Le 9 décembre 1893, attentat anarchiste à la Chambre des députés

L'Oeil bleu 5, 2008

Ainsi que le rapporte Auguste Linert (voir infra, p. 25), la statue d'Adolphe Thiers, érigée dans le centre de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), fut la cible du premier attentat anarchiste perpétré sur le territoire français. Celui-ci se produisit dans la nuit du 15 au 16 juin 1881. Du fait d'une mauvaise confection de la charge explosive, l'engin ne causa strictement aucun dégât. Du point de vue criminel, cet attentat demeure donc parfaitement anodin. En revanche, du point de vue historique et social, il marque une étape importante : celle de l'entrée dans l'ère de la propagande par le fait, laquelle culminera avec les nombreux attentats meurtriers des années 1892-1894. Quelques jours plus tôt, le 22 mai, avait eu lieu à Paris un congrès socialiste-révolutionnaire dit « du Centre », au cours duquel la scission entre les courants anarchistes, appelés alors « anti-autoritaires », et les autres mouvances du socialisme fut consommée 1. L'attentat de Saint-Germain, témoignant d'une radicalisation du mouvement anarchiste, a sans aucun doute été décidé dans l'impulsion de ce divorce. C'est l'aspect fondateur de cet attentat qui a retenu notre attention, et ce d'autant plus que les révélations de Linert concernant l'identité des auteurs de l'attentat ne semblent pas avoir été jamais exploitées. Nous nous proposons donc ici de reconstituer avec le plus de précision possible la nuit de l'attentat, avant d'examiner d'éventuelles culpabilités. Réalisée par le sculpteur Antonin Mercier grâce aux fonds réunis par des notables républicains de Saint-Germain-en-Laye, la statue d'Adolphe Thiers fut inaugurée solennellement le 19 septembre 1880. A l'heure des premières amnisties des déportés de la Commune, Adolphe Thiers (1797-1877) l'oeil bleu 54 Archives de la préfecture de police de Paris, tous droits réservés (BA/138) Tract retrouvé le 16 juin 1881 à proximité de la statue de Thiers Autographe d'Emile Gautier, vers 1904

The Conversation, 2018

En fin d’après-midi le 6 décembre 1989, Marc Lépine, âgé de 25 ans, se présente à l’École polytechnique de Montréal armé d’un semi-automatique. Il entre dans une classe et ordonne aux hommes de sortir. Seul avec les étudiantes, il déclare « J’haïs les féministes », avant d’ouvrir le feu. Six femmes ne se relèveront jamais. Le tueur circule ensuite dans l’établissement, tirant sur des femmes, puis entre dans une seconde classe où il vise encore des femmes. Il retourne finalement son arme contre lui. Quand la police intervient, il est trop tard. Quatorze femmes sont mortes, soit 13 étudiantes et une adjointe administrative : Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault, Annie Turcotte, Barbara Klucznik-Widajewiczs. POUR LA SUITE, LIRE LE TEXTE...

La Pensée et les Hommes, 2010

La date-symbole du 19ieme siecle, comparable au onze septembre 2001, fut l’assassinat du president francais Sadi Carnot en juin 1894. L’attentat constituait l’apogee d’une serie d’attentats perpetres en France et ailleurs par des anarchistes – dont l’imaginaire populaire faisait des personnages sombres et fanatiques, arborant une barbe noire et la bombe a la main. Les anarchistes furent depeints comme des ‘chiens fous’ qu’il fallait neutraliser a tout prix. Des attentats simultanes dans plusieurs pays donnerent d’ailleurs l’impression qu’une conspiration internationale bien huilee, une ‘Internationale noire’, etait a l’œuvre qui cherchait a detruire la societe.

Par Mathieu SERVANTON « Ledit sieur de Briet s'estant mis au bout du bureau a dit, que le Roy, la Province et la Cour sçavait très bien le peu de bonne volonté que Monsieur le Duc Despernon avoit pour luy et que hier sur les trois heures après Midy estant seul dans son Carosse Et vêtu de sa Robe de Palais et Suivi d'un laquais, proche l'Eglise Saint Projet il fut attaqué par trois ou quatre hommes portant la livrée dudit Sieur Duc Despernon, lesquels excédèrent d'abord et blessèrent son cocher qui tomba par terre, donnèrent plusieurs coups d'Epée dans les flancs de ses chevaux qui fut cause qu'ils prirent le Galop, trainant le dit Carosse le long de la Rüe Sainte Catherine Jusques à l'approche de la Boucherie ou ils tombèrent morts sur le pavé. Lesdits hommes ayant toujours suivi le Carosse et luy s'estoit jetté hors d'Iceluy et refugié dans la Boutique d'un nommé Chambon d'ou il sortit et se retira dans sa Maison.

Refractions, 2001

ffies ffinffirchisles conlre I'imp6riwlisme n Dons celfe lulte, seuls les ouvriers el les peryscns iront iusqu'cu bouf. > o trodition cle luttt contrc l'impi:riaiisn.re cst anciennc parmi Ies anarchistcs, elle rorontc a l'aubc clu mouvcmcnt, dans lcs annct's 1860 1870, ct sc poursuit aujourcl'lrui e ncorc. Dc Cr,rba a l'Egr,pte, a l'lrlanclc, clc la Maccdoir.rc a la Cor6c, ii l'Algcrie et au Maroc, lc r-r-rouvcr.ncnt anarchistc a pavti dr' son silng soll oprpositior.r i la don.rir.ration et au contr6lc colonial et imperialiste.

Parlement S Revue D Histoire Politique, 2010

Journée d'étude du Groupe de recherche sur les parlements et les parlementaires de l'Association française de science politique Paris, 16 janvier 2009. Violence des échanges en milieu parlementaire. La pacification contrariée des moeurs politiques à l'épreuve du travail parlementaire (XIXe-XXe siècles) Violences parlementaires en perspective

Fruit d’un long et minutieux travail de recherche, cet ouvrage présente une image vivante et généreuse de l’influence des idées anarchistes dans l’histoire québécoise, dévoilant ainsi l’existence de ce courant de pensée bien avant les tumultes culturels et politiques des années 1960. Des réfugiés de la Commune de Paris aux peintres et poètes issus de la mouvance automatiste, en passant par les militants anticléricaux de l’Université ouvrière et les révolutionnaires juifs du Yiddishland montréalais, Mathieu Houle-Courcelles redonne vie à différentes figures et expériences de l’anarchisme et offre une contribution originale au débat actuel sur la mémoire collective du Canada français.

Annales fribourgeoises, vol. 74, 2012, pp. 75-84, 2012

2021

le mot "perles", même s'il est difficile à éviter à propos de certains articles de propagande, comporte aussi le risque, en raison même de la réputation de futilité qui l'entoure, de leur permettre d'échapper à la critique qui en certains cas ne serait pas inutile

2014

Le 29 juillet 1881 est promulguée la loi instaurant la liberté de la presse proclamant ainsi la fin de la censure. Cette liberté acquise, le nombre de journaux se multiplie, de même que l’image qui les accompagne, envahissant ainsi la rue par l’affichage et le colportage. Pourtant, des limites vont bientôt apparaître avec la loi du 2 août 1882 relative à l’obscénité. En effet, les journaux devenus plus simples à créer, la presse légère se développe considérablement. On cherche alors à empêcher la publication d’articles et d’images, dénoncés comme obscènes et pornographiques, portant atteinte aux bonnes mœurs. Par manque d’une définition juridique précise de ce qu’est l’obscénité, la lutte contre ces textes et images va se révéler floue et arbitraire. Alors que cette lutte prend place dans le débat public, c’est le retour d’une censure qui ne dit pas son nom que l’on constate. Mais que censure-t-on ? Sans définition précise, ce sont les images censurées qui peuvent seules nous apprendre en quoi elles sont outrageantes, en quoi elles sont obscènes. En se focalisant sur les dix années suivant la promulgation de la loi de 1881, il s’agira de chercher ce qui réunit l’ensemble des images censurées afin de construire un aperçu de l’obscénité et des motivations qui poussent la Justice à déclarer une image obscène.