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2016, Non Plus
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22 pages
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Il s’agit dans cet article d’analyser la poétique du paysage dans l’œuvre d’Edouard Glissant en se focalisant surtout sur son premier roman, La Lézarde. Ce qui nous intéresse dans cette analyse n’est pas seulement la façon par laquelle ce paysage est subjectivisé, senti, vécu et interprété par les personnages/narrateurs, mais surtout ce que ce paysage représente en termes d’identité et de la relation à l’Autre. Autrement dit, nous examinerons comment Edouard Glissant s’inspire de cette thématique du paysage pour l’élaboration de sa poétique du Rhizome, c’est-à-dire de la Relation.
La littérature-monde définie par Glissant ne correspond pas à la traduction ou à la transposition de la world-literature dans l'espace francophone. Si la littérature-monde s'est retrouvée englobée dans le manifeste Pour une Littérature-monde récemment publié par Eva Almassy, Michel Bris et Jean Rouaud, la littérature-monde présentée par ce livre est plus proche de la world-literature ou de la littérature du voyage qu'a toujours défendu Michel Bris. La version glissantienne de la littérature-monde englobe des auteurs qui participent de plusieurs langues et cultures. Ce terme évoque davantage le Tout-monde, la vision alternative à la mondialisation que Glissant développe dans une série de conférences dans les années 1980. Cette série de conférences est recueillie et publiée en 1990 sous le titre de Poétique de la Relation. La Relation, terme du lexique glissantien qui prend une majuscule, consiste en la rencontre entre deux altérités qui sont définies par cette rencontre. Par suite, il n'est pas possible de les identifier avant cette rencontre et de retrouver leurs formes originelles qui ne préexistent pas à cette rencontre. On ne peut donc pas les inscrire dans une pensée historique/archéologique. Les
2002
This dissertation examines the different ways in which Edouard Glissant, Kateb Yacine and William Faulkner combine landscape, history and identity in their work. The depiction of landscape in literature is not new, but the French Romantics in the 19th century, for instance, tended to describe the beauty of landscape without conceiving any rapport between landscape and humankind, and thus created a gap between the two. For Kateb and Glissant, landscape is also a witness of History. The (hi)story of their respective communities has been confiscated and shattered by the respective colonizers, hence the necessity to recreate it through the poetics of land. However, because of the different contexts some differences in the conception and use of landscape arise between these three writers. In the case of Kateb Yacine, the Algerian landscape is the repository for the ancient history of North Africa. The North African people have to turn to their landscape in order to recreate their history...
Synergies Chine, 2019
Cet article présente un auteur essentiel à l’enseignement et à la compréhension de la littérature contemporaine francophone en Chine : le poète martiniquais Édouard Glissant. Après avoir rappelé l’importance de la contribution de Glissant à la définition de la notion de littérature-monde, l’auteur analyse la redéfinition de l’histoire littéraire par Glissant qui s’inspire de la littérature du passé pour revisiter de façon créative la littérature contemporaine. Enfin, cet article étudie le rôle du paysage dans l’œuvre de Glissant qui permet au poète de transposer à l’échelle de la planète la réalité créole dans laquelle il discerne un modèle pour repenser le monde présent.
2014
Remerciements – Nous remercions vivement Nicolas Darbon de nous avoir convie a la journee d’etude « Musique et Litterature (Caraibe-Amazonie) : autour d’Edouard Glissant » et pour nos echanges sur le « Chaos » glissantien. Nous tenons a remercier Jean-Luc Tamby et Emilie Yaouanq, ainsi que Pierre Albert Castanet et Thierry Pecou, pour leurs genereuses conversations qui ont suscite de nouveaux questionnements sur Glissant, auxquels seuls les musiciens et musicologues sont a meme de repondre en profondeur.
This article links Saint-John Perse's and Edouard Glissant 's poetics via the image and reality of the archipelago concluding that their imaginaries of the island are more mythic than imaginary. Their poïetic archipelagos are defined against the traditional symbolisms they denounce. Arguing in favour of a new reading of ancient texts both Saint-John Perse and Glissant advocate that Hellenic archipelity should be stripped of its humanist and romanticist supremacy: Moreover both poets argue against the West's collective archipelagian imaginary, still largely based on colonizing utopia from the past. Finally, archipelagian poetics are bound to a plurality of genres: Glissant's work encompassing ali forms of writing. Saint-John Perse' s being pluralistic and disparate. Their writings connect intertextually, each text-island communicating with its siblings while preserving its irreducibility.
Cet essai, qui oscille entre mots et images, offre un avant-goût de mon livre en cours qui s’intitule Water Graves ou, en français, Tombes d’eaux. Water Graves évoque le rôle de la poésie et de l’art dans l’après-catastrophe, comme celle de la traite esclavagiste ou de Katrina, où morts sombrent dans le gouffre marin ou flottent à la surface d’eaux toxiques sans recevoir des rituels propres à leur humanité. Violentés et profanés, ces humains sont tués deux fois : une première dans leur réduction à l’esclavage ou à la pauvreté abjecte ; une seconde dans l’absence de rite et respect de leur mémoire et après-vie. Le poème, la sculpture, la peinture, les créations multimédia et les installations servent de tombe, de chants ou danses funèbres, de requiem ou de veillées en l’absence de rituel. Leur rôle outrepasse donc celui de l’esthétique en rétablissant de l’humanité là où elle avait été interrompue en procurant du rituel dans un état que je nomme Unritual. Plutôt qu'un essai sur Edouard Glissant, cette réflection avance avec Glissant, les fragments de son art et de sa philosophie m’accompagnant dans ma méditation sur l’Unritual.
Dans le champ de la poétique, le paratexte obéit à des catégories spatiales qui contribuent à révéler les processus énonciatifs à l'origine du texte. En effet, précédant et commandant toute lecture, les éléments paratextuels participent « d'une pragmatique et d'une stratégie 1 » dont la vocation première est de nous informer sur l'intention de l'auteur et sur le contenu de l'oeuvre. Dans Seuils, puis dans Palimpsestes, Gérard Genette définit ce qu'il nomme «paratexte» comme tout ce qui encadre le texte sans être le texte proprement dit, et le décline en deux sortes, selon qu'il émane de l'auteur : paratexte auctorial ou de l'éditeur : paratexte éditorial. En outre, le paratexte auctorial peut se situer à l'intérieur du livre -le péritexte -(le titre, les intertitres, la dédicace, le nom de l'auteur, la préface, les notes, la table des matières...), ou à l'extérieur du livre -l'épitexte -(entretiens et interviews donnés par l'auteur, communications, manuscrits...). Ainsi, un «texte se présente rarement à l'état nu, sans le renfort et l'accompagnement d'un certain nombre de productions, elles-mêmes verbales ou non, […] qui […] l'entourent et le prolongent, précisément pour le présenter, au sens habituel de ce verbe, mais aussi en son sens le plus fort : pour le rendre présent, pour assurer sa présence au monde, sa « réception » et sa consommation […]. 2 » Il s'agit dès lors de saisir le texte dans ses dimensions lisible, visible et visuelle. Ce qui nous amène d'emblée à constater la pléthore du paratexte glissantien semblable aux touffeurs et aux ramifications du paysage antillais, rhizomes qui sont autant de maquis de sens bruissant dans les marges du texte, 1 Seuils, op.cit., p. 8. 2 Ibid., p 8. rappelant justement que dans la conclusion de Seuils, Genette avertissait: « Attention au paratexte ! » a-Le Nom de l'auteur Nous allons procéder, dans cette première partie, à l'analyse du nom de l'auteur qui semble relever de ce que Genette appelle « l'onymat 3 », signifiant qu'Edouard Glissant signe de son nom d'état civil en faisant référence de façon intertextuelle à d'autres productions littéraires de Glissant. Dans « Qu'est-ce qu'un auteur ? », Michel Foucault 4 affirme que le nom d'auteur ne fonctionne pas comme un anthroponyme ordinaire et propose de l'analyser comme une « fonction auteur », laquelle renvoie, non pas à l'individu réel, mais à une figure de l'auteur dans le texte. Que la « fonction auteur » suppose ainsi une biographie, impliquant un certain mode d'être du discours qui se référe à une société et à une culture données, elle élargit, en revanche, les espaces de discours en dépassant la simple fonction classificatoire. En effet, le nom d'Edouard Glissant ne se présente pas comme une simple signature, puisqu'il réfère à un destin humain particulier qui subvertit les codes habituels appliqués au fait littéraire, posant bien évidemment la question du statut de l'écrivain issu de sociétés traitées et colonisées. Excédant l'espace paratextuel, le nom d'auteur convoque ainsi l'intertexte historique et mémoriel antillais et situe le texte glissantien dans une « formation discursive », concept que Foucault définit comme « ensemble des énoncés qui relèvent d'un même système de formation 5 », s'agissant ici du discours testimonial. 3 Ibid., p 43 4 Michel Foucault, L'ordre du discours, Paris, Gallimard, 1971. 5 Michel Foucault, L'Archéologie du savoir, Paris, Gallimard, p. 141.
Séminaire de Dominique Combe « Littérature nationale, littérature mondiale -échanges, transferts » Année 2017-2018 « Toute poétique est un palliatif d'éternité. » 1 Édouard Glissant publie le troisième volume de son cycle de poète-penseur ou de philosophepoète, Poétique de la Relation (1990) lorsque sa transhumance est déjà bien entamée 2 . Alors parti sur les traces d'un Sud de poussière et de papier, où la dérive faulknérienne suit les méandres du Mississipi, Glissant esquisse une nouvelle topographie poétique. Celle-ci n'est pas résumée au lieu mémoriel du Discours antillais, paru en 1981 et à la Lézarde (1958) par laquelle il fissura les frontières mémorielles du colonialisme. Elle pratique, à partir de l'ancrage profond aux anciens lieux des Plantations 3 , une extension de sa poétique au monde entier, à ce Tout-Monde auquel il consacre un essai quelques années plus tard 4 . Penser l'étendue lui permet d'infléchir les stagnations de l'Histoire et de faire résonner des échos nouveaux entre les cultures et les langues. Espace de rencontre infinie avec l'ailleurs et avec l'Autre, la poétique d'Édouard Glissant prend son envol et embrasse une « totalité ouverte », entour mouvant qui essaime sa pensée jusqu'à revenir à la Cohée du Lamentin (2005). Ainsi reliée au delta originel, à cet univers « archipélique » 5 où viennent s'entremêler les cinq parcours de sa Poétique, la Relation, qui donne à l'ouvrage sa présence, se relate par des détours, des marges, des transports. La majuscule pourrait la rendre, sinon essentielle, du moins définitive. Il n'en est rien. La Relation, dans le volume que nous nous proposons d'aborder, n'est captive d'aucun sens : elle finit par les exposer et les exploser tous. C'est sans doute ce qui rend notre lecture contradictoire : comment prétendre à une synthèse ou une analyse structurée de cet essai lorsque celui-ci s'ingénie à brouiller toutes les cartes habituellement déployées par la théorie ? Vouloir « com-prendre » un livre d'Édouard Glissant reviendrait à nager à contre-courant de sa pensée et de sa poétique. Aussi, pour ne pas risquer d'enserrer l'imprédictible, nous laisserons-nous entraîner par les mouvements qui, comme autant de motifs, aiguillonnent sa barque, considérant que « chacune de ses parties dessine un mouvement impliqué à celui de toutes les autres » (p. 45). Nous ferons d'abord l'expérience du mouvement 1 Édouard Glissant, Poétique de la Relation, Paris, Gallimard, 1990, p. 197. 2 Édouard Glissant a déjà publié les deux premiers tomes du cycle poétique : Soleil de la conscience-Poétique I, Paris, Seuil, 1956 et L'Intention poétique -Poétique II, Paris, Seuil, 1969. 3 Édouard Glissant développe, dans la partie consacrée au « Lieu clos, parole ouverte », in Poétique de la Relation, pp. 77 à 89, une géographie mémorielle et littéraire des anciens systèmes des Plantations, que ce soit aux Antilles ou en Louisiane. Ceux-ci ont paradoxalement permis, par leur volonté de limiter et d'autarciser leur « territoire », des circulations inédites des cultures et des langues, devenus des « vecteurs modernes de civilisation » (p. 77). Ainsi, cette étanchéité de façade a été débordée par l'élaboration de modes actuels de la Relation : multilinguisme mêlant oral et écrit, créolisation, littérature de marronage. 4 Édouard Glissant, Traité du Tout-Monde -Poétique IV, Paris, Gallimard, 1997. 5 Édouard Glissant, Poétique de la Relation, op.cit., p. 46 « La réalité archipélique, dans la Caraïbe ou dans le
L'Esprit Créateur, 2015
Tout est intense Cela sépare Ainsi garde le poète Fragments, Hölderlin C'est où la pensée politique exerce [...] en tant qu'elle est une politique [...] elle est vivante tout aussitôt dans une poétique, où le monde se devinera sans en être prédéterminé Édouard Glissant 1
Les Lettres romanes, 2024
In his poem “Infinitive of time”, the West Indian poet Édouard Glissant calls for the “disengagement of filiation,” an imaginary filiation that takes hold of reason and history to freeze them in an “absolute territory,” that of legitimacy. This questioning is central to the author’s quest to open up the imagination to a philosophy of relations freed from colonial control. Putting the common time back into the infinitive means giving ourselves the chance to conjugate it anew in different ways. Such a gesture entails three conditions in terms of the epistemic operation it requires: optionality, counter-poetics and a “dangerous memory” of the confiscated past. In terms of these three conditions, the call for the “defiliation” of the imaginary takes on its full meaning: to resist the passivation of frozen time
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Publications de ÉdouardGlissant.fr, 2018
Studi Francesi, 2016
Studi francesi, 2023
Catalogue de l'exposition « Louis Janmot. Le Poème de l’âme », Paris, musée d’Orsay, 12 septembre 2023 – 7 janvier 2024, 2023
Études littéraires africaines, 2010
Symbolon, 2022
French Cultural Studies, 2017
Letras Escreve
Édouard Glissant, l’éclat et l’obscur, 2020
Éditions de l'Institut du Tout-Monde, 2020
Espaces et sociétés, 2011