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2017
International audienceThis contribution aims at discussing how news media produce fear about the European Union (EU) and the discursive strategies employed to (de)legitimate it. The research rests upon a case study related to the production of 'news of fear' about EU, by Cypriot online media. In mobilising a diachronic approach the study aiming at scrutinizing the impact of financial crisis (2013) on the media discourse about EU in the Cypriot public sphere. The study proposes a twofold analysis of these media discourses by articulating their content with their process of production: a discourse analysis of the news stories (Discourse Historical Approach) and an analysis of the production process (Configurational Analysis) through interviews with those directly involved. Specifically, it gives emphasis to the different ways that media (de)construct fear about “Europe”, in relation to their: a) ideological background (political profile and linkage with political parties); b) ...
2018
Albert Camus'1948 "century of fear" is strikingly meaningfultoday. Philippe Breton suggeststhat our centurydoes not mark the end of propaganda but on the contrary, signals a new era of major manipulations. Today in Europe, we may observe that some ancient fears are returning. Instead of debating them, weremain silenteither because we do not trust others orbecause we feeldiscussions are filled with ideology. This is the main idea developed in this presentation. To illustrate this point, thisarticle presents the analysis of an important debate, which took place in Poland after Marcin Krol's bookEurope Facing Its End was published. The author identifies the reasons for this so-called"end of Europe" (as aninfluentialcivilization and as an institution, including the EU) by showing four elements of disruption. All of them can be associated to fear. We then try to analyzethe reasons for what Camus calls "the silence", i.e. the lack of debate about Euro...
2004
79 télévision commerciale (face au service public), le groupe SBS s' est, avec succès, prévalu de la directive TSF pour créer une nouvelle chaîne, VT4, établie à Londres, d'où les programmes étaient diffusés à destination de la Belgique. VT4 pu ainsi revendiquer et obtenir un canal auprès des opérateurs du câble en Flandre et à Bruxelles. Plus récemment, dans la partie francophone de la Belgique, le groupe AB a imposé sa chaîne AB4 sur le câble en activant une licence dont il disposait en France. Dans ces deux cas, une ...
Emmanuelle Fitoussi, 2022
Sémiologie de la peur de l'autre, analyse médiatique des extrêmes droites européennes. La Grande tour de Babel par Pieter Brueghel l'Ancien (vers 1563), huile sur bois, 114 × 155 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche). Source : Wikipédia J'ai décidé de publier ce post en Janvier 2022 car cette analyse est à l'aune des élections présidentielles toujours d'actualité. Sémiotips est un support que je partage à l'intention des passionnés de sens, des étudiants en communication ou des badauds, flâneurs et autres curieux, ces notes sont un partage qu'il me plait de vous offrir. Bonne lecture.
2018
Si la peur existe depuis toujours, et donc bien avant les sociétés modernes, ce n'est qu'aujourd'hui qu'elle devient l'élément discursif qui donne une cohérence aux grandes narrations. De nos jours, plusieurs chercheurs, qui travaillent dans des domaines variés allant de la linguistique à la politologie, ont souligné que les émotions sont des « leviers » de l'action (Ballet 2016 : 37), puisqu'elles « appellent une réaction » (Cislaru 2008 : 8). En ce sens, le discours public contemporain se caractérise par la présence de plus en plus évidente des discours de la peur (Beck 2000 ; Altheide 2002, 2006 ; Bauman 2006 ; Wodak 2015), qui présentent des stratégies plus ou moins marquées afin d'instiller un sentiment général de méfiance et d'incertitude. L'impact des médias, notamment des nouveaux médias, rend encore plus évident le rôle fondamental de l'émotion dans le discours public, le discours émotionné (Plantin 2011) se posant par ailleurs en contre-discours idéal 1 à la langue « neutre », creuse, de « coton » (voir, entre autres, Gobin 2011), qui caractérise les discours des organisations internationales. À cet égard, l'Europe, entendue en tant qu'Union européenne, est l'un des sujets qui agissent dans l'espace public, tout en se positionnant au carrefour des dimensions locales, nationales et mondiales. Et pourtant, elle ne semble pas encore réussir à profiter de son rôle et devient principalement un objet du discours, c'est-à-dire quelque chose dont on parle, qui n'existe pas vraiment comme objet « de » discours (Mondada 1995 : 62), à savoir comme référent discursif à part entière. Pour cette raison, l'Europe apparaît comme un mot « creux » dont l'utilisation discursive peut servir de prétexte pour revitaliser des discours racistes et nationalistes en l'absence d'un véritable espace public européen 2. Ce numéro de la revue De Europa entend justement s'interroger sur la manière dont la peur est utilisée en tant qu'émotion euphorique / dysphorique dans les discours « européens » 3 et quelle est sa fonction par rapport à la création 1 En cela, l'émotion fonctionne comme la polémique (Amossy 2014) et indépendamment de celle-ci. D'ailleurs, rappelons que la polémique se réalise par un discours passionnel, émotionné. 2 En donnant l'exemple de l'utilisation discursive du nom « Europe » dans la presse française, Julien Auboussier (2016) parle de son « ambiguïté référentielle [qui] peut servir des discours au degré d'argumentativité très variable ». 3 Nous préciserons mieux ce que nous entendons par « discours européens » au paragraphe 3.
2018
Si la peur existe depuis toujours, et donc bien avant les sociétés modernes, ce n'est qu'aujourd'hui qu'elle devient l'élément discursif qui donne une cohérence aux grandes narrations. De nos jours, plusieurs chercheurs, qui travaillent dans des domaines variés allant de la linguistique à la politologie, ont souligné que les émotions sont des « leviers » de l'action (Ballet 2016 : 37), puisqu'elles « appellent une réaction » (Cislaru 2008 : 8). En ce sens, le discours public contemporain se caractérise par la présence de plus en plus évidente des discours de la peur (Beck 2000 ; Altheide 2002, 2006 ; Bauman 2006 ; Wodak 2015), qui présentent des stratégies plus ou moins marquées afin d'instiller un sentiment général de méfiance et d'incertitude. L'impact des médias, notamment des nouveaux médias, rend encore plus évident le rôle fondamental de l'émotion dans le discours public, le discours émotionné (Plantin 2011) se posant par ailleurs en contre-discours idéal 1 à la langue « neutre », creuse, de « coton » (voir, entre autres, Gobin 2011), qui caractérise les discours des organisations internationales. À cet égard, l'Europe, entendue en tant qu'Union européenne, est l'un des sujets qui agissent dans l'espace public, tout en se positionnant au carrefour des dimensions locales, nationales et mondiales. Et pourtant, elle ne semble pas encore réussir à profiter de son rôle et devient principalement un objet du discours, c'est-à-dire quelque chose dont on parle, qui n'existe pas vraiment comme objet « de » discours (Mondada 1995 : 62), à savoir comme référent discursif à part entière. Pour cette raison, l'Europe apparaît comme un mot « creux » dont l'utilisation discursive peut servir de prétexte pour revitaliser des discours racistes et nationalistes en l'absence d'un véritable espace public européen 2. Ce numéro de la revue De Europa entend justement s'interroger sur la manière dont la peur est utilisée en tant qu'émotion euphorique / dysphorique dans les discours « européens » 3 et quelle est sa fonction par rapport à la création 1 En cela, l'émotion fonctionne comme la polémique (Amossy 2014) et indépendamment de celle-ci. D'ailleurs, rappelons que la polémique se réalise par un discours passionnel, émotionné. 2 En donnant l'exemple de l'utilisation discursive du nom « Europe » dans la presse française, Julien Auboussier (2016) parle de son « ambiguïté référentielle [qui] peut servir des discours au degré d'argumentativité très variable ». 3 Nous préciserons mieux ce que nous entendons par « discours européens » au paragraphe 3.
Communication et organisation, 2020
Distribution électronique Cairn.info pour Presses universitaires de Bordeaux. © Presses universitaires de Bordeaux. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
2018
In examining a body of novels, essays and books of recollections published by Paul Morand, and by some of his French contemporaries writers who often also pursued a diplomatic or political career in the first half of the 20 th century, this article intends to shed some light on one of the important factors of a deepening European integration in the first half of the last century. Namely the overwhelming fear that Western nations were about to lose the world leadership and be conquered by their Oriental colonies seeking not merely revenge but the annihilation of European civilization. The article discusses some relatively recent historical events that triggered a mechanism of fear, such as a world fair held in Paris at 1900, which revealed the economic and technological capacities of non-Western nations participating in the exposition, and the Boxer Uprising in China, which highlighted the fragility of the European domination over the other continents. The paper then focuses on some ...
alati.com.br
Je voudrais commencer par un exemple terrible, mais très graphique. Il y a quelques mois, à Saint-Pétersbourg -probablement l'une des villes russes à l'esprit le plus "occidental" -un meurtre a eu lieu qui illustre très clairement les tensions ethnico-raciales et ethnico-religieuses dans l'espace post-soviétique. Un travailleur du Tadjikistan (Etat d'Asie centrale, ex-colonie soviétique à côté de l'Afghanistan), employé légalement dans l'un des marchés de la ville, a été battu presque à mort par des skinheads russes, alors que sa fille de huit ans a été tuée et que son fils de seulement quatre ans a sauvé sa propre vie en rampant sous une voiture. Bien que les coupables aient été arrêtés, il est probable qu'ils soient remis en liberté, comme c'est arrivé
Europe in electoral campaign : a cross-national analysis of the media By means of a analysis of newspapers from ten countries, this article analyzes the nature of electoral campaigns for the June 2009 European Election. It assesses the “second-order” character of these campaigns and the degree of Europeanization of the national public spheres. We demonstrate that, even though these campaigns remained dominated by national actors and themes, ‘Europe’ was not completely absent. However, the Europeanization of public spheres remains limited : our analysis reveals that few references were made about EU issues and about other Member states, that the supranational actors were hardly involved and that the campaigns lacked substantive debates.
This paper explores with the way in which individuals and groups supporting migrants in the European Union relate to and contest dominant narratives of European belonging and identity. First, I examine the emergence of an increasingly exclusionary discourse on European belonging produced by politicians of the EU and its member states. I argue that, faced with the difficulty – identified by Jacques Delors decades ago – that 'people do not fall in love with a single market', an ideological enterprise aiming at putting forward a notion of “Europeanity” was initiated by ideologues of the European Union. Discourses of Europeanity are underpinned by the idea of a coherent socio-cultural European self, which becomes the basis for legitimising the process of European integration. This process of has thus relied on attempts at identifying “Europeans” and at setting them apart from non-Europeans. It has led to the identification of new Others and , in this sense, I suggest that dominant discourses of European belonging share features with national identity building processes. In the second part of this paper, I propose to look at the process of harmonisation of immigration and border controls in the EU as the expression of this exclusionary agenda and as the manifestation of a dominant notion of European belonging. I argue that the construction of 'Fortress Europe', which aims at securing the integrity of the territory of the EU, has been central to the continuation of European integration since the mid-1980s. This process has however been contested. In the last part of this paper, I propose to examine the emergence of a transnational migrant solidarity movement in the EU and to explore whether this movement-in-formation has produced alternative visions and understandings of Europe. Drawing on findings gathered through a prolonged period of ethnographic fieldwork with pro-migrant groups in three EU member states (France, the UK and Italy), I investigate the narratives formulated by people acting in solidarity with non-Europeans in the EU. I conclude that this emergent movement has been increasingly articulated at the European level yet that it has not been integrated around alternative visions of Europe and European identity. I argue that this is due to tensions and contradictions generated by the European project. I explain this through a critical reflection about the process of European construction and the production of ideas about Europe.
Hermès, 2017
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Ce livre tente d'identifier les principaux défis qui caractérisent les relations entre Europe et Méditerranée. Face aux peurs réciproques, qui conduisent invariablement vers le repli, pourquoi ne pas chercher à inventer un avenir commun ?
Hermès (Paris. 1988), 2003, 35, fascicule …, 2003
Les incursions de l'histoire militaire, discipline longtemps pratiquée quasi-exclusivement par les professionnels des armes, sur le terrain des processus de politisation et de dépolitisation sont assez rares, en particulier lorsqu'on aborde la période de l'entre-deux-guerres. Une approche transversale permettrait de mettre en valeur des thèmes communs aux trois anciens belligérants. Ces filons se sont dégagés au cours de l'exploitation systématique, dans une démarche résolument comparatiste, d'un corpus composé pour l'essentiel d'articles extraits de revues militaires représentatives et d'archives dans une moindre mesure.Les passions nationalistes et les grandes idéologies connaissent leur âge d'or durant les deux décennies qui séparent les conflagrations, malgré un calme apparent, dans certaines zones de l'Europe du moins. L'exploration par les documents de la mémoire de la Grande guerre, caractérisée par une explosion des usages militaires du moteur, permet de tracer des lignes transversales dynamiques. Cette étude se fixe pour objectif de décompartimenter des champ culturels que les contemporains percevaient comme étroitement interconnectés, les mouvements de circulation des idées entre les nations irriguant la pensée militaire, facilitant ses progrès. Dans une ère encore dominée par la transmission écrite de l'information – même si les moyens dématérialisés comme la radio, le cinéma et même la télévision intéressent les états-majors – il s'agit de situer la presse militaire dans le contexte général de l'histoire culturelle européenne, l'ancien monde étant encore un pôle de gravité malgré la concurrence de plus en plus sérieuse du nouveau et la montée en puissance de l'extrême-orient. L'axe principal sera le rôle nouveau et parfois perturbateur joué par la machine. Au fil des articles, se dévoile par exemple le regard des officiers allemands sur la révolte des peuples aux confins du monde occidental, tels les Druzes ou les Rifains. Cette approche permet d'aborder par sa frange et sous un angle original, l'histoire coloniale, le sort de la petite Allemagne « étranglée » par le traité de Versailles apparaissant en filigrane, alors que les Français espèrent classiquement écraser des rebelles très déterminés par la supériorité de leur armements. Quelque soit le patriotisme affiché à Paris, les industriels n'hésitent pas à vendre des chars et autres engins modernes à des partenaires étrangers, dans une logique commerciale. L'ingénieur autrichien Fritz Heigl incarne par excellence la figure de l'expert, avec son Taschenbuch der Tanks presque entièrement voué à une présentation technique, dépassionnée de ces nouveaux engins, qui fait autorité dans tous les camps. Autour de l'année 1925 se tient, de part et d'autre du Rhin, un débat entre le colonel Alléhaut et le général von Taysen sur l'importance respective du matériel et des forces morales dans l'infanterie dans l'armée française et la Reichswehr. Cette joute assez courtoise offre l'occasion d'examiner les enjeux politiques sous-jacents, les fantassins étant considérés comme la substance vive de la nation. De l'École normale aux champs de batailles de la Grande Guerre,Jean-Marie Bourget, reconverti au journalisme, rend compte dans le Journal des Débats de ces tensions qui transcendent les frontières. Il évoque par exemple, comme ses homologues des nations voisines, les possibilités d'encadrement et d'endurcissement de la jeunesse – forcément masculine – à travers le sport. Celui-ci peut, sous d'autres modes, être l'occasion d'un rapprochement entre les peuples. Jacques Duboin est également une personnalité à la confluence des mondes civils et militaires. Ancien des chars d'assaut, après avoir défendu en tant que parlementaire cette arme nouvelle dans une célèbre apostrophe à la Chambre en 1922, il devient un apôtre du machinisme. Un autre aspect, la littérature sur la guerre, dont la production explose en dehors des publications officielles, doctrinales, mémorielles, étroitement contrôlées par les ministères, sera évoqué à travers la réception des écrits de Jünger et Remarque. Ces étoiles jumelles, malgré leur positionnement viscéralement opposé, représentant deux pôles significatifs concernant l'expérience de la Grande Guerre. De nombreux auteurs tentent de donner un sens au sentiment d'horreur suscité par l’industrialisation des combats déshumanisés au sein desquels intervient assez tardivement la mêlée organisée des blindés. Alors que la presse traverse de manière générale une phase de redéfinition après la césure tragique des quatre ans de conflit à l'échelle continentale, il est intéressant de redécouvrir les années folles au prisme des très sérieuses revues produites dans des cercles proches des états-majors. Dans la sphère militaire, les aspects visuels sont fréquemment mis à contribution pour illustrer des thèmes qui cristallisent le ressentiment ou touchent à la définition de la nation, comme les représentations cartographiques de l'espace ou la balance des forces entre pays – et inversement, pour exposer de manière plus sobre les caractéristiques des véhicules modernes. La lecture des journaux, habitude sociale largement répandue depuis la fin du XIXe siècle, est pour les forces une façon de renforcer leur cohésion tout en s'ouvrant au monde extérieur, d'assimiler les enseignements du passé d'imaginer l'avenir, dans des limites juridiques bien définies.Dans la masse rarement exploitée du matériau retenu, dont de larges pans n'ont jamais été traduits en français, il est possible discerner, par-delà une certaine neutralité et objectivité parfois revendiquées, des tensions d'ordres divers et des lignes de fractures transnationales. Après l'Armistice, les croyances collectives permettant de surmonter l'angoisse de la mort de masse connaissent une recomposition, la machine comme moyen de combat – dans un double rôle protecteur et meurtrier - occupant une place singulière dans cette constellation.
2013
Les outils utilisés La « panique morale » 8 consiste en la stigmatisation d'une communauté, d'un groupe comme déviant et menaçant pour la société. Selon Stanley Cohen, elle émerge lorsque : « une situation, un événement, une personne ou un groupe de personnes, est désigné comme une menace aux valeurs et intérêts de la société ; sa nature est présentée de façon simplifiée et stéréotypée par les médias de masse ; rédacteurs en chef, évêques, politiciens et autres bienpensants érigent des barricades morales ; des experts socialement accrédités y vont de leur diagnostic et de leurs solutions ; on invente des moyens de faire face, ou l'on recourt (plus souvent) à ceux qui existent ; la situation s'efface alors, et disparaît, ou elle se dégrade et devient plus apparente. » 9 Cette notion peut renvoyer à celle de « bouc émissaire » 10 , la réduction de la violence de tous contre tous à celle de tous contre un, permettant de canaliser les angoisses sociales sur un groupe particulier. La panique morale autour d'une « menace islamique », voire musulmane en France, se traduirait par la montée de politiques radicales menaçant les principes mêmes des démocraties libérales contemporaines et remettant en question leur capacité à gérer la globalisation, l'immigration et ce que nous proposons d'appeler le choc des perceptions 11. Il s'agit donc d'étudier la « menace islamique » comme la peur subjective d'une atteinte aux valeurs centrales de la société. Selon la définition consensuelle d'Arnold Wolfers (1952) « dans un sens objectif, [la sécurité] mesure l'absence de menace sur les valeurs centrales ou, dans un sens subjectif, l'absence de peur que ces valeurs centrales ne fassent l'objet d'une attaque » 12. Ce n'est donc pas une menace au sens réaliste du terme que nous postulons, i.e. objective visant un Etat unifié et rationnel, mais une menace au sens de l'École de Copenhague. L'un de ses représentants, Barry Buzan, reconnaît que le système international est, dans son ensemble, proche de l'anarchie mature avec des Etats bénéficiant d'une grande sécurité, grâce notamment aux normes institutionnalisées régulant leurs relations mutuelles 13. Mais, selon lui, cela n'exclut pas d'autres problèmes de sécurité. Au contraire, cette « pacification » régionale fait apparaître que la sécurité militaire, chère aux réalistes, n'est 8 Elle fut conceptualisée par Stanley Cohen en 1972 dans son étude Folk Devils and Moral Panics, dans lequel le sociologue analyse la controverse autour des Mods-les modernistes-et des Rockers en Angleterre dans les années 1960. Selon lui, il y a trois processus de symbolisation qui construit un groupe en « démon populaire » : un mot renvoie à un statut ; des objets représentent ce mot ; la référence à ces objets renvoie directement au statut et aux émotions qui s'y rattachent.
Revue de l'OFCE, 1999
In: Revue de l'OFCE. N°69, 1999. pp. 277-285. Résumé Des siècles après les débuts du processus d'alphabétisation de masse en Europe, un clivage Nord-Sud marque encore fortement le continent. D'un côté, des nations septentrionales, protestantes, où la lecture de la presse, est presque unanime, où l'intérêt pour les enjeux et les débats politiques sont soutenus par un recours important à l'information, et de l'autre des nations méridionales en retrait. Ce même clivage se repère pour l'accès aux nouvelles technologies de l'information. Dans cette hiérarchie européenne de l'accès à l'information, la France est à la traîne.
Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin. © Armand Colin. Tous droits réservés pour tous pays.
Abstract: Moldova is an independent country since 1991. It hesitated for a long time between the "Russian world" and the western sphere of influence. Nevertheless the country seems to have taken for a few years a definitive pro-european orientation. This short article aims to propose a short overview of the media in Moldova. It returns on their evolution since the independence and wonders on their role in the democratization of the society and more exactly in the understanding of european stakes. The article studies the distinctive features of the moldavian media, their recent evolution as well as the main difficulties that they have to come across in order to become objective information sources able to inform correctly on the European Union and it stakes.
2009
La linguistique de corpus connait un interet croissant dans le domaine des sciences humaines. Elle est de plus en plus utilisee dans des domaines aussi varies que l'histoire, la sociologie, la psychologie, la linguistique ou la didactique. L'objet corpus est dans cette discipline entendu comme une collection informatisee et de grande taille de textes. Selon l'objectif poursuivi, le corpus utilise ne sera pas concu de la meme facon. Sa structuration et les textes selectionnes differeront en fonction des buts de recherche. Pour etudier l'emergence et la construction d'une identite europeenne, l'utilisation d'un corpus de presse francaise semble pertinente Apres avoir explique le cadre theorique dans lequel elle se situe, l'etude exploite un corpus de presse francaise a l'aide des logiciels d'extraction de texte et de concordances Xaira et WordSmith. L'analyse du corpus se veut a la fois quantitative et qualitative. A travers l'extraction...
2009
This study analyzes the media construction of the role of journalists in their relationship with institutional sources and public opinion. The main research questions refer to the influence of the European argument on the way in which journalists define their “mission” and their symbolic identity in the public space. What are the generalization strategies which journalists deploy in order to legitimize their participation in the definition of the post EU-accession period as a public issue? The study uses a constructivist paradigm applied to the European issue. By using a semiotic-discursive methodology, the analysis highlights certain media practices relevant for the Europeanization of the media discourse in Romania. It demonstrates that at the time of the imminent accession to the EU, the press begins to use certain identity themes and imageries, as well as a militant and, at the same time, statutory image of the journalist.
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