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MH Dévarim

Abstract

Arrivé, après quarante années de traversée du désert, aux confins de la Terre promise, le peuple d'Israël s'apprête à prendre congé définitivement de son guide fidèle. Moché Rabbénou, dans une longue tirade couvrant la presque totalité du livre de Dévarim, adresse ses dernières paroles à ses frères. Ses propos qui mêlent le rappel de lois et de Mitsvot, des mises en garde et des enseignements moraux, débutent par l'énoncé, sous une forme allusive, des différents lieux où les Béné Israël ont failli dans leur relation avec Hachem. Ainsi, comme le rapporte Rachi, Moché introduit ses paroles en rappelant à ses frères le comportement répréhensible qui fût le leur au début de leur traversée du désert puis celui qu'ils adoptèrent face à la mer ou encore la faute du veau d'or ainsi que celle des explorateurs sans oublier la révolte de Kora'h ou les propos plein d'ingratitude tenus à l'égard de la manne. Ces réprimandes feutrées, adressées au peuple d'Israël par Moché, sont autant d'appels, lancés par le plus grand des prophètes à ses frères, à ne pas réitérer les erreurs du passé. Cependant, ces reproches formulées par le fidèle serviteur d'Hachem au peuple élu s'apprêtant à conquérir la Terre d'Israël semblent, malgré tout, déplacés. Les fautes et les défaillances pointées par Moché comme introduction à ses paroles, n'ont pas été, pour la plupart, le fait de la génération à laquelle celles-ci sont adressées. « La génération du désert » n'est plus. Les six cent mille hommes sortis d'Égypte ont tous disparus au fur et à mesure des trente-huit années de leur errance dans le désert suite au terrible épisode des explorateurs. Pourquoi, dès lors, accabler les enfants de ceux qui reçurent la Torah au Har Sinaï de fautes qu'ils n'ont pas commises? Pourquoi faire endosser la responsabilité des échecs d'une génération à la génération suivante?