Academia.edu no longer supports Internet Explorer.
To browse Academia.edu and the wider internet faster and more securely, please take a few seconds to upgrade your browser.
…
14 pages
1 file
Parmi les plus grands succès du box-office mondial, Avatar occupe une place particulière parce que l'expérience qu'il fait vivre aux millions de spectateurs et celle vécue par le protagoniste sont fusionnées pour produire l'expérience de l'évasion dans l'imaginaire la plus enveloppante -à grands renforts de 3D -qui soit (selon les adeptes du film). Les spectateurs accourant pour vivre cette délicieuse paraplégie 1 , où vont-ils? Dans la nature. Ainsi, le réalisateur qui avait fait chavirer les salles de cinéma et la civilisation avec son Titanic récidive, cette fois avec un propos positif et écologique. Du côté du littéraire, les réactions sont un peu plus tièdes. Écologique, Avatar? Bien au contraire, les plus récentes technologies du cinéma, et Avatar en est le porte-étendard, concourent à produire une irrésistible « technologie de l'imaginaire », qui, dans ce cas précis (comble du scandale) table sur l'écologisme pour mieux attirer les spectateurs-cyborgs et leur argent-sève, tant et si bien que le monde humain devient irréalisé, désécologisé :
2004
Élisabeth Pacherie autres. Les états mentaux sont alors susceptibles d'être définis fonctionnellement, par leurs causes et les effets qu'ils produisent. De telles analyses sont loin d'être triviales, mais si l'on admet que les états mentaux peuvent être caractérisés par le rôle causal qu'ils jouent, les expliquer revient à expliquer comment ce rôle causal peut s' exercer. En principe, on peut donner cette explication en montrant comment des mécanismes neurophysiologiques réalisent ces fonctions causales.
(1) Cf. note, p. 71. (2) Par exemple lorsque L. GOLDMANN étudie la façon dont la noblesse de robe « réalise » sur le plan religieux sa situation de classe (GOLDMANN (196)# passim) il analyse en fait une forme de fausse conscience. (1) G. SALOMON (410), p. 410. (2) TÔNNIES, cité par G. SALOMON (410), p. 409. (3) Cf. CHAMBRE (100), p. 44 et passim. Depuis LÉNINE, on parle d'idéologie prolétarienne ; Paveu d'idéologisation est patent. (4) Cf. la lettre de G. LUKÀCS {Arguments, déc. 1957, n° 5, pp. 31-32). Depuis vingt ans, j'ai à plusieurs reprises déclaré publiquement que je tiens mon livre Histoire et Conscience de Classe, paru en 1923 pour dépassé et, à maints égards, erroné. Voici les raisons principales de ma position : la théorie de la connaissance qui s'exprime dans cet ouvrage, oscille entre la théorie maté' rialiste du reflet et la conception hégélienne de l'identité du sujet et de l'objet, ce qui implique la négation de la dialectique dans la nature; dans l'exposé de l'aliénation, j'ai répété l'erreur hégélienne qui consiste à identifier Valiénation avec l'objectivité en général. Nous essaierons de montrer plus loin que cette « erreur hégélienne » s'avère singulièrement fructueuse dans l'interprétation de la schizophrénie. Quant à la dialectique sujet-objet il existe dans Histoire et Conscience de Classe effectivement un certain flottement terminologique ; parfois LUKÀCS utilise le terme « Einheit » (= unité dialectique) et parfois le terme « Identitat *. Par exemple, voici une citation caractéristique : Contrairement à l'acceptation dogmatique d'une réalité donnée totalement étrangère au sujet, l'exigence surgit de considérer à partir de ce Sujet-Objet identique toute donnée comme produit de ce Sujet-Objet identique; toute dualité comme un cas spécial de cette unité primitive (Ureinheit). Mais cette unité (Einheit) est action. {Histoire et Conscience de Classe, p. 136.) En dépit d'une certaine confusion terminologique, il est visible qu'il ne s'agit pas là de l'identité Sujet-Objet (que l'idéalisme réalise souvent par absorption de l'Objet par le Sujet), mais de l'unité dialectique du sujet agissant et du monde « agi », unité qui rend possible par le biais de la connaissance active du monde et de l'autoconnaissance des possibilités de l'action propre, une sorte de personnalisation dialectique du sujet historique. L'étude de la manière d'être dans le monde des schizophrènes est significative à cet égard : d'un côté la rupture de l'unité dialectique agie, Moi-Monde se traduit dans les observations de BINSWANGER par un écrasement du Dasein (Verweltlichung), d'autre part l'identification anti-dialectique abstraite dévalorisante et dépersonnalisante avec les personnes ou objets de l'entourage (1) Cf. à ce propos, les travaux de G. PANKOW (376). (2) BERDIAEFF (47), p. 133. (3) Dans son article très clair, A. CORNU (115) en arrive à une conception assez proche d'Histoire et Conscience de Classe. « Le travail aliéné, qui sépare l'homme du fruit de son activité, transforme, en effet, les rapports entre les hommes en relations avec des objets. Par ce processus de « chosification », où l'élément humain est transformé en objet matériel étranger à l'homme, en marchandise, tous les rapports entre les hommes deviennent fonction de l'argent » [(115), p. 74]. « Par l'abolition de la propriété privée et du profit, le communisme supprime l'aliénation du travail humain et la « chosification » des rapports sociaux » (Ibid.). Les origines hégéliennes du concept réificationnel sont soulignées de même [(115), p. 73J. Mais CORNU insiste aussi sur une autre donnée capitale : l'aliénation possède une valeur positive chez HEGEL ; une valeur négative chez FEUERBACH et a fortiori chez MARX [(115), p. 68 et p. 72]. Il en est naturellement de même de la réification chez LUKÀCS et cette constatation suffit pour battre en brèche le reproche d'idéalisme formulé contre Histoire et Conscience de Classe. (4) Cf. MERLEAU-PONTY (328) et GARAUDY et coll. (185). (5) Jean LACROIX a qualifié de façon caractéristique MARX d'« introducteur génial de la notion de temps en économie politique ». (Cf. à ce propos CALVEZ (85), p. 451 sq.) Or, selon LUKÀCS les représentations économiques réifiées sont de structure spatialisante (Cf. (309) p. 101), et par conséquent atemporelles. Ces représentations peuvent donc avoir un caractère idéologique et même schizophrénique tout en visant des réalités concrètes et non point des produits de l'esprit. Ce n'est pas seulement comme théorkven du dépassement de la réification que MARX annonce la philosophie existentielle ; il l'annonce aussi en tant qu' « introducteur génial du temps », ce qui, en fin de compte, revient au même. Ces considérations semblent avoir échappé à la critique de G. SALOMON. l'action des taches solaires (!) : c'est un exemple remarquable de conception réifiée du fait économique. (1) Rappelons que la réification économique chez LUKÀCS consiste à considérer comme des lois naturelles, donc extra-historiques, les lois du système capitaliste fondées en réalité sur des relations interhumaines historiques et relatives. L'infériorité intellectuelle supposée des Noirs est-dans la mesure où elle existe-un produit historique et social ; l'ethnocentrisme y voit une loi naturelle, voire l'expression de la volonté divine (la « malédiction de Gham »). C'est donc un phénomène réificationnel. Il convient cependant de souligner que tout le long de cette étude, l'auteur travaille avec une extrapolation très large de l'appareil conceptuel d'Histoire et Conscience de Classe. (2) J. PAULHAN (382), p. 27. (3) Le goût de la vitesse avec frénésie sexuelle dans certains milieux est sans doute une forme d'illusion de désaliénation : la vitesse seule correspond à une fausse dialectique existentielle. (4) Cf. la notion de « néostructuration délirante » due à HESNARD qui est une illusion délirante de totalité en pathologie sexuelle (réification sexuelle) l'illusion du pars pro toto du fétichiste. Cf. VON GEBSATTEL (191) et plus loin, p. 137 sq. (5) Par exemple, dans le fétichisme, illusion de rencontre qui est aussi illusion de totalité et illusion de valeur ; l'exemple clinique du fétichisme est la preuve expérimentale de la corrélativité de ces concepts philosophiques. FAUSSE CONSCIENCE ET IDÉOLOGIE 21 de fausse conscience sans élaboration idéologique véritable ; l'exemple le plus typique dans l'histoire récente est sans doute le maccarthysme américain (1) que Ton a le droit de qualifier de poussée de fausse conscience pratiquement dépourvue d'idéologie, même dans le sens péjoratif de ce dernier terme. D'autres mouvements se signalent, au contraire, par des élaborations idéologiques extraordinaires. Le mérite de recherches expérimentales comme celle d'Adorno (2) est précisément d'avoir réussi à saisir la structure réificationnelle de la fausse conscience au niveau pré-idéologique. Cependant parler de fausse conscience sans idéologie est une abstraction utile sans doute, c'est une abstraction tout de même. En effet-comme le dit encore Pareto-« ... les hommes veulent raisonner, que ce soit bien ou mal, peu importe ». Il est rare qu'une collectivité puisse exprimer sa fausse conscience sans une ébauche de rationalisation justificative (souvent de caractère moral) et cette ébauche remplit souvent les fonctions d'une véritable idéologie en miniature. Par rapport à la fausse conscience les idéologies jouent souvent le même rôle que les dérivations par rapport aux résidus dans le système de Pareto (3). Enfin, on peut utilement comparer la fausse conscience à l'état d'esprit délirant diffus (4) et l'idéologie au système délirant, ce dernier étant souvent une néostructuration illusoire (Hesnard), donc une illusion de totalité (5). (1) Lors d'une récente conférence à Paris (mars 1959) M. Herbert MARCUSE, a signalé que l'imprégnation technique de la vie américaine (la « civilisation des frigidaires ») rendait inutiles les idéologies. C'est exact, mais cette civilisation n'exclut pas, loin de là, la fausse conscience. Le maccarthysme est l'un des rares exemples de fausse conscience pure dans l'histoire moderne. Nous nous permettons de renvoyer à notre étude sur le maccarthysme-[(180), 1954], la seule à notre connaissance à avoir envisagé ce mouvement comme une forme de fausse conscience. La déchéance de la temporalisation historique dans le maccarthysme-phénomène typique de schizophrénisation dans le sens des études de BINSWANGER-est signalée entre autres par O. LATTIMORE [(189), p. 58] qui parle de « mastery of timing ». Evidemment, c'est toujours la même question qui se pose : s'agit-il ici d'une « maîtrise » consciente ou, au contraire, d'une transformation structurelle des cadres spatio-temporels de la pensée politique ? Cette question, qui reviendra dans des contextes variés, est la pierre de touche du caractère partiel ou total du concept d'idéologie. (2) ADORNO (7), dont une analyse exhaustive sera faite plus loin. C'est une étude microsociologique de la personnalité préfasciste ; il ressort de l'enuête que cette personnalité possède une vision schizoïde du monde étranger, f. plus loin, pp. 97-109. (3) Chez PARETO, les « dérivations » sont des systèmes intellectuels de justification de tendances profondes que seraient les « résidus », tel que le goût de domination, etc. Cf. l'exposé critique des idées de PARETO (ARON (17) et ZIEGLER (477), et plus loin, p. 53-55). (4) Le Wahnstimmung des Allemands. La description littéraire la plus suggestive de la « Wahnstimmung » est l'atmosphère du Procès et du Château de KAFKA. (5) Une remarque importante s'impose ici. Nous avons tenté de définir les concepts de fausse conscience et d'idéologie à l'aide de l'appareil conceptuel de l'étude de la pensée délirante et en tenant compte de leur parenté postulée par MARX. Mais (on ne saurait trop le souligner), il n'y a là nulle opposition absolue. Il n'y a pas d'idéologie sans fausse conscience. Une atmosphère de fausse conscience tend de...
Bulletin d'analyse phénoménologique, 2012
À Robert Brisart Les significations sont, en premier et essentiellement, des significations du langage. (Quine, Relativité de l'ontologie et autres essais 1 .)
L’itinéraire que prendra notre recherche part du général au particulier pour retentir encore sur le général, des conceptions antiques aux conceptions contemporaines et une tentative de marier les deux, d’un intellect rétrospectif vers une intelligence prospective qui sans négliger la préséance de la conscience, elle l’appuie. En effet, notre souci primordial étant de rendre vie à la philosophie en repensant les dynamiques de l’esprit - qui est aujourd’hui bafoué au profit d’un matérialisme ontologique réduisant la conscience à de simples réactions chimiques. Le présent mémoire explore la notion de conscience chez Bergson et la lie aux problématiques contemporaines que l'on rencontre en sciences cognitives, philosophie de l'esprit contemporaine neurologie, ou encore le virage paradigmatique qu'appuie la physique quantique et les conséquences sur notre compréhension de la conscience et son intime relation à la notion de la matière.
Analyse d'un recueil de nouvelles fantastiques de Michel Rozenbergh
Lato Sensu, 2022
ConsCienCe et sCientisme ReCension du livRe de FRançois KammeReR, ConsCienCe et matièRe, une solution matéRialiste au pRoblème de l'expéRienCe ConsCiente, éditions matéRiologiques, 2019
Dix-huitième siècle, 2013
Distribution électronique Cairn.info pour Société Française d'Étude du Dix-Huitième Siècle. Distribution électronique Cairn.info pour Société Française d'Étude du Dix-Huitième Siècle. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2013-1-page-79.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Le Coq-héron, 2010
Distribution électronique Cairn.info pour Érès. © Érès. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Eikasia: revista de filosofía, 2010
Le train de l'univers et de la société étaient tels que les apparences se révélaient n'être que tromperies fallaces et illusions. J.-F. Parot Ce n'est pas une découverte, un secret non plus. Nous n'avons du monde que des apparences. Lorsqu'elles se répètent à longueur de générations d'hommes, on en fait des certitudes. Certaines sont tenues pour absolues : le doute à leur égard mérite pourtant la même rigueur, ainsi, par conséquent, des relations causales qui sont parfois établies. Le phénomène de causalité est l'expression d'une stabilité particulièrement forte. Compte tenu des réserves que l'on vient d'exprimer, la vérité de cette causalité mérite débat. Si les propriétés internes associées à deux phénomènes présentent une stabilité faible, si l'instabilité des données environnementales a une influence notable sur le couplage entre ces deux phénomènes, si l'acuité de notre regard sur ces phénomènes s'affine ou s'appauvrit, la causalité entre leurs manifestations en vient souvent à présenter à nos yeux un caractère incertain. J'emploierai l'expression d'incertitude apparente ou de causalité incertaine pour caractériser ce phénomène. Un exemple fort simple illustrera ce propos. Soit un petit cours d'eau chutant brutalement sur les aubes d'une roue, liée à un générateur d'électricité qui alimente en continu une ampoule. La roue ne tourne, et donc l'ampoule n'éclaire, que lorsque la quantité d'eau qui tombe sur les aubes dépasse un certain seuil. Supposons alors un observateur capable seulement de déceler la présence de l'écoulement de l'eau
Loading Preview
Sorry, preview is currently unavailable. You can download the paper by clicking the button above.
Classiques des sciences sociales., 2005
Chromatikon II. Annuaire de la philosophie en procès - Yearbook of philosophy in Process, 2006
Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, 2010
Philosophiques, 2023
Extrait de mémoire, "Conscience paysagère et mode de vie alternatif", 2019
Kim Sang Ong-Van-Cung ed. Descartes et la question du sujet, 1999
Diagonale Phi - Lyon