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2020, Considérations phénoménologiques sur le monde. Entre théories et pratiques
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L’article se concentre sur la pensée heideggérienne du monde des années Trente, pour essayer d’en cerner la nouveauté et les enjeux. Il s’agit en effet pour Heidegger d’opérer une « double détranscendantalisation » du monde : non seulement l’affranchissement de celui-ci vis-à-vis du sujet moderne et du projet existential, mais aussi le dépassement des couples a priori/a posteriori, condition/conditionné, transcendantal/empirique. D’où la prolifération d’un lexique de l’institution, instauration, fondation (Einrichtung, Stiftung, Gründung) : il s’agit de penser l’institution du monde à partir d’une chose singulière, selon le modèle exemplaire de l’œuvre d’art. Mais le cas de l’œuvre d’art renvoie à l’idée plus générale d’une mise à l’abri (Bergung) de l’être dans les différents types d’étant et dans les différents types correspondants de l’agir de l’homme : c’est dans cette institution du monde dans chaque agir et dans chaque chose, dans l’ordinaire quotidien de toutes nos pratiques et des choses auxquelles nous nous rapportons, institution qui se fait avec nous et au-delà de nous, que l’on peut voir la perspective ouverte par ces réflexions de Heidegger. Cette mise à l’abri se montre aussi inséparable du voilement constitutif de la terre et donc d’un manque de fondation, ce qui nous conduit enfin à mettre en question le privilège heideggérien de certaines modalités "extra-ordinaires" de la mise à l’abri et la surenchère de l’originaire qui s’y exprime.
S. Camilleri, G. Fagniez, C. Gauvry (dir.), Heideggers Hermeneutik der Faktizität – L’herméneutique de la facticité de Heidegger – Heidegger’s Hermeneutics of Facticity, Nordhausen, Verlag T. Bautz, 2018.
This paper examines how Heidegger develops his early concept of world from the perspective of life. Heidegger unfolds the life-world as a hermeneutical concept of the world, that is to say a concept based on the practical articulation of meaning and life and characterized by its processuality. But this anchoring of the world in life also raises difficulties that are reflected by the internal tension of the conceptual triad: Selbstwelt, Umwelt, and Mitwelt. The study sheds light on the disappearance of this triad from Heidegger’s philosophical vocabulary, pointing out the paradigmatic function of the Umwelt in the initial determination of the world as such. Finally, it draws attention to the fact that the world progressively takes on the meaning of dispossession of life and non-coincidence with oneself. Because the world is, moreover, conceived as an ontological model inadequate to life, the overcoming of the world as a hermeneutical concept appears to be a presupposition of self-interpretation of life as such.
2018
Thèse présentée et soutenue en 2018 au département de philosophie de l"Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Résumé : Le but du présent travail est de proposer une interprétation du concept de déconstruction chez Heidegger. Notre interprétation repose sur trois thèses : 1) La déconstruction est l’un des trois éléments de la méthode phénoménologique de Heidegger avec la réduction et la construction, ces trois éléments étant indissociables les uns des autres. 2) Ces trois éléments nous permettent de comprendre la stratégie la plus générale de constitution de la pensée de Heidegger. 3) La déconstruction de la métaphysique est la version heideggérienne de la critique de la raison.
This paper aims to show how Heidegger first wanted to raise anew the main question of metaphysics, that of Being, and finally convinced himself that metaphysics was what prevented this question to be raised. He thus became a fierce opponent of metaphysics.
Horizons philosophiques, 2004
Thèse de doctorat de l'Université Rennes-I, 2011
RÉSUMÉ De notre temps, Heidegger donne un double diagnostic pour le moins tranchant : temps d’accomplissement de la fin de la philosophie d’une part, et de la domination de la cybernétique sur l’intégralité de la considération de l’étant d’autre part, par quoi elle vient à constituer comme la véritable métaphysique de ce temps. Ces interprétations pointent vers cet autre évènement, capital pour leur entente, qu’est l’émergence et le déploiement de la systémique, fondant et unifiant le multiple de la science moderne comme théorie générale du Système comme tel. Ce travail tente une relecture de l’œuvre de Heidegger à la lumière de cet évènement, seul à même de donner le plein sens à la radicalité de ses interprétations, et surtout à leur nécessaire jointure. Le temps de la « technique achevée » est ainsi essentiellement et intégralement déterminé par le déploiement de la triade systémique énergie-commande-connexion, se substituant à la constitution onto-théo-logique de la métaphysique. Substitution en forme de simulacre d’accomplissement, dont la pensée se trouve dès lors exclue au profit de la Production pure. Un tel renversement impose de questionner à nouveau frais la texture du lieu de pensée, laissé comme reste par cette substitution. Ce topos, par essence dual, peut s’entrevoir comme articulation d’un cadre trinitaire, à partir du Quadriparti heideggérien et d’une tripartition de l’Accord (Austrag) qui lui est sous-jacent, selon les trois thèmes de la copropriation (Ereignis), de la coappartenance (Zusammengehörigkeit) et de la correspondance (Entsprechung). Mots clés : accord ; commande ; connexion ; dual ; énergie ; onto-théo-logie ; pensée ; production ; Quadriparti ; système ; trinité. ABSTRACT Of our times, Heidegger gives a quite decisive double diagnosis: times of the accomplishment of the end of philosophy on the one hand, and of the domination of cybernetics over the whole of the consideration of beings on the other hand, thus becoming the real metaphysics of these times. These interpretations point towards this other event, which is capital for their understanding, this event being the emergence and spreading out of systemics which found and unify the multiple of modern science as general theory of the System as such. This work is an attempt at rereading Heidegger's work in the light of this event, the only one able to give its full meaning to the radicality of his interpretations and especially to their necessary joint. The times of "achieved technology" are thus essentially and completely determined by the unfolding of the systemic triad energy-command-connexion, taking the place of the onto-theo-logical constitution of metaphysics. A substitution in the shape of a pretence of completion from which thought is therefore excluded for the benefit of pure Production. Such a shifting makes us question anew the texture of the lieu of thought, which has been left over by this substitution. This topos, dual in essence, can be perceived like the articulation of a Trinitarian frame, taking its source in Heidegger's Fourfold and a tripartition of the Tension (Austrag) which is underlying it, according to the three themes of enowning (Ereignis), togetherness (Zusammengehörigkeit) and correspondence (Entsprechung). Key-words: tension, command, connexion, dual, energy, onto-theo-logy, thought, production, Fourfold, system, trinity.
Alter, 2017
L’histoire et l’historicité constituent deux éléments d’une importance inestimable dans la construction de la phénoménologie heideggérienne. Le caractère historique de l’existence humaine, d’une part, représente incontestablement le point d’achoppement central de sa reprise de la méthode husserlienne et définit la teneur de cette phénoménologie aux accents herméneutiques. D’un autre côté, l’histoire pensée comme région ontologique et comme thème d’une science possible – cette question si sensible des débats entre Dilthey et les néokantiens – a aussi préoccupé le philosophe sur le chemin qui le mène à la rédaction de Sein und Zeit.
2016
Une « mutation » de l'art ? Martin Heidegger et Paul Klee ∂ L' intérêt de Heidegger pour l'oeuvre de certains artistes est bien connu : pour Van Gogh notamment, à travers la conférence sur L'origine de l'oeuvre d'art, bien que son nom affleure antérieurement à 1935 ; pour Cézanne, dont on sait que Heidegger a médité le « chemin ». Mais les noms de bien d'autres artistes jalonnent le parcours de Heidegger, aussi différents que Paula Becker-Modersohn, Georges Braque, Eduardo Chillida. L'un de ces artistes y tient toutefois une place aussi discrète que singulière : le peintre suisse Paul Klee. Discrète, sa présence l'est indéniablement : dans l'oeuvre publiée, son nom apparaît rarement, et il semble y avoir en tout et pour tout sept occurrences dans la Gesamtausgabe 1. On sait notamment que, dans le prologue à la conférence « Temps et être » (1962), deux oeuvres de Klee sont mentionnées au titre des quelques objets face auxquels la pensée doit abandonner toute prétention à la compréhension immédiate 2. Klee est encore nommé dans certains textes plus marginaux, par exemple dans deux entretiens avec le Japonais Shinichi Hisamatsu, datant de mai 1958 et publiés en 2000 3. L'importance de Klee pour Heidegger paraît ainsi à première vue peu attestée par l'oeuvre elle-même. Elle est en revanche bien documentée à travers deux sources. D'abord un ensemble de notes prises par Heidegger sur Klee, 17 petits feuillets composés de passages de textes de Klee recopiés par le penseur, d'esquisses de sa main reprenant certains tableaux, de quelques bribes de réflexions sur les oeuvres en question. Ces notes, datant
Philosophie, n°140, Éditions de Minuit, janvier 2019, p. 51-72.
Selon Emmanuel Faye, Heidegger aurait lancé un appel à l’extermination dans un cours de 1933. Or, en parlant d’anéantissement total de l’ennemi intérieur, il reprenait l’expression d’un slogan de la campagne d’autodafés menée par la Corporation des étudiants allemands contre « l’esprit non-allemand » ; pour comprendre le sens qu’il pouvait lui donner, il faut la replacer tant au sein de la méditation du combat héraclitéen qu’il fit dans son cours, qu’à la lueur de la lutte antisémite qu’il mena comme recteur nazi de l’université de Fribourg-en-Brisgau.
De nos jours, alors que l'imprimerie permet la lecture d'un nombre quasi infini d'ouvrages, alors que la reproduction des oeuvres par la photographie permet de voir celles-ci à tout moment et en tout lieu, alors que des visites virtuelles ou gratuites de musées sont possibles, nous sommes en droit de supposer que le domaine de l'art, de l'esthétique s'est ouvert à un public large et varié. Mais celui-ci rencontre-t-il effectivement les oeuvres ou ne fait-il que consommer du lisible et du visible, tel un moyen pour satisfaire un prétendu besoin de divertissement aux côtés des émissions abrutissantes, de la littérature people et des jeux de hasard ? En bref, l'art entre-t-il dans le domaine désigné par Juvénal par l'expression panem et circenses : du pain et des jeux ?
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Philosophie Magazine (France), Special Issue on "Les philosophes face au nazisme", 2012
In Pierre-François Moreau, Raphaële Andrault, and Mogens Laerke (eds.), Spinoza/Leibniz. Rencontres, controverses, réceptions, (Paris, Presses universitaires de Paris, 2014), 85-95., 2014
Abécédaire de Martin Heidegger, 2008
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2016
Réforme et Contre-Réforme à l’époque de la naissance et de l’affirmation des totalitarismes (1900-1940), edited by Maria Rosa Chiapparo and Chiara Lastraioli, Turnhout, Brepols, 2008, p. 169-202 (ISBN 978-2-503-52570-9).
Lorsqu’Alain Badiou se fait historien : Heidegger, la Deuxième Guerre mondiale, et coetera, 2019
Revue québécoise de droit international, 2014
in Karel Novotný & Cathrin Nielsen (Hrsg.), Die Welt und das Reale, Nordhausen: Traugott Bautz, 187-204, 2020