Edward Hopper : film criminel et peinture

Études françaises, 2000

Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : [email protected] Article « Récrire l'Amérique : la peinture d'Edward Hopper mise en fiction » Simone Grossman Études françaises, vol. 46, n° 1, 2010, p. 123-137. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/039820ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.

Frédéric Sounac. « Un Paysage (dé)moralisé : trois regards contemporains sur Edward Hopper. », dans P. Dethurens (dir.), Peinture et Littérature au 20 ème siècle, Strasbourg, PUS, 2007, pp. 437-448.

1895 Mille Huit Cent Quatre Vingt Quinze Revue De L Association Francaise De Recherche Sur L Histoire Du Cinema, 2008

Liberte, 1992

La rétrospective de l'oeuvre d'Edward Hopper au Grand Palais, qui s'est achevée le 3 février dernier, a permis de découvrir à cette occasion, l'installation du photographe américain Philip-Lorca diCorcia (1953) « Best Seen, Not Heard ». Cette projection d'une centaine d'images prises à Hollywood, boulevard Santa Monica au début des années 1990, au crépuscule ou la nuit, avait l'intérêt de montrer, en très grand format, toutes les prises de vues d'une série intitulée Hollywood/The Hustlers (1990Hustlers ( -1992 dont seules une dizaine de photographies avaient été jusqu'à présent exposées. Cette série a vu le jour dans le contexte de la première épidémie du virus du sida et représente des hommes venus à Hollywood avec l'idée probable d'être comédien et n'ayant pas obtenu d'autre rôle que celui d'arpenter le Boulevard Santa Monica du crépuscule à l'aube, en quête de drogues ou de clients. Philip-Lorca diCorcia a perdu son frère, contaminé par le sida, peu de temps avant de réaliser ce travail. Celui-ci est également un geste politique face à la discrimination dont souffraient les homosexuels aux États-Unis et une manière de montrer la vulnérabilité des prostitués qui ont été les plus touchés par le virus. Le titre de chaque image correspond au prénom et nom du modèle, son âge, sa ville de naissance et la somme demandée à Philip-Lorca diCorcia pour être photographié. Le talent du photographe est d'avoir su redonner à ces hommes, par le biais de la lumière et de la mise en scène, une noblesse et une aura cinématographique, recréant la part de rêve auquel ils ont aspiré sans y parvenir et également l'attraction que ces hommes exercent et le rigueur classique. Les teintes subtiles, déclinées dans une large palette, plus pastelles au crépuscule, plus denses la nuit, la profusion des détails, les ciels changeants, les personnages silencieux et songeurs, font échos à Edward Hopper, apparemment plus nettement que Philip-Lorca diCorcia dont le traité, en comparaison avec celui de Gregory Crewdson, n'évoque pas la peinture. Ces photographies décrivent avec humour un monde extérieurement sublime où s'expriment pourtant la solitude et l'angoisse de ses habitants. Ces trois séries explorent le « Rêve Américain et son versant plus sombre 6 » à travers des images du quotidien des Américains des petites villes de banlieues, transformées par la conjonction des lumières naturelles et artificielles, au crépuscule ou la nuit, en des vues qui pourraient être extraites de films Hollywoodiens. Or les scènes peintes par Edward Hopper évoquent elles aussi le cinéma et la photographie. Le cinéaste Wim Wenders dans un texte sur le peintre publié dans le catalogue de l'exposition au Grand Palais écrit qu'il est clairement visible à travers ses tableaux qu'il aimait le cinéma et il mentionne qu'Edward Hopper, lorsqu'il n'arrivait plus à peindre, « allait au cinéma souvent chaque jour pendant des semaines » 7 . Ceci met en avant, un poncif (avouons-le) : si la peinture et le cinéma raisonnent ou apparaissent parfois en citations sur les oeuvres des photographes contemporains, on décèle également des reflets de la photographie et du cinéma sur les compositions de certains peintres du XX e siècle. Si l'influence d'Edward Hopper est décelable chez un certain nombre de photographes, elle l'est aussi chez certains cinéastes, ainsi Wim Wenders mais aussi Alfred Hitchcock qui s'est inspiré du tableau House by the Railroad (1925) pour la maison de Psychose. On pourrait également partir à la recherche des films et photographes qui ont pu l'inspirer, ce qu'ont fait les commissaires de l'exposition, Caroline Hancock, Didier Ottinger et Tomas Llorens, mentionnant Eugène Atget 8 et Mathew B. Brady 9 parmi les photographes qu'il a admiré. Wim Wenders quant à lui voit une scène des Amants de la nuit de Nicholas

H. Ait Bahna, G. Monédiaire, « La peinture infamante - L’image pénale », travail de recherche réalisé dans le cadre du Master 2 « Anthropologie juridique et conflictualité », Faculté de Droit et des sciences économiques, Université de Limoges, 2018-2019.

Transatlantica Revue D Etudes Americaines American Studies Journal, 2012

Acta fabula. Revue des parutions, 2024