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2020, Cahiers d'ethnomusicologie
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21 pages
1 file
Le 22 juin 2019, des hommes en armes menés par un opposant politique font irruption dans la salle de conseil du gouvernement régional Amhara de la République fédérale éthiopienne, tuant plusieurs personnes au cours de ce qui est vite désigné comme un «coup d’Etat manqué». En toile de fond de cet attentat résonnent deux genres musicaux-poétiques, qärärto et fukära. Réduits depuis le début des années 1990 à la sphère des vendettas et conflits villageois, ces genres sont de retour depuis quelques années sur le devant de la scène. Cheminant entre villes et campagnes sous forme audio, vidéo et écrite, ils accompagnent les soulèvements dans les territoires contestés et la construction d’un sentiment d’appartenance ethnique. Cet article pose la question de leur efficacité et des logiques de leur circulation, qui s’ancre dans la longue histoire des luttes de pouvoir régionales. Le récit des semaines qui suivent cet attentat « fratricide » (Amhara contre Amhara) laisse entrevoir les enjeux décisifs de cette circulation: pourquoi agir et avec qui? Comment se décide-t-on en guerre? Et quelle version en donner pour l’histoire? Extraits audio/vidéo consultables ici : http://www.adem.ch/ce33
Cahiers d'études africaines, 2003
Marc Fontrier a tiré de sa thèse d'études africaines-mention sciences politiquessoutenue à l'INALCO 1 , un ouvrage qui fera date dans les études éthiopiennes. Le soustitre : Chroniques de la République populaire d'Éthiopie manifeste l'une des qualités de l'auteur, une très grande modestie. Pourtant, M. Fontrier, officier des troupes de marine, additionne des compétences rarement réunies par une seule personne. Diplômé d'arabe, d'amharique et de somali, il possède des connaissances en afar. La bibliographie, impressionnante, mentionne outre les classiques des études éthiopiennes dans les langues européennes, des journaux, des écoutes radiophoniquesen langues locales-et des dépêches d'agence. En outre, l'auteur nous offre des documents inédits publiés dans 21 annexes avec des notices biographiques fort pertinentes. Les tableaux et cartes (un peu pâles : elles étaient de meilleure facture dans la thèse !) aident à la compréhension d'un texte toujours de bonne tenue. La transcription des patronymes et toponymes éthiopiens, érythréens et somali est particulièrement soignée même si, parfois, elle peut surprendre. L'érudition de l'auteur n'est pratiquement jamais prise en défaut et elle est servie par une grande pédagogie. Ses exposés techniques sur la stratégie comparée de l'armée régulière éthiopienne et des fronts sont particulièrement lumineux. Dans ce domaine, comme dans celui de la géopolitique de la Corne et dans l'histoire du temps présent, la méthode de travail est rigoureuse. Toutes les informations sont soigneusement recoupées, confrontées et replacées dans le contexte. Toutefois, quelques erreurs ont échappé à la vigilance de M. Fontrier : Haylä Sellasé est devenu roi des rois en avril 1930, non pas en 1929, et son couronnement a eu lieu en novembre 1930 (p. 14), et ceux qui connaissent le Métcha ont reconnu Métti/Meexxii orthographié Mitté (p. 361). Dans une oeuvre de 545 pages, cela est inévitable et ne compromet pas la rigueur de la démonstration.
Une prison, ainsi peut être qualifié ce petit pays de la Corne de l’Afrique, d’où il est presque impossible de sortir ou d’entrer. La prison est aussi l’enfer où se retrouve tous ceux qui ont été arrêtés dans les rafles de rue (les giffas), dans les campagnes ou ayant essayé de fuir . Cette triste réalité explique pourquoi la société érythréenne souffre d’une « puissante obsession migratoire » . Cette hémorragie migratoire s’aggrave chaque année et plus d’un Erythréen sur cinq vit aujourd’hui hors du territoire. Derrière cette tragédie humaine se cache un échec étatique et la désillusion d’une nation. Après trente ans de guerre de libération contre l’Ethiopie (1962-1991), les Erythréens découvrent les déviances d’un régime qui n’a pas su passer de la lutte armée à la gouvernance civile. Pourtant, c’est bien la capacité politique à changer de paradigme pour passer du statut d’homme militaire à celui d’homme politique, qui doit être analysée comme le fondement d’une sécession réussie. Or, l’histoire de l’Erythrée s’écrit toujours au regard de celle du grand voisin éthiopien et explique le raidissement du régime. Ainsi, depuis la guerre frontalière entre les deux pays, de 1998 à 2000, le régime érythréen se durcit chaque jour un peu plus. La constitution adoptée en 1997 reste suspendue, l’Etat de droit inexistant et les élections reportées. Le Président gouverne par des décisions et concentre entre ses mains les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Les assemblées (nationales et locales) sont noyautées par le parti unique, le Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ). Les syndicats ont été supprimés. L’opposition interne est inexistante et la répression, systématique, s’est étendue aux minorités religieuses. Alors pourquoi la « nation rêvée », devenue « nation vécue » n’est plus qu’une « nation subie » ? Comment le gouvernement provisoire de 1994, celui qui avait préparé la démocratisation du pays, son développement économique, social et éducatif, est-il devenu un régime autoritaire, fermé et répressif. Pourquoi le libérateur et héros d’hier s’est transformé en dictateur paranoïaque ? Notre propos n’est pas ici de revenir sur la formation de la nation et de l’Etat érythréen mais de comprendre sa trajectoire depuis son indépendance de facto en 1991. Nous verrons comment le mouvement qui a conduit le pays à l’indépendance et s’apprêtait à en faire un exemple de réussite pour le continent est tombé dans le despotisme après la guerre frontalière contre l’Ethiopie (1998-2000).
Centre de recherches internationales/Sciences Po, membre du programme WAFAW) Dans la nuit du 25 au 26 mars 2015, l'Arabie saoudite, alliée à une coalition de dix pays musulmans à majorité sunnite, lançait au Yémen une opération militaire aérienne contre les rebelles houthistes. Issus de la minorité zaydite, une branche d'obédience chiite, ces derniers exerçaient depuis plusieurs mois une forte pression sur le pouvoir yéménite mais ne constituaient pas une menace directe pour le Royaume des Al Saoud 1 . Les partisans d'Abdelmalik al-Houthi, leader de la rébellion qui porte son nom, avaient contribué à briser la mécanique née du prometteur « printemps yéménite » en poussant le président de la transition Abd Rabuh Mansour Hadi à la démission. Pour ce faire, ils s'étaient alliés avec leur ancien ennemi, Ali Abdallah Saleh, l'indéboulonnable président pendant plus de trois décennies. M. Saleh avait été forcé à quitter le pouvoir en février 2012 suite aux mobilisations populaires amorçées un an auparavant mais était resté actif politiquement, bénéficiant d'une immunité et trouvant dans le mouvement houthiste les moyens de se venger de sa chute. Les houthistes occupaient militairement la capitale Sanaa depuis septembre 2014 et, surtout, venaient de prendre Aden, principale ville du sud, au moment du déclenchement de l'opération « Tempête décisive » menée par la coalition régionale.
Le putsch avorté du 13 mai 2015 est intervenu après plus de deux semaines de manifestations dans les rues de Bujumbura et de violences policières qui ont fait plusieurs dizaines de victimes depuis l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. L’absence du président, qui se trouvait en Tanzanie pour assister à un sommet régional des chefs d’État sur la situation de son pays, était propice à un coup de force.
Orients Stratégiques, 2024
The aim of this article is to present and analyze the United States’ policy of restraint during the final phase of the Nagorno-Karabakh conflict (2020- 2023). While this cautious and limited policy has disappointed many, particularly among Armenian-Americans, and may have even surprised some, it is in fact easily explainable by the US geopolitical proximity with Azerbaijan and by the United States’ relative withdrawal from the South Caucasus region, which began during the Obama era. The Russian and, to a lesser extent, Turkish and possibly Israeli parameters also appear important in order to grasp this American logic of involvement, which is so cautious and weak in its intensity that it had little weight or impact.
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Confluences Méditerranée, 2003
Vingtième siècle, revue d'histoire, 2014
Les Temps Modernes, 2017
Anthropologie et Sociétés, 2009
Condition humaine/Conditions politique, 2022
… J.-Y.(éds.), La ruralité dans les …, 1997
Afriqu'Essor, 2023
Revue internationale des sciences sociales
Revue Internationale De La Croix-rouge, 2009
Anthropologie et Sociétés, 2007
L'Ethnologie française, 2021
Dialogues d'histoire ancienne, 2012
Orients Stratégiques, 2024
'Guerre et violences en Afrique du Nord,' in Nicola Labanca, David Reynolds and Olivier Wieviorka (eds.), La Guerre du Désert 1940-1943 (Paris: Perrin, 2019), pp. 181-220. , 2019
Afrique contemporaine, 2023
ethnographiques.org, 2002
Africana Bulletin, n ° 52, 2004, p. 131-153
HIMA, 4, p. 57-70, 2016