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Dans la province du Québec au Canada, les jurons sont d’un genre particulier. Ils sont d’origine religieuse, plus spécifiquement catholique. Effectivement, pour insulter quelqu’un d’autre, les Québécois font l’usage de mots tels que tabarnak, sti et criss, déformations de tabernacle, hostie et christ. Nous montrons, également, l’impression de l’auteur par rapport au phénomène, ainsi que certaines façons de comprendre ces mots quand ils apparaîtrent dans de phrases plus au moins complexes ou dans contextes qui rend l’interprétation mot à mot difficile.
CHAUSSY FLORENCE
Écarter tant soit peu, l’Islam de son berceau natal présupposé mecquois et le dissocier de la figure de « l’envoyé d’Allah », semble une étrangeté pour l’imaginaire du commun des mortels et un exercice périlleux pour tout chercheur académique. Le paradigme dit de Nöldeke, qui effectue une lecture univoque du corpus coranique à l’aune des biographies du Messager Muḥammad prévaut toujours dans la majorité des récits de l’histoire de l’Islam. Pour les premiers orientalistes occidentaux comme Weil, Blachère, le Coran était à lire linéairement avec la carrière du Prophète Muḥammad. Nous nous porterons en faux de ces thèses postulant que la clé de la chronologie du Coran est de suivre le développement de la personnalité du Prophète : « Si le Coran est en effet avare de détails chronologiques et historiques, il fourmille par contre de renseignements sur la vie religieuse de Muḥammad » ; nous avons cherché, en vain, ces derniers. Le Coran ne nous montre jamais la Face du Messager Muḥammad et encore moins nous dévoile, la géographie du périple de son umma. On démontrera ici que les pierres angulaires du proto-islam sont à l’image de la pierre noire (et des bétyles des rituels pagano-arabes décrits par H. Lammens) : itinérantes et aniconiques – dans le sens où elles dissimulent l’identité et la face réelle du fondateur. Utiliser un Muḥammad mecquois ou médinois était et est encore, l’axiome principal des études coraniques. Cette idée reposait sur les convictions que le Coran n’a qu’un seul auteur, aucun rédacteur, et qu’il reflétait l’expérience de sa communauté partie d’Arabie occidentale. Rares encore sont les discours académiques qui s’extraient de ce paradigme. Ainsi, la réflexion exégétique islamique glosant sur le changement de qibla utilise encore la vie du Prophète pour expliciter un texte très confus sur ce retournement. Pour autant, l’entièreté des témoins historiques (corpus coraniques anciens, sources épigraphiques et numismatiques, chroniques extérieures à la Tradition) boude les fondations mecquoises du sacré en islam mais est extrêmement prolixe à décrire des fondations syriennes (et syriaques) du sacré du proto-islam. Des monuments du sacré y sont érigés et des controverses avec des religieux de Syrie sont rapportées. Ainsi tous ces témoins attestent d'un primo culte à Jérusalem et de fondations architecturales primitives et insistantes (plusieurs constructions successives), d’un autre à Damas (théâtre du combat eschatologique et lui-aussi lieu des pierres fondatrices), ainsi qu’un grand attachement aux figures de Jésus, d’Isaac et de Jean-Le-Baptiste (dont les symboles sont abondamment présents sur les pièces arabo-byzantines). Les discours de la Tradition islamique qui devraient éclairer sur ces fondations sont, quant à eux confus, contradictoires entre eux et ils ne sont que d’évanescents commentaires très éloignés du récit coranique portant sur le sacré. Ni la pierre noire, ni la Ka’ba, ni l’ancrage Mecquois du rite ne sont à l’honneur dans le corpus primitif. Aucune ligne du corpus coranique ne s’attarde à décrire ces objets et lieux célestes. Les tafsirs semblent aussi impuissants, à clarifier les incohérences textuelles du Coran qu’à dire qui est l’objet du sacrifice d’Abraham et où il eut lieu ; de multiples informations identiques fusant des deux sanctuaires concurrents : les cornes du bélier du sacrifice abrahamique sont présentes à la fois dans les récits de Jérusalem et de La Mecque, toutes deux nommées « le nombril du Monde », « les portes du Ciel ». Enfin rien ne justifie que la Ka’ba mecquoise au sein de laquelle on pouvait pénétrer (selon les récits) se soit transformée en mur bétonné et qu’elle doive à la fin des temps voyager jusqu’au Rocher du Dôme, porte des Cieux - toujours selon les récits. Enfin, rien n’explique pourquoi, ni elle, ni le masgid ne sont connus des premiers historiographes du pèlerinage (Al Waqidi, Hisham, Tabari, Al Yaqubi). D’ailleurs, pourquoi Allah qui est si omniprésent selon la doctrine islamique, aurait besoin d’une « maison » localisée ? Pourquoi Ibn Katīr introduit de nouveaux éléments dans son exégèse du sacré, éléments totalement ignorés par Muqātil ? Comment justifier militairement une attaque de l’armée du Messager de La Mecque en 630 juste après leur défaite contre les Byzantins à mille kilomètres plus haut en Jordanie ? Par contre, si on s’extirpe de ce cadre narratif, on est sans cesse stupéfait par la correspondance extraordinaire entre les structures émergentes du sacré en proto-islam, tant dogmatiques que symboliques et celles ayant cours dans les milieux syriaques - tant juifs que chrétiens. D’autant que ces harmoniques des Sacrés se manifestent par des faits tant militaires que religieux, rapportées par de nombreuses chroniques en Syrie. L’entrée d’Umar sur un âne à Jérusalem et honoré du titre messianique « le sauveur » est rapportée par des chroniques tant chrétiennes que musulmanes et s’est manifestée par une Restauration magistrale et inaugurale de l’esplanade interdite (ḥaram). Or, cette mise en scène sacrale ne se comprend pas à l’aune d’un paradigme mecquois ni d’un rite, ni d’une obligation coranique. Firestone R. et Bashear S. montrent que les récits associant La Mecque et Abraham sont très tardifs et se développent à partir d’Ibn Abbas. Selon Hawting G., le rituel pagano-arabe ne s’enrichit de celui du Temple, du « bayt » qu’à partir d’’Abd Al Malik. Cette mise en scène inaugurale, pierre angulaire du sacré, ne se comprend qu’à l’aide de trois paradigmes : le paradigme d’une appropriation du substrat biblique, celui d’une réorientation graduelle des espérances et craintes apocalyptiques judéo-chrétiennes et enfin simultanément celui d’un transfert de pôles du sacré basé sur intense travail sur le corpus sacré. Le travail sur le corpus sacré lui, passe par la mise en place d’une lexico defectiva, l’emploi d’une réaffectation sémantique soutenu par l’emploi d’un lexique appauvri et stéréotypé et le recours aux transferts des prérogatives des figurants du sacré qui sont déracinés et vidés de leur identité puis transplantés dans un cadre de papier carton. Seuls ces trois paradigmes permettent d’éclairer ce récit fondateur proclamé par le proto-islam, que ce récit soit mythique ou historique et permettent une relecture du corpus coranique. Selon les récits, les piliers fondateurs du sacré en islam (tant monumentaux que doctrinaux) auraient été érigés ex nihilo dans le fin-fond d’une vallée désertique et inondable, éloignée de toute route caravanière et de toute voie maritime, vallée inconnue des cartes, berceau de l’orphelin arabe sans descendance mâle et impropre à l’habitation selon les plaintes même de son fondateur putatif, Abraham, puis relégués dans un temps immémorial tout aussi inaccessible. Ces piliers ont été ébranlé par la thèse de P. Crone. Cette dernière a montré l’absence absolue d’éléments tant historiques que coraniques pouvant soutenir le commerce des habitants du site désertique. Par ailleurs, le descriptif islamique de ces païens invétérés tranche avec la finesse de leurs connaissances christologiques et la profondeur et des subtilités de leurs débats hérésiologiques.
Canadian Folk Music Musique Folklorique Canadienne, 2004
Continuité, 1988
Tous droits réservés © Éditions Continuité, 1987 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de
QADR LEILA
Écarter tant soit peu, l’Islam de son berceau natal présupposé mecquois et le dissocier de la figure de « l’envoyé d’Allah », semble une étrangeté pour l’imaginaire du commun des mortels et un exercice périlleux pour tout chercheur académique. Le paradigme dit de Nöldeke, qui effectue une lecture univoque du corpus coranique à l’aune des biographies du Messager Muḥammad prévaut toujours dans la majorité des récits de l’histoire de l’Islam. Pour les premiers orientalistes occidentaux comme Weil, Blachère, le Coran était à lire linéairement avec la carrière du Prophète Muḥammad. Nous nous porterons en faux de ces thèses postulant que la clé de la chronologie du Coran est de suivre le développement de la personnalité du Prophète : « Si le Coran est en effet avare de détails chronologiques et historiques, il fourmille par contre de renseignements sur la vie religieuse de Muḥammad » ; nous avons cherché sans obtenir le moindre résultat. Le Coran ne nous montre jamais la Face du Messager Muḥammad et encore moins nous dévoile, la géographie du périple de son umma. On démontrera ici que les pierres angulaires du proto-islam sont à l’image de la pierre noire (et des bétyles des rituels pagano-arabes décrits par H. Lammens) : itinérantes et aniconiques – dans le sens où elles dissimulent l’identité et la face réelle du fondateur.
Cap Aux Diamants La Revue D Histoire Du Quebec, 1994
Le pouvoir d'homicide des policiers a été abondamment utilisé au cours des années 1960 à 1985.
Recherches sociographiques, 1995
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Voix et Images, 1977
Une exploration de l'enfer québécois 1 Gérard Bessette, dans une étude discutée et discutable 2 , écrivait qu'on pouvait classer la production romanesque de V.-L. Beaulieu sous deux rubriques: les romans «familiaux» racontant la saga de la tribu Beauchemin; les romans «personnels» mettant en forme des crises d'individus, non reliés nécessairement à la famille. Cette distinction est pertinente mais insuffisante; elle ne rend pas compte de l'essentiel, à savoir que cette oeuvre foisonnante et protéiforme constitue un tout homogène, une sorte de comédie humaine québécoise. Toute la production romanesque de Beaulieu se présente en effet comme une allégorie symbolique de notre société, exprimant, le plus souvent sur le mode phantasmatique, notre imaginaire collectif. En ce sens, le projet de Beaulieu a une incontestable dimension balzacienne et zolienne. Ce que ceux-ci ont réalisé pour la Restauration, la Monarchie de Juillet ou le Second Empire, il tente, pour sa part, de l'accomplir pour la société québécoise. Mais bien sûr en ne se situant pas au même niveau: Balzac se place d'emblée sur le terrain historique et sociologique, Zola s'y réfère toujours à titre au moins d'arrière-scène. Dans les deux cas, l'histoire sert immédiatement de champ d'intelligibilité aux passions, aux comportements individuels. Chez Beaulieu, c'est différent: les conduites des personnages renvoient bien sûr à une histoire, et à une vision de celle-ci, mais elles ne sont pas explicitement désignées dans le texte, sauf en de rares occasions. En ce sens son projet s'apparente de manière plus immédiate à celui de Faulkner, Trois-Pistoles (et Saint-Jeande-Dieu) tenant lieu de la petite communauté sudiste. Dans l'un et l'autre cas les comportements actuels, contemporains prennent leur racine dans une époque révolue, mais toujours présente par le souvenir: tout, chez Beaulieu, ramène à Trois-Pistoles. On ne saurait donc trop insister sur le caractère d'homogénéité, et de circularité, de cette oeuvre. Même les romans qui, à première vue, apparaissent différents des autres, appartiennent à l'ensemble, non seulement au niveau de la vision du monde qui les informe, mais à celui plus superficiel de leurs interférences explicites: il n'y a pas un seul des neuf romans publiés jusqu'à ce jour qui ne contienne au moins une évocation d'un per
Cahiers de recherche sociologique, 1995
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org « Être ou ne pas être québécois » Jules Duchastel, Jean-Guy Lacroix, Marcel Rafie et Albert Desbiens Cahiers de recherche sociologique , n° 25, 1995, p. 5-16. Pour citer ce document, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/1002289ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Document téléchargé le 7 February 2016 08:51 Cahiers de recherche sociologique, no 25, 1995 Présentation /s. Etre ou ne pas être québécois Jules DUCHASTEL, Jean-Guy LACROIX, Marcel RAFIE et Albert DESBIENS
TEXTE À PARAÎTRE DANS PIERRE-ANDRÉ TREMBLAY, MICHEL ROCHE ET SABRINA TREMBLAY (DIR.) LE PRINTEMPS QUÉBÉCOIS. POINTS DE VUE CRITIQUES SUR LE MOUVEMENT ÉTUDIANT DE 2012, QUÉBEC : PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC, 2015.
2017
Avec ses quelque 6,2 millions de francophones, le Québec constitue aujourd'hui la plus grande communauté ayant le français comme langue maternelle à l'extérieur de la France. Cette langue est au coeur de l'identité québécoise. Implanté en sol canadien depuis le début du XVIIe siècle, le français y cohabite avec l'anglais depuis deux siècles et demi. Compte tenu de l'histoire particulière du Québec et de son profond ancrage nord-américain, la langue française y a donné naissance à une variété linguistique originale, qui évolue au rythme de la société québécoise. Cet article présente les aspects les plus saillants de la situation du français au Québec, d'hier à aujourd'hui : aperçu démolinguistique, conditions socio-historiques de développement, caractérisation de la variété linguistique, législations en faveur du français et aménagement linguistique, préoccupations normatives, description de l'usage québécois, évolution de la situation sociolinguistique.
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