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2007, Cahiers lillois d’économie et de sociologie
POUR CITER CE TEXTE Jérôme Maucourant, "Le marché, une institution entre économie et histoire : - plaidoyer pour une économie politique institutionnaliste", Cahiers lillois d’économie et de sociologie, 2007, N° HS-2006, pp. 87-108. (halshs-00190874) RESUME L’hypothèse de l’article est la suivante : il n’est pas possible de parler rigoureusement d’un concept de « marché » en science économique, car ce concept est en réalité une notion floue, au mieux ambivalente. En revanche, le recours à d’autres sciences sociales, comme l’histoire et la sociologie, peuvent aider à la construction d’un concept de marché. Ainsi, le travail de Karl Polanyi et les travaux d’historiens contemporains, notamment ceux d’Alain Guéry, semblent utiles pour mieux distinguer le marché propre à la « société de marché » au sens de Polanyi des marchés caractéristiques des économies archaïques ou d’Ancien régime. L’histoire des idées et la réhabilitation du travail de Montchrestien, contre le jugement hâtif de Schumpeter, est mobilisée pour illustrer l’hypothèse de l’article. Il est enfin suggéré que ni l’approche en terme d’équilibre général, ni les travaux d’Israël Kirzner n’ont eu de valeur heuristique en ce qui concerne la présente problématique."
Revue de Synthèse, 2006
Analyser « le marché dans son histoire », c'est d'abord interroger la catégorie de marché et l'usage qu'en font les historiens. La démarche ne va pas de soi, dans une discipline largement plus empiriste que théoricienne, qui emprunte le plus souvent ses concepts aux sciences sociales voisines. Or, dans les théories économiques, la catégorie de marché occupe une position assez paradoxale : considéré comme le mode de coordination essentiel entre les agents, et souvent même le seul considéré, le marché est au coeur des constructions théoriques, mais celles-ci se contentent souvent d'hypothèses bien réductrices pour le définir. « Dans les approches dominantes, écrivent Benjamin Coriat et Olivier Weinstein, le marché est représenté comme un espace où se rencontrent offreurs et demandeurs, suivant des mécanismes tels que s'y établissent des prix dits d'équilibre 1 . » « Charmante fiction », assurément, que celle que nous propose la théorie standard dominante, d'essence néoclassique, au regard de laquelle la plupart des marchés que peut observer l'historien apparaîtront comme largement « imparfaits », faute de voir réalisées toutes les conditions que requiert le schéma théorique. On peut alors non seulement se demander quelle est l'efficace d'un modèle qui n'est jamais réalisé dans la pratique, mais aussi dans quelle mesure ce concept de marché peut éclairer les historiens de façon heuristique : à bien des égards, il apparaît comme un obstacle à l'analyse historique. De sorte que nombre de travaux récents s'en sont éloignés : les contributions rassemblées ici montrent la complexité des processus de construction des marchés, la pluralité et la variété des arrangements qui rendent possibles leur existence et qui permettent leur fonctionnement. Elles soulignent surtout la nécessité d'historiciser la catégorie de marché, à rebours de toute abstraction intemporelle, de tout schéma universel préconstruit.
Ce séminaire, ouvert à tous, s'inscrit dans le cadre des axes du laboratoire Ausonius, "Les marchés dans le monde antique : concepts, conceptions et réalités". Il a pour ambition d'articuler une étude des conceptions économiques des Grecs et des Romains avec une étude des faits économiques, autour du concept de marché. Comme le note Michel Callon, "les lois du marché ne sont pas plus dans la nature des hommes et des sociétés -attendant que le scientifique, comme un prince charmant, les réveille et les révèle -que des constructions ou des artefacts produits par les sciences sociales dans une tentative d'improviser des structures simples pour expliquer une réalité complexe et opaque" ("The Embeddedness of economic markets in economics", in : Id. éd., The Laws of the Markets, Londres, 1998, p. 46). La science économique est un discours performatif qui change la forme de l'économie et de la société. Cette approche n'annule pas pour autant l'interaction. Les réalités économiques telles qu'elles sont perçues affectent les analyses produites. Elles constituent un élément qu'il convient de prendre en considération à part entière.
Revue de la régulation, 2011
Bien que Karl Polanyi (1886-1964) n’ait jamais eu pour ambition « d’élaborer une théorie complète des institutions économiques », ce texte met en évidence qu’il y a, dans son œuvre, une analyse aussi implicite que profonde du marché appréhendé comme institution ou « processus institutionnalisé ». À l’encontre de la croyance économique conventionnelle, l’œuvre de Polanyi permet de comprendre que le marché, n’est ni spontané ni autorégulateur. Plus encore, à suivre Polanyi, le capitalisme ou « société de marché » se caractérise par un fait culturel spécifique : la croyance utopique en l’autorégulation marchande. Une origine de la crise économique actuelle peut ainsi être mise en évidence. Plus généralement, tout économiste contemporain soucieux des problématiques de l’institution et du marché peut, avec Polanyi, resituer de façon novatrice les marchés au sein des contextes socio-historiques dans lesquels ils se déploient. MOTS CLEFS capitalisme, crise, encastrement, institution, marché autorégulateur, marchés, société de marché, utopie POUR CITER CET ARTICLE Jérôme Maucourant et Sébastien Plociniczak, « Penser l’institution et le marché avec Karl Polanyi », Revue de la régulation [En ligne], 10 | 2e semestre / Autumn 2011, mis en ligne le 21 décembre 2011, consulté le 08 août 2024. URL : http://journals.openedition.org/regulation/9439 ; DOI :
Revue de Synthèse, 2006
À propos de l'ouvrage d'Alain Bresson, La cité marchande, Bordeaux, 2000.
Le marché fait son apparition dans la pensée philosophique avec A. Smith dans "La richesse des nations"; Mise en parallèle avec sa "Théorie des sentiments moraux" et c'est une construction philosophique presque complète (à l'exception d'une esthétique) à laquelle nous sommes confrontés. Smith offrirait ainsi, en quelque sorte, une philosophie dans laquelle la métaphysique des sentiments moraux (y compris celle plus réduite de l'intérêt particulier) conduirait à une éthique de l'équité et une politique où le marché tiendrait lieu de cité et même de cité juste. Il faut souligner l'extrême puissance de ce concept de marché qui possède un volet à la fois théorique et pratique : théorique car il constitue le support de l'échange et pratique car il est le résultat indiscutable de la division du travail, "objectif" pourrait-on dire. Cette éthique de l'équité du marché dédouane, en quelque sorte, cette construction philosophique de l'égoïsme et du particularisme des intérêts privés mis en avant par l'utilitarisme et qui, pris en tant que tels, peuvent être aisément critiqués. Ce que le calcul moral réduit au conséquentialisme, voire à la maximisation pure et simple est inapte à véritablement fonder, c'est-à-dire le passage de l'individu à la société, le marché comme "cité juste" le réalise. L'oeuvre d'A. Smith proposerait ainsi une construction philosophique alternative à celle de Marx qui, dès le XIX° siècle, avait repris la pensée économique pour l'intégrer à la philosophie en ramenant dans le rang la valeur économique alors que les économistes ont toujours, depuis lors, résisté à celà même si, depuis quelques années, des auteurs comme F. Hayek par exemple, ou encore Rawls et Macintyre ont repris le questionnement. Un parallèle pourrait être ainsi établi entre A. Smith et Rawls. La théorie proposée par Rawls s'établit en effet de nombreuses fois en parallèle avec l'oeuvre de A. Smith. Le parallèle s'établit en effet particulièrement bien au moment où Rawls analyse les sentiments (attitudes) moraux, c'est-à-dire au moment où il renoue avec la forme smithienne alors qu'il avait plutôt tendance à se référer à une démarche kantienne. Le questionnement des deux auteurs sur morale et justice suivent bien souvent un cours parallèle, en particulier sur le fait de savoir comment des individus qui ne recherchent pas le bien commun parce qu'ils ignorent ce qu'il est en arrivent néanmoins à créer une société par référence à la logique économique. La généalogie de la morale suit un parcours similaire chez Smith et Rawls, ce dernier venant, en quelque sorte, ajouter l'étage qui manquait à l'oeuvre de Smith en en approfondissant le hal-00477481, version 1-30 Apr 2010 Manuscrit auteur, publié dans "Rapport Moral sur l'argent dans le monde 1996: dysfonctionnements, réponses et perspectives du système financier, Montchrestien (Ed.) (1996) 369-370"
Comment gérer différemment les marchés financiers ? En considérant que les marchés financiers constituent un bien commun, c'est-à-dire une communauté d’intérêts, et non uniquement un lieu d’échange dénué de toute finalité autre que la maximisation des transactions et des profits.
Colloque : « la libéralisation de l'énergie fête ses 10 ans : qui trinque ? » -Maison des parlementaires-Bruxelles Fédération des Services Sociaux-Centre d'Appui Social Énergie Réseau wallon pour un accès à l'énergie-Collectif Solidarité contre l'Exclusion , 2017
Le choix du "marché" a une double implication. D'une part, il stipule que le jeu de l'offre et de la demande aboutit à un résultat optimum en matière de prix, d'affectation des ressources et de qualité. D'autre part, il implique une prépondérance des acteurs privés par rapport aux institutions publiques. Or la mise en œuvre de ce choix montre bien une série de limites et de failles en fonction du type de produits ou de services concernés, des mécanismes de régulation possible et des effets sociaux et culturels qu'il engendre. Le marché n'est pas la forme indépassable de l’organisation des sociétés humaines. D'autres modalités sont possibles... et souhaitables. Colloque : « la libéralisation de l'énergie fête ses 10 ans : qui trinque ? » Maison des parlementaires-Bruxelles
Actuel Marx, 1991
Les mutations récentes des économies "capitalistes" développées, de l'organisation internationale des flux de capitaux et marchandises, les changements et projets de changements dans les sociétés à "socialisme bureaucratique", bref les processus en cours à l'échelle de l'économie mondiale conduisent les économistes à se réinterroger sur la catégorie de marché. Ce faisant, ils sont conduits à mettre en évidence la complexité des phénomènes réels désignés comme phénomènes de marché . Alors que pendant longtemps, le débat principal en matière de méthodologie consistait à savoir s'il fallait privilégier la dimension du marché assimilée à celle de l'échange ou la dimension de la production, les approfondissements théoriques récents montrent que ce clivage n'est pas totalement pertinent. Alors que le débat en matière d'analyse du fonctionnement économique et d'analyse des structures économiques portait sur la place relative -et, sur un plan normatif, sur l'efficacité relative -des logiques marchande et non marchande, l'on s'aperçoit de l'hétérogénéité des logiques marchandes selon le type de marché considéré. Le marché ne peut plus être implicitement assimilé au marché concurrentiel, simple lieu de rassemblement des agents économiques, forme sans épaisseur, structure formelle d'échange de l'analyse libérale, que ce soit pour en défendre ou en critiquer les résultats.
2018
E n 1971, le concours du Centre Pompidou, international, ouvert et anonyme, était gagné par deux jeunes inconnus. En 2012, le nouveau palais de justice de Paris est attribué en partenariat public-privé au groupe Bouygues, qui s'était assuré pour l'occasion les services de l'un des deux inconnus de 1971, à la tête désormais de la plus grosse agence de France : en quarante ans la place du projet architectural s'est vue considérablement réduite au profit de la seule notoriété. Alors que les termes de la commande ont profondément changé, ce numéro du Visiteur est consacré aux
Bulletin de la Société française de numismatique 79/09, 2024
395 Thomas LEBLANC La stathmologie et le marché des antiquités 403 Marie-Laure LE BRAZIDEC, Michel AMANDRY Photographies inédites du médaillon d'Hadrien découvert à Reims (Marne) en 1894 retrouvées dans les archives d'Adrien Blanchet 411 Christian CHARLET, Arnaud CLAIRAND Les patagons des princes de Gonzague, Charles I er et Charles II de Mantoue, frappés à Arches-Charleville CORRESPONDANCE 419 Mathieu BIDAUX La collection de médailles de la Maison Worms : commémorer des innovations du monde maritime SOCIÉTÉ 427 Compte rendu de la séance du 09 novembre 2024
À travers une analyse de l’utilisation de la notion de « marché », l’article se propose de documenter la manière dont l’anthropologie a construit les notions de socialisme et de post-socialisme. La chute des régimes socialistes en Europe de l’Est a entraîné, en anthropologie, des essais pour définir « le socialisme » sur la base d’une opposition implicite entre la logique capitaliste, de « marché », et la logique socialiste, du « Plan ». Des analyses ethnographiques du « post-socialisme » ont repris cette opposition et ont abordé la constitution du « marché » dans les anciens pays socialistes sous l’angle de la « pénétration du capitalisme » (marchand) dans l’ancien monde du « Plan ». Des propositions pour voir le « marché » comme étant tout aussi « social » que d’autres formes d’échange nous amènent, en fin de compte, à remettre en cause ces oppositions confortables et a repenser l’image qu’on se fait tant du socialisme que du post-socialisme.
Questions de communication, 2020
RePEc: Research Papers in Economics, 2004
1989
In: Revue française d'économie. Volume 4 N°1, 1989. pp. 65-96. Résumé Dix conceptions de l'organisation sont passées en revue, et opposées à la vision traditionnelle du marché comme mode unique d'allocation de ressources. Les deux conceptions les plus novatrices rattachent organisation et marché à une notion commune : des arrangements contractuels inter-individuels, dans un cas, des dispositifs cognitifs collectifs, dans l'autre. Abstract Ten conceptions of organizations are reviewed and confronted with the traditional view of markets, as the only means of allocating ressources. The two most suggestive conceptions analyze organizations and markets through a common notion : interindividual contractual relationships in one case, cognitive collective devices in the other. Citer ce document / Cite this document : Favereau Olivier. Organisation et marché. In: Revue française d
Les marchés comme système de communication, une évaluation de la performance de différentes institutions de marché à l'aide de simulations informatiques Les célèbres travaux de F. Hayek, L. Hurwicz, J. Stiglitz, et S. Grossman ont montré que la performance des marchés dépend de leur capacité à assurer une diffusion d'information entre les agents économiques. Comme l'information se transmet par les processus de négociation et d'échange, la forme du réseau d'échange joue un rôle crucial puisqu'elle détermine l'architecture des canaux par lesquels circulent les flux d'information. Des travaux récents analysent cet aspect à l'aide d'outils mathématiques (Kirman 1983 ; Ioannides 2002) ou informatiques (Kirman et Vriend 2000 ; Kerber et Saam 2001). Le travail présenté ici se range dans la seconde catégorie. Il s'agit d'une analyse comparée de la performance de deux modes d'organisation du commerce de gros très répandus dans les filières agricoles des pays du sud : le commerce en réseau et le commerce sur des places de marché. Les simulations réalisées avec un système multi-agents (SMA) permettent de comprendre dans quels contextes chacun de ces modes d'organisation est plus performant que l'autre. Quelques implications pour les politiques publiques sont présentées ainsi que quelques perspectives pour la recherche.
Annales De La Recherche Urbaine, 1998
Anthropologie et Sociétés, 2008
Résumé À travers une analyse de l’utilisation de la notion de « marché », l’article se propose de documenter la manière dont les anthropologues ont construit les notions de socialisme et de postsocialisme. Il montre que les études analysées ont recours à une vision du marché qui reste largement essentialiste, anhistorique, et insensible aux rapports de pouvoir qui participent à la construction sociale de cette forme d’échange. L’article avance que c’est seulement en prenant en compte les agents et les rapports de pouvoir courants que l’on peut sortir de la question de l’ordre qui semble hanter ces analyses, et ainsi entamer une véritable étude du changement qui traverse la période postsocialiste.
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