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2016
Plus que d’une remediatisation a rebours, ou d’une modalite neuve d’une simple transmediatisation, c’est bien d’une porosite, plurielle et mobile, qu’il s’est agi de s’approcher, en envisageant la poetique numerique hors les murs, en quelque sorte, puisque (re)injectee dans une litterature papier – non sans que, quelquefois d’ailleurs, le proces ne souleve ironie ou oppositions. C’est alors un pan essentiel de la litterature contemporaine (a travers les œuvres de L. Mauvignier, E. Pireyre, A.-M. Garat, P. Vasset, celles des « mutants » espagnols…) qui s’eclaire, identifie comme lieu de remix ou de sampling d’elements issus de pratiques litteraires nativement numeriques, importes dans le livre papier.
Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 2015
En attendant Nadeau, 2018
Pascal Quignard L'enfant d'Ingolstadt Grasset, 288 p., 20 € OEuvre en toupie. Ou plutôt, devrait-on dire, oeuvre entêtée. Car c'est bien le motif de l'entê-tement qui est au coeur de L'enfant d'Ingolstadt, dixième tome de ce Dernier royaume. D'après le conte des frères Grimm, qui lui donne ici son titre, l'enfant d'Ingolstadt est un enfant entêté. Le mot doit être entendu de façon littérale, en déta-chant bien le préfixe, selon l'habitude d'un écri-vain, Pascal Quignard, qui n'aime rien tant que spéculer littéralement, au ras des mots. « En-têté », donc, l'enfant d'Ingolstadt l'est : alors qu'il est plongé dans le sommeil irrémis-sible de la mort, des visions continuent de l'as-saillir, des rêves s'agitent sous ses paupières et affolent son corps sous la sépulture. On a beau remettre son bras sous terre, il n'a de cesse de ressurgir. Ce conte est comme la cellule allégo-rique de l'ouvrage. Il formule de façon ramassée ce que l'auteur cherche à méditer, par fragments et détours associatifs, à l'échelle du livre. Qui-gnard précise alors : « Le mot en-têtement affirme qu'il y a une poussée dans le crâne plus forte, plus têtue, plus entêtante que la conscience. […] Quelque chose d'extérieur au langage est resté accroché mystérieusement dans la cavité cépha-lique et ne peut être délogé. Il y a une tête, plus ancienne, sans voix, sans vocalisation intériori-sée, sans conscience. […] Le rêve, voilà le maître des images ». D'un coup, comme une basse continue à laquelle on aurait manqué de prêter attention, on se met à percevoir le tempo de cette oeuvre, dans une plus juste mesure : il s'agit pour l'écrivain de récapi-tuler l'histoire de la peinture figurative depuis ce motif de l'en-têtement. La véritable peinture est toujours « entêtée », avance-t-il, c'est-à-dire tou-jours fidèle aux images qui la tourmentent malgré elle et qui viennent de plus loin que la claire et pleine conscience. En amont des images, il y a une empreinte plus archaïque, une figuration plus originaire qui obsède la tête du peintre et à la-quelle son trait cherche à donner passage ; ni belle, ni réaliste, ni forcément esthétique, cette image primitive ne saurait relever des classifications traditionnelles car son surgissement précède toute forme de rationalisation. Le livre de Pascal Quignard nous invite alors à parcourir ces images du plus lointain qui hantent l'art figuratif depuis ses origines : grandes Littérature française p. 14 EaN n° 62 L'oeuvre entêtée Souvenons-nous de la passion de Marc Aurèle pour les toupies et de ce qu'en disait Pascal Quignard dans Les désarçonnés : « L'empereur Marc Aurèle aimait dans les toupies qu'elles ne fissent que revenir. Sans cesse revenir. Sans fin revenir [1]. » Étrange et perpétuelle giration. La toupie ne peut avancer qu'à condition de tourner sur elle-même, en creusant continuellement l'axe qui assure son mouvement. C'est bien cette dynamique qui inspire l'écriture du Dernier royaume, depuis presque vingt ans : Pascal Quignard ne cesse de cartographier les mêmes lieux, de traverser les mêmes époques, de déplier les mêmes concepts, d'interroger les mêmes obsessions structurantes, tout en dessinant une poétique de l'éternel retour qui l'oblige à une figuration toujours vacillante de ce qu'il appelle le « Jadis », ce temps sans fond qui est devenu la pierre d'angle de son lexique et qui définit la poussée sans cesse active de l'origine, sous quelque production symbolique que ce soit. par Mathieu Messager
Dossier, 2015
Instrument de culture par excellence, le livre est également le produit d’un processus de fabrication qui comprend une succession d’étapes et forme ce qu’on appelle la chaîne du livre. De nombreux bouleversements caractérisent l’histoire du livre. Depuis une quinzaine d’années, l’introduction du numérique dans toutes les étapes de la chaîne bouscule les équilibres. De nouveaux acteurs font leur entrée, posant avec une acuité redoublée les questions de la réglementation et de la régulation du secteur, tandis que le phénomène de concentration se poursuit. Parallèlement, le livre subit la concurrence, particulièrement auprès des jeunes, des nouvelles formes de loisirs. Est-ce à dire, pour autant, que le livre est en crise ? C’est notamment pour répondre à cette question que ce Dossier analyse la chaîne du livre en Communauté française. Cette filière, qui implique de nombreux acteurs, privés et publics, et où se mêlent des enjeux culturels et économiques, y est décryptée à la lumière des évolutions qui la traversent.
Le Portique, 2018
Au détour d'une lecture, cette rupture dans le continuum des argumentations. Deux pages d'intermède. Le livre, le dernier paru à ce jour de Nathalie Heinich : Des valeurs. Une approche sociologique. La rupture : Souvenir personnel : histoire de mon vieux sac à main. Ceci donc : « L'autre jour j'ai décidé de m'acheter un nouveau sac à main… » 1 L'anecdote où l'on voit le chercheur du CNRS en démêlés avec un bien prosaïque problème : comment abandonne-t-on un doudou, dit ici le chercheur du CNRS ? Ramené, ici, dans la thématique qui nous réunit. Un chercheur rompt le cours de ses réflexions en en introduisant une d'un autre registre. Quelque chose se joue quand l'intime (à quoi renvoie le doudou) vient perforer l'extime (à quoi renvoie le livre). Ici l'émotion perfore la raison. Personnel ; à mon tour ; j'achevais un texte, long, long. Mon chat meurt. Deux espaces se confrontent en moi. Mais le schéma est plus complexe qu'il n'y paraît. Il joue non pas sur l'opposition d'une intériorité et d'une extériorité, mais sur deux plans d'extériorité. Le chat (doudou) et le livre. L'émotion est là, non pas comme une intériorité qui chercherait à « sortir », mais comme une extériorité (la mort du chat) qui est entrée et se confronte à une autre extériorité (celle du livre qui s'écrit et sort de soi). Autre plan, autre expérience. C'est en tant que psychologue que je suis appelé à rejoindre une cellule d'urgence. Un psychotrauma, ce traumatisme touchant non pas le corps, mais l'âme (l'intériorité psychique) 2 , est ce qu'un événement, de type catastrophique (à comprendre comme un bouleversement soudain de tous les repères), provoque sur un groupe ou sur un individu. La situation en question était abordée sous deux angles. Dans le cadre général du volontariat (notons des deux côtés l'intervenant et le traité) et du bénévolat (ce qui n'est pas anodin dans le cadre d'un travail). L'intervention est dirigée soit sur des groupes soit sur des individus. Ce qui apparaît c'est la mise en forme collective de l'émotion. Le bouleversement touche des individus qui, en équipe, en groupe, autour d'un « extérieur » (ici le thérapeute), vont donner forme à un discours commun (en ce qu'il est entendu par tous). Il devient le socle référentiel, sur lequel s'ajusteront ou se disjoindront les individualités. Dans cette construction (élaboration) du socle référentiel qui ressoude des liens ou en tisse d'autres (on est dans Le doudou et le livre
1972
(2) L'orientaliste Guillaume Postel donne, dans ses accusations, le titre De tribus prophetis, qui se ressent d'une influence musulmane (De rationibus Spiritus Sancti, II, 72); à noter que, plus tard, Postel sera lui-même accusé par Campanella d'en être l'auteur ! L'oeuvre ne tardera pas d'ailleurs à être attribuée à ce même Campanella. (3) C'est la version du Novellino (Xllle s., N" 73), plus brève que celle de Boccace. (4) Nezâm ol-Molk, Siyâsat nâmâ, éd. et trad. Ch. SCHEFER (Paris, 1891-7), p. 288.
Politique africaine, 2014
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Les événements décrits par Enki peuvent donc donner naissance à des prophéties. Le Passé sera le Futur. Attestation Paroles d'Endubsar, fils de la ville d'Eridu, serviteur du grand dieu le seigneur Enki. Le septième jour du second mois de la septième année qui suivit la Grande Catastrophe, je fus convoqué par mon maître le seigneur Enki, grand dieu, créateur bienveillant de l'Humanité, omnipotent et magnanime. Je faisais partie des survivants d'Eridu, de ceux qui avaient fui dans les steppes arides alors que le Vent Mauvais approchait de la ville. Je m'étais éloigné dans le désert à la recherche de brindilles sèches pour le feu. En relevant la tête, j'aperçus un Tourbillon venant du sud. Il dégageait un éclat rougeâtre et se déplaçait sans bruit. Lorsqu'il attegnit le sol, quatre pieds raides émergèrent de son ventre et l'éclat disparut. Je me jetai au sol et me prosternai, sachant qu'il s'agissait d'une vision divine. Lorsque je relevai le regard, deux émissaires divins se tenaient à mes côtés. Ils avaient des visages humains et leurs vêtements étincelaient comme du cuivre bruni. Ils prononcèrent mon nom et s'adressèrent à moi en ces mots: « Le seigneur Enki te convoque. Ne crains rien, c'est un honneur. Nous sommes venus te chercher pour te conduire à sa retraite sur l'île de la rivière qui traverse le pays de Magan, là où se trouvent les vannes. » Alors qu'ils parlaient, le Tourbillon se souleva comme un char enflammé et disparu. Ils me prirent chacun par une main et me soulevèrent, me transportèrent entre la Terre et les cieux. Nous volions aussi vite qu'un aigle. Je pouvais voir le sol, l'eau, les plaines et les montagnes. Ils me posèrent à terre sur l'île, à l'entrée de la demeure du grand dieu. À l'instant où ils lâchèrent mes mains, je fus enveloppé par un éclat éblouissant comme je n'en avais jamais vu. Je m'effondrai au sol comme si la vie m'avait quitté. Enlil convoqua son fils et le mien dans sa chambre personnelle. Passant devant moi, Nergal évita mon regard. Hélas! je criai silencieusement, un frère retourné contre son frère! Les Temps Premiers sont-ils condamnés à se répéter? Enlil leur révéla le secret des Temps Anciens qui leur donnerait accès aux Armes. Chargées de terreur, elles se déclenchent avec un éclair, tout ce qu'elles touchent devient poussière. Elles devaient permettre de régler une querelle entre frères sans détruire aucune région. La promesse a été brisée comme un pot en pièces inutiles. Les deux fils, pleins d'allégresse, émergèrent de la chambre d'Enlil d'un pas vif et partirent en quête des armes. Les autres dieux retournèrent vers leurs villes, sans qu'aucun ne se doute de la catastrophe qui allait les toucher personnellement. Je vais maintenant parler des Temps Anciens et des Armes de la Terreur. Avant les Temps Premiers fut le Commencement, après les Temps Premiers furent les Temps Anciens. Dans les Temps Anciens les dieux vinrent sur Terre et créèrent les Terriens. Dans les Temps Premiers, aucun dieu ne régnait sur Terre, et les Terriens n'existaient pas. Dans les Temps Premiers, les dieux demeuraient sur Nibiru, leur propre planète. Nibiru est une grande planète qui rayonne d'un éclat rouge. Elle décrit une ellipse autour du Soleil. Sur une partie de son orbite elle est plongée dans le froid, sur une autre partie elle est violemment réchauffée par les rayons du Soleil. Une épaisse atmosphère l'enveloppe, constamment nourrie par des éruptions volcaniques. Cette atmosphère permet à la vie d'exister, sans elle il n'y aurait que mort. Pendant la période froide, elle retient la chaleur interne de la planète, telle un manteau douillet constamment renouvelé. Pendant la période chaude, elle protège Nibiru des rayons ardents du Soleil. Elle donne naissance à la pluie, créant lac et ruisseaux. Notre atmosphère nourrit et protège une végétation luxuriante, elle est à l'origine de toutes les formes de vie dans les eaux et sur le sol. Notre espèce est apparue bien plus tard, naturellement capable de se reproduire. Notre population grandit, nos ancêtres colonisèrent de nombreuses régions de Nibiru. Certains labouraient la terre, d'autres élevaient des créatures à quatre pattes. Certains vivaient dans les montagnes, d'autres avaient construit leurs maisons dans les vallées. Des rivalités apparurent, des intrusions et affrontements eurent lieu, les bâtons devinrent des armes. Les clans se regroupèrent en tribus, jusqu'à ce que deux grandes nations se retrouvent face à face. La nation du nord prit les armes contre celle du sud. On transforma en projectile ce que l'on avait sous la main. Des armes de tonnerre et d'éclair virent renforcer la terreur. Une guerre, longue et acharnée, déchira la planète. Frère contre frère. Le nord comme le sud étaient frappés par la mort et la destruction. Pendant de nombreux cycles, la désolation régna sur le monde. Toutes les formes de vie étaient touchées. Puis une trêve fut déclarée, et la paix négociée. Les émissaires proposèrent d'unir les nations. Qu'il n'y ait qu'un trône sur Nibiru, un roi pour régner sur tout. Qu'un meneur venant du nord ou du sud soit désigné par le sort et devienne le roi suprême. S'il venait du nord, le sud devrait choisir une femme pour être son épouse et régner à ses côtés en tant que reine. Si le sort désignait un homme du sud, une femme du nord deviendrait son épouse. Mari et femme ne feraient plus qu'un. Leur premier fils leur succéderait, une dynastie unifiée serait ainsi formée et l'unité de Nibiru pour toujours établie. Au milieu des ruines naquit la paix. Le nord et le sud furent unis par les liens du mariage. Une lignée royale vit le jour. Le premier roi depuis la paix fut couronné. C'était un guerrier du nord, un commandant puissant. Il avait été désigné par le sort. C'était un chef droit et juste. Tous acceptaient ses décisions. Pour abriter sa demeure il construisit une ville splendide appelée Agade, ce qui veut dire « Unité ». Il reçut un titre royal, An « Le Divin ». D'une main ferme il rétablit l'ordre et décréta lois et règles. Il nomma pour chaque région un gouverneur pour chaque région, dont la tâche principale était de reconstruire et unifier les terres. Les annales royales parlent de lui en ces mots: An unifia les terres, il restaura la paix sur Nibiru. Il construisit une nouvelle ville, répara les canaux, nourrit le peuple. Les terres retrouvèrent l'abondance. Pour épouse le sud lui choisit une jeune fille connue pour ses talents dans les jeux de l'amour comme à la guerre. Son titre royal était An. Tu. Ce nom habilement choisi signifiait « Le chef qui a épousé An ». Elle donna à An trois fils et aucune fille. Le premier fils reçut d'elle le nom d'An.Ki, « Solides Fondations d'An ». An.Ki monta seul sur le trône. Le choix d'une épouse fut repoussé par deux fois. Au cours de son règne, des concubines furent amenées au palais, mais aucun fils ne naquit. La dynastie ainsi commencée fut perturbée par la mort d'Anki. Rien n'avait été construit sur ses fondations. Le second fils fut donc déclaré héritier légitime, bien qu'il ne fût pas l'aîné. Il avait grandi dans une fratrie de trois, et sa mère l'appelait tendrement Ib, « Celui du milieu ». Dans les annales royales il est appelé An. Ib, « Fils d'An ». An.Ib succéda à son père sur le trône de Nibiru. Il était le troisième à régner. Pour épouse, il choisit la fille de son frère cadet. Elle s'appelle Nin.Ib, la Dame d'Ib. Ninib donna à Anib un fils, qui lui succéda sur le trône. C'était le quatrième roi. Il choisit le nom royal d'An.Shar.Gal, « le plus grand des princes d'An ». Son épouse, une demisoeur, fut rebaptisée en conséquence Ki.Shar.Gal. Le savoir et la compréhension étaient sa principale ambition, il observait assidûment les cieux. Ayant étudié la grande orbite de Nibiru, il décida d'appeler « Shar » un cycle complet. Le Shar correspond à une année nibirienne, et permet de calculer et de noter la durée des règnes royaux. An.Ib divisa le Shar en dix périodes et proclama deux festivals. Au moment où Nibiru se trouvait au plus près du Soleil, on célébrait le festival de la chaleur. Lorsque Nibiru était exilée au loin, avait lieu le festival du froid. Remplaçant les anciens festivals des tribus et des nations, c'est pour unifier le peuple qu'ils furent créés. Par décret, il établit des lois régissant les relations entre mari et femme, fils et filles. Les coutumes des premières tribus s'étendirent à tout le pays. À cause des guerres, le nombre de femmes dépassait largement celui des hommes. Il décréta des lois pour les hommes qui ont plus d'une femme. Selon la loi, une femme devait être choisie pour épouse officielle et appelée Première Épouse. Selon la loi, le premier fils devait succéder à son père. Ces lois apportèrent la confusion. Si un premier fils naissait à une autre que la Première Épouse et que la Première Épouse donnait ensuite naissance à un fils, lequel était l'héritier légitime? Qui devait accéder à la succession? Le premier-né par le nombre des Shars, ou le premier-né de la Première Épouse? Le premier-né? L'héritier légitime? Qui devait hériter? Qui devait réussir? Lors du règne d'Anshargal, Kishargal fut nommée Première Épouse. Elle était la demisoeur du roi. Des concubines furent à nouveau introduites au palais. Les concubines donnèrent au roi fils et filles. C'est l'une d'entre elles qui donna naissance au premier fils. Le premier-né était le fils d'une concubine. Puis Kishargal eut un fils. Il était l'héritier légitime selon la loi, mais il n'était pas le premier-né. Dans le palais s'éleva la voix courroucée de Kishargal:-Si la loi écarte de la succession mon fils, né d'une Première Épouse, ne négligeons pas son double héritage! Le roi et moi n'avons pas la même mère, mais nous avons le même père. Je suis la demisoeur du roi, il est mon demi-frère. Ainsi mon fils possède par deux fois l'héritage de notre père Anib! Que désormais prévale la Loi de la Semence! Que désormais le fils d'une demisoeur, quel que soit son rang de naissance, accède...
Ce texte sert à présenter mon dernier livre qui vient d'être publié par les Editions Universitaires Européennes. Cette présentation sera complétée par un autre texte qui doit expliquer les bases théoriques de la recherche sur le discours politique dans les textes littéraires.
Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 2012
rticle on line rticle on line monde(s), n°5, mai 2014, p. 174-195
Le livre d'heures enluminé en Bretagne, 2019
Le livre d'heures enluminé en Bretagne Car sans heures ne puys Dieu prier Lorsqu'un projet personnel de deux dizaines d'années voit enfin le jour, c'est bien une nouvelle page de votre vie qui s'ouvre … comme la naissance d'un nouveau né tant attendu. Même si tout ne fut pas facile sur cet énorme "chantier", les satisfactions ont été grandes à découvrir et à admirer tant de richesses. Cet ouvrage, fruit d'une insatiable recherche, représente l'aboutissement d'un lointain projet, construit autour d'une passion pour les livres d'heures. Mais au-delà de la solitude d'un travail, parfois ingrat, s'établit aussi un réseau de contacts, aides indispensables à l'aboutissement d'une si grande entreprise. La persévérance a eu raison de mes compétences limitées, qui maintes fois se sont érigées en barricades … J'ai ainsi bénéficié des échanges constructifs et des notes érudites de mon amie d'Outre Atlantique Diane Booton dont les travaux de bibliologie bretonne m'ont bien servi. Mais cet ouvrage n'aurait pu voir le jour sans l'accueil bienveillant d'Alison Stones, qui a bien voulu l'inclure dans la série "Manuscripta Illuminata", qu'elle dirige avec Adelaide Bennett sous la supervision du Publishing Manager Johan Van der Beke des éditions BREPOLS. Dans cette grande et historique maison je dois aussi remercier Eleni Souslou qui a supervisé, avec patience je présume, toute la matière de ce livre. Contempler, toucher, palper un livre d'heures c'est comme pénétrer l'âme de ses anciens possesseurs, c'est en quelque sorte revivre sa minutieuse élaboration, suivre les mains expertes des enlumineurs et des ornemanistes, les manies d'un copiste singulier. Comprendre le manuscrit reste l'objectif principal du chercheur. Né du désir d'un commanditaire, modeste ou prestigieux, le livre d'heures, livre de piété privée par excellence, s'illumine comme le miroir du pécheur en prière. Aussi, s'est-il souvent représenté en imploration devant son saint patron, unique intermédiaire avec Dieu. C'est du moins une grande caractéristique des manuscrits bretons. Un autre élément révélateur de ces livres d'heures, dont l'origine n'est pas toujours établie, reste la présence des saints locaux dans les calendriers ou (et) les litanies. Pour la Bretagne, les diocèses de Saint-Pol-de-Léon et de Vannes nous ont fourni des listes hagiologiques précieuses. Enfin, soulignons l'intérêt des livres de raison, ces livres d'heures portant naissances ou décès des membres d'une même famille, parfois sur plusieurs générations. Documentation inédite de première main, ces ouvrages de piété attestent indéniablement de la diversité de la production manuscrite bretonne et de sa décoration parfois étonnante, dans un contexte plus étendu, celui de la mobilité des hommes et des influences acquises. Du plus modeste au plus luxueux, le livre d'heures offre aux chercheurs une palette suffisamment étendue pour y déceler l'âme bretonne dans toute son infinie complexité. When a personal project of some two decades finally sees the light, it is indeed a new page of your life that opens … like the birth of an infant so eagerly awaited. Even if all was not easy on this enormous 'construction site', there was great satisfaction to discover and admire so many riches. This work, the fruit of insatiable research, represents the completion of a faraway project, built around a passion for books of hours. But beyond the solitude of work, sometimes unappreciated, is the creation of a network of contacts, vital assistance for the completion of such a substantial undertaking. Persistence conquered my limited skills, which many times had set up barricades … I have thus benefited from helpful exchanges and scholarly notes of my friend on the other side of the Atlantic, Diane Booton, whose research on Breton bibliology has assisted me considerably. But this work would not have seen the day without the generous welcome of Alison Stones, who kindly wished to include it in the series 'Manuscripta Illuminata', which she manages with Adelaide Bennett under the supervision of Publishing Manager Johan Van der Beke of Brepols Publishers. In this great and historical company, I must also thank Eleni Souslou who supervised, with patience I presume, everything concerning this book. To gaze, touch, feel a book of hours is to enter the soul of their former owners, to relive its meticulous creation in a way, to follow the skilled hands of illuminators and decorators, the obsessions of a remarkable scribe. To understand a manuscript remains the primary aim of the researcher. Born of a patron's wishes, modest or prestigious, the book of hours, the ultimate book of private devotion, lights up like the mirror of a sinner in prayer. In addition, he is often represented imploring his patron saint, sole intermediary with God. It is at least a important characteristic of Breton manuscripts. Another revealing aspect of these books of hours, whose origins are not always identified, remains the
Thought and Music. About Tetralogy of Wagner.
in Jean-Pierre DRÈGE (ed.), Costantino MORETTI (collab.), La fabrique du lisible. Paris: Collège de France - Institut des Hautes Études Chinoises, 2014, pp. 9-14.
Journal des Africanistes, 2015
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