Cette domination n’est pas seulement politique, mais également symbolique, puisqu’elle saisit, par ses usages, des canons de beauté et des catégories médico-juridiques modernes. Ce sont des figures mythiques qui permettent dans ces récits une prise de pouvoir, révèlent la puissance féminine, donnent le plaisir, dansent comme dans la mer et la rivière, accouchent de l’amour et des mots, se baignent comme soin de soi. Au-delà de la binarité occidentale du genre (Oyéwumi, 1997), cette article vise résumer de façon non-exhaustive d’autres pistes caractéristiques d’une décolonisation de l’expérience vécue, en défense à ceux qui attaque et en guérison à ceux qui veulent in fine aimer.

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En 2011, le CEDREF avait déjà publié un numéro intitulé « Théories féministes et queer décoloniales ». Il s’agissait de faire connaître des traductions de  Gloria Anzaldúa, Cherríe Moraga et Norma Alarcón notamment, qui ont puissamment contribué à ouvrir la voie aux réflexions décoloniales.
Nous revenons aujourd’hui sur les perspectives décoloniales, avec un numéro organisé autour de la traduction de « La colonialité du genre », de María Lugones, article fondateur du courant théorique féministe décolonial. En effet, Lugones y analyse, critique et prolonge la réflexion d’Anibal Quijano, figure centrale des théories décoloniales, et déstabilise profondément la compréhension dominante du genre en proposant une critique résolue du naturalisme, de l’eurocentrisme et de l’hétérosexisme qui président à sa compréhension.

Le « féminisme décolonial », bien qu’encore relativement peu connu en France, y est aujourd’hui au centre de débats passionnés. Le « tournant décolonial », développé à partir des année 90, est l’une des rares élaborations théoriques fondamentalement issue des mouvements sociaux d’Abya Yala à avoir (partiellement) réussi à franchir la frontière épistémologique bien gardée qui enferme les pays du Nord global dans leur splendide isolement intellectuel . Le « féminisme décolonial », apparu il a déjà plus d’une décennie, en constitue à la fois une critique et un prolongement. Il s’inscrit sans équivoque dans la lignée d’une longue tradition féministe critique portée notamment, quoique pas exclusivement, par des femmes et des lesbiennes racisées et anti-capitalistes.
L'article présente d'abord  la généalogie du « tournant décolonial » et ce que le terme « décolonial » signifie dans ce cadre, puis plus spécifiquement le féminisme décolonial, en montrant qu’il se revendique précisément d’une longue tradition féministe, critique, ancré dans l’activisme et qui ne craint pas de désacraliser l’hétérosexualité en montrant son caractère historique et non-naturel. Enfin, il souligne combien ce féminisme décolonial se revendique de l’intersectionnalité, pour lutter simultanément contre le racisme colonial, le patriarcat hétérosexuel et le capitalisme néolibéral.

“Décoloniser Le Féminisme: Intersectionnalités, Assemblages, Co-Formations, Co-Productions” (Decolonizing Feminism: Intersectionalities, Assemblages, Co-Formations, Co-Productions). Cahiers du CEDREF. Special Issue on Intersectionalities and Colonialism. (January 2015).

Construit autour de la traduction de l'article fondateur de María Lugones "La colonialité du Genre", traduit dans ce numéro, ce Cahier du CEDREF offre une contextualisation et une discussion approfondie du féminisme décolonial latino-américain et des Caraïbes. Cette introduction en présente une généalogie.

Vidéo de 30 minutes
Pour une approche dynamique des études décoloniales
L'émission de Mediapart analyse dans cette séance la colonialité du pouvoir, du savoir et du genre, avec Jules Falquet et Lissell Quiroz, à l'occasion de la publication du Cahier du CEDREF "Epistémologies féministes décoloniales. Controverses et dialogues transatlantiques"

Avec Jules Falquet et Lissell Quiroz, Septembre 2019

El artículo analiza la manera de escribir y enseñar la historia desde una perspectiva feminista decolonial. Esta teoría, desarrollada por activistas del sur global tales como Ochy Curiel o Yuderkys Espinosa, propone no solo conceptualizar el entramado de opresiones en el que se encuentran las mujeres subalternas, sino también una praxis original. Partiendo de esas teorizaciones, el artículo expone la manera en que la autora las aplica en su trabajo como historiadora y en su práctica como docente en el departamento de estudios hispánicos en Francia. En lo que a la investigación se refiere, la historia de la maternidad en clave decolonial examina el nacimiento como un espacio de poder en el que se imbrican diferentes sistemas de opresión (de clase, raza, y sexo/género). Por otra parte, el estudio presenta diferentes experiencias de descolonización del saber en el ámbito universitario francés.

Seguindo o propósito do livro Políticas de Resistência, Homenagem à María Lugones, trazemos como motivação central de estudá-la em toda sua contribuição para os feminismos descoloniais. Desde sua ruptura da colonialidade do poder ao tête-à-tête da resistência descolonial, exemplificado em figuras como a callejera, Lugones nos convoca a pensar a prática de pensamento em língua viva e oral.

Compte-rendu du n° de la revue Recherches féministes à propos des "Femmes autochtones en mouvements : fragments de décolonisation", vol 30, n°1, 2017.
Le numéro présente principalement la situation et les luttes de femmes autochtones du Québec, incluant un long entretien avec 4 responsables de la FAQ, leurs actions contre les féminicides et leur travail artistique, mais également le travail de la guatémaltèque Aura Cumes et d'autres.

Seguindo o propósito do livro Políticas de Resistência, Homenagem à María Lugones, trazemos como motivação central de estudá-la em toda sua contribuição para os feminismos descoloniais. Desde sua ruptura da colonialidade do poder ao tête-à-tête da resistência descolonial, exemplificado em figuras como
a callejera, Lugones nos convoca a pensar a prática de pensamento em língua viva e oral.

À partir da coleta e organização de correspondências digitais cotidianas trocadas por nós: duas mulheres que nunca se encontraram ao vivo, mas que trabalham à distância juntas a mais de um ano,  este ensaio visual especula uma desarticulação, num sentido cognitivo, da língua e da linguagem colonizante, partindo da escrita através de si como exercício de inscrição no mundo, como forma de insurreição e cura. São criados diálogos com escritos de Gloria Anzaldúa, Maria Lugones e outras, organizando imagens e poemas, banhos e levantes, asé e escuridão.

Malgré la robustesse du programme de son "Décoloniser le féminisme", entre le procédé annoncé par le féminisme de la frontière et la démonstration argumentée dans les chapitres de l’ouvrage, le projet de Soumaya Mestiri nous a semblé par moments ne pas aller au bout de ses intuitions. En cause, l’indétermination définitionnelle ou l’emploi équivoque de certaines notions dont celles, particulièrement centrales, de « colonialité du pouvoir » et de « colonialité du genre », dont le risque est une violation des limites de la compétence que la programmatique féministe-de-la-frontière s’est elle-même donnée.