Black Mirror : le narcissisme à l’ère du numérique

Master thesis / mémoire de fin d'études, 2018

La série Black Mirror, qui questionne, au travers d'intrigues indépendantes les unes des autres, notre rapport contemporain à la technologie, connaît depuis sa création un succès notable. Après son rachat par Netflix, la série trouve un écho grandissant auprès des médias, qui pousse à s'interroger sur la pertinence de son discours. L'ambition de ce travail est de démontrer qu'elle constitue un exemple de métamédialité qui opère, via la mise en circulation d’imaginaires technologiques au sein d’une trame narrative, une critique des « nouvelles technologies », elle-même sujette à la production de discours sociaux. Les technologies dépeintes dans Black Mirror charrient des imaginaires sociaux, que la série matérialise à l'écran en s'efforçant d'en faire ressortir l’ambiguïté - notamment en déjouant le discours d'accompagnement de ces technologies. S'inscrivant dans une démarche à la confluence de plusieurs traditions critiques, la série fait circuler ces imaginaires techniques au sein de trames narratives, dont elle repense et détourne certains mécanismes, produisant de facto un discours critique de notre utilisation des « nouvelles technologies » qui échappe à l'écueil déterministe. En tant qu'objet culturel, Black Mirror circule dans l'espace social et donne lieu à de nombreux discours, la plupart laudatifs, de la part des médias, mais aussi à des réappropriations de la rhétorique et de la critique que la série livre des « nouvelles technologies ».

2012

Connexions, 2013

Distribution électronique Cairn.info pour ERES. © ERES. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

Le Temps des Médias, 38, 2022

Une introduction au numéro "Ego et Narcisse" du Temps des Médias (38, 2022), cet article examine la possibilité d'appliquer le concept de narcissisme aux études des médias, notamment en l'historisant. Il propose une recension critique et une archéologie de la notion et de celles qui l'ont précédé, tels "amour-propre".

En plus de constituer des objets usuels de notre quotidien, les écrans sont investis d’un imaginaire fantasmatique. C’est en parallèle de leurs développements techniques, notamment de leurs métamorphoses physiques, que la science-fiction imagine le devenir des écrans. Cet article se propose d’analyser l’une des figures marquantes de cet imaginaire, à savoir l’interface cérébrale. L’épisode « The Entire History of You » de la série télévisée d’anthologie Black Mirror (2011) servira de point de départ à la réflexion. Il s’agira en premier lieu de comprendre le fonctionnement du dispositif fictionnel afin de saisir les conséquences d’une telle technologie sur la faculté mémorielle et sur les personnages. Il sera ensuite question d’analyser l’« intermédialité fictionnelle » à l’œuvre dans la figure d’interface cérébrale pour enfin explorer la portée heuristique de l’épisode de science-fiction.

Dialogue, 2017

Distribution électronique Cairn.info pour ERES. © ERES. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Culture postmoderne et culte du narcissisme… winnicott, d.w. 1951. « Objets transitionnels et phénomènes transitionnels.

Narcisse à l’écran, 2012

Les Visiteurs du soir évoque à de nombreuses reprises le mythe de Narcisse (jardins, surface réfléchissante de l’eau, pétrification des êtres) pour finalement retourner le miroir d’eau en direction du cinéma lui-même.

Adolescence, 2012

Distribution électronique Cairn.info pour GREUPP. © GREUPP. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

Proposé pour la publication dans Bertin, Erik et Driss Ablali, dirs. 2019. _Les sociabilités numériques_ . Paris: ÉDITIONS ACADEMIA / L’HARMATTAN – COLLECTION « EXTENSIONS SÉMIOTIQUES », 2019

Après avoir fourni des données anecdotiques comme arrière-plan biographique de l'intérêt de l'auteur pour les selfies, la question sémiotique de leur signification est abordée, en distinguant, d'un côté, le sens du fait même de prendre des selfies et, de l'autre côté, le sens des selfies ainsi pris. Tous les deux impliquent une signification s'exprimant à la fois dans l'intentionnalité de la création, dans celle de la réception et dans celle de la structure des selfies, les trois étant à étudier dans la longue période de l'histoire culturelle de la représentation de soi ainsi que dans le contexte d'une sémiosphère spécifique. Les selfies peuvent donc être interprétés comme les symptômes d'une idéologie temporelle émergente et de plus en plus hégémonique dans laquelle l'évasion à la fois d'un passé traumatique et d'un futur angoissant donne lieu à une valorisation du présent se manifestant aussi dans le nouveau format visuel des selfies : par eux, l'on essaye de conférer une aura ontologique à l'insignifiance du présent postmoderne.

Éthique publique, 2021

À l’heure de la numérisation de nos existences, la multiplication des systèmes algorithmiques de surveillance accélère ce que d’aucuns identifient, après Michel Foucault, comme l’expression paroxystique d’un « biopouvoir ». Cet avènement résulte de l’histoire elle-même du politique, intrinsèquement liée à celle des sciences et des techniques que la dernière décennie a contribué à accélérer. La technologie a offert au pouvoir des moyens, marquant la transition de la société disciplinaire foucaldienne vers la société du contrôle. Celle-ci se caractérise, outre par la saisie politique des corps et des esprits, dans le paradoxe de l’emprise sous consentement. Elle renouvelle en effet le contrat social en appelant à la proactivité du citoyen consommateur, dans le trompe-l’œil ce celui-ci. Si la puissance publique demeure le lieu d’exercice privilégié de ce biocontrôle, force est de constater qu’il n’en est plus le détenteur exclusif. La position dominante et globale acquise par les géants du numérique projette sur nos sociétés les nouveaux visages du pouvoir : du Léviathan à la Gorgone. Cette redistribution participe également du renouvellement du contrat social : sous l’effet de la standardisation technique qu’ils opèrent, ils s’imposent comme les nouveaux « points de contrôle » , au mépris voire au péril de nos démocraties.