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François Fontaine Continuateur De Suétone

2009

Abstract

François Fontaine (1917-1996) a mené une carrière de haut fonctionnaire de l'Union Européenne, ayant été chef de cabinet de Jean Monnet (1947-1952), puis directeur du bureau de Paris des Communautés Européennes (1955-1981), avant d'être nommé Conseiller spécial de la Commission de la CEE (1984). Ce grand commis de l'État qui a beaucoup oeuvré à la construction européenne était un passionné de l'histoire de l'Empire romain, et, tout particulièrement, de l'époque antonine. On lui doit, dans ce domaine, L'Usurpation, ou le Roman de Marc Aurèle (Fayard, 1979), Mourir à Sélinonte (Julliard, 1984)-où il s'intéresse, donc, à la fin du règne de Trajan et à l'accession d'Hadrien-, D'or et de bronze (Julliard, 1986)-mémoires fictifs de T. Claudius Pompeianus, gendre de Marc Aurèle, qui lui permettent d'embrasser une période qui va d'Antonin à l'éphémère Didius Julianus-, Blandine de Lyon (Julliard, 1987)-un épisode tragique du règne de Marc Aurèle alors que l'Empire est confronté à l'expansion d'une foi nouvelle. Avec Le Sang des Césars (Éditions de Fallois, 1989), l'auteur remonte aux débuts du principat, ou plutôt aux problèmes que rencontre Auguste pour assurer la pérennité du régime qu'il a institué et transmettre ses pouvoirs à un héritier. La même année François Fontaine publie un Marc Aurèle aux éditions de Fallois. En 1994, il fait paraître, chez le même éditeur, Vingt Césars et trois Parques, récit de la mort de Jules César et des principaux empereurs jusqu'à Sévère Alexandre, ou, comme il l'écrit dans la dédicace manuscrite d'un exemplaire, le récit des « cinq dernières minutes des vingt maîtres de Rome pendant trois siècles ». Il manque, car ils n'eurent guère le temps de régner, Galba, Othon, Vitellius, les compétiteurs de 69. Le co-empereur L. Verus est, lui aussi, absent, disparaissant sous l'aura de Marc Aurèle. Didius Julianus, Geta, Macrin et Diaduménien sont aussi omis, en raison, sans nul doute, de la faible durée et du peu d'impact de leur règne. Pour les neuf premiers Césars retenus Suétone est bien présenté comme source, au même titre que Tacite, quand ce qui nous est parvenu de l'oeuvre de ce dernier le permet, Quels Césars ? Dans le corps de l'ouvrage, il est fait référence à Suétone à six reprises, soit que "Marius Maximus" 4 se compare à lui ou qu'il évoque sa carrière quand il rend compte du règne d'Hadrien, traitant donc là le polygraphe en personnage historique dont la vie a trait au récit de celle de l'empereur. Vers la fin de l'ouvrage (p. 287), "Marius Maximus" affirme clairement quelles ont été ses intentions de biographe : il a commencé par la vie de Nerva et achèvera par celle d'Alexandre Sévère, comptant ainsi 12 Césars : « Mais en même temps j'aurais le loisir d'observer les événements qui allaient marquer les débuts du règne de ce douzième César après la dynastie flavienne. Le destin me confirmait donc qu'il voulait que je fusse réellement le successeur de Suétone » 5. Sont-ils bien douze malgré la subdivision de l'ouvrage en douze sections qui font penser aux douze livres de Suétone ? Pour les quatre premiers livres, Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux, mais le 5 e est consacré à Marc Aurèle et à Lucius Verus, puis le 6 e à Commode, mais le 7 e traite de Pertinax et Didius Julianus, ensuite viennent, avec chacun un livre, Septime Sévère, Caracalla, Macrin, Élagabal et, pour finir, Alexandre Sévère. On dénombre donc 12 livres, mais 14 Césars ! C'est, en fait, suivre l'ordre de l'Histoire Auguste, en en excluant les successeurs présumés qui ne parvinrent pas au trône, comme Aelius César, et les usurpateurs, comme Avidius Cassius, Pescennius Niger (dont la vie dans l'Histoire Auguste est inconsistante), et le César Clodius Albinus déclaré ennemi public 6 ; sont aussi écartés Geta, qui fut César et Auguste, mais assassiné et occulté sur l'ordre de son frère Caracalla (sa Vie dans