Note sur les rapports de la littérature avec la philosophieCarnets, 2009
A relação entre a Literatura e a Filosofia, que se define, desde as suas origens por uma fecunda coabitação é o objecto deste artigo. Percorrendo estudos de autores como Macherey, Lacoue-Labarthe, Jacques Bouveresse ou Philippe Zard, o texto que segue procura identificar alguns aspectos e modalidades duma relação por vezes dolorosa, segundo uma dupla perspectiva: a Literatura à luz da Filosofia e a Filosofia à luz da Literatura. Essa relação ganha na obra Les désarrois de l'élève Törless de Musil contornos especiais pela intervenção da música na formação da personagem, configurando outrossim a aporia do "sentido preciso" (Mallarmé) e do indefinido como marca da obra de arte literária. 1 1 Resumo da responsabilidade dos editores. Jean Kaempfer http://carnets.web.ua.pt/ 76 Dans la partie alémanique de mon pays (la Suisse), on trouve dans les estaminets une boisson plébéienne et tonique, le « Kafi mit » : littéralement, le « café avec »-avec, en l'occurrence, une tombée d'eau-de-vie de pomme. « Avec »-plutôt que « et ». Littérature et philosophie ; littérature et peinture, etc. : ces couples iréniques sont un peu sages, bien contractuels, très équilibrés … Mais dire « la littérature avec la philosophie » (comme on dit : François est avec Marie) voilà qui allège les choses ! Nous sommes maintenant du côté de l'union libre, de la relation de voisinage intéressante-du kairos. La littérature, toute seule, c'est bien : il y a beaucoup de choses à faire avec la littérature. Mais la littérature « mit » (comme le « Kafi mit »), ce n'est pas mal non plus ; la littérature et la philosophie s'ajoutent l'une à l'autre et en se mêlant (« Littérature et philosophies mêlées », c'est le titre d'un numéro de revue 2 qui a fait date) connaissent une légère griserie : elles échappent à leur autochtonie, se défamiliarisent, se font, l'une à l'autre, le cadeau d'apparaître « dans une neuve atmosphère » 3 Ou plus exactement, car Macherey est althussérien, la pensée par figure qui est le propre de la littérature, est une pensée incomplète : si elle fixe l'illusion idéologique, elle y reste néanmoins prise. Le régime propre de la littérature, lisait-on dans un livre plus ancien ... A quoi pense la littérature ? Ce beau titre est dans le fil de ce que j'annonce ici : on le doit à Pierre Macherey ; le livre a paru en 1990, aux PUF. Pour l'essentiel, c'est une suite de monographies, sur Sand, Hugo, etc., que Macherey ordonne en une sorte de Grand récit de la modernité, avec sa rhétorique (de la limite et de l'excès), son ontologie (foucaldienne, la visée de la profondeur alternant avec le cadastrage des surfaces) et son anthropologie historique du devenir (qui vient de Marx). Dans son ensemble, le Grand récit collectif que Macherey attribue à la littérature « exsude » (c'est son terme) de la pensée : les romanciers énoncent, sur un mode non-thétique, le surplomb problématique de leur époque (ici, le XIXème siècle). Voyons le monument-Hugo, par exemple, dont Macherey parle très bien : Hugo s'intéresse à l'homme d'en bas et déploie cette préoccupation dans les figures d'une pensée-telle est la thèse. Ainsi par exemple la figure des « misérables » : un mot-lisière qui renvoie tout à la fois à la profondeur et aux bas-fonds ; mais aussi la fascination pour l'égout, l'argot ; ou encore la multiplication des images ombreuses, nocturnes : silhouettes indécises, surgissant. A quoi il convient d'ajouter, pour la structure romanesque, la construction hachée, par épisodes, qui vient de la contrainte feuilletonnesque. Le travail hugolien rejoint ainsi la grande entreprise décryptive dont Marx, qui va vers l'infrastructurel, fournit un autre exemple. Mais Marx n'est pas seulement un exemple : ici, chez Marx, la connaissance est donnée de ce que la littérature échoue à penser, sinon par figures.