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1999, Le Portique
paru dans I. Stengers & D. Debaise, Gestes spéculatifs, Presses du Réel, 2015, p. 215-300.
Perspectives Protestantes, 2015
"Perspectives Protestantes" is a publishing from Geneva, born in 2015 from the protestant theological local ground, made by scholars and believers. I have been asked for a contribution on hope, for one of two numbers of the review on this subject. It has been a pleasure!
Lettres québécoises : La revue de l’actualité littéraire, 1980
Il faudra un jour écrire une « histoire de la lucidité dans la littérature moderne ». Une histoire de paradoxes, de contradictions, d'avatars. Et dans le chapitre québécois de cette histoire, on peut supposer que les noms de Saint-Denys-Garneau, d'Hubert Aquin et de Nicole Brossard occuperont une grande place. Par ces noms, je ne suggère pas une identité, encore moins un monopole, mais une certaine filiation qui passe par des enjeux communs. Qu'est-ce qui arrive lorsque l'on décide de poser la lucidité comme valeur centrale de la littérature, lorsque l'écriture devient une pratique radicale de la lucidité ? Que désigne cette lucidité ? Questions décisives, car à un certain niveau de sens commun, être lucide consiste toujours à voir, à saisir comme évidente la réalité, fût-elle du domaine le plus obscur. Être lucide a toujours partie liée avec ce que Nicole Brossard appelle « le sens apparent », à la fois en tant que donné dans la réalité immédiate et en tant que nouvelle vérité mise de l'avant par l'esprit. La lucidité cherche toujours, insatiablement, à traverser les évidences pour produire une nouvelle évidence, dépassant ou refoulant l'obscurité, le chaos. Mais elle n'est conséquente que si elle n'est pas dupe de ses nouvelles évidences, que si elle soupçonne le sens d'être toujours une apparence, un effet. Par là, elle devient un problème littéraire et, concrètement, un problème d'écriture.
2008
Temps d' Arrêt: Une collection de textes courts dans le domaine du développement de l'enfant et de l'adolescent au sein de sa famille et dans la société. Une invitation à marquer une pause dans la course du quotidien, à partager des lectures en équipe, à prolonger la réflexion par d'autres textes. Coordination de l'aide aux victimes de maltraitance Secrétariat général
Arborescences: Revue d'études françaises, 2012
La découverte des mythes amérindiens a posé aux Européens des difficultés particulières. Ils ont constitué un véritable point aveugle, comme le montre l’interprétation d’un des épisodes du cycle cosmogonique d’Aataentsic par Jean de Brébeuf et par Antoine-Denis Raudot. Si le premier ne voit dans les légendes amérindiennes qu’un avatar de la mythologie judéo-chrétienne, le second y trouve matière à nourrir une obsession à l’endroit des monstres. Ainsi la mythologie amérindienne est-elle dépouillée de son sens véritable et de toute valeur propre et permet-elle aux deux relationnaires de s’aveugler sur leurs propres mythologies.
2007
Au sein d’un renouveau significatif de la production sociologique sur les cadres – une dizaine d’ouvrages viennent de paraitre sur ce groupe social depuis 2000 – le livre de Frederik Mispelblom Beyer, dont le titre est un clin d’œil a la formule de Freud a propos de ces autres metiers que sont la psychanalyse, l’education, et le gouvernement, affiche une originalite d’objet et de ton. Il cherche a rendre intelligible l’activite d’encadrement, reputee particulierement insaisissable. Et il le f...
Les Bienveillantes de Jonathan Littell: Études réunies par Murielle Lucie Clément, 2010
Introduction Murielle Lucie Clément 1. La réception des Bienveillantes dans les milieux intellectuels français en 2006 Thierry Laurent 2. «Frères humains…»: Les Bienveillantes, une histoire de familles Wladimir Troubetzkoy 3. Les Bienveillantes: une parole qui donne la voix au bourreau Julie Delorme 4. La dentellerie du réel Antoine Jurga 5. Les silences des Bienveillantes Bruno Viard 6. Max aux enfers. Esquisses «topographiques»… Denis Briand 7. La connaissance du narrateur Dominique Bocage-Lefebvre 8. Rêves et fantasmes dans Les Bienveillantes Edith Perry 9. Maximilien Aue: une homosexualité de rigueur? Éric Levéel 10. L'homosexualité dans Les Bienveillantes: crise de l'identité, crise de l'Histoire Stéphane Roussel 11. La Shoah en flânant? J. Marina Davies 12. À propos des Bienveillantes. Variations autour de la perversion Patrice Imbaud 13. Le «curieux exercice»: voyeurisme et conscience du meurtre dans Les Bienveillantes Pauline de Tholozany 14. Lieux réels et lieux imaginaires dans Les Bienveillantes Peter Tame 15. Un langage impossible Serge Zenkine 16. Max Aue manufacture de la dentelle. La lecture dans Les Bienveillantes Yolanda Viñas del Palacio 17. Les Bienveillantes: Le National-socialisme comme mal métaphysique Youssef Ferdjani 18. Les Bienveillantes: une position ironique Yves Boisseleau 19. Max Aue, un nazi peu typique? L'abjection comme moteur de la Shoah: une lecture kristevienne des Bienveillantes Helena Duffy 20. À propos des corps liquides Sabine van Wesemael Bibliographie Index Murielle Lucie Clément pas dépasser, son orientation sexuelle sera, en effet, une homosexualité dégradée. Outre Eschylle, Jonathan Littell reconnaît sa dette à d'autres tragiques grecs comme Sophocle et son Électre, mais aussi Euripide, dont l'Oreste est rendu fou par les Érinyes. Pour certains, le roman permettra de mieux comprendre l'Histoire. C'est le cas de Jorge Semprun: «C'est une démarche assez courageuse et tellement réussie qu'on est admiratif et béat d'admiration devant ce livre. Pour les générations des deux siècles à venir, la référence pour l'extermination des Juifs en Europe ce sera le livre de Littell et ça ne sera pas les autres livres». Selon Julia Kristeva, «puisque Les Bienveillantes n'est pas un "roman historique" comme les autres, les critiques formulées par les historiens à son endroit ratent leur cible. Car le narrateur, lui, s'approprie ces discours (jusqu'aux archives soviétiques et aux témoignages des victimes) pour les insérer dans sa psychopathologie. Les Bienveillantes n'est pas un ouvrage d'historien, pas plus qu'une analyse de la Shoah: c'est une fiction qui restitue l'univers d'un criminel». Pour d'autres, le roman met en scène un narrateur peu crédible par l'accumulation excessive de traits de caractère un peu trop particuliers (homosexualité, bilinguisme, inceste) et son parcours paraît peu probable «l'auteur n'hésite pas à entraîner son personnage sur tous les points chauds du Reich: le front russe, à Kiev, la bataille de Stalingrad, Paris occupé, l'évacuation d'Auschwitz, l'assaut sur Berlin…. Et le casting ne serait pas indigne d'une superproduction. Face à Max Aue, l'anonyme, apparaissent Eichmann, Himmler, Rebatet, Brasillach, Hitler: des pointures». Selon Philippe Sollers, «le secret du roman, dont personne ne semble vouloir parler, n'est pas là. Il s'agit en réalité d'un matricide commis en état d'hypnose, et d'une identification de plus en plus violente et incestueuse entre le narrateur homosexuel et sa soeur». Précisons, toutefois, que, dans le roman, la preuve du matricide n'apparaît nullement. Sollers interroge: «Comment être une femme lorsqu'on est un homme? La sodomie y suffit-elle? Le héros jouit rarement, mais parfois de façon très claire. Ainsi à Paris, en 1943, ce ss cultivé, qui lit Maurice Blanchot et fréquente Brasillach et Rebatet, raconte son expérience». Pour Littell, Max est en effet un personnage hors normes: «Max Aue est un rayon x qui balaye, un scanner. […] Il avoue ne pas rechercher la vraisemblance mais la vérité. Or "la vérité romanesque est d'un autre ordre que la réalité historique ou sociologique"». Les angles d'approche de Les Bienveillantes de Jonathan Littell sont aussi nombreux que variés. Ce recueil n'est pas un jugement du roman de Littell, d'une faveur, comme s'il voulait démontrer que les déportés dans les camps de concentration n'avaient pas été les seules victimes du régime hitlérien. Selon Delorme, la bienveillance-au-delà du titre renvoyant à la tragédie grecque-s'avère une stratégie discursive grâce à laquelle Aue parvient à franchir le seuil du stéréotype dont le bourreau est l'objet. Le bourreau est soumis à un processus d'anamorphose où la perte de sa capacité à ressentir L'homosexualité de Aue serait-elle de rigueur s'interroge Eric Levéel. En effet, la figure du nazi homosexuel, sexuellement pervers, fait partie d'une certaine imagerie collective. Littell en créant son personnage sous les traits d'un esthète homosexuel s'est-il contenté de reproduire un schéma déjà développé par Luchino Visconti dans Les Damnés ou bien Pier Paolo Pasolini dans Salo ou les 120 journées de Sodome. Toutefois, l'homosexualité de Aue est marginale dans ce sens qu'elle est profondément ancrée dans le désir d'être autre et plus précisément dans la volonté d'identification avec l'être aimé, sa soeur et non pas dans un choix érotique de passivité ou d'une attraction réelle pour un autre homme. Mais son homosexualité est aussi sa part d'humanité, sa seule attache à la décence incarnée par sa soeur. La flânerie littellienne est amplement analysée par J. Marina Davies 8 Murielle Lucie Clément fasciste. La complicité entre son personnage et le lecteur, réalisée par l'auteur est interrogée par Peter Tame. Ce sont les rapports d'Aue avec les autres personnages et ses rapports avec les lieux par lesquels il passe qui en sont les puissants moteurs selon Tame analysant les isotopies et les microtopies, autant de scènes théâtrales dans lesquelles Max Aue vit et tue. Dimensions s'interpénétrant, les onirotopies, psychotopies, thanatopies, dystopies etc. laissent souvent le lecteur incertain par le manque de distinction entre la représentation du réel et du virtuel. Une grande partie de la fascination exercée par le livre, selon Tame. Selon Serge Zenkine, étudiant le langage et les lectures de Max Aue, les réminiscences de ce dernier débordent ses compétences propres et ne peuvent relever que de celles de Littell lui-même. Le narrateur, en effet, met systématiquement en contraste ses lectures raffinées et les horreurs qu'il côtoie. Ce sont particulièrement les réminiscences à Georges Bataille-jamais nommé dans le roman-que relève Zenkine, révélant ainsi la présence de l'Histoire de l'oeil, La Haine de la poésie e.a. Selon Zenkine, le glissement entre réel et imaginaire passe, chez Littell, par la littérature. Cette ambiguïté ontologique produit et accrédite une parole ambiguë dont la responsabilité tend à s'estomper. Stéphane Roussel aborde le thème de l'homosexualité dans le roman par rapport à la place qu'elle prend dans l'histoire du narrateur et à celui de son soulignement des affres de l'Histoire. Homosexualité dépeinte avec des mots crus, accentuant le sentiment de véracité d'un témoignage personnel, voire d'une confession, où se côtoient l'Histoire et le dévoilement de l'intime, esquissé tout aussi crûment à maintes occasions. Comment Aue peut-il concilier son homosexualité avec son engagement à l'idéologie nazie où celle-ci est considérée comme un crime entraînant la déportation vers la mort pour celui qui est découvert. Aue n'affirmera jamais ses préférences sexuelles en public, ce qui le vouerait à une mort certaine. Mais l'homosexualité de Aue est liée à l'inceste, au meurtre sous le sceau des circonstances sans qu'il ait vraiment eu la possibilité de choisir. Paradoxalement, le plaisir homosexuel est décrit avec les mots du champ lexical de la douleur, de la torture conduisant au tombeau. Selon Roussel, l'homosexualité dans Les Bienveillantes n'est ni prétexte, ni goût pour le sensationnel ou la provocation, mais répond à une exigence narrative. C'est un des fils conducteurs menant à la question centrale du roman: comment un homme ordinaire, sans prédisposition, 10 Murielle Lucie Clément le but de Helena Duffy qui pour ce faire remet en question l'écart entre les convictions politiques de Aue, son érudition, son esprit déjanté aux pulsions perverses le torturant ainsi que les crimes dont il se rend coupable; rechercher le rapprochement entre le matricide et la solution finale, deux crimes enracinés dans l'abjection. Une lecture kristevienne du roman de Littell permet de déceler le flirt dangereux de l'auteur avec l'abject. Thierry Laurent Certes, ce sont davantage des journalistes et quelques universitaires que l'ensemble de nos grands penseurs et philosophes qui se sont fait entendre: on aura ainsi remarqué le silence étonnant, inaccoutumé, d'un Bernard-Henri Lévy dans son Bloc-notes 2 ; il n'empêche que le nombre de prises de position a été alors exceptionnellement important. En voici une synthèse non exhaustive. Nous n'évoquerons pas les ouvrages savants consacrés, directement ou indirectement, au livre et parus en France depuis 2007 3. On a salué, avec une quasi-unanimité, les qualités littéraires de l'oeuvre. L'académicien et professeur au Collège de France Marc Fumaroli, qui n'aime pourtant guère la production contemporaine, a reconnu que le jeune écrivain «connaît son métier de romancier 4 ». Jérôme Garcin, critique et romancier, a été le plus enthousiaste, impressionné par cet ouvrage composite qui mélange les genres et qui tient, entre autres, de l'histoire, de la philosophie, de l'économie politique, de la sémiologie et du polar; il a en outre rendu hommage à la force du style: «jamais, dans l'histoire récente de la littérature française, un débutant n'avait fait preuve d'une telle ambition dans le propos, d'une telle maestria dans l'écriture,...
Études françaises, 2000
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.éruditoffre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
L’inévitabilité - Peur et Appréhension, 2017
La perspective de l'inévitable crée, chez certains individus, peur et appréhension, si bien que cela déclenche des désirs constants découlant de la fuite de la perception de l'impuissance paralysante. Ce qui est considéré comme inévitable varie d'un individu à l'autre. Les variations sont initiées à partir des critères "je ne veux pas que cela se produire, ce n'est pas bon pour moi", jusqu'à l'irrémédiable perspective de la mort. Plus il y a d'éloignements et d'incompatibilités avec sa propre réalité, plus il y a de conditions de l'inévitabilité établies. Dans les situations de dépendance, par exemple, il est courant que l'irréversibilité du processus soit traitée comme un détail, en fonction des souhaits et désirs personnels. Il y a des individus qui devant quelque possibilité de changement que ce soit dans leur routine, ont peur, ils imaginent des catastrophes qui vont de la réprobation de leur de l'enfant dans une discipline particulière à l'école, jusqu'à une perte de poids de deux kilos, traduite comme signal de maladie mortelle.
Revue française d'administration publique, 2010
Distribution électronique Cairn.info pour Ecole nationale d'administration (ENA). © Ecole nationale d'administration (ENA). Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Le Télémaque, 2013
Distribution électronique Cairn.info pour Presses universitaires de Caen. © Presses universitaires de Caen. Tous droits réservés pour tous pays.
Horizons philosophiques, 2003
bonheur n'est jamais pur, pas plus que le malheur.» Boris Cyrulnik 1 «Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce en serait la salle d'attente» Jules Renard (1864-1910) «À quelque chose malheur est bon» vieux proverbe Heureux qui comme Ulysse En 1558, le poète Joachin du Bellay a écrit les célèbres vers, si souvent cités : «Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage. Ou comme celui-là qui conquit la Toison, et puis est retourné, plein d'usage et de raison, vivre entre ses parents le reste de son âge!» Il va de soi que, dans ces vers, du Bellay ne propose pas une thèse philosophique, anthropologique ou sociologique sur le bonheur. Mais le mot «heureux» est bel et bien présent et le sens du poème mérite d'être clarifié. Où donc trouve-ton le bonheur, si bonheur il y a? Se trouve-t-il dans le «beau voyage» à la Ulysse, dans le dépaysement, dans la «déroute», dans la quête permanente, dans la pérégrination ininterrompue? Ou encore, s'agit-il, comme semble le suggérer le poète, de vivre paisiblement dans son pays, «entre ses parents», de voir «fumer la cheminée de son petit village»? Ou bien, autre possibilité, est-ce qu'il s'agirait de rouler sa bosse (du Bellay l'avait fait juste avant d'écrire ce poème; il venait de passer quatre ans à Rome) pour ensuite goûter au repos bien mérité de son petit village, pour bien apprécier «le séjour qu'ont bâti les aïeux»? Si le bonheur se trouve en partie dans le voyage, dans la quête et dans l'aventure, il est certain que les périples d'Ulysse (désireux de regagner Itaque et de retrouver Pénélope et Télémaque) ou de Jason (briguant la Toison d'or) n'ont pas été de tout repos. Ils ont été longs,
1995
sur la réalité de cette lecture ; voir ci-après chapitre 2. 23. Il semble toutefois adopter un point de vue plus nuancé dans l'introduction aux Ag., où il évoque Saint Thomas, "peu cité mais certainement présent comme il le sera dans Le Repos et certains poèmes de CE" p. 35. 24. C'est la thèse de Howells dans l'article cité note 1. 25. Une campagne anti-symboliste se dessine en effet autour de 1895. On reproche à Mallarmé et à ses disciples le goût de l'obscurité et de l'abstraction, l'indifférence à la vie. C'est l'époque, notamment, du mouvement naturiste de Saint-Georges de Bouhélier, qui exalte les splendeurs de la Vie, de l'Univers, et aussi de la Nation. 26. Les commentaires de G. Gadoffre dans son édition de CE insistent souvent sur cet aspect de l'héritage symboliste ; voir par exemple son analyse de "Religion du Signe", "Portes", "La Nuit à la Vérandah", "La lampe et la Cloche", etc. 27. In lettre à Léon Guichard du 26 décembre 1930, cité dans les notes de J., I, p. 1366. 28. Voir ci-dessous dans le chapitre 2 les pages consacrées à Mallarmé.
Cliopsy, 2020
Pechberty, B., Robert, P. et Chausse- courte, P. (2020). Entre le soin et l’éducation : des métiers impos- sibles ? Souffrance psychique et créa- tivité des professionnels de l’ensei- gnement, de l’éducation et du soin psychique. Paris : L’Harmattan.
Le Portique, 1998
« En philosophie, la difficulté est de ne pas dire plus que ce que nous savons. » Wittgenstein Quand Wittgenstein est né, à Vienne, Freud avait trente-trois ans. Quand Freud est mort, à Londres, Wittgenstein avait cinquante ans. Or ils ne se sont pas rencontrés. Freud ne mentionne pas Wittgenstein. Wittgenstein parle à diverses reprises de Freud, dont il a lu certains travaux et avec qui l'une de ses soeurs, Gretl, a fait une analyse. Après avoir dit de Freud que c'était quelqu'un qui avait « quelque chose à dire », litote très élogieuse, Wittgenstein a critiqué ses travaux et sa méthode avec beaucoup d'exigence et de clairvoyance, puis il a cessé de l'évoquer. Dans le livre qu'il leur a consacré, P.-L. Assoun 1 insiste sur la position privilégiée qu'aurait pu occuper Wittgenstein comme interlocuteur de Freud. À les lire, en tout cas, on ne peut qu'être frappé par l'impression qu'ils donnent l'un et l'autre d'être absolument souverains. Il y a chez chacun, quoi qu'il en soit des périodes de doute ou de découragement, la conscience aiguë d'énoncer quelque chose d'essentiel, la conscience de la valeur de ce qu'ils pensent, découvrent et exposent, dans le sentiment de la distance qui les sépare de la médiocrité générale. On pense à l'exercice des forces actives et créatives du « fort » selon Nietzsche. C'est sans doute dans cette conscience que prend sa source le courage que l'un et l'autre invoquent, que l'un et l'autre estiment nécessaire, que l'un et l'autre exigent d'euxmêmes et se reconnaissent.
« Si cela s'était passé ailleurs, dans un autre pays et qu'on eût appris cela par les journaux, on pourrait discuter paisiblement de la chose, étudier la question sur toutes ses faces, en tirer objectivement des conclusions […] Mais quand vous êtes pris vous-même dans l'événement, quand vous êtes mis tout à coup devant la réalité brutale des faits, on ne peut pas ne pas se sentir concerné directement, on est trop violemment surpris pour garder tout son sang-froid. Moi, je suis surpris, je suis surpris, je suis surpris ! Je n'en reviens pas. » [Eugène Ionesco, 1959, p. 72]
Un saut à la ligne, un phonème, un accent aigu, un mot, une architecture sémantique, une virgule bohème, peuvent-ils ouvrir au réel ? Sont-ils seulement des étiquettes d'une langue collective codifiée ? Expriment-ils l'éMoi des sens ? Donnent-ils à entendre les lointains échos de la phusis 1 ? 1 Phusis : la phusis, toujours en mouvement aime à s'"abriter" parce qu'à l'abri du voile, le « cèlement », l'occultation sont pour elle la garantie du "surgissement" et de "l'éclosion. 2 Phénoménologie : expérience directe vécue par un sujet. 3 L'herméneutique est un dépassement de la phénoménologie car elle s'applique à ce qui ne se montre pas. Elle s'exempte de l'interprétation de la conscience qui dissimule un rapport authentique à l'être.
De l’impardonnable, de la résilience et de l’impossible deuil. Joseph Nasr, 2020
À travers divers fragments d’une ville, la reconstruction de l’ensemble de l’expérience urbaine devient-elle possible ? Beyrouth est désormais un objet en perpétuelle fragmentions. Ses fragments se métastasent à l’infini, évoquant une violence et dégageant un champ de force. Habiter Beyrouth aujourd’hui, mais dans quelle ville ? Y a-t-il encore un faire-monde possible ? Comment re-évaluer, re-naturer, re-culturer encore un vivre ensemble et notre manière d’être humain grâce aux métamorphoses culturelles en perpétuel mutation ? Entre construction et destruction, enracinement et déracinement, division et ouverture, la question de l’appartenance à notre ville présente un nouveau paradigme, celui d’une résilience forcée et d’un oubli voulu. Situé entre pardon et promesse, Beyrouth rejoint l’inachevé et le décomposé comme si la fin et le commencement se rejoignaient dans une pensée de l’impermanence, de la dislocation du lieu et de l’hétérotopie du temps de la ruine. Une forme de fragilité est en train de naître aujourd’hui, qui fera de l’autre ville – celle d’hier et d’un ailleurs – une ville de demain, fabriquant des possibilités d’interpénétrations entre un passé douloureux absent toujours réactivé et un devenir incertain des formes de partages et des récits encore possibles à re-inventer.
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