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Prédication, actance et zones anthropiques

1998

Abstract

La prédication et les théories dyadiques du jugement 1.1. Le jugement logique et ses fondements ontologiques Dans la tradition occidentale, la prédication a toujours été considérée comme l'activité fondamentale de l'esprit. Le jugement était défini comme une synthèse, d'où sa forme attributive canonique qui a fait pendant vingt siècles les beaux jours de la syllogistique. Comme les catégories aristotéliciennes constituaient la liste des prédicables fondamentaux, la théorie des catégories servait à spécifier les types de jugements. Ce dispositif est resté sans grand changement jusqu'à Kant, car les catégories kantiennes, inspirées d'Aristote, sont aussi les formes a priori de la prédication ; or la prédication demeure l'activité fondamentale du sujet transcendantal comme en témoigne la théorie kantienne du jugement 1. Science du raisonnement vrai, la logique suppose une préconception de l'Être. Or, qu'il s'agisse d'hénades ou de monades, l'Être est traditionnellement conçu comme un : Parménide définit l'Être par l'Un (éd. Diels-Krantz 28 B8, 5-6, 11-13, 22-25) ; pour Platon, chaque idée (eidos) est une et indivisible 2 ; Aristote soutient pour sa part que l'Être et l'Un sont identiques par nature (Métaphysique, I, 2, 1003 b 22-26), et que l'Un 1 Héritière de la philosophie transcendantale, la sémantique cognitive a repris certains des ces thèmes, comme en témoignent aujourd'hui les théories des schèmes cognitifs et surtout les recherches sur la catégorisation, qui doivent beaucoup à la théorie de la prédication (ou catégorématique). 2 Les néoplatoniciens reprendront les hypothèses sur l'Un à la fin du Parménide pour poser l'Un comme première hypostase (cf. Plotin, Ennéades, VI, 1). Il ne connaît pas de variation, dans la mesure où il est le centre immobile de tout mouvement (cf. Plotin, Ennéades, VI, 9, 3).