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Les mobilisations sociales à l'heure du précariat

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Abstract

Cet article reprend les grandes lignes d'un ouvrage à paraître sous le même titre, dans la collection Lien social et politiques des éditions de l'EHESS. L'idée initiale a germé lors du colloque «Action collective et exclusion sociale», organisé les 11 et 12 janvier 2008 par le ...

Key takeaways

  • • la crise des formes traditionnelles d'engagement et de participation politiques ; • le développement de mobilisation de groupes à faibles ressources, connues plutôt pour leur diffi culté, voire leur incapacité, à s'organiser et à protester collectivement ; • le passage du salariat au précariat ;
  • • les mobilisations sociales à l'heure du précariat.
  • Pour alimenter ce débat, on pourrait indiquer de façon paradoxale que la mobilisation d'un groupe social reste toujours un phénomène relativement exceptionnel et que, en même temps, les raisons de protester n'ont jamais été aussi nombreuses -mais sans doute également les moyens de se mobiliser aussi accessibles -compte tenu d'une part de l'aggravation récente des inégalités sociales qui accroît les colères et les frustrations, et d'autre part de l'évolution des modes d'engagement, ces derniers faisant de plus en plus appel à des techniques d'interpellation et de spectacularisation de l'opinion publique qui sont de moins en moins connectées à la mobilisation quantitative du groupe social concerné.
  • Son analyse vise ainsi à mieux comprendre comment les organisations de chômeurs parviennent à surmonter les obstacles à la mobilisation, le plus souvent dans un rapport critique et distant à l'égard des structures syndicales traditionnelles [« Dynamiques et répertoire d'action des mobilisations de chômeurs en France »].
  • Sans doute parce qu'elles se sont focalisées essentiellement sur les conditions d'émergence de mouvement supposées improbables, mais aussi parce qu'elles ont succombé un peu facilement à la tentation de la nouveauté, les études disponibles ont plus ou moins implicitement considéré pour un fait acquis que la composition du groupe correspondait à sa dénomination.