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De l’usage du risque dans le gouvernement du crime

2005, Champ pénal

Abstract

Association Champ pénal / Penal field Ce document vous est offert par Université de Lille Référence électronique Jean-François Cauchie et Gilles Chantraine, « De l'usage du risque dans le gouvernement du crime »,

Key takeaways

  • Cette présentation idéale-typique ne doit pas -insistons encore -conduire le lecteur à sousestimer les tensions et les fractures idéologiques à l'intérieur même du champ pénal, ainsi que la coexistence simultanée, dans les discours comme dans les pratiques, de divers régimes de gouvernement 3 .
  • Ainsi, les nouveaux objectifs de la direction en matière de rationalisation, de rentabilité et de relations aux clients en viennent peu à peu à remplacer l'objectif social de la réduction de la criminalité, qui était le but initial du système et de son pouvoir.
  • Dans un cadre où sont de plus en plus utilisées des techniques probabilistes pour calculer et cartographier la distribution des groupes et des conduites à risque de façon à en minimiser l'impact (Rose, 2000), le temps n'est peut-être pas si loin où le retour en prison, autrefois symptomatique des échecs du système, sera un signe de la « réussite » et de l'efficacité des dispositifs de contrôle (Chantraine, 2004b, 12).
  • En somme, qu'il s'agisse du nouveau prudentialisme ou de la nouvelle pénologie, utiliser la catégorie du risque dans le gouvernement du crime peut donc conduire à ré-affilier les infracteurs à une communauté morale présentée comme vertueuse ; leurs problématiques diverses étant alors reformulées en problèmes d'autonomie, de responsabilité de leurs propres biographies, de reconstruction éthique (Rose, 2000).
  • L'usage du risque tel que nous l'avons présenté dans ces deux régimes de gouvernement nous paraît riche d'enseignement à plus d'un titre.