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Droit et liberté chez Emmanuel Lévinas

2011, Carnets du CPDR

Abstract

Entre l’affirmation des possibles existentiels qu’elle met en jeu et le rejet de la servitude qui l’anéantit, la difficulté de la liberté se mesure à l’orientation de son expérimentation. En nous engageant sur le cheminement esquissé par Emmanuel Lévinas dans « Difficile liberté », il s’agit d’explorer le statut du droit, qui permet à la liberté de se saisir comme liberté de l’homme parmi les hommes. La position médiane du droit, entre le domaine de l’exaltation de la sensation de soi qui définit la subjectivité sensible et l’altérité des autres hommes qui l’invite à se dépasser vers un partage éthique, permet de confronter deux conceptions de la liberté. Le droit apparaît ainsi comme la condition pratique du maintien de la liberté dans son rapport à la transcendance, la soustrayant ainsi à l’arbitraire et à la violence qui signent son impossibilité. Ainsi nous enjoint-il à remettre en question le statut de la subjectivité dans son rapport à l’altérité, tel qu’il est porté par le tiers. Dès lors, le tiers ne se trouve-t-il pas au commencement d’une nouvelle figure de la subjectivité, qui s’affirme dans un « agir du pâtir » ?