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Paroles qui n'émeuvent pas seulement la pitié par la déception affreuse qu'elles trahissent ; elles nous touchent au point sensible et chacun regarde ses mains, examine les dès qu'il agite : sont-ils pipés ? Sommes-nous des tricheurs ? Faisons-nous semblant de croire ce que nous croyons ? Du monde et de nous-mêmes, ne retenons-nous que ce qui sert notre cause et renforce nos partis pris ? » s'interroge Mauriac par rapport à la parole tragique d'André Gide (« Il n'y a pas de plaisir à jouer dans un monde où tout le monde triche. » cité par Jean Guéhenno, p.368) A l'aube du grand désillusionnement de la société française de l'aprèsguerre, Marcel Carné, comme réalisateur cinématographique de la Nouvelle Vague, mouvement qui s'inspire de cette « fraîcheur » de l'expressions et des valeurs, y est sensible et reflète le glissement d'un romantisme tardif (dans Hôtel du Nord), qui atteint son apothéose avec Les Enfants du Paradis, à un humanisme cynique avec Les Tricheurs. En comparant les
Colloque du Programme GEO "Educations sentimentales" (Université de Strasbourg, avril 2013, actes non publiés)
"Face à l'extrême", comme a été caractérisée l'expérience de détention dans un camp de concentration nazi, dans cet "enfer", metaphore utilisée fréquemment, il est etonnant de découvrir que la flamme de l'amour ne s'était pas éteinte totalement. La litérature concentrationnaire donne de rares mais très forts exemples de la façon dont des jeunes hommes et des jeunes femmes réussissaient de s'attacher à quelqu'un, recouvrant ainsi leur qualité d'homme et de femme. Le corpus dans lequel je puise mes exemples et citations sont les oeuvres de l' écrivain espagnol francophone Jorge Semprun, de l'écrivaine française Charlotte Delbo, et de l'écrivain grec Iakovos Kambanellis.
Eric Geoffroy, 2019
« Pas de [fausse] pudeur en religion ! » : l'érotisme chez les savants musulmans anciens « Pas de [fausse] pudeur en religion ! » (lâ hayâ' fî l-dîn). Cet adage bien connu en milieu musulman n'a apparemment pas de fondement scripturaire : on ne le trouve ni dans le Coran ni dans les propos du Prophète. Toutefois, il émane directement, comme on le verra, du vécu et de l'enseignement de Muhammad. Il est notamment utilisé chez les savants du droit musulman (al-fuqahâ'), lorsqu'ils abordent les questions relatives à l'hygiène intime et à la sexualité, surtout en présence de femmes. Il reflète l'éthique générale de l'islam, éthique intégrale qui, du moins en théorie, n'opère pas de scission entre l'esprit et la matière, l'esprit et la chair. « Dieu ne répugne pas de proposer en parabole [aux hommes] un mou-cheron », nous dit le verset coranique 2 : 26. Concernant les rapports entre l'esprit et la chair en islam, Abdessamad Dialmy constate avec justesse que « l'initiation spirituelle se fait par l'initiation sexuelle, et vice versa. Les deux ordres vont de pair : en Islam, point d'antinomie entre Éros et Logos 1 ». Dans son ouvrage de référence La sexualité en Islam, Abdelwahab Bouhdiba affirme en ce sens qu'« un auteur qui traite les questions d'érotisme, de parfumerie, d'hygiène, de beauté, n'a pas à rougir en abordant pareilles questions qui ne sont ni plus ni moins nobles que la grammaire, la prosodie, le droit canon ou l'histoire 2 ». L'islam voit d'abord dans le mariage et dans l'union sexuelle la réalisation, chez l'être humain, d'un équilibre à la fois psychologique et physiologique. À ce titre, le célibat est réprouvé : « ceux qui vivent en célibataires sont de la pire espèce ; ceux qui meurent en célibataires sont de la plus ignoble », prête-ton au prophète 1.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, 2022
sentimentale est selon Flaubert un « roman de moeurs modernes », celui de sa génération qui connaît des tumultes autant politiques qu'intérieurs. En cela, son sens se rapproche du roman romantique de Musset intitulé La Confession d'un enfant du siècle (1836). Pourtant, le traitement stylistique que Flaubert en fait inaugure une poétique nouvelle : défendant l'idée que la littérature « doit cesser d'être probante pour être simplement exposante », comme il l'écrit dans deux lettres respectivement adressées à Louise Colet et à George Sand), Flaubert propose un roman où le sens affleure sans jamais se dévoiler entièrement, à la manière de l'alétheia. En effet, si titre et sous-titre (L'Éducation sentimentale, histoire d'un jeune homme) laissent suggérer un roman d'apprentissage dont le parcours initiatique serait d'ordre sentimental, les attentes du lecteur sont déjouées par les protagonistes victimes d'aboulie. À cet égard, la logique progressive du récit comme le voudraient les principes du roman d'apprentissage est éludée au profit d'une logique de stagnation : contrairement à Bel-Ami dont l'excipit relate le mariage de Georges Duroy à Suzanne Walter par lequel il s'élève socialement (il devient propriétaire d'une grande fortune et acquiert un poste prestigieux), l'excipit de L'Éducation sentimentale met en lumière les occasions manquées sentimentales et les rendezvous ratés historiques de Frédéric sur fond de médiocrité. De facto, se demander à l'instar de Frédéric « quel est le sens de tout cela ? » (troisième partie, chapitre 1) apparaît comme une interrogation sous-tendant toute la réception du roman. Les nombreuses critiques, incompréhensions et contre-sens que l'écrit a suscités dès sa parution en 1869 (nous nous tiendrons en effet à l'étude de la version finale de 1869) est la preuve que son sens, s'il en est un, ne va pas de soi. Aussi nous demanderons-nous dans quelle mesure les résistances interprétatives de L'Éducation sentimentale permettent de dégager un sens au récit.
Equilibre émotionnel: identifier les sensations dans le corps; transmuter l'énergie émotionnelle; guérir les espaces blessés; les schémas de victime et la responsabilisation; se désidentifier des schémas blessés; gérer ses émotions; gérer le stress; centrage et alignement intérieur; l'ouverture du coeur; exprimer l'affection, la tendresse, l'empathie.
Etudes de langue et litterature francaises, 1989
Paris VIII-Vincennes (2 volumes, 800pp.). Nous tenons b remercier M. Claude Duchet, directeur de la these, ainsi [18 que MM. Jacques Neefs, P. M. Wetherill, Y. Leclerc qui ont compose le Jury. Nous avons pu b6n6ficier des conseils de M.P.M. de Biasi et de Mme R. Debray-Genette. Dans les pages qui suivent, les abreviations utilisees sont les suivantes:
Lien social et Politiques, 2020
Résumé Malgré la prédominance de l’amour dans la vie quotidienne des personnes, on ne connaît pas ou peu de choses sur la manière effective dont l’amour s’impose aux individus dès leur plus jeune âge. Rien n’est dit ou presque de la genèse des sentiments amoureux, laissant ainsi la quasi-totalité de ce champ de recherche aux soins d’autres disciplines scientifiques qui ont tendance à naturaliser cette question. À partir d’une enquête de terrain d’un an réalisée auprès de parents et d’enfants, cet article s’attache à dépeindre les styles d’éducation sentimentale des familles et, plus précisément, leur contenu, leur administration et la façon dont ces derniers varient selon les propriétés sociales des parents. Nous mettons en évidence l’existence de plusieurs formes ou types d’éducation à l’amour qui se situent sur un continuum entre deux pôles idéaux typiques : le premier, la culture des sentiments, se caractérise par un intérêt et un investissement précoces des mères comme des pères pour la vie sentimentale des enfants ; le second est, quant à lui, davantage basé sur le « laisser-faire ». Les parents pensent que l’amour est quelque chose de naturel, qu’il s’agit d’un sentiment (adulte et féminin) qui ne s’apprend pas, mais s’expérimente. Il viendra au moment de l’adolescence et du développement des hormones. Ces différents styles d’éducation sentimentale ne se retrouvent pas au hasard des familles : ils sont socialement situés et dépendent principalement de la définition légitime de l’amour en vigueur dans un milieu social donné, et des normes de genre sur lesquelles elle repose. Abstract Despite the predominance of love in people’s everyday lives, whether in cultural productions or in ordinary discussions, little is known about the actual way in which love comes to individuals from their earliest childhood. Nothing is said on the question of the genesis of romantic feelings, leaving almost the entire research field to the care of other scientific disciplines that tend to naturalize it. Based on a yearlong field survey, this article attempts to depict the styles of sentimental education of families, and more precisely their content, their administration and how they vary according to the cultural and economic resources of the parents. We highlight the existence of several forms or types of sentimental education that lie on a continuum between two ideal-typical poles: the first is characterized by a culture of feelings, an early interest and investment of mothers and fathers in children’s sentimental life; while the second is more based on “laisser-faire”. Parents think that love is something natural, a (adult and female) feeling that is not learned, but experienced: it will come one day, during adolescence and the development of hormones. These different styles of sentimental education are not randomly distributed within families. They are socially located and depend mainly on the legitimate definition of love in a given social context, and the gender norms on which it is based.
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Céline Guinand, Quêtes littéraires nº 5, 2005 : De l'image à l'imaginaire
Nouvelle Fribourg, 2019
Flaubert. Revue critique et génétique, 2013
Ethnographiques Org, 2014
Orbis Litterarum, 2002
Revue française de pédagogie, 2016
McGill journal of education, 2024
Cahiers de recherche sociologique, 2007