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2020, N. Semmoud, P. Signoles (dir.), Exister et résister dans les marges urbaines. Villes du Bassin méditerranéen. Editions de l'Université de Bruxelles
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Nous étudierons ici, en articulant réflexions théoriques et études de cas, le rôle des habitants des quartiers de marges dans l’émergence de différentes formes de contestation et de résistance. En effet, si les modalités matérielles et idéelles de la mise en œuvre de l’urbanisation néolibérale sont diverses d’une ville à l’autre et si, en outre, des formes de régulation sociale et politique peuvent parfois en atténuer les effets les plus défavorables aux citadins les moins pourvus économiquement et socialement, il n’en reste pas moins que les transformations urbaines, souvent brutales, engendrées par ce mode d’urbanisation, s’accompagnent fréquemment d’une violence matérielle et/ou symbolique. Pratique des pouvoirs publics en place, celle-ci bouleverse considérablement l’espace de vie et, plus largement, les rapports à la ville des habitants des marges, lesquels y résistent de différentes manières (...)
La France des marges
Depuis quelques années s'est affirmé le principe de la Zone à défendre ou ZAD. Cet acronyme reprend et détourne celui de la Zone d'aménagement différé créé par la loi du 26 juillet 1962, afin de prévenir toute spéculation foncière sur des terrains visant à accueillir des aménagements publics. Par conséquent, la société civile a opéré une redéfinition de l'acronyme selon un nouveau mot d'ordre qui va à l'encontre de celui des pouvoirs publics. Aujourd'hui, l'appellation de ZAD est associée à une mobilisation citoyenne face à un aménagement décidé par un opérateur économique d'envergure soutenu par les pouvoirs publics. Deux ZAD emblématiques se sont imposées, Sivens (Tarn) jusqu'en 2015 et Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), toujours active, tandis qu'une dizaine de petites ZAD sont habitées en permanence. Enfin, le succès médiatique du terme a amené les journalistes à intégrer d'autres sites pourtant habités de façon intermittente (Subra, 2016). Il est possible de définir une ZAD comme un espace de lutte politique, attirant de nouveaux occupants souhaitant proposer un mode alternatif au projet autorisé par les pouvoirs publics. La Zone d'aménagement différé est souvent un espace en marge pouvant accueillir un grand équipement qui va transformer profondément sa nature. Elle est définie par des acteurs extrêmement bien intégrés qui définissent les normes (pouvoirs publics nationaux ou régionaux, grandes entreprises). Or, la Zone à défendre revendique une alternative et mobilise des individus souvent qualifiés de marginaux (des agriculteurs biologiques, des autonomes anarchistes, tous héritiers des « chevelus » du Larzac...). Ces processus de confrontation territoriale ne sont ni récents et ni inédits. Ainsi, le projet d'extension du camp militaire du Larzac en 1971 amène à un vaste mouvement de désobéissance civile et de manifestations avec un premier rassemblement de plus de 80.000 personnes, les 25 et 26 août 1973, sur le plateau. Un mouvement national « Des Larzac partout » amène à la création de 150 comités Larzac et au soutien de nombreuses luttes contre des projets de centrales nucléaires comme à Braud-Saint-Louis (Gironde) en 1975. Ces mouvements participent d'une contre histoire de la croissance économique (Pessis, Topçu, Bonneuil, 2013). Les lieux de luttes sont emblématiques du conflit sur la nature du développement économique et permettent d'ancrer les mouvements contestataires alternatifs autour de réalités territoriales (Goeury, Sierra, 2016). Elles constituent alors un réseau de lieux où s'opposent des acteurs vertébrés, les pouvoirs publics et les grandes entreprises, à des acteurs réticulaires, des associations de défense et une nébuleuse d'individus aux engagements divers (Appaduraï, 2007).
Parce que notre sens du réel dépend entièrement de l'apparence, et donc de l'existence d'un domaine public où les choses peuvent apparaître en échappant aux ténèbres de la vie cachée, le crépuscule lui-même qui baigne notre vie privée, notre vie intime, est un reflet de la lumière crue du domaine public." Hanna Arendt Condition de l'homme moderne Des territoires urbains en composition Un phénomène singulier marque désormais l'expérience ordinaire du citadin : la traversée de l'espace urbain en musique. Ecouteurs à fleur d'oreilles, l'auditeur-baladeur marche et entend des paysages inouïs qui accompagnent son cheminement. Un accord se créé entre l'oreille et le pas. De nouveaux territoires sonores se composent au fil de cette écoute mobile. En prêtant son corps aux voix du baladeur, l'auditeur transfigure la scène publique et donne une tonalité inédite à l'espace de la rue. Ses pas semblent vouloir nous dire ce que son oreille nous cache. Comment la musique avec écouteurs mobilise-t-elle le pas du marcheur ? Qu'en est-il de cette forme contemporaine de mobilité urbaine ? Comment penser cette microécologie du déplacement dont relève l'écoute au casque ? Jouer du walkman relève d'une tactique urbaine consistant à décomposer la partition territoriale de la ville et à la recomposer par des conduites spatio-phoniques insolites 1 Jean-Paul Thibaud est chercheur CNRS au Laboratoire Cresson UMR 1563 Ambiances architecturales et urbaines, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble / www.cresson.archi.fr
2004
Les controverses socio-techniques ont déjà fait l'objet de nombreuses publications scientifiques et il est frappant de constater que ce sujet d'étude est l'apanage quasi exclusif des sociologues des sciences et techniques. Les géographes ne semblent pas porteurs d'une compétence spécifique dans le domaine. Or, la composante spatiale est pourtant bien présente dans ce genre de situation, car la controverse peut concerner des espaces qui vont se trouver pris dans le débat.
RIGES, 2021
La recrudescence des faits d’insécurité et d’instabilité aux frontières Cameroun-République Centrafricaine (RCA) et Cameroun-Nigéria a placé ces zones sous les projecteurs tant des pouvoirs publics que de la communauté scientifique. Au-delà des approches pertinentes développées jusqu’ici pour aborder cette problématique, cette étude, au moyen du transnationalisme et de l’approche géopolitique, appréhende les bordures territoriales comme des espaces marginaux, bénéficiaires d’une offre étatique déficitaire et traversés par une précarité systémique, doublée de la prévalence d’un éthos de la marginalité. Dans un contexte marqué par la porosité des frontières et un habitus de la transaction illicite, la juxtaposition de tels espaces favorise la pérennisation de l’insécurité et l’inflation de l’instabilité, très dommageables à la prospérité et à la sécurité des États.
Habilitation à Diriger des Recherches, soutenue le 20/12/2002 à Compiègne, devant un jury composé de : - Jean Gayon (Paris 1) - rapporteur - Paul Bach Y Rita (Univ Wisconsin) - examinateur - Kevin O’Regan (CNRS) - examinateur - Jacques Theureau (CNRS) - rapporteur - Pierre Villon (UTC) - examinateur - Bernard Stiegler (IRCAM) - examinateur - Jean Michel Salanskis (Paris-Nanterre) – rapporteur et président
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Mathematische Annalen, 1973
Carnets de géographes
Justice spatiale / Spatial Justice, 2018
Séminaire Équations aux dérivées partielles (Polytechnique) dit aussi "Séminaire Goulaouic-Schwartz", 1990
international database engineering and applications symposium, 2019
L'Information géographique, 2016
VertigO-la revue …, 2010
Cahiers d'EMAM, 2016
Commentarii Mathematici Helvetici, 1988