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1987, Philosophiques
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RÉSUMÉ La notion d'objectivité fait l'objet d'une étude qui s'inscrit dans une visée globale, ce qui doit s'entendre dans le sens d'une globalité des savoirs rationnels, auxquels on tente ici d'assigner des ordres d'objectivité, et dans le sens d'une globalité historique, où il est envisagé de faire correspondre ces ordres d'objectivité à quelques grandes époques de l'histoire de la pensée rationnelle depuis l'Antiquité. On se penchera notamment sur la signification profonde des rapports intersubjectifs dans les constitutions objectives. Une clarification de la signification de l'induction dans les sciences expérimentales pourra en résulter.
Recensé : Lorraine Daston et Peter Galison, Objectivité. Préface de Bruno Latour, traduction de Sophie Renaut et Hélène Quiniou. Paris, Les Presses du Réel, 2012, 582 p., 28 €.
Journal des anthropologues
« Nous ne pouvons pas nous flatter, dans la science, de parvenir par l'exercice d'une intelligence pure et non située à un objet pur de toute trace humaine » Merleau-Ponty, Causeries Étant physiquement incarnés, la présence de notre corps mais aussi notre culture, nos croyances, modèlent la structure de notre savoir. Nos sens pouvant être trompeurs, nous pouvons être victimes d'illusions voir d'hallucinations concernant le monde. C'est ainsi que, en se fiant uniquement à leur sens, des philosophes ont pu croire que le soleil tournait autour de la terre. Un géocentrisme dû non seulement aux sens mais aussi au contexte, notamment aux croyances de l'époque qui plaçaient l'homme au centre du monde. Ainsi, on comprend que notre connaissance ne dépend pas seulement du monde tel qu'il est mais aussi de la manière dont nous l'interprétons. La science structure notre manière de voir le monde tout comme notre manière de voir le monde structure la science. Nos perceptions semblent être notre moyen privilégié d'accès au monde, cependant la nature de ces dernières, profondément liées à notre condition humaine, notre corps, remettent en question la nature de nos connaissances. Il semble que nous ayons deux méthodes de connaissance, théorique et pratique. Deux méthodes qui ont fait leurs preuves et montré leurs différentes corrélations dans les sciences. Seule la logique formelle et les mathématiques pures signent leur indépendance complète face à l'expérience. En effet ces deux sciences de l'a priori ont été en quelque sorte vidées de tout contenu, de tout objet particulier pour se consacrer aux lois universelles de notre entendement. Ainsi mis à jour, les différents principes de notre rationalité nous ont permis de nous délivrer d'une description du monde uniquement subjective. Pour éviter l'écueil du scepticisme, l'expérience doit être fondée sur des lois présentant un caractère nécessaire et a priori. La totalité de la nature est ainsi vue comme un tout mathématisable, un tout dont la conscience fait partie. De par leur caractère expérientiel, nous ne pouvons pas nous fier uniquement à nos perceptions. Pourtant, celles ci nous poussent à croire que le monde réel est tel qu'on le perçoit, qu'il n'est pas fait d'apparences qui nous cacheraient la réalité qui serait, en vérité, faite d'ondes et de corpuscules. Nous sommes sans arrêt en prise entre notre vision subjective et notre connaissance objective qui, par essence doit se détacher de nos seules sensations.
Sais--tu, mon garçon, la différence qu'il y a entre fou mordant et un fou débonnaire ? SHAKESPEARE, Le Roi Lear. À la vérité, j'ai toujours préféré l'exactitude.
Objectiver, c’est focaliser l’attention sur ce qui, dans l’expérience, peut être partagé. Cela suppose une éducation, qui commence avec la transmission d’un langage commun et d’une éthique du vrai. Mais cela exige davantage encore à la frange active de l’élaboration des sciences : une pratique proche de l’ascèse, qui, comme l’écrit Bachelard, vise à « rompre une singularité » en évacuant des connaissances tout ce qui relève encore de l’intérêt personnel, culturel, situé. Comment pratique-t-on cette ascèse et cette césure, comment la vit-on en première personne ? Et surtout, qu’a-t-on conscience (plus ou moins crépusculaire) de perdre en l’accomplissant ? Qu’est-ce que cela fait en particulier de réaliser, comme l’écrit Léon Chestov, que les sciences objectives ravalent ce qui est le plus immédiatement important pour nous au rang d’« inexistant par excellence » ? Telle sont les questions qui sont soulevées en combinant l’enquête philosophique et la méthode d’auto-explicitation (P. Vermersch).
Cet article est issu du projet d'enseignement et de recherche proposé à l'Ehess par l'auteur pour une direction d'études. Avec l'article "Le livre des sciences est-il écrit dans la langue des historiens ?" il pose les bases d'une histoire réflexive de l'objectivation en se tenant à distance de la tendance alors en vogue, celle des sciences studies ignorantes de la revendication de scientificité portée par l'histoire et les sciences sociales dans la tradition savant issue de la rencontre entre l'école durkheimienne et les proches de Henri Berr à la Revue de synthèse, rencontre qui a abouti à la formation du projet des Annales. Histoire économique et sociale. Or précisément l'impetus de 1929 s'est épuisé à la fin des années 1970. L'un des apports de l'approche réflexive proposée est de pouvoir contribuer à la réforme du projet des années 1920-1930 et de le porter vers une conception néo-expérimentale de l'historiographie.
Critique d’art, 2012
Les livres confrontés ici invitent à des lectures hors du commun, étant donné ce qu'ils couvrent du point de vue des matières, des temps historiques et des savoirs experts. Il est inenvisageable d'en rendre compte avec précision et même de suivre l'argumentation spécifique de chacun d'entre eux, tant ils ressortent de l'histoire des idées, de l'histoire des institutions, de l'histoire des arts visuels et de l'épistémologie, en divers lieux intellectuels, géographiques mais aussi en de nombreux temps historiques depuis la Renaissance occidentale. 2 Toutefois, une ambition commune à ces quatre publications se dégage de leur lecture. Cette ambition dit d'ailleurs, en partie, les attentes de la société vis-à-vis des chercheurs, tant à Berlin que dans la Nouvelle-Angleterre, à Paris ou à Chicago : déconstruire l'idée de vérité par l'édification transparente et assumée-en un mot la fabrique-de formes nouvelles d'objectivité. 3 Si ce premier argument est certainement l'un des dénominateurs communs de ces ouvrages qui, ainsi rassemblés, tendent à rendre transparente la constitution des faits scientifiques, la seconde particularité de ces auteurs-plus encore que celle de leurs livres
L'objectivité, Travaux en cours, Laboratoire CERILAC, Université Paris Diderot, 2009
Casaubon, protagoniste du roman de Umberto Eco, Le Pendule de Foucault, au cours de son enquête sur les Templiers, comprend bien qu'il ne s'agit pas d'en découvrir le secret mais de le construire. Le génie d'Eco, à travers la narration du Pendule, est de nous montrer comment ce secret inventé est devenu réel. Dans une sorte de principe d'incertitude, on modifie l'état des choses en les observant. On recherche quelque chose et on la retrouve. Mais on la retrouve juste parce qu'on l'a recherchée et non pas parce qu'elle était là auparavant. Le roman de Umberto Eco est paru en 1988, soit cinq ans après le célèbre article « L'Antiporfirio », dans l'oeuvre collective dirigée par Vattimo et Rovatti, Il pensiero debole (chef d'oeuvre du courant herméneutique). Après « L'Antiporfirio » Eco a pourtant voulu démontrer avec force sa non filiation au courant de Vattimo et Rovatti. Si le concept de cercle herméneutique est une dérivation de la sémiose illimitée de Peirce (l'un des maîtres philosophiques d'Eco), la sémiotique interprétative echienne s'éloigne du pur relativisme en proposant une notion d'objectivité complexe. L'image ou la métaphore du secret des Templiers,
Études françaises, 2000
Les chiffres entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d'article.
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ODI - Rapport annuel, 2016
Revue européenne des sciences sociales, 2014
In Theis L. (Ed.) Pluralités culturelles et universalité des mathématiques : enjeux et perspectives pour leur enseignement et leur apprentissage – Actes du colloque EMF2015 – GT3, pp. 334-345. Alger: 10-14 octobre 2015., 2015
G. Lejeune et J.-R. Seba (dir.), Hegel, une pensée de l’objectivité, Kimé, 2017, p. 237-252., 2017
Argumentation et analyse du discours, 2013
Cahiers Droit, Sciences & Technologies, 2014
Philosophiques
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2004
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Revue Réflexions Sportives ISSN 2737-8799 , 2023
Recherches en didactique des langues et des cultures
Cahiers d Économie Politique, 2003
Conclusion thèse de doctorat de philosophie "Le sens pratique du perspectivisme" sous la direction de Jean-Marie Lardic. Soutenue à l'Université de Nantes le 02/12/2020