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2017
À Pierre-Robert Le Cornier de Cideville À Dieppe, ce samedi 23 juillet 1746 Recevez d'ici, Monsieur, les adieux que je ne vous ai point faits en partant et un tas de remerciements qui ne pourront jamais m'acquitter envers vous. Si vous vous en contentiez, je chercherais à vous avoir de nouvelles obligations afin d'avoir toujours quelque chose à démêler avec vous. Je n'en veux point finir. Comme je ne puis vous servir je veux que vous me soyez utile, enfin [sic] d'entretenir commerce avec vous soit en propos soit par lettre. Si vous voulez me faire plaisir, dites que vous y consentez et que vous avez oublié mes soupçons mal fondés. Les jours obscurcis de nuages Rendent les jours sereins charmants, Ne pouvons-nous sans être amants Ressentir les doux avantages Des tendres éclaircissements ? Et sans suivre tous les usages, Ni les transports de leurs langages, Bâtir sur les bons fondements De nos vrais raccommodements Des liaisons douces et sages, À l'abri des événements. Je m'en flatte, Monsieur, et j'espère que vous voudrez toujours bien m'aider de vos lumières quand vous aurez le temps : je sais que vous avez de quoi l'employer actuellement bien mieux pour vous et pour le public. Travaillez, mais souvenezvous que vous m'avez promis de finir quelque chose, malgré votre goût volage qui vous porte à changer d'objet avant de l'avoir épuisé. Vous m'avez dit que vous voulez envoyer mon poème à M. de Voltaire et à M me Du Châtelet. Je vous prie que ce que vous leur direz de moi ajoute à l'idée qu'il[s] en pourrai[en]t prendre 4. Votre suffrage me sera bien utile si vous envoyez un 4. Ce sera fait : Voltaire et M me Du Châtelet y répondront, par l'intermédiaire de Pierre-Robert Le Cornier de Cideville, dans deux lettres du 19 août 1746. « Je lui en [de son poème] ai fait, quoique très tard, les remerciements les plus sincères. […] J'ai trouvé son poème écrit facilement et avec naturel », écrit Voltaire (D 3450). M me Du Châtelet est plus enthousiaste : « J'ai bien des grâces à vous rendre, monsieur, de l'attention que vous avez eue de me procurer l'ouvrage de M me Du Bocage. Je crois ne pouvoir choisir personne de plus propre que vous, monsieur, pour lui marquer combien j'en ai été contente et combien je suis reconnaissante de ce qu'elle a bien voulu m'en envoyer un exemplaire. Je m'intéresse trop à la gloire de mon sexe pour n'avoir pas pris beaucoup de part LETTRES-195-exemplaire à M. de Nivernais 5. Je vous prie d'écrire dessus : « de la part de M me Du Bocage », ainsi qu'aux autres : ils ne seront pas moins sensibles à votre attention et je crois que cela sera mieux pour moi après tout ce que vous avez fait. Il faut me servir tout à fait. Je remets mes intérêts entre vos mains et ne vous en dis pas davantage. Si vous envoyez un exemplaire à l'abbé de Bernis 6 , je vous prie de lui dire qu'il le prête de ma part chez M me Guichard et de leur dire que je ne leur envoie point parce que cela ne vaut pas la peine de leur envoyer un si gros paquet par la porte. Sans doute que vous avez un autre moyen. Adieu, Monsieur, donnez-moi je vous prie de vos nouvelles. Il y a vingt ans qu'elles m'intéressent. J'en serai encore plus curieuse à l'avenir, et pour toujours. Ms. : Papiers Cideville. Tougard, t. II, p. 79-81. * 4 À Pierre-Robert Le Cornier de Cideville Dieppe, le 20 octobre 1746 Vous me gâtez de toutes les manières, monsieur, par vos cajoleries qui sont fort séduisantes et par celles que vous me débitez sous d'autres noms. S'il y en a quelqu'une de vraie, je remets à votre amitié de soin d'y répondre d'une manière qui soutienne la bonne opinion que vous voulez bien donner de moi. Je ne m'en mêlerai pas de peur de gâter mes affaires, surtout auprès de M. de Fontenelle. Vous avez voulu nous priver de votre agréable société, mais vous n'avez pu nous empêcher de parler de la ressource et de la gaieté de votre imagination, de désirer toujours de vous voir finir quelque chose et encore plus de vous avoir dans le moment avec nous. Je me flatte même que vous y seriez amusé et que vous auriez vu avec plaisir que ma santé est beaucoup meilleure. Je crois que je ne suivrai point votre conseil sur mon départ et que je le différerai de huit jours après les fêtes afin de continuer plus longtemps le lait qui me fait du bien. Je ne puis trop vous dire à quel point j'ai été sensible aux marques d'intérêt que vous à la sienne. / Je suis ravie qu'une Académie fondée dans un pays si rempli de talents et d'esprit ait commencé sa carrière par nous rendre justice. Il faudrait que l'Académie de Rouen fît pour M me Du Bocage ce que l'Institut de Bologne a bien voulu faire pour moi, qu'elle l'agrégeât à son corps, et assurément ce serait à bien meilleur titre » (D 3451). 5. Louis-Jules Mancini-Mazarini, duc de Nivernais, membre de l'Académie française depuis 1742, auteur de fables, de poésies et de traductions en vers. 6. François-Joachim de Pierres, futur cardinal de Bernis, membre de l'Académie française depuis 1744, est alors connu comme homme de lettres. 19. Parue en 1729, la traduction en prose du Paradis perdu par Nicolas-François Dupré de Saint-Maur a été mainte fois rééditée jusqu'au xix e siècle. * 30. Richard-François Talbot, comte de Tyrconnel, rejoindra son poste d'ambassadeur en 1750. La lettre doit donc être datée de 1750 et non de 1760 comme dans Opere.
Revue électronique d'études sur le monde anglophone 20.2, 2023
This contribution focuses on female representation, regarding either the ways women are represented, as the lines possibly gendered of the narrative discourse. The authors discussed are the writer and Greek-American journalist Demetra Vaka Brown (1877-1946), who travelled in Albania with his brother, sent on political mission on behalf of the Turkish government, and the Swiss novelist Noëlle Roger (1874-1953), who toured the Balkans and Ottoman Europe because of the anthropological research of her husband, Eugene Pittard. Travel books written by women journeying with their husbands, brothers or other relatives are quite common in the literature of the last centuries. In a time when it was still rare that women went abroad on their own initiative, these trips were for many of them the opportunity to cross the threshold between « private » writing (namely limited to writing letters, which women have always been doing) and publishing books, which – since forever – has always been a male prerogative. Demetra Vaka Brown, Noëlle Roger, littérature de voyage, études de genre, littérature de harem; Literature XIXe siècle, XXe siècle ; Albanie, Turquie ottomane
Elephant&Castle , 2020
Marie-Anne Robert. Voyage aux planètes des femmes Des recherches récentes se sont focalisées sur l'écriture des femmes au siècle des Lumières : héritières des travaux d'Hélène Cixous (1986) et Béatrice Didier (1991), ces études ont considéré la position de la femme dans l'espace littéraire (Reid 2010 ; Mc Donald 2020), sa relation par rapport à la production romanesque (Cazenobe 2006) et à la réception critique (Reid 2011 ; Sirvent Ramos, Llorca Tonda 2016). Une attention significative a été portée sur l'éducation des femmes dans le monde des Lumières et sur le rôle qu'elles acquièrent en tant qu'éducatrices. Certaines auteures, telle que Madame Le Prince de Beaumont, ont pris une place considérable, 1 d'autres sortent de l'ombre grâce à des ouvrages collectifs, 2 d'autres encore restent à découvrir. Dans le sillon et à la croisée de ces recherches, nous souhaitons examiner la contribution d'une femme de lettres encore peu étudiée qui s'inscrit à juste titre dans le débat de l'époque. Indéniablement, l'éducation des femmes est un sujet bien traité au milieu du XVIII e siècle, lorsque Marie-Anne Robert publie ses ouvrages. Les défenseurs du libre accès aux savoirs de la part des 1 Cf. à cet égard le projet EDULUM Éducatrices des Lumières : le cas de Marie Leprince de Beaumont (2015-2018), co-dirigé par Catriona Seth et Rotraud von Kulessa, qui a abouti, entre autres, à la publication suivante : Rotraud von Kulessa et Catriona Seth (éd.
In BÉROUD, Sophie, GOBILLE, Boris, HAJJAT, Abdellali et al. Engagements, rébellions et genre dans les quartiers populaires (1968-2005). Paris : éditions des archives contemporaines, 2011. 212 p, p. 65-78.
Revue française de civilisation britannique, 2016
Ce document a été généré automatiquement le 20 avril 2019. Revue française de civilisation britannique est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International. Compte-rendu de Les Mères de la nation-féminisme et eugénisme en Grande-Bre...
Nouvelles Questions Féministes, 2014
Distribution électronique Cairn.info pour Éditions Antipodes. © Éditions Antipodes. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
2010
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Autre étude de femme : Madame de Bargeton Christine Marcandier
Mary Wollstonecraft : aux origines du féminisme politique et social en Angleterre, 2015
Série dirigée par Frédéric Regard La série a pour ambition de mettre à la disposition du public français un ensemble de dix ouvrages de traduction et édition critique retraçant l histoire de la pensée féministe anglo-saxonne, des origines jusqu à l explosion des su ragettes, tant en Angleterre qu en Amérique. Les grandes gures emblématiques du mouvement côtoient des personnages méconnus auxquels le projet rend hommage pour la première fois en France. Les aspects juridiques qui déterminent e ectivement la place de la femme dans la société font l objet de deux volumes séparés. Pour permettre au lecteur de saisir les enjeux des textes présentés, les traductions sont accompagnées de commentaires critiques et d indications relatives au contexte. Ce projet béné cie d un important soutien du conseil régional Rhône-Alpes et du ministère de l Éducation nationale, de l Enseignement supérieur et de la Recherche, dans le cadre d un contrat de plan État-Région (CPER). Il est hébergé par l équipe LIRE
LES RÉUNIONNAIS DE LA CREUSE, DES MINEURS DÉRACINÉS (dir. Valérie Aubourg Hugues Fulchiron Fabrice Toulieux), 2021
Au début du dix-septième siècle, moins de vingt ans après l’établissement des premiers colons à Jamestown, le trésorier de la Virginia Company, à qui le roi d’Angleterre a confié la colonisation de la côte est de l’Amérique du Nord, voit dans cette première colonie, outre un moyen de réaliser des profits, un élargissement des territoires. Il faut pour cela, selon ses termes, fournir des épouses aux hommes afin de fixer ces derniers (« make the men there more setled and lesse moveable ») et éviter qu’ils ne restent que le temps de se faire quelque argent avant de repartir pour l’Angleterre (« but to gett something and then to returne for England… »). Entre 1620 et 1622, 147 femmes, surnommées les “Fiancées de Jamestown” débarquent sur les côtés de Virginie, leur traversée payée en grande partie par la Virginia Company à la condition qu’une fois arrivées, elles épousent des actionnaires et des métayers. Un demi-siècle plus tard, entre 1663 et 1673, c’est la France cette fois qui, sur le conseil de l’intendant Jean Talon, envoie près de huit cents jeunes femmes vers la Nouvelle-France afin de contribuer à transformer cette colonie-comptoir en une colonie de peuplement Les premières « filles du roi », ainsi nommées parce que Louis XIV leur a accordé une dot de 50 livres pour les dépenses liées à leur transport et à leur établissement, arrivent le 22 septembre 1663 à Montréal. Au milieu du XIXème siècle, le rapport de puissance entre les deux empires s’est inversé : l’empire français, est désormais le deuxième empire au monde derrière l’Empire britannique, mais bien loin derrière ce dernier : il recouvre 11 millions de km² (contre 35 millions pour son concurrent) et compte un peu moins de 50 millions d’individus (contre plus de 400 millions). C’est à cette époque, alors que les chiffres des recensements successifs révèlent en Grande-Bretagne un déséquilibre démographique grandissant entre hommes et femmes, que la question de l’émigration des femmes célibataires vers les colonies devient un sujet récurrent dans la presse britannique ainsi qu’au sein du mouvement féministe naissant et donne lieu, durant une cinquantaine d’années, à un certain nombre d’initiatives visant à susciter et encadrer les départs. Sont créées, à partir de 1862, la Female Middle Class Emigration Society, qui sera suivie par la Women’s Emigration Society, la United Englishwomen’s Emigration Association, la British Women's Emigration Association ou encore, après la Première Guerre, le Joint Council of Women's Emigration Societies et la Society for the Overseas Settlement of British Women. Entre 1888 et 1914, ce sont plus de 15 000 femmes qui émigreront par le biais de ces organisations, créées afin de les convaincre de participer à cette aventure, les aider dans leur démarche et les accompagner lors de leur traversée vers le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou l’Afrique du Sud . Trente-cinq ans après la création de la première société britannique, en 1897, c’est donc tout naturellement de ce modèle anglais que va s’inspirer en France la Société Française d'Emigration des Femmes aux colonies (SFEF), créée sous le patronage de l’Union coloniale française afin d’encourager et organiser à son tour l’émigration des femmes seules de la métropole vers certaines régions du second empire colonial. L’initiative est de courte durée et de moindre ampleur que celles qui l’ont précédée de l’autre côté de la Manche ; elle fait néanmoins suffisamment parler d’elle pour contribuer à illustrer la façon dont projets philanthropiques et impérialistes peuvent s’articuler, à une période équivalente d’expansion coloniale, de part et d’autre de la Manche.
Revue de l’histoire des religions, 2008
Études littéraires, 2000
Téoros: Revue de recherche en tourisme, 2002
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