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Du 26 au 28 avril 1999, trois hauts fonctionnaires tunisiens, le directeur général des affaires politiques, le directeur de l'informatique et le chef de la division des élections du Ministère de l'Intérieur tunisien sont accueillis par le Ministère de l'Intérieur français à leur demande : ceux-ci souhaitaient s'informer sur l'expérience française en matière de collecte des résultats et de la gestion informatique relative aux élections 1. Le programme concocté pour la visite de leurs homologues tunisiens par les fonctionnaires français comprend un exposé de l'adjoint au chef de bureau des élections et de la vie politique portant sur les règles juridiques et les pratiques administratives applicables à la collecte des résultats électoraux, une intervention du chef des projets de l'administration centrale et des SGAP 2 à la direction des transmissions et de l'informatique (DTI) consacrées aux modalités techniques applicables à la centralisation des résultats, une visite de la préfecture du Pas-de-Calais avec les responsables des services élections et informatique et une visite à la préfecture du Nord au cours de laquelle ils rencontrent le directeur de la réglementation et 1 Note du Directeur Général de l'Administration à l'attention de M. le directeur de l'administration territoriale et des affaires politiques, sous-direction des affaires politiques et de la vie associative, le 25/02/1999. CAC-20050222-art. 3-4 / minutier chronologique de F-X Véron, chef de la division politique du Ministère de l'Intérieur. 2 Anciens centres administratifs et techniques interdépartementaux (CATI), les Secrétariats Généraux d'Administration de la Police (SGAP) ont été créés en 1971.
La conduite des hommes et des choses ? Elle doit s’exercer depuis le XIXe siècle en Europe par la mobilisation de « savoirs spécialisés ». Non par l’observance stricte du droit, fut-il naturel, ou dans l’ombre portée de la Philosophie mais guidée par « l’expérience ». Il ne s’agit nullement pour ses hérauts de dégager les formes du Gouvernement le plus légitime ou de déterminer quelle portion de liberté l’homme peut avoir reçue de la nature. Délaissant ces « spéculations métaphysiques », les sciences de gouvernement ont frayé la voie à un autre discours. Si la gestion des hommes et des territoires doit être soustraite aux catégories philosophiques ou juridiques, par exemple à l’antique prudentia civilis avec ses préceptes solennels influencées par le néo-stoïcisme, c’est parce que la rationalité du gouvernement est désormais conçue comme une rationalité sur le gouvernement. Parce qu’elle se fonde sur des outils et des techniques élevés au rang de garants, sinon de critères de l’action publique. Voilà à quoi s’attache cet ouvrage issu d’un colloque organisé par le CERAT notamment le groupe de sociologie historique des sciences de gouvernement.
Actes De La Recherche En Sciences Sociales, 2000
Revue française d’administration publique, 102, avril-juin 2002, p. 229-243 (avec Martine Kaluszynski)., 2002
Comment la conduite de l’action publique est-elle devenue objet de science ? Tel est l’enjeu de cet axe de recherche développé depuis 2000 au CERAT et auquel cet article donne une formulation théorique. Avec l’avènement en Europe des monarchies absolutistes, avec le développement d’administrations monopolisant les fonctions gouvernementales, la science tient une place capitale dans le gouvernement des hommes. Nombreux vont être dès lors les réformateurs s’efforçant de constituer leurs savoirs en « sciences gouvernementales ». Des savants évidemment, mais aussi des administrateurs, des philanthropes, des mécènes, des hommes de lettres, des magistrats… Souvent sans sépulture académique, ces figures ont eu un rôle déterminant. Elles ont imposé, sous couvert de projets réformistes, de nouvelles connaissances au cœur de l’action publique. Reconstituer leur rôle ne revient pas à réparer une injustice. Il s’agit plutôt d’analyser l’entrée en jeu de savoirs dont participent les dispositifs qui, encore de nos jours, encadrent le social. Plus exactement : de suivre leur métamorphose en ingénierie d’État mais aussi de comprendre leur institutionnalisation sous la forme de « disciplines » et parfois de « communautés académiques ».
Martine Kaluszynski, 2017
Kaluszynski (M), “Itinéraire d’une socio-historienne : les sciences de gouvernement comme idées en action ? ” (s.d.) Gaboriaux (C), Skornicki (A), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses universitaires du Septentrion, 2017.pp 279-291, http://www.septentrion.com/fr/livre/?GCOI=27574100281270
« L'idée qu'il faut sauvegarder avant tout, c'est qu'il n'y a pas de vérité sacrée ; c'est l'idée qu'aucune puissance, aucun dogme ne doit limiter le perpétuel effort, la perpétuelle recherche de la race humaine ; l'humanité siège comme une grande commission d'enquête dont les pouvoirs sont sans limites ; c'est l'idée que toute vérité qui ne vient pas de nous est un mensonge ; c'est l'idée que dans toute adhésion notre esprit critique doit quand même rester en éveil. » Jean Jaurès l'Histoire peut à coup sûr nous aider à comprendre les phénomènes inhérents à la structure du pouvoir, voire à la culture du pouvoir, il ne faut pas sous-estimer l'approche comparative.
Rapport sur les relations entre universités et entreprises, insertion professionnelle des étudiants, personnalités extérieures dans les institutions universitaires, positionnement des mouvements étudiants
Sciences, technologies et sociétés de A à Z
Actes De La Recherche En Sciences Sociales, 2000
Science and sublimation of the State.
Revue De Synthese, 2000
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L'Homme et la société, 2006
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La publication de Surveiller et punir en 1975 a donné une vigoureuse inflexion aux théories du contrôle social. Elle a suscité d'innombrables travaux et ouvert des espaces de recherche inédits, qu'ils soient théoriques ou empiriques. Parmi eux, la question des conditions de production de la conformité sociale tient une place de choix. Depuis une trentaine d'années, ce 1 Sur le schéma théorique qui inspire cette problématique, voir Olivier Ihl, Martine Kaluszynski, Gilles Pollet (dir.) Les sciences de gouvernement, Paris, Economica, 2003 et, plus encore, Olivier Ihl, Martine Kaluszynski, « Pour une sociologie historique des sciences de gouvernement », Revue Française d'Administration Publique, 102, avril-juin 2002, pp. 229-243. Manuscrit auteur, publié dans "Le politique vu avec Foucault. Quelle est la fécondité des outils de Michel Foucault pour analyser le politique ? Colloque international / Sciences Po, Paris : France (2005)" 20 Sur le rôle des récompenses et autres primes dans la science administrative ou la pensée économique contemporaines, voir James N.
Science et devenir de l …, 2008
Mélanges en l'honneur de Jacques Michel Editions Les Amis de la Liberté
Des modes de gouvernance de la science. Une étude de cas d’épistémologie politique1 Contribution à l’ouvrage « C’était son Droit » Amitiés mêlées. Mélanges en l’honneur de Jacques Michel Editions Les Amis de la Liberté Daniel Dufourt Professeur des Universités honoraire
Laborier, P. , 2014
Lorsqu'il entame sa leçon du 8 février 1978 au Collège de France, Michel Foucault s'excuse d'être « vaseux ». Il a la grippe. Puis, il revient sur ce « vilain mot » présenté lors de la séance précédente : la « gouvernementalité » (Foucault 2004a : 119). D'ailleurs, « pourquoi vouloir étudier ce domaine finalement inconsistant, brumeux, recouvert par une notion aussi problématique et artificielle que celle de gouvernementalité ? » (Foucault 2004a : 120). La carrière de ce néologisme commence dans une brume hivernale, mais son ampleur est déjà scellée depuis la leçon précédente, celle du 1 er février, que les lecteurs de Michel Foucault connaissent comme « la » leçon sur la gouvernementalité : « Au fond, si j'avais voulu donner au cours que j'ai entrepris cette année un titre plus exact, ce n'est certainement pas "sécurité, territoire, population" que j'aurai choisi. Ce que je voudrais faire maintenant, si vraiment je voulais le faire, ce serait quelque chose que j'appellerais une histoire de la "gouvernementalité" » (Foucault 2004 : 111 ; Foucault 1978, DE 239 : 655 1 ).
This article argues that governing knowledge plays a critical role at the border which separates public administration from politics. The very notion of border is under close scrutiny here. The dichotomy between public administration and politics remains in spite of recurrent criticisms from both the scientific field and the evolution of public policies. The authors show that an approach in terms of knowledge mobilization is relevant in order to question the dichotomy between public administration and politics. They introduce articles that show the role of modes, actors, and possible effects of such a mobilisation in the erection of a border between the administrative and the political fields. Cet article insiste sur le rôle des savoirs dans la construction de la frontière entre administration et politique. C’est d’abord la notion de frontière qui est interrogée. La dichotomie entre administration et politique subsiste alors qu’elle est mise en cause de manière récurrente, tant dans les analyses scientifiques que dans les évolutions de l’action publique. Les auteur-e-s montrent l’intérêt spécifique d’une approche centrée sur la mobilisation de savoirs pour l’action publique afin d’interroger une telle dichotomie administration/politique. Ils introduisent, enfin, les résultats des articles constitutifs du dossier relativement aux acteurs, modalités et effets de la mobilisation de savoirs pour construire la frontière entre administration et politique.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Je vais présenter un texte d'Hérodote (c. 485-430) qui rapporte la prise de pouvoir du trône de Perse par Darius en 521. C'est un texte d'apparence lisse, dans sa première partie au moins, qui dresse les mérites et les travers respectifs de trois modes de gouvernement : la monarchie, l'oligarchie et la démocratie-c'est ainsi qu'on le trouve introduit dans les manuels de « sciences po ». Un indice de son caractère un peu particulier tient dans le fait qu'Hérodote luimême prévient que son contenu est « difficile à croire » pour des lecteurs grecs, avertis, on le suppose, du caractère unique de leurs institutions et de leur art du gouvernement. Si le début du texte justifie sa place dans un manuel d'histoire des institutions politiques, sa teneur bascule quand, au terme de cette discussion de droit constitutionnel, Hérodote fait état du stratagème qui permet à Darius, partisan de la monarchie, d'éliminer les hypothétiques partisans de l'oligarchie et de la démocratie. Les faits rapportés sont alors de nouveau quelque peu « incroyables », on va le voir-pour l'étudiant de base de « sciences po », cette fois, entretenu dans l'ignorance des modes de gouvernement « exotiques »… On peut raisonnablement avancer que la science politique, regard critique sur l'art du gouvernement des hommes, commence quand on s'avise de mettre en parallèle plusieurs modes de gouvernement. « Pourquoi le feu brûle-t-il à l'identique en Perse et en Grèce et pourquoi les normes sont-elles diverses ? » demande Aristote (Éthique à Nicomaque, V, 10, 1134b). Le texte d'Hérodote en cause (III, 67-87) est ainsi donné dans les manuels pour le premier spécimen de réflexion politique, je l'ai dit. Il s'agit d'une discussion qui implique trois notables perses qui, le trône de Cambyse, mort en 522, étant occupé par un usurpateur, se réunissent pour prendre le pouvoir et discutent du meilleur régime à mettre en place. Hérodote prévient donc ses lecteurs que les « discours [de ces Perses] paraîtront incroyables à quelques Grecs ». En effet, comment imaginer dans la bouche de « barbares » ce topos de la raison grecque sur les avantages et les défauts respectifs des constitutions politiques ? « Ils n'en sont pas cependant moins vrais », insiste Hérodote (III, 80). Il n'est pas interdit de se laisser gagner par l'incrédulité alléguée des lecteurs grecs : une lecture critique des faits qu'il rapporte permet de voir que ces « discours » relèvent, non pas d'une discussion de droit constitutionnel-comme pourrait en avoir des citoyens grecs ou des étudiants de « sciences po »-mais exprime, indirectement et confusément, à travers le prisme de la conception grecque, la structure à trois fonctions caractéristique des institutions politiques dites « indo-européennes ».
Presses universitaires de Grenoble 1. Desrosières, 1993. 2. En espagnol, enquête de « Caracterización Socioeconómica Nacional ». 3. À cette époque (début des années 1990), qui correspond au début de la transition à la démocratie au Chili, le nombre de pauvres se serait élevé à 40 % de la population.
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