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Phénoménologie du langage philosophique Khalifa BABAHOUARI

Abstract

La phénoménologie dont nous parlons est proche d'une sémiotique linguistique et spéculative. Elle cherche dans le sens, la structuration et le fonctionnement des éléments de la nature considérés comme phénomènes dans le sens le plus large du mot, c'est-à-dire « ce qui apparaît, ce qui se manifeste aux sens ou à la conscience, tant dans l'ordre physique que dans l'ordre psychique, et qui peut devenir l'objet d'un savoir » et « ce que l'on observe ou constate par l'expérience (scientifique ou empirique) et qui est susceptible de se répéter ou d'être reproduit et d'acquérir une valeur objective, universelle » 1. Cette phénoménologie pour laquelle nous optons n'est nullement opposée à la métaphysique. C'est une approche où matérialisme et idéalisme, d'une part, et physique et métaphysique, d'autre part, se rencontrent et se complètent. C'est le visible et l'invisible, comme chez Merleau-Ponty, qui se joignent et se rejoignent dans une quête du sens : contenu et direction. Cette façon de voir est justifiée par le phénomène qui constitue, ici, l'objet d'étude. Il s'agit du langage, le socle de la philosophie analytique. Ce dernier est-il physique ou métaphysique ? Se trouve-t-il du côté de la matière ou de l'idée ? Pour concrétiser cette façon de voir, nous n'allons pas répondre ces dernières questions, mais nous allons poser une problématique qui spécifie une partie du phénomène langage (constatons par-là que c'est un phénomène divisible) : qu'est-ce qui caractérise le langage philosophique ? Comment se constitue-t-il ? Et comment fonctionne-t-il ? Les réponses nous conduiront à discuter du langage philosophique en tant qu'il est notionnel, opérationnel, médiationnel et anti-dérivationnel. Le langage philosophique est un langage notionnel Les philosophes ne se donnent pas pour tâche d'inventer le langage, ils se suffisent de le réutiliser à leur manière. Serge Latouche dit, dans son livre Procès de la science sociale, que « La langue est ce qui est déjà là pour qu'on puisse penser l'homme et penser en tant qu'homme. » 2 Nous pouvons lire, par exemple, sous la plume d'Olivier Abel et Jérôme Porée : « rarement auteur s'est autant appuyé sur la langue telle qu'elle est. Ricoeur ne s'est pas créé une langue propre, et il a peu forgé de mots nouveaux. Pourquoi forcer les mots à jouer?

Key takeaways

  • Il est vrai, cependant qu'elles ne donnent pas à tous tout ce qu'ils veulent exprimer, c'est la langue qui trahit selon une certaine métaphore.
  • La notion de l'étant est construite à partir et par rapport à celle de l'Être.
  • Selon Robert Faure et ses collaborateurs, « Plutôt qu'un arsenal de méthodes mathématiques adaptées à l'optimisation des processus de production et de diffusion des produits, la recherche opérationnelle est l'ensemble des méthodes et techniques rationnelles d'analyse et de synthèse des phénomènes d'organisation utilisables pour élaborer de meilleures décisions.
  • Le langage philosophique est opérationnel puisque c'est à travers lui que s'élabore toute méthode ou stratégie particulière pour aborder et chercher à résoudre les problèmes dont traite la philosophie.
  • Cette médiation, c'est l'ensemble des produits créés par la pensée humaine, concepts, relations entre concepts, signes et symboles expressifs, qui sont destinés à exprimer le réel devant le regard de l'esprit et le présenter de manière aisément assimilable.