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520 pages
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« L’usage des mondes », in La Théorie des mondes possibles, sous la dir. de Françoise Lavocat, Paris, CNRS éditions, 2009, p. 293-306., 2009
Il me faudrait Bianchon... Bianchon me sauverait, lui », suppliait Honore´de Balzac, sur son lit de mort d'apre`s le te´moignage d'Octave Mirbeau. Dans cet appel de´sespe´re´au me´decin imaginaire de La Come´die humaine, on ne peut voir qu'une confusion des niveaux de re´alite´par me´talepse dont la culture nous donne bien des exemples, maladie ontologique que la litte´rature si souvent stigmatise´e, de l'anathe`me platonicien aux mauvais proce`s intente´s aux romanciers contemporains de l'autofiction. Mais derrie`re ce pathe´tique hiatus entre l'imperme´abilite´des niveaux de re´alite´et la perme´abilite´psychologique des É tats e´motifs et conscientiels, n'est-ce pas l'usage de la fiction que nous voyons jouer ici ap lein ? Si Bianchon n'a pas sauve´Balzac, n'a-t-il en revanche constitue´un exemple ope´ratoire, une re´ve´lation, de ce qu'un me´decin, au sens concret comme au sens symbolique, devrait eˆtre ? Les romans qui le mettent en sce`ne n'ont-ils pas propose´un asile, si ce n'est une re´me´diation, aux souffrances de leurs temps, pour des ge´ne´rations de lecteurs ? Parce que monde possible mode´lisant le monde observe´, La Come´die humaine n'a elle pas e´teú n programme de ve´rite´, si ce n'est d'instrument d'empowerment, pour les pense´es politiques ou sociologiques de son sie`cle ? Je de´fendrai ici l'hypothe`se suivante : la the´orie des mondes possibles est aussi de´cevante comme outil d'analyse du discours qu'elle est productive comme the´orie des effets et des fonctions de la litte´rature. Les mondes possibles sont non des structures ludiques ou des dispositifs esthe´tiques autonomes mais des espaces expe´rimentaux ou des terres d'accueil ontologiques, psychologiquement ou sociologiquement indispensables a`nos besoins affectifs ou cognitifs. « Lire, c'est faire », re´pe`te la tradition pragmatique : l'activite´, finalement banale, consistant a`« faire des mondes » impose une pense´e des actions possibles que ces re´alite´s interme´diaires permettent ou programment.
Cahiers philosophiques, 122, p. 21-42, 2010
Distribution électronique Cairn.info pour CNDP.
2017
Pour citer cet article : Les articles de la revueViatica sont protégés par les dispositions générales du Code de la propriété intellectuelle. Conditions d'utilisation : respect du droit d'auteur et de la propriété intellectuelle. Licence CC BY : attribution.
Éditions Trahir, 2012
Édition complète d'un livre de Robert. Avec cet ouvrage, Robert Hébert poursuit, radicalise et termine à la fois l’exploration sur le terrain de ce qu’il appelait — dans les dernières pages de Mobiles du discours philosophique (Hurtubise hmh, 1978) — le « voyage sémantique » et une « vision artisanale » du travail de la pensée. Divers thèmes sont abordés : le droit historique à l’aventure, le tympan des époques, Heidegger germanique, trouver l’Amérique en philosophie, pour une histoire inouïe de la neige, traces acadiennes, murs qui signalent, reliques catho-identitaires, une amitié collégiale… Ces thèmes s’ajoutent à une vingtaine d’autres déjà exposés dans L’homme habite aussi les franges (Liber, 2003) et Novation. Philosophie artisanale (Liber, 2004). Aujourd’hui l’auteur prend aussi congé de sa motivation propre « après un combat long et obstiné pour avoir seulement le droit... de créer des valeurs nouvelles » (Nietzsche). Il aura donc tenté d’introduire l’éducation collégiale, la géographie et l’histoire atlantiques, l’expérience même de l’écriture dans les champs clôturés de l’hyper-grégarisme académique : honni soit qui rien n’y pense.
Comme toujours, Peter [Sloterdijk] a une façon frappante d'évoquer ça quand il dit que « la Terre est enfin ronde ». Bien sûr, nous le savions avant, et pourtant la rotondité de la Terre était encore théorique, géographique, au mieux esthétique. Aujourd'hui, cela prend une nouvelle signification parce que les conséquences de nos actions voyagent autour de la planète bleue et reviennent nous hanter : ce n'est plus seulement le bateau de Magellan qui est de retour mais aussi, après plusieurs tours du monde, nos rebuts, nos déchets et nos emprunts toxiques. Maintenant, nous le ressentons dans notre chair, nous en souffrons : la Terre est ronde pour de bon. (9) C'est cette conscience du monde qui anime la pensée philosophique et poétique d'Édouard Glissant, ce qu'on pourrait appeler son projet. La poétique de la relation correspond à une réflexion sur les échanges culturels et linguistiques mondiaux, rendue nécessaire par les conséquences de la colonisation, de la déportation des africains et des migrations massives et mondiales de populations. Glissant tente de penser une autre mondialisation, un autre devenir-monde face à la globalisation ou plutôt il se met à l'écoute de ce qui est venu à constituer les marges de cette mondialisation. Il définit le Tout-monde comme le recensement du Divers, c'est-à-dire de l'intégralité de cette diversité comme il le déclare dans un entretien : « la totalité est dans les marges ». Cette conscience du
Chiasmi International, 2013
Les animaux ne sont pas des machines, mais des êtres qui existent à la manière des personnes [personal seiende Wesen]. Ils sont mûs par des motifs et non par des force. 1 Husserl (1930) Introduction : l'animal comme autrui, l'animal comme tout autre Deux conceptions de l'animal s'opposent en phénoménologie : la voie de la saisie empathisante, qui aborde l'animal comme un autre moi (un alter ego), et la voie de la complète altérité, qui considère l'animal comme absolument différent de « nous ». Ces deux voies distinguent fondamentalement l'approche husserlienne et l'approche heideggérienne. Pour Husserl, l'animal fait partie de la problématique de l'intersubjectivité parce que les animaux nous sont donnés comme des « autres Moi », des êtres qui ont eux aussi leur vie de conscience (Hua XV; tr. Alter, 194), tandis que, pour Heidegger, « l'animal n'a pas de monde [Welt], ni même de monde ambiant [Umwelt] » (GA 40, 54; tr. 56). Cette seconde interprétation fait valoir qu'un animal n'est pas une variante de nous-mêmes, mais un autre mode d'être. L'animal n'est pas un autre moi, un alter ego, puisque que l'animal n'a pas de Je 2. Comme le soutient Heidegger dès le début de Sein und Zeit, l'animal n'est pas un Dasein, mais un être « simplement vivant » (nur lebenden), il n'existe pas, mais n'est « rien de plus que vie » 3. La perspective n'est pas celle du plus ou du moins, de la différence de degré, mais de l'altérité complète : « l'animal est séparé par un abîme de notre essence ek-sistante » 4. L'animal n'est pas une forme d'existence appauvrie par rapport à la nôtre, mais un autre mode d'être, une forme de vie à ce point différente qu'elle serait pour nous proprement impensable et ineffable. Cette altérité absolue, radicalement incompréhensible, fait de l'animal comme le dit Dastur, « l'Autre par excellence », « celui avec qui tout Mitsein est rigoureusement impossible » 5. Cet « idéalisme antiphénoménologique » 6 qui nous rend les dieux plus proches que les animaux a été critiqué par beaucoup de philosophes contemporains, dont
2014
Code interne 1463P • ISBN 978-2-7574-0667-0 • ISSN en cours Proses du monde Les enjeux sociaux des styles littéraires Nelly Wolf, professeure de littérature française à l'université Charles-de-Gaulle-Lille 3, membre du centre de recherche ALITHILA. Elle anime le groupe international de recherche ÉDITS sur l'imaginaire social à l' époque gaullienne (1958-1981). Intéressée par la sociologie de la littérature, elle s'interroge dans ses travaux sur les liens entre littérature et politique, littérature et société. L'écrivain crée son style en imprimant sa marque à la langue ; mais cette marque est celle d'un individu socialement déterminé. Le style est un acte social. Le choix et l'usage d'une langue littéraire recouvrent des enjeux sociaux. Reprenant une hypothèse autrefois soulevée par Roland Barthes, cet ouvrage se propose ainsi d'explorer la socialité des proses romanesques à l'époque moderne. Il examine en quoi les événements qui surviennent dans une langue littéraire, afectant aussi bien la grammaire que l'énonciation, trahissent une logique sociale. Les études réunies ici forment quatre tableaux cor respondant à quatre intrigues sociostylistiques. « Peuple », « Migrations », « Désengagement », « Français moyen » désignent des problématiques sociales encryptées dans des stratégies d'écriture et faisant apparaître, du XIX e siècle à nos jours, des noms aussi divers que ceux de Zola, Sand ou Huysmans, JeanRichard Bloch, Irène Némirovsky, Albert Cohen ou Georges Perec, Aragon, Gide, Camus ou Robbe Grillet, Patrick Modiano, Annie Ernaux ou Gabriel Matznef. Ces quatre tableaux ne sont pas simplement juxtaposés. Un il les relie. Conduisant de la passion politique au repli individualiste, ce il retrace à sa manière une histoire de France. C'est ainsi que les styles romanesques, tissant leur propre histoire, nous parlent de l'histoire. Illustration de couverture : Mains d'artisan, détail.
Quand et comment a-t-on commencé à rédiger des « histoires du monde » ? L’entreprise est-elle contemporaine des premières « cartes du monde » ? Bref, de quand date notre idée que le Monde doit être compris comme un tout ?
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HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018
L’Époque de la Renaissance (1400-1600), vol. 4, Crise et essors nouveaux (1560-1610), Tibor Klaniczay, Eva Kushner & Paul Chavy, eds. The Hague & Philadelphia: Benjamins, 2000: 553-562