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2021
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14 pages
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Cet article analyse la critique (contestation de l'État) et la domination en Haïti à la lumière de la pensée de Luc Boltanski en considérant deux régimes politiques différents. D'une part, nous montrerons qu'une critique radicale du régime de Jean Pierre Boyer (1818-1843) a existé et qu'elle a pris la forme de mouvements armés. Ne laissant pas de place à cette critique de s'exprimer, le régime de Boyer a établi une domination simple. D'autre part, la critique a évolué (s'est transformée) en critique réformiste. Celle-ci a fait face à une domination complexe sous le régime de Michel Joseph Martelly (2011-2016), notamment parce que ce dernier a essayé d'incorporer la critique en adaptant son régime au contexte national et international post-1986.
Il est dommage qu'Haïti demeure un objet négligé au sein de la littérature s'intéressant à la question de l'accumulation primitive. Ce petit pays qui a connu la première révolte d'esclaves amenant l'abolition de l'esclavage est en effet souvent partiellement ou entièrement omis de l'historiographie contemporaine (Trouillot, 1995, p. 75). Il semble en effet que l'écrasante majorité de la recherche sur Haïti se complaise dans des constatations misérabilistes sur la situation socioéconomique du pays. Sans vouloir occulter la nécessité de faire état de cette situation, nous pensons qu'Haïti constitue un point central dans la compréhension du Monde Atlantique (Dubois & Scott, 2010, p. 11) et non une société insulaire isolée dans un misérabilisme paralysant. La révolution haïtienne de 1804 doit en effet être comprise dans la séquence des tremblements révolutionnaires qu'a connus le Monde Atlantique de l'époque : révolutions américaine de 1775, française de 1789 et latino-américaine de 1810 (Klooster, 2009, p. 4). Nous ne nous attarderons pas ici sur ces moments révolutionnaires du Monde Atlantique, ni sur la part indéniable que joua Haïti dans leur réalisation (James, 2008), mais plutôt sur la façon dont l'accumulation primitive en Haïti est le résultat de relations sociales de propriété issues de forces historiques, certes, mais aussi des relations internationales qu'Haïti, au lendemain de son indépendance et lors de la consolidation de la première république noire et jacobine, entretiendra avec les anciennes puissances coloniales et avec la jeune république américaine. Il ne sera pas question dans les pages qui suivent, de la façon dont l'esclavage constitua une pierre angulaire du développement de l'industrialisme anglais et européen (DuBois, 1962, p. 5). Les études sur l'accumulation primitive prenant cette pente « diffusionniste » sont pour la plupart manifestement eurocentristes. En effet, les pays dits du « Sud » sont souvent étudiés seulement afin de comprendre comment ils participent à l'accumulation primitive du Nord. Bien que le lien entre 43 43
Politique et Sociétés, 2009
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : [email protected] Article « Reconnaissance, lutte, domination : le modèle hégélien » Emmanuel Renault Politique et Sociétés, vol. 28, n° 3, 2009, p. 23-43. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/039003ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
Savoir/Agir, 2014
Distribution électronique Cairn.info pour Éditions du Croquant. © Éditions du Croquant. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Ce texte est le résultat d'une réflexion collective menée dans le cadre d'une équipe de recherche comparative sur le travail et ses représentations dans le monde contemporain. Il a pour objectif d'expliciter les fondements épistémiques d'une recherche basée sur l'enquête de terrain ethnologique. Comment appréhender le travail d'un point de vue anthropologique ? Désormais utilisé aussi bien par la sociologie que par l'anthropologie, le terme ethnographie apparaît comme une évidence commune, un parti pris empirique qui se justifie de lui-même et dont les soubassements sont donc rarement interrogés et mis en question. Quelle est la légitimité scientifique d'une approche ethnologique, qui, par définition, prend place dans un espace microsocial, alors que le travail se présente comme un noeud de l'actualisation de rapports de domination qui s'enchevêtrent et s'articulent les uns aux autres ? Comment penser les rapports de domination dans le monde globalisé et leur relation avec le travail ? Les travailleurs sont-ils prisonniers de conditions sociales produites et reproduites par les structures de domination, ou bien sont-ils eux-mêmes producteurs de leurs rapports sociaux ?
Alterinfos-DIAL, 2010
lundi 1er mars 2010, mis en ligne par Dial Au-delà de la catastrophe que représente le tremblement de terre du 12 janvier, il importait de se pencher plus longuement sur les raisons du désastre. C'est à cette analyse que s'attèle l'anthropologue Victor H. Ramos, paraguayen résident actuellement à Québec, dans ce texte dense et éclairant qui prolonge, par certains côtés, la mise en perspective historique proposée dans le numéro de DIAL d'avril 2008 [1] Haïti dévasté, souffrant et stoïque sert de toile de fond à la représentation du théâtre de l'absurde géopolitique le plus déconcertant, dont la scène est la planète globalisée ! Des images de villes « bombardées » et de beaucoup trop de morts dus au séisme, mais qui à lui seul n'explique pas la gravité de cette tragédie. Catastrophe qui nous fait terriblement mal, nous indigne, nous interpelle. Elle éveille aussi un grand et spontané élan de solidarité citoyenne de quatre points cardinaux de la Terre. À côté de cette noble expression de la « tendresse des peuples », un autre mouvement moins spontané et moins noble, prend sa place de plus en plus clairement : les puissances qui jouent du coude pour mieux se positionner stratégiquement dans Haïti « tragédié. » Les médias de masse contrôlés par les transnationales jouent plus aux désinformateurs qu'aux informateurs. Ils transmettent plus de bruit-dans le sens communicationnel-que de l'information… comme ils le font régulièrement dans presque tous les événements où il est question d'enjeux géopolitiques (armes de destruction massive…). Ils diffusent des informations non confirmées ou carrément fausses ou bien occultent des faits importants qui ne cadrent pas dans leur « Matrice » qui maquille et déforme la réalité. On insiste beaucoup sur la cause « naturelle » de cette tragédie, la « malédiction haïtienne », le « mauvais sort » qui s'acharne sur Haïti, etc. On parle aussi de la pauvreté, voire la misère d'Haïti sans qu'une analyse sérieuse donne des explications sur les origines et les causes de cette pauvreté, ni sur la désarticulation de l'État haïtien, processus d'affaiblissement de longue haleine, aggravé les vingt dernières années et accéléré depuis le lundi 1er mars 2010, mis en ligne par Dial Au-delà de la catastrophe que représente le tremblement de terre du 12 janvier, il importait de se pencher plus longuement sur les raisons du désastre. C'est à cette analyse que s'attèle l'anthropologue Victor H. Ramos, paraguayen résident actuellement à Québec, dans ce texte dense et éclairant qui prolonge, par certains côtés, la mise en perspective historique proposée dans le numéro de DIAL d'avril 2008 [1] Haïti dévasté, souffrant et stoïque sert de toile de fond à la représentation du théâtre de l'absurde géopolitique le plus déconcertant, dont la scène est la planète globalisée ! Des images de villes « bombardées » et de beaucoup trop de morts dus au séisme, mais qui à lui seul n'explique pas la gravité de cette tragédie. Catastrophe qui nous fait terriblement mal, nous indigne, nous interpelle. Elle éveille aussi un grand et spontané élan de solidarité citoyenne de quatre points cardinaux de la Terre. À côté de cette noble expression de la « tendresse des peuples », un autre mouvement moins spontané et moins noble, prend sa place de plus en plus clairement : les puissances qui jouent du coude pour mieux se positionner stratégiquement dans Haïti « tragédié. » Les médias de masse contrôlés par les transnationales jouent plus aux désinformateurs qu'aux informateurs. Ils transmettent plus de bruit-dans le sens communicationnel-que de l'information… comme ils le font régulièrement dans presque tous les événements où il est question d'enjeux géopolitiques (armes de destruction massive…). Ils diffusent des informations non confirmées ou carrément fausses ou bien occultent des faits importants qui ne cadrent pas dans leur « Matrice » qui maquille et déforme la réalité. On insiste beaucoup sur la cause « naturelle » de cette tragédie, la « malédiction haïtienne », le « mauvais sort » qui s'acharne sur Haïti, etc. On parle aussi de la pauvreté, voire la misère d'Haïti sans qu'une analyse sérieuse donne des explications sur les origines et les causes de cette pauvreté, ni sur la désarticulation de l'État haïtien, processus d'affaiblissement de longue haleine, aggravé les vingt dernières années et accéléré depuis le 1
Relations, 2015
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Revue des Études Haïtiennes, 2024
Abstract This article explores the concept of "inverted democracy" in Haiti, where democratic mechanisms, designed to ensure citizen participation and social justice, are hijacked to maintain the privileges of a minority elite. Through an in-depth analysis, it highlights the historical roots of this phenomenon, current institutional challenges, and potential solutions for inclusive governance. The article begins with a historical overview of Haiti, emphasizing the fractures created by the independence debt, excessive centralization of power, and foreign interference. These factors weakened public institutions and limited their ability to meet the needs of the majority. Electoral processes, often manipulated, and systemic corruption are also identified as major obstacles to citizen participation and democratic legitimacy. The analysis reveals that Haiti’s chronic dependence on international aid has undermined its national sovereignty while exacerbating social and economic inequalities. The findings show that deficient infrastructure, lack of access to basic services, and the exclusion of marginalized populations fuel a cycle of poverty and political disengagement. Despite these challenges, opportunities for transformation emerge. The article proposes ambitious institutional reforms, such as strengthening mechanisms for transparency and accountability, and calls for collective mobilization, including the diaspora, to rebuild equitable governance. It also highlights the importance of investing in the local economy, particularly in agriculture and small businesses, to reduce external dependence and promote inclusive growth. In conclusion, this article emphasizes that, although the challenges are complex, Haiti possesses the human resources and capacity needed to reverse the dynamics of inverted democracy. It calls for concerted actions to strengthen institutions, promote social justice, and build a society where freedom, equality, and solidarity become tangible realities for all Haitian citizens. Keywords: Haiti, inverted democracy, public institutions, corruption, economic dependence, citizen participation, institutional reforms, collective mobilization.
In Intersticios. Revista sociológica de pensamiento crítico, Université de la Compplutense de Madrid, Madrid, vol. 7, n° 1, 2013, p. 57-82. [ISSN : 1887-3898]
In the contemporary socio-economico-cultural context, does the theories of the system legitimation and of the internalization of domination still have accuracy? Is this internalization an appropriation of the stereotypes, of the dominant norms by individuals socially disadvantaged? We consider these phenomena of normative domination from a series of interviews conducted in 2010-2011. From these interviews, we propose a reassessment of the conclusions of the theory of social dominance and of the justification of the social structure. The hypothesis of an ideological asymmetry, regarding the formation of beliefs on justice and inequalities, needs to be reconsidered. The internalization of the domination structures seem to be less based on psychological processes than on normative processes, including arguments based on personal “responsibility” and individual free choice.
2015
in Clerval A. (ed.), Fleury A. (ed.), Rebotier J. (ed.), Weber S. (ed.) Espace et rapports de domination, Rennes : PUR, 2015, p. 99-109.
2016
Qu'est-ce que les situations des aides a domicile nous apprennent de l'histoire de la domination ? A partir de deux ouvrages recents, Dominique Memmi (...)
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Alternatives Sud, 2012
Solidarité & Progrès, 2024
De l'usurpation de titre en Haïti à la nécessité d'instituer les Ordres des professions, 2023
Alterpresse, 2019
Revue française de science politique, 2010
La Révolution française, 2019
Actuel Marx n°57
Presses Universitaires de Rennes, 2010
L’état des connaissances. Livret 5 : Fonctions non-verbales , 2004
L'Homme et la société, 2011
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2015