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Louis Quéré et Cédric Terzi Texte publié en portugais in V. R. Veiga França & L. De Oliveira (eds), Acontecimento: reverberações, Belo Horizonte, Autêntica Editora LTDA, 2012, p. 295-308. « Il faut qu'un problème soit senti pour pouvoir être énoncé » (Dewey, 1993, p. 132). On peut penser que cette observation s'applique aussi aux problèmes publics, et donc supposer que leur institution et leur résolution ont des fondements d'ordre sensible. En effet, pour John Dewey, l'appréhension sensible du caractère problématique d'une situation précède l'élaboration cognitive du problème dans l'enquête : « Formuler la nature d'un problème signifie que la qualité sous-jacente (…) est devenue l'objet d'une pensée articulée. Mais quelque chose se présente comme problématique avant que l'on reconnaisse quel est le problème. Le problème est eu, ou bien on en a l'expérience, avant qu'il puisse être énoncé ou mis en avant ; mais il est eu en tant que qualité immédiate d'une situation globale. Sentir que quelque chose fait problème, que quelque chose laisse perplexe et demande à être résolu, indique la présence de quelque chose qui pénètre tous les éléments et toutes les considérations. La pensée est l'opération par laquelle cette chose est convertie en des termes pertinents et cohérents » (Dewey, 1931, p. 249). L'enquête, qui est une opération intellectuelle, transforme ainsi une appréhension directe et immédiate, de l'ordre d'un « avoir » ou d'un sentir, en une perception réfléchie de relations, et notamment de relations entre conditions et conséquences. Dewey prend soin de préciser que la situation n'est pas pour autant un sentiment ou une émotion : « Au contraire, le sentiment, la sensation et l'émotion doivent eux-mêmes être identifiés et décrits en fonction de la présence immédiate d'une situation qualitative totale » (Dewey, 1993, p. 129). En quoi consiste cet « en fonction de » ? Comment se fait la conversion évoquée ? Quel rôle jouent sentiments et émotions dans la pensée qui articule un problème ? Quel travail effectuent-ils ?
Cefaï D., Terzi D. (dir.), L’Expérience des problèmes publics, Paris, Éditions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 2012, p. 9-47, 2012
Etudes de lettres/Études de lettres, 2024
Dans cette contribution, Joséphine Stebler, anthropologue et enseignante de français langue étrangère, et Louis de Saussure, linguiste, conversent autour de la notion d'expérience et de leur manière de l'appréhender dans leurs champs respectifs. L'échange est modéré par Maria Bagyan, étudiante en master FLE. L'entretien insiste sur la distinction entre « expérimenter », éprouver des e ets de nouveauté, tenter, et d'autre part « expériencer », faire l'expérience, vivre une expérience. Il fait également une place aux éthiques du care pour développer les liens tissés entre expérience et con ance.
in C. Barril et al. (dir.), Le public en action, Usages et limites de la notion d'espace public en sciences sociales, Paris, L’Harmattan, p. 25-50., 2003
Revue économique, 2017
Nous présentons la mise en place d'une expérience lors d'un évènement grand public national, de manière simultanée dans 11 villes françaises, en septembre 2015. L'expérience a impliqué plus de 2700 participants et a duré quatre heures ininterrompues. L'objectif de cet article est à la fois de fournir une feuille de route pour une éventuelle réplication et de penser à la manière dont la discipline peut investir des terrains nouveaux (vulgarisation, pédagogie populaire, communication grand public). METHODOLOGICAL CONSIDERATIONS ON IMPLEMENTING A PARTICIPATIVE EXPERIMENT We present the implementation of an economic experiment conducted simultaneously in 11 French cities, with over 2700 participants, during four uninterrupted hours, during a popular-science event held in September 2015. Our goal is both to provide a roadmap for a possible replication and to discuss how the discipline can invest in new fields (science popularization, popular education, public communication).
On a coutume de considérer le spectateur comme quelqu’un de passif, mais c’est une erreur. Même spectateur, le public n’est jamais passif. Je propose quelques réflexions sur les différents « statuts de participation » (Goffman) dans l’expérience publique, et notamment sur la condition de spectateur et sur le rôle de la conversation sociale.
Aujourd’hui encore, les émotions sont souvent considérées trop irrationnelles pour apparaître dans l’espace public. Elles constituent cependant l’un des ressorts clés du vivre ensemble, comme le montre la controverse que Le Nouvel Observateur a déclenchée en février 2013 en mettant à sa une Belle et bête, le roman de Marcela Iacub. En prise directe avec le scandaleux et l’obscène, les énonciations émotionnelles que cristallise cette controverse s’inscrivent toutes dans un même arc affectif, celui qui va des émotions rivées au corps et fortement indicielles telles le dégoût, l’horreur et la tristesse, à des émotions plus abstraites et aisément universalisables, telle l’indignation. Mais ces prises de parole publiques prennent également forme en fonction des biens qui, pour les participants au débat, ont été affectés. Eprouver et s’éprouver en public : si les émotions suscitées par l’indigne sont à la mesure des valeurs sociales et morales transgressées, elles mettent également en jeu la figuration de soi du locuteur qui s’en émeut. Comment éviter en effet d’être contaminé par l’abject qui a atteint la personne dont on parle ? Comment parler quand l’on a soi-même été déchu ? Positionné par Iacub comme un « cochon », Dominique Strauss-Kahn parcourt de manière ascendante l’arc sémiotique et phénoménologique qui organise la sémantique du dégoût et de l’indignation pour tenter de retrouver une maîtrise de sa figuration. Le cri offensé de la romancière Christine Angot fait quant à lui le chemin inverse pour s’abîmer dans le dégoût, un dégoût dont Anna Lietti et Véronique Le Goaziou explorent la dimension aussi bien orale que morale, et qui se transforme en tristesse quand l’indignation devant l’outrage à la littérature ne peut s’exprimer (Jean Birbaum). C’est alors les contours d’une double communauté que donne à voir l’analyse de la controverse : celle, pétrie de pathos, des « écoeurés » et celle, dirigée par le logos, des « ébranlés ».
Alter, 2015
Cet article revient sur le parcours d'Eva Feder Kittay et s'attarde, en particulier, sur le rôle qu'a joué dans sa réflexion philosophique son expérience de mère d'une enfant atteinte d'un handicap mental sévère. Tant la critique par Kittay des théories standards de la justice, que sa redéfinition de la personnalité morale ou sa réflexion plus récente sur les rapports entre normalité et vie bonne trouvent leur source dans cette expérience, dont la prise en compte permet en retour à Kittay d'apercevoir des problèmes et de poser des questions qui demeurent absentes de la philosophie morale et politique traditionnelle. Le travail de Kittay illustre ainsi la fécondité théorique et l'importance éthique de la reconnaissance de l'expérience personnelle. Il montre également qu'à la condition qu'il s'élabore sur la base d'une telle reconnaissance, le travail théorique peut devenir un travail de care.
Hermès, 2003
Question: Vous avez été successivement directeur de l'antenne et des programmes de France 3 (à partir de fin 1993), directeur général en charge de l'antenne de France 2 (juin 1996) et, depuis septembre 2000, vous dirigez France 5. Cela vous donne un parcours unique en matière de télévision publique. A travers cette expérience de trois chaînes publiques bien différentes, comment dessineriez-vous le lien entre mesure d'audience et décisions de programme ? Entretien avec Jean-Pierre Cottet Comme je le disais en préambule de notre entretien, chaque chaîne a son territoire et ses objectifs. Nous sommes bien en étant côte à côte.
Manifestations sensorielles des urbanités contemporaines, 2020
Le contexte dans lequel se situe cette réflexion est celui des espaces publics conçus comme entités urbaines à l’origine des processus de régénération. En ce sens, une hypothèse émerge et se définit par la conviction que ces espaces sont à prendre en compte comme des champs de réactivation citoyenne, véritables laboratoires qui préparent et déploient les figures sensibles de la « convivialité avancée » (Caillé, 2011) et de la citoyenneté active. Il s’agit ici, d’une part d’une réflexion de caractère général sur la nécessité d’une reprise en main des biens communs à cogérer par des approches sensibles et des nouvelles (ou renouvelées) figures spatiales et, d’autre part, d’un travail situé, qui vise à rendre compte du processus de régénération de la ville de Turin à travers la texture morcelée d’une cartographie des nouvelles formes de gouvernance, ce qui interroge la place du sensible dans notre société marchande.
SociologieS, 2015
Cet article interroge les apports possibles du pragmatisme à une ethnographie de la citoyenneté, à côté de l’étude classique des mobilisations collectives, du vote ou des problèmes publics. Prenant au sérieux l’idée de la démocratie comme mode de vie, l’enquête consiste à saisir la formation de la culture et de la capacité d’agir politique depuis les expériences ordinaires de la coexistence. L’attention se porte sur des actions, apparemment mineures, témoignant d’un sens politique, visant le monde en tant qu’il est commun. Appliquée aux espaces publics urbains, cette démarche conduit à identifier ce qui trouble et sollicite les personnes au gré de leurs déplacements et à examiner la transformation éventuelle de ces sollicitations en interventions.
Multitudes, 2005
Distribution électronique Cairn.info pour Assoc. Multitudes. © Assoc. Multitudes. Tous droits réservés pour tous pays.
Kaufmann L., Malbois F., 2015. "S'éprouver" en public : l'arc affectif de l'indignation dans la controverse « Iacub-DSK ». pp. 99-117 in Rabatel A., Monte M., Soares Rodrigues M. (eds.) Comment les médias parlent des émotions : l'affaire Nafissatou Diallo contre Dominique Strauss-Kahn. Lambert-Lucas 1 "S'éprouver" en public L'arc affectif de l'indignation dans la controverse « Iacub-DSK »
La culture au Québec, 2024
Les politiques de démocratisation de la culture ont été considérées comme un échec par plusieurs, notamment en raison de la tension entre culture populaire et savante2 qu’elles contribuaient à aggraver même si l’objectif louable était de rendre les grandes œuvres davantage accessibles. En tant que principe, la démocratisation culturelle ne serait pas arrivée à « remet[tre] en question la culture savante, mais seulement l’inégalité de son accès3 ». Émerge de cette dynamique – qui fait en sorte que ceux pour qui la culture légitimée n’est pas spontanément accessible ne fréquentent pas les institutions qui la représentent – un questionnement à savoir si, encore aujourd’hui, pour citer l’homme de théâtre et rédacteur de la Déclaration de Villeurbanne Francis Jeanson, « ces énormes bâtiments ne sont pas voués, purement et simplement, à fournir un confort supplémentaire à des gens qui [sont] déjà des privilégiés, qui n’[ont] pas besoin de ça pour accéder à la culture4 ».
2009
2009
in Cantelli et al., Sensibilités Pragmatiques, Bruxelles, Peter Lang.
Les Annales de la recherche urbaine, 1992
Les espaces publics sont si divers qu'il est impossible d'en faire une catégorie unique ou une entité homogène. Cette diversité se lit dans l'espace, les formes et l'environnement matériels, comme dans les niveaux de définition de l'espace public. Celui-ci ne désigne-t-il pas tour à tour un "espace" politique, social, architectural et urbanistique? Nous nous intéressons pour notre part aux espaces que l'épreuve pratique et ordinaire des villes nous révèle : il s'agit de l'espace urbain que j'arpente et des interactions auxquelles il donne l'occasion de se produire sans cesse. Formes spatiales et formes sociales s'y rencontrent. C'est d'ailleurs là que réside l'intérêt et la difficulté d'une notion comme celle d'espace public ainsi que les enjeux de son aménagement. Celui-ci croise des dimensions de l'environnement (son, lumière, visibilité... objets saisis au niveau sensoriel et physique), du milieu (interactions, échanges, sociaux) et du paysage (formes saisies au plan esthétique), si l'on suit ces distinctions proposées par Amphoux (1992) pour l'environnement sonore. Comment penser en termes de co-détermination les relations entre ces trois dimensions que sont les formes sensitives, les formes sociales et les formes spatiales? Comment mener une approche interdisciplinaire susceptible d'aider l'analyse de nos espaces communs et de renouveler les catégories de conception de l'espace public urbain? Nous supposons que l'expérience et la conception de l'espace public urbain reposent sur des qualités sensibles à partir desquelles les dimensions spatiales et sociales sont étroitement mêlées. Si l'usage des lieux, l'appréciation du cadre urbain et les formes de l'échange social produisent et utilisent ces qualités, comment rendre compte alors de la construction sensible de l'espace public? La porosité du public et du privé L'échelle de saisie urbanistique n'est généralement pas liée à celle de la perception ordinaire, les unités morphologiques se découpent selon une logique de constitution des tissus urbains. Or, l'appréhension sensible a sa propre échelle. L'oeil esthétique porté sur l'espace urbain suppose la mise à distance, en privilégiant le paysage il se met en quelque sorte hors champ.
Les Annales De La Recherche Urbaine, 1992
Les espaces publics sont si divers qu'il est impossible d'en faire une catégorie unique ou une entité homogène. Cette diversité se lit dans l'espace, les formes et l'environnement matériels, comme dans les niveaux de définition de l'espace public. Celui-ci ne désigne-t-il pas tour à tour un "espace" politique, social, architectural et urbanistique? Nous nous intéressons pour notre part aux espaces que l'épreuve pratique et ordinaire des villes nous révèle : il s'agit de l'espace urbain que j'arpente et des interactions auxquelles il donne l'occasion de se produire sans cesse. Formes spatiales et formes sociales s'y rencontrent. C'est d'ailleurs là que réside l'intérêt et la difficulté d'une notion comme celle d'espace public ainsi que les enjeux de son aménagement. Celui-ci croise des dimensions de l'environnement (son, lumière, visibilité... objets saisis au niveau sensoriel et physique), du milieu (interactions, échanges, sociaux) et du paysage (formes saisies au plan esthétique), si l'on suit ces distinctions proposées par Amphoux (1992) pour l'environnement sonore. Comment penser en termes de co-détermination les relations entre ces trois dimensions que sont les formes sensitives, les formes sociales et les formes spatiales? Comment mener une approche interdisciplinaire susceptible d'aider l'analyse de nos espaces communs et de renouveler les catégories de conception de l'espace public urbain? Nous supposons que l'expérience et la conception de l'espace public urbain reposent sur des qualités sensibles à partir desquelles les dimensions spatiales et sociales sont étroitement mêlées. Si l'usage des lieux, l'appréciation du cadre urbain et les formes de l'échange social produisent et utilisent ces qualités, comment rendre compte alors de la construction sensible de l'espace public? La porosité du public et du privé L'échelle de saisie urbanistique n'est généralement pas liée à celle de la perception ordinaire, les unités morphologiques se découpent selon une logique de constitution des tissus urbains. Or, l'appréhension sensible a sa propre échelle. L'oeil esthétique porté sur l'espace urbain suppose la mise à distance, en privilégiant le paysage il se met en quelque sorte hors champ.
Communication présentée au colloque « Espaces et sociétés aujourd'hui. La géographie sociale dans les sciences sociales et dans l'action », Rennes, 21-22 octobre 2004
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