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2008, Cahiers de recherches médiévales. Journal of …
2020
d'un Israël réduit à un état de désert, le v. 16 annonce qu'il va être conduit en ce lieu, ce qui suggère à la fois une idée de mort et de purification. L'absence de préposition au v. 16 rend le texte quelque peu obscur mais l'idée est bien que se joue au désert la restauration de relations harmonieuses entre Dieu et son peuple. En ce sens, les vv. 16-17 renversent le lien de cause à effet (fautes-châtiment) présent dans les vv. 8-10 et 11-15. Un itinéraire est ainsi déployé qu'amorce le ֵן ָכ ל du v. 8 : « en séparant impitoyablement l'épouse infidèle de ses amants, Dieu provoque chez elle un mouvement de retour. Le "c'est pourquoi" du v. 11 introduit la seconde étape : l'isolement et le dépouillement d'Israël, contrainte ainsi de reconnaître sa totale dépendance du bon vouloir divin. Celui du v. 16 ouvre la troisième étape, l'épreuve purificatrice du désert qui permet la restauration d'un dialogue d'amour » 2. Au désert Israël est reconduit à ses origines, comme le signale la finale du v. 17 qui associe le « temps de la jeunesse » et celui de la sortie d'Égypte. Le mouvement décrit dans les vv. 16-17 est de l'ordre d'un déplacement de la terre au désert, où s'opère du côté d'Israël un renversement inattendu : « là elle répondra ». La vallée d'Akor ne sera plus vallée de malheur mais une porte d'espérance. Revenir au temps de la jeunesse, au temps où Israël est monté )עלה( du pays d'Égypte ouvre, en définitive, sur la perspective d'une vie renouvelée sur la terre donnée. Le v. 25 énonce, au demeurant, avec force la promesse suivante : « je l'ensemencerai pour moi dans le pays ». En dernière remarque sur ce chapitre, il peut être observé que pour un certain nombre d'études relativement récentes le retour au désert, conçu comme un processus de purification, et le motif de l'exode sont interprétés comme renvoyant à la perspective judéenne d'un retour de l'exil à Babylone 3. Les vv. 16-17 sont considérés comme des ajouts rédactionnels qui, faisant écho au v. 2 (« ils monteront du pays ») annoncent une nouvelle alliance et une nouvelle installation sur la terre 4. Dans cette perspective, la formule du v. 2 ץ( רֶ אָ ן-הָ מִ ָלּו ע ,)וְ semblable à celle d'Ex 1,10 (רֶ אָ ן-הָ מִ ָה ָל ע ,)וְ désignerait la terre de la captivité et ferait de la sortie d'Égypte le paradigme d'un nouvel exode. Os 11,1 place dans la bouche de Dieu l'affirmation suivante : « quand Israël était jeune, je l'ai aimé, et d'Égypte j'ai appelé mon fils ». Comme en 2,17 la sortie d'Égypte est rapportée au temps de la jeunesse d'Israël. Mais le verbe ici utilisé est קרא (« appeler »), qui réapparaît aux v. 2 et 7. Ce qui se joue aux origines d'Israël est de l'ordre d'un appel, auquel pourtant le peuple répond par l'apostasie (vv. 2.7). Le v. 5, qui énonce une sentence, pose toutefois problème. Selon le TM, la mention du retour en Égypte est assortie d'une négation et complétée d'un stique suggérant que ce qui est en jeu est une subordination à l'Assyrie : « il ne reviendra pas au pays d'Égypte, c'est Assour qui sera son roi, car ils ont refusé de revenir à moi ». Si, toutefois, au lieu de la particule négative )לא( on lit un lamed suivi du suffixe de la troisième personne du singulier )לו( et syntaxiquement lié au v. 4, voire une particule emphatique (« sûrement »), le retour en Égypte peut être compris comme partie d'un châtiment qui implique également le joug de l'Assyrie 5. Le v. 11 (« de l'Égypte ils accourront comme des moineaux,
Archives de sciences sociales des religions
Archives des Sciences Sociales des Religions, 2020
Archives de sciences sociales des religions 192 | octobre-décembre 2020 Bulletin bibliographique Sossie ANDÉZIAN, Christian DÉCOBERT (dir.), La Terre sainte en héritage Paris, Éditions du Cerf, coll. « Patrimoine », 2018, 344 p. Cyril Isnart Édition électronique
Des bibliothèques entières ont été consacrées à l’influence de la Bible sur la théologie, les arts, la philosophie. Bien moins abondantes sont les études qui se penchent sur les conditions et les modalités de la transmission de ces Écritures depuis les temps les plus anciens jusqu’à l’ère moderne. Or, si l’on jette sur l’histoire du texte de l’« Ancien Testament » un regard englobant, l’impression première qui ressort est celle d’une extraordinaire diversité. Les divergences concernent au premier chef l’ordre et le nombre des livres reçus, mais aussi l’intégration, au sein du canon biblique, d’autres livres dotés d’autorité ou la transmission, à côté d’eux, de livres proches par le genre littéraire. Les formes dans laquelle les croyants lisaient les Écritures juives étaient également diverses ; les chrétiens distinguaient le texte de la Septante et celui du texte hébreu (auxquels ils associaient, à tort ou à raison, les traductions d’Aquila, de Symmaque et de Théodotion) et les ont comparées de façon plus ou moins systématique. Les conditions d’accès aux différentes formes des Écritures juives ont également été diverses : les testimonia, les manuscrits annotés et les formes alternatives du texte biblique citées dans des commentaires bibliques ont joué un rôle non négligeable dans l’évolution de l’exégèse et de la théologie des chrétiens de l’Antiquité. Le présent volume dresse l’état de la question et illustre les débats en cours sur la transmission et la réception des Écritures juives dans l’Antiquité. En donnant la parole aux meilleurs spécialistes actuels de l’histoire du texte biblique, il ouvre de nouvelles perspectives sur l’histoire du canon de la Bible, sur la transmission et l’utilisation des Hexaples comme des versions d’Aquila, de Symmaque et de Théodotion, ainsi que sur l’exploitation des Écritures juives en milieu juif et chrétien.
If Zoroastrianism as a religious system cannot explain the religious situation of the Achaemenid era, however Achaemenid sources and particularly royal inscriptions are a precious witness to the development of this religious system. On the question of creation, they point to the divinity Ahuramazdā as the organizer of the cosmos and highlight the antagonism between lie and truth. In a comparative approach, these sources will be examined in themselves before being compared to the Gāthic (Yasna 44) and the biblical sources, Deutero-Isaiah as this text is often called into the debate but also Genesis 2-3 which has not been yet explored in light of this religion. S’il est manifeste qu’on ne peut plaquer le zoroastrisme comme religion sur l’époque perse-achéménide, il est évident par contre que les sources de cette époque sont un indicateur précieux de son développement. Que peut-on apprendre de ces sources relativement à la question de la création ? Indéniablement, elles mettent en lumière la dimension organisatrice du dieu Ahuramazdā et l’antagonisme entre vérité et mensonge. Ainsi, les sources achéménides, plus spécifiquement le corpus des inscriptions royales, sont examinées, avant d’être mises en regard des textes gāthiques, puis des textes bibliques, le Deutéro-Isaïe souvent évoqué dans ce débat, mais également le deuxième récit de la création du livre de la Genèse (2–3). Ce dernier, qui n’a pas encore été comparé avec les sources achéménides, n’est pourtant pas moins stimulant et pourrait même refléter une influence religieuse plus certaine.
Cette contribution a pour objet d’explorer la transmission du Psautier dans l’Antiquité en s’appuyant sur un psaume témoin, connu aujourd’hui sous le numéro 104. L’étude des témoins de Qumrân, du Grand Hymne à Aton et d’autres traditions antiques et scripturaires sur la création permettra de montrer la manière dont les scribes œuvraient. Quels éléments étaient jugés dignes d’être transmis et, par contrepoint, quels éléments étaient omis ? Ces éléments omis étaient-ils volontairement perdus ou un dommage collatéral à l’entreprise de transmission ? Les scribes avaient-ils recours à telle ou telle pratique en vue d’assurer la juste transmission ou l’interprétation de ces compositions, de manière singulière mais également en tant que collection ?
Extrait du Dictionnaire de la Bible dans les littératures du monde
Institut biblique de Nogent, 2021
Livret de l'exposition, reprenant les panneaux de celle-ci
Bulletin de l’Académie Belge pour l’Étude des Langues Anciennes et Orientales
es éditions Picwick Publications (Eugene, Oregon, USA) ont publié, en octobre 2014, dans la série Ethiopic Manuscripts, Texts, and Studies, vol. 19, une édition critique du texte éthiopien (Ge'ez) des Actes des Apôtres, que nous devons à L. Curt Niccum, professeur associé de Nouveau Testament à l'Abilene Christian University, et codirecteur du projet « Textual History of the Ethiopic New Testament ». Niccum développe ainsi la thèse de doctorat qu'il avait présentée en 2000 à l'Université Notre Dame 1. Cet ouvrage est le deuxième fruit accessible au public d'un projet nommé « International Project on the Text of Acts »
Le but de cette brève note est de reconsidérer l'origine, l'attribution et la datation du quatrième volume de la Bible de Roda (BnF, ms. lat. 6). Si les trois premiers volumes de cette importante bible romane sont assurément liés à la Bible de Ripoll (ms. Vat. lat. 6) et attribués au scriptorium catalan de Ripoll et à l'époque de l'abbé Oliba (1008-1046), les illustrations du volume IV ont en revanche été ajoutées plus tardivement dans un lieu que les chercheurs ont identifié comme le monastère de Roda. Je propose de réexaminer cette notion, en tenant compte du contexte culturel de ces deux bibles encyclopédiques et en faisant observer les nombreux éléments stylistiques communs : l'écriture, le caractère inachevé des illustrations du Nouveau Testament et, surtout, la similarité remarquable entre certaines illustrations du volume IV de la Bible de Roda et celle de la figure de Luc dans la Bible de Ripoll. Dans ces deux bibles, les illustrations ont été ajoutées par le même artiste dans la seconde moitié du XI e s., très probablement à Ripoll. Cette hypothèse se trouve confirmée par l'examen approfondi des détails des illustrations et par une comparaison stylistique avec d'autres manuscrits ripolliens de la même époque, ce qui porte à reconsidérer le rôle de ce scriptorium et de sa production dans la seconde moitié du XI e s.
Biblische Notizen, 163, p. 2-27., 2014
Le but de cette brève note est de reconsidérer l'origine, l'attribution et la datation du quatrième volume de la Bible de Roda (BnF, ms. lat. 6). Si les trois premiers volumes de cette importante bible romane sont assurément liés à la Bible de Ripoll (ms. Vat. lat. 6) et attribués au scriptorium catalan de Ripoll et à l'époque de l'abbé Oliba (1008-1046), les illustrations du volume IV ont en revanche été ajoutées plus tardivement dans un lieu que les chercheurs ont identifié comme le monastère de Roda. Je propose de réexaminer cette notion, en tenant compte du contexte culturel de ces deux bibles encyclopédiques et en faisant observer les nombreux éléments stylistiques communs : l'écriture, le caractère inachevé des illustrations du Nouveau Testament et, surtout, la similarité remarquable entre certaines illustrations du volume IV de la Bible de Roda et celle de la figure de Luc dans la Bible de Ripoll. Dans ces deux bibles, les illustrations ont été ajoutées par le même artiste dans la seconde moitié du XI e s., très probablement à Ripoll. Cette hypothèse se trouve confirmée par l'examen approfondi des détails des illustrations et par une comparaison stylistique avec d'autres manuscrits ripolliens de la même époque, ce qui porte à reconsidérer le rôle de ce scriptorium et de sa production dans la seconde moitié du XI e s.
2007
L'histoire sociologique d'une traduction contemporaine de la Bible qui a associe ecrivains et exegetes. Ou les equivoques de langues et de regimes de verite differents peuvent s'averer socialement efficaces.
Judaïsme ancien / Ancient Judaism, 2019
SUMMARY: After the Flood, Noah planted a vineyard, drank of its wine and got drunk. He was uncovered within his tent when Ham, his son (Canaan’s father), entered and saw his nakedness. But when he awakened from his wine, Noah said: “Cursed be Canaan!” (Genesis 9:20-27). This story of Noah’s drunkenness and of the curse of Canaan remains an exegetical jigsaw. What does the expression “to see his nakedness” really mean and why was Canaan, the son of Ham, cursed instead of the real offender? In this brief study, I examine the various assumptions that have been ever proposed since the Antiquity to explain this narrative. For many scholars, the expression “to see the nakedness of someone” is a euphemism for sexual intercourse. And, for a few of them (and in my opinion) the two words (in Hebrew) – חם אבי – “Ham, the father of ” just before “Canaan” at the beginning of this episode, are an ancient interpolation. In the primeval story, Canaan was the Noah’s youngest son (Gen 9:24) and he was the offender. When the redactor Embedded this narrative in the Book of Genesis he harmonized with the more traditional Biblical genealogy of Noah’s descendants. RÉSUMÉ : Après le déluge, Noé planta une vigne, but de son vin, s’enivra et se dénuda. Son fils Cham (le père de Canaan) entra alors dans sa tente et vit sa nudité. Mais, une fois tiré de son ivresse, Noé dit : « Maudit soit Canaan ! » (Genèse 9,20-27). Ce récit de l’ivresse de Noé et de la malédiction de Canaan reste un casse-tête exégétique. Que signifie réellement l’expression « voir sa nudité » et pourquoi Canaan, le fils de Cham, a-t-il été maudit à la place du coupable véritable ? Dans cette étude concise, l’auteur examine les différentes hypothèses qui ont déjà été proposées depuis l’Antiquité pour expliquer ce récit. Pour la plupart des commentateurs, l’expression « voir la nudité de quelqu’un » est un euphémisme pour désigner une relation sexuelle. Et pour quelques-uns – dont l’auteur – les deux mots (en hébreu) – חם אבי – « Cham, le père de », situés juste avant « Canaan » au début de cet épisode, sont une ancienne interpolation. Dans le récit primitif, Canaan était le plus jeune fils de Noé (Gn 9,24) et il était l’offenseur. Quand le rédacteur inséra cet épisode dans le Livre de la Genèse, il l’harmonisa avec la généalogie biblique, plus traditionnelle, des descendants de Noé.
1. Retour à la lecture littérale Jusqu'au deuxième siècle de notre ère au moins, certains maîtres judéens considérèrent que la Torah avait été écrite dans une langue spécifique qu'ils nommaient Langue du Sanctuaire. Son interprétation devait en conséquence être faite en usant des règles propres à cette langue. Celles-ci peuvent se résumer ainsi. Le corpus biblique constitue un univers clos qui se suffît à lui-même. La Torah doit d'abord être interprétée par la Torah puis par référence aux corpus des Prophètes et des Écrits, car ceux-ci n'ont été écrits que pour servir de confirmation à l'enseignement de la Torah. On exprimait cette règle ainsi : « Les Prophètes confirment la Torah et les Écrits, les Prophètes »'. Cette Torah était considérée comme un monument Université Jean Moulin, Lyon 3. ' À la période ancienne ce corpus était composé de trente-deux livres seulement. Les livres de Daniel, Esdras-Néhémie, 1 et 2 Chroniques, Ecclésiaste et Esther n'y seront intégrés que plus tard. Sur le sujet, voir Bernard Barc, Les arpenteurs du temps-Essai sur l'histoire de la
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