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Paris sans fin (1969) : Giacometti, la photographie et les « écrans »

2013, Études de lettres

On lit dans l'impressum de l'éditeur Tériade qui clôt Paris sans fin : Ce livre devait comprendre cent cinquante lithographies et un texte d'Alberto Giacometti. Toutes les lithographies ont été exécutées par l'artiste et numérotées de sa main, selon l'ordre des illustrations. Leur impression vient seulement d'être terminée. Seize pages réparties entre ces planches avaient été initialement réservées pour le texte qui n'a pu malheureusement être achevé. Alberto Giacometti a remis à l'éditeur Tériade, à deux reprises, des notes qu'il voulait y voir figurer : d'abord, à la sortie de la clinique où il venait de subir une intervention chirurgicale, puis quelque temps avant sa mort. Ces notes sont respectueusement publiées sur dix pages, les autres réservées au texte restent blanches. Le titre Paris sans fin est celui que l'artiste souhaitait donner à ce livre. Plus précisément, l'idée du livre apparaît à l'artiste à l'occasion d'un trajet en taxi, au retour de l'imprimerie Mourlot, en soirée : Le départ du livre, la descente de la rue Saint-Denis en taxi vers le soir au crépuscule. Oh ! l'envie de faire des images de Paris un peu partout, où la vie m'amenait, m'amènerait, la seule possibilité pour cela ce crayon lithographique, ni la peinture ni le dessin, ce crayon le seul moyen pour faire vite, l'impossibilité de revenir dessus, d'effacer, de gommer, de recommencer. Et puis j'en ai fait cent, deux cents et plus à deux ou trois reprises par époque depuis je ne sais plus combien d'années exactement, à peu près depuis 1957, et puis une matinée avec Tériade nous avons composé le livre avec cent cinquante lithos, mais maintenant trente ne me vont plus, à refaire. Paris sans fin (1969) : Giacometti, la photographie et les « écrans » Études de lettres, 3-4 | 2013 Incapable d'écrire le livre pour Tériade. J'ai quitté Paris il y a à peine 3 semaines avec tout mon plan, je voyais le livre fait, textes et dessins finis. J'avais mon sujet : le voyage de deux jours à La Charité-sur-Loire et à Bourges cet été ; et puis ici tout a pâli, tout s'est défait. J'ai essayé de faire des lithos, mais il est sorti tout à fait autre chose que ce à quoi je m'attendais, tout autre chose que ce que je voulais 3. Le projet de publication progresse toutefois. Les premières épreuves en sont présentées en 1960 dans Tériade Editeur-Revue Verve (Berne, Klipstein & Kornfeld) qui annonce, sous le Paris sans fin (1969) : Giacometti, la photographie et les « écrans » Études de lettres, 3-4 | 2013