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FUKUSHIMA : UNE RECONSTRUCTION PÉRILLEUSE

2022, Raison Présente

https://doi.org/10.3917/rpre.220.0071

Abstract

L’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima Dai Chi en mars 2011 reste sans aucun doute l’une des catastrophes industriel- les aux enjeux politiques cruciaux dans la période que nous traver- sons. Voici un monde lancé dans la recherche frénétique de sources énergétiques viables et respectueuses de l’environnement. Si l’indus- trie nucléaire fut présentée comme telle durant de longues années, les accidents successifs aux conséquences profondes et durables interrogent ce choix. La volonté politique, fondée sur un investis- sement industriel conséquent, de montrer que l’on serait capable de surmonter un tel accident a pourtant conduit le gouvernement japo- nais à décréter la réouverture totale de la zone évacuée autour de la centrale. Cette décision fut rendue possible par les recommandations de la CIPR (Commission internationale de protection radiologique) selon laquelle la limite d’exposition peut passer de 1 (seuil en temps normal) à 20 msv/an1 en période de reconstruction après un acci- dent2. Il s’agit là d’une première au monde qui n’est cependant pas sans conséquences humaines et matérielles. En premier lieu, cette reconstruction génère d’innombrables déchets dont il paraît impor- tant d’élaborer un bilan provisoire. Mais par-delà des débris, ce sont des questions éthiques fondamentales qui sont en jeu. Nonobstant celles que suscite la politique de communication sur le risque afin de stimuler une résilience qui n’irait pas assez bon train3, nous nous intéresserons ici à l’élaboration des méthodes planificatrices peu soucieuses de nos environnements de vie.