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2010, Rue Descartes
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Acta Structuralica
Apparier, pour les comparer, la phénoménologie et le structuralisme prête le flanc à des objections gnoséologiques. Quand même leurs contours admettent un certain flou de part et d'autre, on saurait difficilement mettre sur un pied d'égalité un projet disciplinaire comme s'est pensé la phénoménologie à partir de Husserl et le dessin interdisciplinaire, composé après coup, qui a rassemblé dans le structuralisme des pensées inspirées par des éléments de méthode issus de la linguistique structurale. Certes, on a pu faire correspondre la figure doctrinale du structuralisme avec un paradigme théorique au sein de l'histoire de la linguistique elle-même 1 , mais l'on voit bien combien le point de vue rétrospectif commande ici. Si le dessin interdisciplinaire du structuralisme a pu se concrétiser sous forme de projet disciplinaire, c'est au bénéfice de la seule sémiotique 2 , tout au
Le début des années quatre-vingt-dix est témoin d'un renouveau très puissant des recherches sur le langage, la langue et les textes. L'occasion en a été l'intérêt pour de nouvelles problématiques liées à l'actualisation, à la cognition, à la perception, etc. Que se passe-t-il depuis plus d'une décennie sur la scène des sciences du langage pour voir autant de théories recourir à la phénoménologie pour l'étude de la langue et des textes ? Peut-on y voir un projet qui consiste à donner à nouveaux frais une réponse linguistique et sémiotique au vieux problème philosophique des rapports entre l'âme et le corps ? Les travaux de A.-J. Greimas, de J. Petitot, de J.-Cl. Coquet et de J. Fontanille ne cessent de revendiquer des concepts phénoménologiques. La vague a même touché les rivages de la sémantique, comme en témoignent les travaux de P. Cadiot et J.-M. Visetti (2001), où les références aux théories gestaltistes et aux phénoménologues de la perception s'a‰chent comme une assise fondamentale de leur théorie des formes sémantiques.
Apparier, pour les comparer, la phénoménologie et le structuralisme prête le flanc à des objections gnoséologiques. Quand même leurs contours admettent un certain flou de part et d'autre, on saurait difficilement mettre sur un pied d'égalité un projet disciplinaire comme s'est pensé la phénoménologie à partir de Husserl et le dessin interdisciplinaire, composé après coup, qui a rassemblé dans le structuralisme des pensées inspirées par des éléments de méthode issus de la linguistique structurale. Certes, on a pu faire correspondre la figure doctrinale du structuralisme avec un paradigme théorique au sein de l'histoire de la linguistique elle-même 1 , mais l'on voit bien combien le point de vue rétrospectif commande ici.
Pour bien comprendre la sémiotique narrative de Greimas, il importe de rappeler que cette théorie plonge ses racines dans la théorie sémantique de l'auteur, dont les fondements se donnent à lire dans Sémantique structurale (Greimas 1966). Ce livre fondamental cherche à poser les bases scientifiques de la sémantique des mots en particulier et des processus de signification dans la société et dans la culture en général. Bien que les ambitions de Sémantique structurale soient essentiellement d'ordre linguistique, la recherche menée dans ce livre se distingue doublement de la linguistique telle qu'elle était pratiquée à l'époque par les partisans de la grammaire transformative-générationnelle de Chomsky. D'abord, parce que Greimas opte pour une théorie grammaticale dont la portée excède de loin celle de la seule phrase. De là son intérêt très prononcé pour la manière dont se crée la cohérence plus large entre phrases et même à l'intérieur d'un texte complet. Ensuite parce que, à la différence de la plupart des autres modèles de la grammaire du texte, qui privilégient fortement le critère syntactique, le point de départ de Greimas est explicitement sémantique. Greimas refuse d'expliquer la cohérence textuelle à partir de phénomènes syntactiques de surface (comme par exemple les termes de coréférence ou encore les pronoms). Il postule par contre que la cohérence textuelle se fonde, d'une part, sur la répétition continue de certaines composantes sémantiques et, d'autre part, sur la manière dont un texte est pour ainsi dire généré par un nombre limité d'axes sémantiques (que Greimas conçoit toujours en termes d'oppositions fondamentales). A cet égard, c'est surtout la notion d'isotopie qui s'impose à l'attention. Les isotopies, qui indiquent la répétition de certains éléments sémantiques ou grammaticaux, sont une condition nécessaire non seulement à la cohérence d'un texte mais aussi et surtout à l'établissement du sens même à l'intérieur d'un texte ou d'un fragment textuel. De la même façon, la notion d'isotopie est très utile pour rendre compte de certains phénomènes stylistiques comme la métaphore, le calembour ou l'ambivalence, que Greimas analyse en termes d'interaction isotopique et de poly-isotopies.
Dans ce texte, nous présentons une vue de la structure sociale, du langage et des signes, fondée sur l'écologie de notre espèce, c'est-à-dire sur les extractions et les déjections qui relient nos sociétés à la nature. Nous montrons comment la stratification du social devient une stratification sémiotique et même mentale, ce qui éclaire le concept de la "socialité du sujet". Finalement, nous considérons le rôle possible de l'art dans la perspective de la crise éthique produite par la contradiction entre les sémiotiques infinies de la croissance (économique, discursive, communicationnelle) et la finitude de leurs conditions planétaires.
This paper examines the use of mathematics in semiolinguistic studies, from the double point of view of principles of objectivation and intelligibility. After a brief survey of logicist approaches, we discuss the paradigm of Morphodynamics and the legacy of Catastrophe Theory. This leads us to criticize the use of mathematics in terms of schemas of objectivation and determination for semiotic phenomena. Taking into account the necessity of inscribing semiogenetic and hermeneutic dimensions at the basis of semiotic knowledge, we propose a view of semiotic science as a process of explicitation (in contrast to objectivation) supported by a diagrammatic intelligence which uncovers the most authentic meaning of mathematics in those fields.
Philosophiques, 2000
Résumé Je défends la classification carnapienne des disciplines sémiotiques en montrant qu'elle permet de caractériser adéquatement la nature de la pragmatique. J'indique, en particulier, comment une notion de système pragmatique pourrait être développée par analogie avec celles de système syntaxique et de système sémantique.
Recherches sémiotiques, 2009
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998.
Estudos Semióticos
La pensée épistémologique de René Thom montre deux facettes qui correspondent grossièrement à deux périodes de sa recherche scientifique : (a) un platonisme mathématique qui recherche le corrélat des structures topologiques dans la réalité des phénomènes (la période de 1965 à 1977), et (b) la critique du paradigme galiléen en physique expérimentale et la pertinence d’une philosophie de la nature appliquée à la biologie et à la sémiotique (la période de 1978 à 1990). Les deux positions peuvent être analysées d’une part en partant du livre Stabilité structurelle et morphogenèse de 1972 et de son programme d’une analyse qualitative basée sur la théorie des catastrophes (ensemble avec Christopher Zeeman), d’autre part basé sur le livre de 1988 avec la vision d’une sémiophysique et un programme qui se met à la recherche des forces qui sélectionnent et canalisent la morphogenèse du sens (et qui permettent de constituer une sémantique en linguistique et une sémiotique dynamique). L’épistém...
Estudos Semióticos, 2020
Rene Thom's epistemological thought shows two facets which roughly correspond to two periods of his scientific research: (a) a mathematical Platonism which seeks the correlate of topological structures in the reality of phenomena (the period from 1965 to 1977), and (b) the critique of the Galilean paradigm in experimental physics and the relevance of a philosophy of nature applied to biology and semiotics (the period from 1978 to 1990). The two positions can be analyzed on the one hand starting from the book "Structural stability and morphogenesis" of 1972 and its program of a qualitative analysis based on the theory of catastrophes (together with Christopher Zeeman). On the other hand one has to consider the book of 1988 with the vision of a semiophysics and a program in search of the forces that select and channel the morphogenesis of meaning (and leads to a dynamical semantics in linguistics and semiotics). Thom's epistemology can be interpreted in the context o...
Pour tenter de définir quelles sont les grandes fonctions qui sont concernées par le fait d'être un être de langage, celles qui sont impliquées dans l'exercice du langage, il faudrait pour cela se tourner, semble-t-il, vers les linguistes. Celui qui est le plus clair sur cette question c'est, à mon sens, Benveniste, même j'ai un désaccord sur sa démarche, parce qu'elle est obstinément dyadique : pour lui, tout est divisible en deux. Il est entre autres l'auteur de ce livre génial qui s'appelle le Vocabulaire des institutions indo-européennes, un livre de base. Bien entendu l'indo-européen, ça n'existe pas, il n'y avait donc pas d'institution indo-européenne, ni même par conséquent de vocabulaire, mais enfin, il en a fait un, créant ainsi une chose d'une utilité phénoménale. Benveniste est le créateur de ces grandes fonctions attachées à la parole, qu'il a appelées la fonction de l'énoncé et la fonction de l'énonciation,que ceux qui sont au fait de la linguistique connaissent. De manière un peu barbare nous pourrions dire que l'énoncé, c'est ce qui est écrit, et l'énonciation c'est l'acte d'assomption, de production de la chose écrite. Un écrit a une histoire, un moment où il prend corps, et ce moment de prise de corps de l'écrit, c'est l'énonciation. C'est utile dans certaines distinctions, comme celle qui est opérée entre le sujet de l'énoncé et le sujet de l'énonciation : quand je dis une phrase, le « je », c'est sans aucun doute le sujet de l'énoncé, mais pas le sujet de l'énonciation, qui est la production de la phrase et les conditions dans lesquelles je suis amené à produire cette phrase,un autre registre. Benveniste a été repris de manière très fine par Lacan, qui en a fait, permettez-moi cette inconvenance, tout un fromage, mais un bon fromage, bien affiné, élaborant des conceptions comme celle de division du sujet, etc. Il se trouve, qu'étant en désaccord avec cette démarche de Benveniste, et, de manière bien aventureuse, il m'a semblé, en m'appuyant sur C. S. Peirce, que l'on pouvait reprendre cette question des grandes fonctions, et en observer trois. Ce n'est pas parce qu'il y en a trois, ce n'est pas trois contre deux, mais trois qui sont articulées et dont aucune n'est réductible à l'autre. Je vais vous énoncer les trois grandes fonctions et nous verrons ensuite comment nous pouvons les articuler. La première fonction de base, c'est celle que j'appelle la fonction scribe. Peirce en parle sur quelques pages. Une deuxième fonction de base c'est la fonction museur, et la troisième grande fonction c'est la fonction interprète. La fonction scribe c'est la possibilité même que quelque chose puisse connaître une certaine matérialisation, c'est-à-dire que quand je parle, j'écris, tout cela nécessite quelque matérialité. Imaginez que je parle mais qu'aucun son ne sorte de ma bouche, rien ne va s'inscrire : de telle manière qu'il y a sans doute un moment d'origine dans lequel il est indispensable de définir quelque chose qui ait une certaine matérialité. Mais cette matérialité ne suffit pas. Par exemple, supposons qu'au lieu de parler, je fasse un brouhaha. Il y aura du son, c'est le sens du mot brouhaha, qui est un son indistinct, on n'a rien à en tirer. Vous rentrez dans une foule, et il y a un brouhaha, ce sont peut-être des paroles, c'est sonore, pas de problème. Remarquons que je ne fais pas référence à la musique qui est organisée : le brouhaha est une espèce de chaos sonore duquel rien ne sort. Vous voyez les deux pôles, la matérialité, mais il ne peut pas y avoir que la matérialité, -si j'écris avec des pattes de mouches, illisible, vous serez encore Gros-Jean comme devant, ce qui montre que cette fonction scribe nécessite une certaine matérialité,il doit y avoir de plus une fonction que nous allons qualifier de fonction d'inscription. L'inscription, c'est quelque chose d'autre que la matérialité mais c'est quelque chose qui fait appel à la matérialité. J'inscris, mais au sens où par exemple l'enfant autiste par son corps, inscrit quelque chose. Nous ne faisons pas ici référence uniquement à la langue telle qu'elle est organisée, ni à l'écrit tel qu'il est organisé : cette matérialité peut être celle du corps, et sans doute même pouvons-nous penser que de toute façon, et à un moment originaire, il faut bien que cette fonction scribe fût d'abord et avant tout une fonction corporelle, dont la matérialité ait été corporelle. Je précise que cette inscription est une fonction qui s'inscrit sur le leib, sur le corps vivant, dans le sens que lui donne Jean Oury,nous pourrions dire le corps sémiotique -, en le distinguant du körper. Cette fonction d'inscription comme fonction de base sans doute, de manière originaire, nécessite-t-elle le corps. Le nourrisson doit pouvoir inscrire, c'est-à-dire découper son corps pour pouvoir l'utiliser « comme un langage ». Avouez que les premiers rapports de la mère et de l'enfant semblent aller de ce côté quand la maman voit gigoter son petit et dit, « il est content ». Gigoter, c'est du leib, c'est un morceau de
2021
J'ai écrit cette synthèse en complément d'un cours académique que j’ai enseigné en premier semestre de l'année académique 2020 - 2021. L'objectif principal était d'amener les étudiants à voir le lien entre la sémiotique, la sémiologie et la linguistique, ainsi que certains de leurs principaux termes et leur évolution au fil du temps. Alors que la sémiologie est stable, la sémiotique est présentée sous différentes formes: brièvement sous la philosophie pour mettre en évidence son ancienneté, et comme généralité pour susciter la curiosité et encourager les étudiants à en apprendre davantage sur le sujet, puis selon le premier récit de C.S. Peirce avec un regard vers les trois types de signes et certaines idées qui étaient en avance sur leur temps à son époque, et plus tard en tant qu'art, alors que c'était une science, comme une introduction à certaines des idées post-structurales qui seront nécessaires par la suite pour comprendre la raison d'être des champs qui en font partie. Ce cours est plus adapté aux étudiants en licence suivant un cours LMD et son équivalent dans l’anglosphère, le baccalauréat.
Meta: Journal des traducteurs, 2014
La question du sens fait l’objet d’un débat traductologique de longue date, mais une problématisation s’avère nécessaire afin de rendre compte de la complexité que le concept recouvre et de ses conséquences sur le plan de la pratique traduisante. En retraçant certaines de ses principales formalisations et en les confrontant à des concepts apparentés, nous souhaitons ouvrir la voie à une réflexion utile au regard du texte, de son interprétation et, a fortiori, de la traduction. Les concepts de sens et de signification, que le langage courant tend à assimiler, sous-tendent pourtant des implications variées, comme en témoignent les nombreuses approches (linguistique, sémantique, sémiotique, psychanalytique), ainsi que les controverses conceptuelles qu’ils ont suscitées. Notre objet n’est pas d’entrer dans le vif de ces débats, mais d’examiner la corrélation entre certaines conceptions du sens héritières du structuralisme et une tendance qui domine le panorama actuel de la traduction. L...
Cygne noir, 12, 2024
Cet article examine le concept d’idéologie sémiotique et ses implications. L’idéologie sémiotique réfère aux présuppositions qu’ont les gens à propos de ce que sont les signes, leurs fonctions et les conséquences qu’ils peuvent engendrer. Ces présuppositions varient selon les contextes sociaux et historiques. Toutefois l’idéologie sémiotique comme telle n’est pas une sorte de fausse conscience, ni non plus quelque chose que certaines personnes ont et que d’autres n’ont pas. Plutôt, l’idéologie sémiotique manifeste la réflexivité inhérente à la capacité générale qu’ont les humains à faire usage des signes. Elle rattache les processus sémiotiques généraux à des jugements de valeur éthiques et politiques spécifiques : interpréter un signe d’une certaine manière revient à prendre au sérieux le monde qu’il présuppose et, souvent, la vie que ce monde recommande. Deux exemples montrent comment l’attention portée aux idéologies sémiotiques permet de mieux comprendre l’articulation des processus sémiotiques généraux avec des processus sociaux, culturels et politiques particuliers. L’analyse de classe sociale permet de montrer certaines implications politiques des idéologies sémiotiques. Les affrontements sur le statut de signes religieux révèlent les implications ontologiques et éthiques des idéologies sémiotiques, et vont parfois jusqu’à remettre en cause l’existence même de l’objet des signes en question. De tels processus sémiotiques confèrent à l’existence sociale une bonne part de son caractère construit, incertain et conflictuel. Publication originale anglaise (États-Unis) : « On Semiotic Ideology », Signs and Society, vol. 6, no 1, 2018, p. 64-87. DOI : 10.1086/695387. Traduction : Simon Levesque & Félix Danos.
Hypothèse anticipatrice: la signification, celle des syntagmes 0 0 1 F lin guistiques et aussi celle des " choses " , est un ensemble de 0 0 1 F représen tations qui, pour un système interprétant donné, concourent assez souvent, mais presque toujours partiellement, à déterminer la référence des fonctions-signes; ces représentations elles-mêmes sont formées par la concurrence (déroulement parallèle) et la convergence (augmentation du degré d'intégration du divers, à la fois dans l'axe temporel des étapes qui se suivent — morphogenèse — et dans l'axe ontologique des niveaux de complexité qui s'interdéterminent causalement — émergence —) de quatre types d'information: a) l'information en provenance des fonctions-signes; b) l'information en provenance des référents ou dénotés, lorsqu'une telle information existe; c) l'information en provenance des connaissances déjà assimilées par le système interprétant, de ses dispositions ou attitudes cognitives et des décisions ponctuelles de sa " faculté de juger " ; d) l'information en provenance des réacteurs affectifs du système interprétant. 0 0 1 F Et je précise dès maintenant, insistant là-dessus, que, malgré le privi lège évident que j'accorde à la description des processus au niveau de SI, les conditions et les produits de ces processus ne sont pas moins sociaux qu'individuels 0 0 1 F. Il y a, à mon avis, des raisons méthodolo giques qui justifient le fait qu'on s'intéresse prioritairement à décrire des processus à l'interface entre SI et ses environnements, puis, le cas échéant, à l'interface entre l'admission et l'émission d'information. Mais les états de choses collectifs créés par la co-occurrence et la succession des actes sémantiques qui se déroulent en des milliers de SI non seulement constituent des produits (culturels) en constante évolution mais encore constituent les conditions de possibilité et d'existence aussi bien de la reproduction des actes sémantiques passés que de la production des actes sémantiques nouveaux; c'est à cette imbrication nécessaire du social dans l'individuel que fait référence la mention des " niveaux de complexité qui
Protée, 2006
Résumé Cette étude des Yeux bleus cheveux noirs de Duras analyse la naissance d’un contrat fiduciaire, explorant ses matrices intersubjectives constituantes et proposant un schéma qui identifie les tendances vers la mutualité et vers l’autonomie. L’article examine l’armature d’un récit de la dépossession en dégageant des contrastes avec ceux de la récupération et de l’institution des valeurs. Reprenant la problématique de « l’interaction » des différents « systèmes sémiotiques » entrant dans un discours que pose Du sens d’A. J. Greimas, nous nous efforçons surtout d’observer comment les deux pratiques sémiotiques que sont l’élaboration du contrat et la réponse à la privation s’agencent et agissent l’une sur l’autre dans le texte durassien.
L'Île du jour d'avant1 a comme première ambition de reconstituer le XVIIème siècle ou siculo di oro, à travers la convocation des textes majeurs de la littérature et de la pensée de cette époque, mais aussi à travers des exercices de style où les personnages parlent et s'expriment dans des périodes à en couper le souffle, manient des préciosités dignes des grands rhéteurs ou se lancent dans des joutes oratoires typiques du grand siècle. Nous retrouvons en effet des allusions à Cervantès, Gracian, Cyrano, mais aussi des passages entiers rappelant les idées de Gracian, Mazarin, Velasquez, Pascal, Descartes et d'autres. Cette reconstitution de la semiosis du grand siècle se fait à travers une intrigue toute simple, mais dont la symbolique, comme nous le verrons en avant, tient une importance capitale, du moins chez son auteur. L'intrigue est celle d'un jeune italien originaire du Piémont qui fait naufrage en plein pacifique entre le mois de juillet et le mois d'août 1643 avant que la planche sur laquelle il dérive ne heurte un bateau fantôme. Se trouvant seul sur ce bateau désert, Roberto a tout le loisir de se souvenir de ce qui s'est passé, d'explorer le bâtiment dans lequel il se trouve et de découvrir l'extérieur. Cette reconstitution d'un passé laconique à souhait se fait de façon intermittente où le lecteur découvre progressivement comment Roberto s'est trouvé contraint d'accepter une mission de Mazarin comme espion sur un navire hollandais pour recueillir des informations sur la question des longitudes. A cette époque, ces informations étaient très disputées par les puissances européennes d'alors pour des raisons géostratégiques. Le roman est en vérité composé de deux parties, une première où Roberto reconstitue le passé et la seconde où il découvre qu'il n'est pas seul à bord et fait la connaissance du père Caspar de Wanderdrossel, un autre naufragé chargé lui aussi de découvrir le mystère des longitudes. Avec Caspar, Roberto découvre qu'ils se trouvent sur le méridien, c'est-à-dire la ligne qui sépare la terre en deux et que l'île qui est en face est celle de la veille. Au delà des réminiscences du passé, marquées par deux obsessions qui se développent tout au long du roman-celle d'un amour impossible, celui de Lilia, et d'un double angoissant, Ferrante-, au delà du rapport avec le père Caspar où se poursuit le roman d'apprentissage du jeune Roberto et des nombreuses péripéties ou digressions, au delà de tous ces thèmes, c'est la symbolique de l'île du jour d'avant qui fascine Roberto et son narrateur. Mais cette symbolique est scellée à une autre figure symbolique et laconique à souhait, celle de la colombe couleur orange. 1 L'édition utilisée ici est celle de la traduction française établie par J.N. Schifano chez Grasset 1996.
Dans le cadre d'une mise en perspective des rapports entre sémiotique et herméneutique, notre article a pour objectif essentiel de proposer une réflexion de type épistémologique à propos des rapports entre Greimas et Ricoeur. Il s'agit donc de comprendre pourquoi cet intérêt de Ricoeur pour la sémiotique de Greimas, et surtout pourquoi la sémiotique de Greimas est l'une des plus citées par Ricoeur. Pour répondre à ces questions, nous partirons de Dilthey, avec le couple « expliquer » et « comprendre », ensuite nous verrons comment les deux disciplines interrogent leur objet d'étude, le texte, sous l'égide d'une théorie discontinue de l'action. Nous terminerons sur la référence.
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