Le rire cosmique de Kourouma

Études françaises, 1995

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2015

Les récentes guerres civiles et les luttes politiques en Afrique constituent le fond narratif des deux derniers romans d’Ahmadou Kourouma, cristallisant une sorte d’écriture dont les enjeux se situent autant dans les massacres décrits que dans la précarité des repères géographiques rendus poreux par la nécessité de fuir les champs de combat. Tout se jouant dans la fuite et la mobilité, les barrières et obstacles à la circulation des hommes sont dévalués atomisés dans ces œuvres de sorte que les espaces géopolitiques décrits sont difficilement reconnaissables en leurs limites. Notre hypothèse est que l’écriture de cet auteur dépasse la simple construction d’une politique fiction ou encre d’une représentation de la mobilité dont les contours restent souvent évasifs, pour se structurer autour d’une dialectique espace de la guerre/guerre de l’espace. Le projet de cette contribution est alors de témoigner de l’unification ou de la confusion des espaces de/en guerre dans le roman de Kourouma. Allah n’est pas obligé et Quand on refuse on dit non offrent un champ fertile à une telle lecture.

Études françaises, 2000

Passerelles francophones II, 2001

Les personnages principaux des romans d'Ahmadou Kourouma 1 sont des hommes de pouvoir que l'Histoire a placés dans une situation plutôt inconfortable. Le pouvoir qui leur revient, en vertu de l'hérédité, ou celui qu'ils acquièrent par eux-mêmes, est toujours second, circonscrit par un pouvoir plus grand, plus lointain, dont il dépend et sur lequel il ne peut rien. Djigui, le roi vaincu de Monnè, outrages et défis, renouvelle tous les vendredis son allégeance au pouvoir blanc. Fama, le héros des Soleils des indépendances, dernier descendant de la dynastie des Doumbouya, voit son royaume démembré, écartelé entre deux dictatures rivales, chacune dotée de son appareil de répression. Koyaga enfin, le redoutable dictateur de En attendant le vote des bêtes sauvages, tient son pays d'une main de fer, mais n'ignore pas que toute son autorité dépend du soutien des puissances anticommunistes, dans le cadre de la guerre froide. Le système colonial aurait mis en place en Afrique un dispositif d'emboîtement de pouvoirs terriblement efficace ; dispositif selon lequel la véritable instance de pouvoir se met en retrait derrière une façade qui garde pour elle les signes extérieurs de pouvoir. Les romans de Kourouma vont raconter ce qui se joue sur cette façade qui détermine l'Histoire des peuples africains depuis plus d'un siècle.

Études françaises, 2006

Cet article examine le thème du pessimisme comme une perspective dominante dans Les Soleils des Indépendances d'Ahmadou Kourouma. Il retrace le pessimisme à travers le jeu des personnages et les indices spatio-temporelles tels que Kourouma les déploie dans ce texte. À cet égard, l'article y examine certains des personnages clés dans le cadre spatio-temporel dans lequel ils évoluent. L'examen de ces phénomènes révèle la réalité de l'idée de l'Afro-pessimisme. L'indépendance de l'Afrique telle que perçue à travers ces trois phénomènes littéraires que sont les personnages, la spatialité et la temporalité, est un échec total sur tous les fronts, un concept vide de substance. Par conséquent, l'étude conclut que la mort tragique de Fama, le protagoniste du texte, dans sa tentative de reconstruction de sa dignité et humanité perdues sous « les soleils des indépendances » est une évidente manifestation et concrétisation du pessimisme dans ce texte romanesque d'Ahmadou Kourouma. Abstract This paper examines the theme of pessimism as a dominant view in Ahmadou Kourouma's novel, Les Soleils des Indépendances (The Suns of Independence).

Présenté dans la journée d'études dédiée à Amadhou Kourouma à l'Université du Porto le 11 décembre 2013.

Cahiers Bernard Lazare 431-432, 2020

Le voyage, tel que le conçoit la pensée des habitants du Koutammakou, se définit comme un voyage de l’âme.