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2006
Alves, A. (2006) 'Discours argumentatif et valeurs sociales', texte présenté au Séminaire de recherche des étudiants de post-graduation, dans le cadre du programme Erasmus, à l'Université Catholique de Louvain, en Mai. Résumé Discours Argumentatif et Valeurs Sociales, à partir de O. Ducrot La recherche en communication sociale a prêté, depuis son début, un grand intérêt à l'étude des messages, ce qui apparaît particulièrement évident dans le large recours fait aux méthodes et techniques de l' "analyse de contenu" tel que, notamment, Berelson l'a établi. La pertinence scientifique aussi bien que la relevance sociale des recherches conduites avec l'appui de ces techniques ne nous semblent pas compromises du fait des reconnues limitations d'ordre théorique et méthodologique de l'analyse du contenu "objective" et quantitative. C'est pourquoi et en partageant, d'une certaine façon, les objectifs de telles recherches, nous croyons que des éléments de théorie sémantique proposés par O. Ducrot sont à même de nous fournir des outils d'analyse adéquats pour relever dans les messages ou discours courants de l'interaction sociale, voire des media, des aspects relevants, comme par exemple, des valeurs sociales intégrant la culture, l'idéologie ou les mentalités de la société concernée. Nous nous limiterons ici à la présentation de la théorie argumentative de Ducrot en suivant le pas suivants : 1) Conception du sens, du discours et termes adoptés ; 2) Nature argumentative du sens, au niveau de la langue et au niveau du discours, notamment au niveau des « topoi » ou principes argumentatives ; 3) lien entre les « topoi » et les valeurs sociales. Apport de Ducrot, parmi autres auteurs de l'actualité, au renouveau de la rhétorique et de l'argumentation.
Repères Le discours argumentatif exprime une opinion, un jugement qui prend souvent la forme d'éloge ou du blâme, cherche à prouver une idée, à convaincre, à séduire à l'aide d'arguments qui peuvent être illustrés d'exemples. Il explicite quand il expose des thèses claires, fondées sur le raisonnement de la démonstration. Il est implicite quand il essaie de convaincre sur un mode indirect et allusif. 1. Les marques du discours argumentatif a. un vocabulaire abstrait et concret Le discours argumentatif développe des idées, présente des notions au moyen d'un vocabulaire abstrait. Lorsque L'argumentation s'appuie sur des exemples, elle utilise des termes concrets qui ancrent la théorie dans la réalité des faits. Ce double vocabulaire crée des oppositions à valeur argumentative. ▪ Demandez à un crapaud ce que c'est que le beau, le grand beau, le to Kalon. Il vous répondra que c'est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun Voltaire, Dictionnaire philosophique, « L'idée du beau » ➢ Voltaire montre que l'idée du beau est relative. Pour exposer sa thèse, il s'appuie sur un vocabulaire abstrait (« Le beau, le grand beau ») qui contraste avec un vocabulaire descriptif très concret. b. des champs lexicaux précis L'argumentation s'appuie sur des champs lexicaux bien délimités ainsi que sur un vocabulaire appréciatif ou dépréciatif qui a tendance à enfermer le lecteur dans les vues du locuteur. ▪ Le front le plus pur, le plus blanc, surmontait son visage d'un ovale parfait ; une frange de cils, tellement longs qu'ils frisaient un peu, voilait à demi ses grands yeux bleus. Le duvet de la première jeunesse veloutait ses joues rondes et vermeilles. Eugène Sue, les Mystères de Paris ➢ Le champ lexical de la beauté domine dans ce portrait élogieux. En multipliant les termes appréciatifs, le narrateur cherche à faire partager au lecteur la sympathie que lui inspire son personnage. c. des liens logiques forts Les connecteurs logiques soulignent la pensée et structurent la progression du raisonnement. Ils explicitent la démarche intellectuelle du locuteur en faisant apparaitre des liens de cause à effet, des oppositions, etc.
L'Harmattan, 2016
Langages, 2001
This paper, developed within the frame of dynamic semantics combined with the precisification principle, proposes a new distinction between polysemy and vagueness. According to this distinction, a polysemous word is underspecified in relation to a set of lexicalized precisifications, whereas a vague word is underspecified in relation to a set of precisifications which are not lexicalized. It is also proposed that, notwithstanding the independence of denotative and argumentative levels, neither of these levels can be bypassed in the semantic representation. Key words: Dynamic semantics, Precisification, Underspecified, Denotative level.
Littérature, 2005
Apparently, socio-criticism and the study of argumentation have very different aims; but the new rhetoric, which takes into account the idea the speaker forms of his audience, coupled with the concept of the text's argumentative dimension, serves socio-criticism, as the analysis of a wartime novel by Lucie Delarue-Mardrus shows.
2008
Alban Bouvier, professeur a l’Universite Aix-Marseille-I Dans la premiere partie du seminaire, nous nous sommes attache a montrer comment la theorie de l’argumentation etait une partie ou un sous-domaine de l’epistemologie sociale ou theorie sociale de la connaissance (social epistemology) et que celle-ci gagnait elle-meme a etre integree a la theorie des croyances collectives telle qu’elle est developpee dans la theorie du choix rationnel elargie (Le. notamment non restreinte a la rationalit...
Argumentation & analyse du discours, 2023
Défense et illustration de l'argumentation des valeurs : réflexions à partir des travaux de Jean-Claude Guerrini Defense and illustration of the argumentation of values: a critical reading of Jean-Claude Guerrini's work
Y.-C. Zarka (ed.), Refaire l’Europe avec Jürgen Habermas, 2012
La biologie de la conservation se donne comme objectif de « fournir les principes et les outils nécessaires à la protection de la diversité biologique 1 ». bien que cet objectif semble explicite, il ne donne pas lieu à des prescriptions précises, car la conservation doit opérer dans un contexte de double incertitude : une incertitude scientifique et technique (comment protéger la biodiversité) et une incertitude normative (quelle biodiversité protéger et pourquoi ?). Pour faire face à l'incertitude scientifique, la gestion adaptative propose une approche itérative dans laquelle les mesures de conservation sont envisagées comme des expériences dont il convient de retirer le maximum de connaissances nouvelles et qu'il faut adapter au fur et à mesure du processus en fonction de leur adéquation aux résultats visés.
Revue philosophique de Louvain, 1997
Les travaux qui tentent d'unir la réflexion sur la rhétorique et la théorie des actes de langage sont à ce jour très peu nombreux. Certes, les recherches importantes et novatrices de l'École d'Amsterdam de l'argumentation ont permis de dégager certaines pistes, en montrant par exemple comment le fait même d'argumenter pouvait être traduit comme un macro-acte de langage 1 . Cependant, aucune tentative de synthèse n'a été conduite malgré les liens évidents qui semblent unir les deux perspectives, en particulier quant à leur approche résolument actionnelle du langage. Cet article 2 tente de combler ce vide théorique en proposant un modèle sémiotique de la dimension perlocutoire des actes de langage. Pour ce faire, nous partons de l'hypothèse qu'il est possible d'analyser tous les actes (actes physiques ou actes de langage) comme des transformations d'état qui médiatisent des objets (respectivement physiques ou discursifs) entre des agents et des patients. La rhétorique devient dès lors une stratégie qui consiste à faire accepter des objets discursifs en créant de nouvelles médiations avec des objets préalablement valorisés ou dévalorisés, mobilisant ainsi le «vouloir faire» de l'auditoire. Après avoir rapidement présenté, à la lumière de notre modèle transformationnel, la réinterprétation sémiotique des actes de langage, nous tenterons donc de démontrer que les transformations perlocutoires peuvent s'actualiser sous une forme rhétorique dont nous proposerons un modèle explicatif.
Texte: revue critique et de théorie littéraire, 2009
de l'Âge classique jusqu'au milieu du XX e siècle, est celle d'une interminable décadence, d'une longue survie scolaire sclérosée au milieu d'une déconsidération générale 1 . Au début du XIX e siècle, l'évêque écossais Richard Whately publie ses Elements of Rhetoric 2 , le grand manuel vingt fois réédité en Angleterre, en avouant au début de son livre qu'il a hésité à employer ce mot de rhétorique dans son titre, mot "apt to suggest to many minds an associated idea of empty declamation or of dishonest artifice" 3 . Ni le romantisme, au nom de la Sincérité, ni l'esprit scientifique, au nom de la Positivité, ne consentaient plus à faire place à la rhétorique qui ne survivait falotement que comme un enseignement poussiéreux, héritage de l'éducation libérale des Grecs et des Romains. Enseignement surtout clérical du reste : les esprits modernes et laïcs, attachés au raisonnement scientifique, s'étaient détournés de ces techniques « oratoires » floues, fallacieuses et verbeuses. En 1902, le nom même de « rhétorique » fut effacé en France pour désigner la première des lycées. 1 Marc Angenot a été invité en octobre 2008 à prononcer à l'Université Libre de Bruxelles la conférence d'ouverture du colloque « L'argumentation au coeur du droit », journées organisées par le Centre Perelman de philosophie du droit en vue de commémorer le cinquantième anniversaire de la publication du Traité de l'argumentation, la Nouvelle rhétorique de Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca ( Paris, P.U.F., 1958). Il en a tiré le présent exposé où il rend hommage à son maître tout en exposant sa propre conception de la rhétorique et de la place qui lui revient dans les sciences humaines et en formulant de « nouvelles propositions pour l'étude de l'argumentation ». 2 R. WHATELY, Elements of Rhetoric (London, Murray, 1828). 3 Ibid., p. iii. Quelque chose demeure de cette défaveur qui ne manque certes pas de « bonnes raisons », des raisons avec lesquelles nous, sociocriticiens, analystes du discours, historiens des idées, devons consentir à vivre. De nos jours, « rhétorique », dans le discours ordinaire, demeure parfaitement péjoratif, proche de verbosité, propagande, démagogie, manipulation. Les journaux en attestent qui utilisent toujours « rhétorique » péjorativement. Ceci se constate spécialement en anglais. Je lis dans le New York Times : "President Bush's speech was long on rhetoric and short on substance." 4 . "Rhetoric" dans la presse américaine ne veut jamais dire que blabla, déclamation, tromperie, mensonge. Le discrédit moderne apparaîtrait total si l'on ne voyait pourtant que la réflexion sur l'argumentation publique et sur le discours persuasif ne disparaît pas vraiment, mais que les quelques grands livres qui en parlent, au 19 e siècle, ne sont pas le fait de rhéteurs et d'auteurs de manuels, mais d'hommes politiques comme Jeremy Bentham, dont le Book of Fallacies, 1824, est un écrit pénétrant, amusant et d'un intérêt toujours actuel 5 . Ou d'un philosophe et économiste comme John Stuart Mill dont le System of Logic de 1843 ne demeure pas moins d'une réelle pertinence 6 . La philosophie moderne, assure-t-on, s'était détournée de la rhétorique. Ceci aussi serait vrai si la rhétorique n'était pas conçue comme l'essence même de la philosophie par Nietzsche. Nietzsche qui commence son cours de rhétorique enseigné à Bâle par le banal constat que « dans les temps modernes, cet art est l'objet d'un mépris général », va mettre néanmoins la rhétorique au coeur de sa réflexion philosophique. Sa Darstellung der antiken Rhetorik, anticipant sur notre époque, formule en une proposition-clé le renversement fécond de la réflexion sur le langage : « Il n'y a absolument pas de naturalité non-rhétorique du langage. » 7 . 4 Cité par Wayne C.
Semen Revue De Semio Linguistique Des Textes Et Discours, 2011
Certains types d'interactions sont désignés, tant dans les discours ordinaires ou médiatiques que dans les dictionnaires, par le terme "négociation" : les négociations diplomatiques ou commerciales 1 . Cette désignation réfère à 1) une situation de départ : les participants sont en désaccord (effectif ou potentiel) sur un certain sujet ; 2) un objectif : parvenir à un accord ; et 3) certaines procédures dont on peut trouver des conceptions normatives dans les manuels de techniques commerciales par exemple.
2019
L’ouvrage dirigé par A.J. Greimas et É. Landowski, intitulé Introduction à l’analyse du discours en sciences sociales (1979) s’inscrit dans le projet général d’extension du modèle narratif d’analyse textuelle. Selon ce projet, le modèle initialement développé en vue de l’analyse des contes et des mythes peut être appliqué à différents types de discours en envisageant dans leur variété, suivant « un degré croissant de complexité et d’abstraction », les « formes de production sociale du sens » (p. 5). Le modèle étend ainsi la notion de récit à tout type de discours, à toute forme textuelle. Cette extension généralisée prend appui sur une typologie des discours qu’illustrent des analyses particulières publiés dans les années 1980 (Bastide 1981 ; Bastide & Fabbri éds 1985 ; Landowski 1986). Déjà en 1966, dans Sémantique structurale, Greimas prévoyait une typologie de quatre types de « micro-univers sémantiques » (p. 128) où s’opposent les univers dits « idéologiques » (dont ressortit le conte populaire) et les univers « scientifiques ». On peut considérer que la proposition de recherche qu’ont dirigée Greimas et Landowski est ainsi située au point le plus éloigné d’élaboration et d’application initiale du modèle suivi et qu’elle constitue par conséquent une expérience-limite pour le modèle narratif. Ce faisant, l’approche sémiotique prenait le risque d’être confrontée à d’autres modèles d’analyse, tels qu’ils se sont élaborés dans des cadres théoriques issus de la rhétorique (réactualisée dans les années 1950 par Chaïm Perelman et son école), de la pragmatique (cf. Parret 1983 & 1987), de la sociologie de la connaissance (à partir de l’ouvrage fondateur de Berger & Luckmann 1966) ou comme ils relèvent d’autres courants théoriques en sciences du langage (notamment, en France, l’analyse du discours d’inspiration althussérienne). Pour l’analyse des discours en sciences sociales, ces modèles offrent deux avantages sur celui de la sémiotique : d’une part, il semble que les postulats théoriques sur lesquels ils sont construits s’accordent plus directement au type que ces discours constituent ; d’autre part, ils peuvent désormais compter sur une solide tradition d’études permettant de pérenniser les résultats. La congruence apparente entre modèles d’analyse et types de discours, malgré l’extension d’applicabilité à laquelle ces modèles peuvent prétendre, soulève des questions relatives à la légitimité d’une typologie des discours. Celle-ci peut-elle se mettre au-dessus des postulats théoriques qui forgent les appariements entre modèle d’analyse et type de discours ? Si ce n’est le cas, quels enjeux la question typologique permet-elle de soulever ? Outre celle de Greimas évoquée plus haut, les tentatives qui ont été proposées à ce sujet (notamment van Dijk 1972 & 1975 ; Adam 1999 & 2011 ; Bronckart 1997 ; Maingueneau 2007), nous permettront d’en donner au moins une idée.
Les remarques qui suivent s'inscrivent dans une approche linguistique de l'argumentation, mais ne concernent pas les discours argumentatifs proprement dits. Ce que je me suis proposé ici est de jeter un regard sur une catégorie de petites séquences argumentatives, celles, notamment, qui ne se montrent pas comme telles et qui effectuent un travail explicite des locuteurs sur leur mémoire discursive. Plus précisément, je m'intéresserai ici d'un côté à la structure de ce type particulier de parcours discursifs, parenthétiques par excellence, ainsi qu'aux marqueurs qui en indiquent les frontières. Par rappot aux autres type de séquences argumentatives, construisant leurs arguments sur des données objectives, subjectives, interpersonnelles, interdiscursives, etc. du discours, celles-ci les "puisent" dans le fonds des connaissances communes des interlocuteurs. On verra que ce travail montré sur les présupposés du discours, travail par excellence de l'arrière-plan, a très souvent une pertinence argumentative.
Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage
La nature et les formes de l’argumentation ordinaire sont variables à cause de sa nature profondément sociale ; ce sont des facteurs sociaux qui expliquent les variations et ces dernières obéissent à des régularités sociales ; elles se répètent et sont, par conséquent repérables et définissables. Il doit donc être possible de dégager certaines formes d’argumentation collectives, des typologies, et d’en expliquer la nature et les raisons d’être. Tel est notre objectif : arriver à une typologie des principales formes de l’argumentation ordinaire, non pas a priori et en fonction de critères formels mais à partir de l’analyse empirique d’un grand nombre d’exemples concrets, quotidiennement à l’œuvre dans l’espace public.
Carnets, 2017
Raconter la vie est un projet participatif fondé par Pierre Rosanvallon en 2013, qui intègre un espace d'échange et d'édition virtuelle, ainsi qu'une collection de livres publiés chez Le Seuil. Le projet veut contribuer à aider les individus qui composent la société à s'insérer dans une histoire collective. Nous analysons dans cet article les stratégies discursives mises en oeuvre en vue de la légitimation d'une écriture liée à un contexte social et politique déterminé, et qui se veut une solution aux problèmes sociaux.
2013
La revue Le discours et la langue. Revue de linguistique française et d'analyse du discours, se propose de diffuser les travaux menés en français et sur le français dans le cadre de l'analyse linguistique des discours. Elle entend privilégier les contributions qui s'inscrivent dans le cadre des théories de l'énonciation et/ou articulent analyse des marques formelles et contexte socio-discursif et/ou appréhendent des corpus inédits (notamment électroniques). La revue privilégie les numéros thématiques tout en laissant dans chaque livraison une place disponible pour des articles isolés de même que pour des recensions ou des annonces. mars et en octobre. Chaque numéro est d'environ 200 pages. L'abonnement se souscrit par année, il s'élève à 50.00 €. Les numéros isolés se vendent à des prix variant en fonction de leur importance. Les frais d'expédition par fascicule se montent à 4.50 € pour la Belgique, 10.50 € pour l'Europe et 12.00 € pour le reste du monde. Propositions de numéros thématiques, d'articles isolés ou de recensions : Les propositions de numéros thématiques ou les articles isolés de même que les ouvrages pour recension ou les propositions d'échange doivent être adressés à l'adresse suivante : Laurence Rosier
Philosophia Scientae, 2018
Dans cette contribution, j'examine la spécificité d'une perspective d'épistémologie sociale en théorie de l'argumentation en me livrant à une analyse critique de la théorie actuellement dominante dans ce champ, la pragma-dialectique de Franz van Eemeren. Cette perspective, d'inspiration interactionniste gricéenne, se réclame du « rationalisme critique », donc d'une perspective épistémologiquement « préservationniste » (au sens où elle préserverait l'idée de référence à des normes de la connaissance). Et pourtant, en faisant des normes du débat argumenté, y compris des normes de la connaissance, de simples règles de « bonne conduite », elle témoigne, de facto, d'une position épistémologiquement « révisionniste ». Cette perspective manifeste, par ailleurs, une forme d'« expansionnisme » sociologique élémentaire, comme tel légitime si l'on considère qu'introduire deux sujets, c'est déjà introduire du social. La pragma-dialectique n'introduit pas de nouveaux sujets de connaissance sui generis, tels que les communautés épistémiques ou les institutions (ce qui serait pour Alvin Goldman le critère de l'expansionnisme, un critère à mon sens trop fort), mais comme il s'agit de rendre compte d'argumentations, elle doit envisager au moins deux interlocuteurs potentiels et donc dépasser le solipsisme épistémologique, une posture explicite chez Descartes et implicite dans la plupart des théories de la connaissance classiques, lesquelles font rarement réellement place à l'intersubjectivité. Malgré ses limites, la pragmadialectique, par sa recherche de normes de la construction de la connaissance plus proches des processus effectifs ou naturels de la connaissance, pourrait constituer-épistémologiquement redressée-une contribution importante à une épistémologie sociale « naturalisée ».
1999 : chap. 1 dans Beacco (dir.) : L'astronomie dans les médias, Paris : Presses de la Sorbonne nouvelle. Contributions de G. Petit, M. Brasquet-Loubeyre, S. Moirand, F. Mourlhon-Dallies, G. Petiot, F. Cusin-Berche, M.-F. Mortureux ; p. 11-23.
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