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La phénoménologie dont nous parlons est proche d'une sémiotique linguistique et spéculative. Elle cherche dans le sens, la structuration et le fonctionnement des éléments de la nature considérés comme phénomènes dans le sens le plus large du mot, c'est-à-dire « ce qui apparaît, ce qui se manifeste aux sens ou à la conscience, tant dans l'ordre physique que dans l'ordre psychique, et qui peut devenir l'objet d'un savoir » et « ce que l'on observe ou constate par l'expérience (scientifique ou empirique) et qui est susceptible de se répéter ou d'être reproduit et d'acquérir une valeur objective, universelle » 1. Cette phénoménologie pour laquelle nous optons n'est nullement opposée à la métaphysique. C'est une approche où matérialisme et idéalisme, d'une part, et physique et métaphysique, d'autre part, se rencontrent et se complètent. C'est le visible et l'invisible, comme chez Merleau-Ponty, qui se joignent et se rejoignent dans une quête du sens : contenu et direction. Cette façon de voir est justifiée par le phénomène qui constitue, ici, l'objet d'étude. Il s'agit du langage, le socle de la philosophie analytique. Ce dernier est-il physique ou métaphysique ? Se trouve-t-il du côté de la matière ou de l'idée ? Pour concrétiser cette façon de voir, nous n'allons pas répondre ces dernières questions, mais nous allons poser une problématique qui spécifie une partie du phénomène langage (constatons par-là que c'est un phénomène divisible) : qu'est-ce qui caractérise le langage philosophique ? Comment se constitue-t-il ? Et comment fonctionne-t-il ? Les réponses nous conduiront à discuter du langage philosophique en tant qu'il est notionnel, opérationnel, médiationnel et anti-dérivationnel. Le langage philosophique est un langage notionnel Les philosophes ne se donnent pas pour tâche d'inventer le langage, ils se suffisent de le réutiliser à leur manière. Serge Latouche dit, dans son livre Procès de la science sociale, que « La langue est ce qui est déjà là pour qu'on puisse penser l'homme et penser en tant qu'homme. » 2 Nous pouvons lire, par exemple, sous la plume d'Olivier Abel et Jérôme Porée : « rarement auteur s'est autant appuyé sur la langue telle qu'elle est. Ricoeur ne s'est pas créé une langue propre, et il a peu forgé de mots nouveaux. Pourquoi forcer les mots à jouer?
Bulletin d'Etudes Indiennes, vol. 19, 2001
"Paradox and perspectivism in the philosophy of language of Bhartrhari : language, thought and reality" The way the Indian grammarian-philosopher Bhartrhari (5th century CE.) deals with the liar paradox and some other paradoxes is pertinent to Western attempts to cope with similar paradoxes since the early Greeks. The philological study of the relevant verses and a discussion on the identification of the paradoxes and their treatment by Bhartrhari have appeared in earlier publications (Houben 1995a and 1995b). The present article focuses on the paradox of unsignifiability, that is, the paradox which Herzberger and Herzberger have named the Bhartrhari paradox. Suppose someone maintains: "this is unsignifiable." One may understand that there is a "this" that is unsignifiable, but then one has to admit that "this" has become signifiable as "unsignifiable". Otherwise: taking "this" immediately as "unsignifiable" even its unsignifiability cannot be signified, in other words, its unsignifiability is unsignifiable: again, the unsignifiability of this unsignifiability must be equally unsignifiable, etc., etc... H. and R. Herzberger (1981) have shown how the points presented by Bhartrhari can be developed into a stable paradox in the modern sense. Bhartrhari, however, identifies a hidden parameter that leads to a paradoxical situation if neglected, and that helps to solve the paradox if it arises. Bhartrhari was never confronted with anything similar to the "strengthened" paradoxes of modern logic, but the hidden parameter identified by him is not only suitable to Barwise's and Etchemendy's solution (1989) to paradoxes such as the liar, but even points to an important improvement of Barwise's and Etchemendy's theory in the area of paradoxical universalistic statements where their current approach flounders. According to its immediate context, Bhartrhari's treatment of paradoxes applies to "relations" in general and more specifically to "significance relations" (between signifier and signified). The paradox arises when there is class-crossing self-reference -- a word "this" in a sentence referring to that very sentence -- which Bertrand Russell identified as the main cause of the liar and similar paradoxes. In his endeavor to establish a perfect formal language, he avoided self-reference and the appearance of these paradoxes by postulating a hierarchy of languages, an idea that was later refined and developed by Alfred Tarski. Yet the failure of this attempt to prevent self-reference and to establish a consistent formal system was demonstrated by Kurt Goedel. These problems have direct implications for the potential paradoxality of universalistic statements. Here it turns out that Bhartrhari's treatment of paradoxes is of a piece with his perspectivism which implies that, fundamentally, various perspectives on reality are valid. While Barwise and Etchemendy, adopting an Austinian approach to the problem of paradox, demonstrate that the paradoxical statement implies a perspective on reality which is necessarily limited, but - as emphasized in Julian Roberts' reformulation of their approach - which can be reconciled with other perspectives over time, Bhartrhari shows that the change in perspective over time is internal to any process of signification (in statement or even in thought). The shifting parameter (signifier to signified) reveals itself if one pays attention to the pragmatic role played by a statement in the natural situation in which a paradox may arise - and it is easily overseen in graphic representations of circular statements, forming the basis of modern reflections and abstractions which remove the logician more and more from the pragmatic context of a statement precisely while they strengthen his paradox.
Revue Germanique Internationale, 15, 2012
Sommaire 5 Carole Maigné, Enno Rudolph, Présentation 9 Kurt Flasch, Ernst Cassirer, interprète de Nicolas de Cues 21 Christian Berner, Histoire et interprétation : le principe « renaissance » 37 Guido Kreis, Le problème de l'historicité dans une philosophie des formes symboliques 53 Enno Rudolph, Ernst Cassirer : Entre philosophie de l'histoire et historicisme 63 Carole Maigné, Herbart paradoxal ? La lecture de Cassirer 77 Marc De Launay, Histoire et dialectique d'une forme symbolique. La réception par Cassirer des Noms divins de Hermann Usener 95 Leopoldo Iribarren, Langage, mythe et philologie dans la Philosophie des formes symboliques d'Ernst Cassirer 115 Denis Thouard, Objectivation ou aliénation. Retour sur Cassirer, Simmel et la « tragédie de la culture » 129 Dominic Kaegi, L'éthique non écrite de Cassirer 139 Massimo Ferrari, Cassirer, Kant et l'Aufklärung 161 John Krois, Symbolisme et phénomène de base (Basisphänomene)
Théologiques, 2011
Dans un contexte d’« hiver arabe », caractérisé par la guerre, la répression des libertés, les crises socio-économiques et la montée des extrémismes, il devient plus que crucial de mettre en avant les discours et les pratiques de dialogue, de convivialité et de construction de la paix au Liban, notamment théologiques. En ce sens, je présente dans cet article un aperçu des approches du métropolite grec-orthodoxe Georges Khodr et de l’érudit chiite Mahmoud Ayoub, lesquels font partie d’un courant que j’ai nommé « le courant de la culture du dialogue ». Khodr et Ayoub développent justement des théologies qui appellent, d’une part, à une certaine forme de séparation entre la politique et la religion, mais aussi, d’autre part, à l’implantation d’une « société pluraliste religieuse », formée de croyants en Dieu. Après avoir rappelé à grands traits le contexte libanais, je présente à deux reprises la pensée des auteurs : d’abord de manière globale, puis de manière plus analytique — par le ...
International Journal of Arts, Humanities & Social Science, 2022
Every reader is moved by reading the intrigues on the condition of the black woman in rebel by the Ivorian Fatou Kéïta. Our choice for this novel is particularly caused by the fact that this work exposes the shocking life of the protagonist who revolts against the system established by retrograde traditions and its adverse impact on the culture and religion of black Africa. This study makes use of narratology, also known as the narrative voice or narrative context as theoretical frame work. A critical reading of selected novel rebel Fatou Keita was made. We reviewed the status of the subject areas about writers and narratology by using the theory of the work of Gérard Genette, model Lucie Guillemette and Cynthia Levesque. An inventory of narrative structures that denounce the oppressive powers in the novel was drawn for analysis. Subsequently, we proposed a statistical representation of simple percentage on analytical categories of the techniques for denouncing negative powers of traditions. The work revealed that the author made use of various narrative techniques to expose the socio-cultural injustices of the community in particular and Africa in general. The most prominent are: free indirect discourse and especially the interior monologues that expose stigmatizing abuses, oppression of men, that is to say, the subjugation of women caused by the patriarchal society. The study also revealed that the dialogues have severely condemned other ailments such as imperialism, racism, rape, forced marriage and female circumcision. The study also identified violence, a common element to all the stories as a way to protest against the cruel powers. The study has established the fact that narratology is a viable tool to highlight writers messages. Keywords: rebelle, société patriarcale, sur la domination, l’injustice, dénonciation, pouvoir, tradition, narration, domination injustice
« Pour qui la femme est-elle une énigme ? Si le féminin est à l’évidence une énigme pour l’homme, il est aussi une source d’interrogations pour la femme. » À partir de ce constat énoncé par Alberto Eiguer en 2002 se pose la question de l’exploration de l’identité féminine par les femmes elles-mêmes. Hélène Cixous, Luce Irigaray, Catherine Clément, pour ne citer que quelques unes de ces chercheuses, ont formulé dès 1970 l’hypothèse d’une écriture féminine. Leurs théories, issues de la deuxième vague des Études du genre, proposent un retour à une « langage d’avant la langue », à une expression première dérivée du chant, propre à exprimer le Féminin. En ce sens, elles tendent à un remaniement de la langue, qui bien que ressentie et vécue comme naturelle par les locuteurs, est une construction sociale susceptible d’être reconsidérée. Ce système de pensée devient dès lors un outil de lecture, à l’aune duquel l’analyse des écrits féminins offre de nouvelles perspectives. Le cas particulier d’Assia Djebar, qui joue des frontières entre autobiographie et autofiction, notamment dans L’Amour, la fantasia (1985), soulève de nombreuses questions quant à l’intégration de l’altérité – les voix d’autres femmes – dans la mise en mots de son propre tracé de vie. La polyphonie des voix narratives, pour ne pas dire la cacophonie, repose sur la prise de parole de narratrices employant toutes le je qui, de fait, devient protéiforme et instable. Cette construction éclatée fait de ce texte le lieu de rencontre entre l’unicité et l’Altérité, le caractère structurel (micro et macrostructure) de ces œuvres s’en trouvant fragmenté et hybridé. A titre d’illustration, le dialogue qui s’instaure entre un je-féminin et un tu-féminin, certes absent mais néanmoins support du discours, semble recréer une généalogie féminine fondée sur l’énonciation. Notons que l’écriture féminine demeure une transgression de la norme patriarcale qui repartit l’acte créateur selon le sexe de l’auteur : les hommes se placeraient du côté de la création artistique et scientifique tandis que les femmes seraient dans le champ de la procréation. En ce sens, les écrits de la main d’une femme sont, d’autant plus dans la société algérienne, déviants car ils remettent en question le clivage genré des rôles sociaux : en écrivant, les auteures s’accaparent la parole alors qu’elles appartiennent au domaine domestique, intime et intimiste, qui n’a théoriquement pas accès au domaine public et à la res publica. Le présent article se propose d’étudier la manière dont Assia Djebar rapporte littérairement le discours féminin dans son Quatuor algérien autobiographique, cherchant à franchir les frontières, poreuses, d’une langue et de canons littéraires patriarcaux qui se voient (re)pensés, travaillés et questionnés jusque dans leurs capacités à exprimer. S’inscrire dans le texte, donner corps et forme à l’expression de Soi, implique de se traduire sans se trahir ; c’est sous cet angle que nous envisagerons le discours rapporté, en partant du postulat d’une écriture au féminin qui implique un investissement particulier du texte littéraire.
REDE INTERNACIONAL LYRACOMPOETICS, 2022
La question du mélange des genres ou hybridation générique ne se pose pas forcément pour la littérature africaine dont la nature est d’être hybride à l’origine. Le créateur africain ne choisit pas de faire du mélange des genres, c’est le mélange des genres qui s’offre à lui à travers la parole totale qu’il utilise. Parler alors de prose poétique, c’est parler de la littérature écrite africaine dans son ensemble. Celle-ci est l’héritage des premiers artistes noirs des luttes émancipatrices, entre autres, les Négritudiens, en tant qu’ils sont les lamantins qui ont bu à la source de Simal, c’est-à-dire ici l’oralité africaine. Cette culture africaine a pour “dogme” ce “vieux principe” de la philosophie classique africaine: “tout est dans tout ; l’unité dans le multiple, le multiple dans l’unité… tout est interaction et s’influence mutuellement. C’est notre loi du mouvement universel unique” (Zadi Zaourou 1978: 216). C’est à cette philosophie moniste de l’esthétique de la création verbale que nous allons nous intéresser dans le cadre de cette contribution consacrée à la prose poétique africaine. À l’aide d’exemples de textes en prose poétique, nous verrons comment, à travers les analyses poétique et stylistique des genres que nous appliquerons à ces textes, la littérarité de ceux-ci découle du caractère holistique de la parole qui les fonde. Mots-clés: Littérature africaine, holisme, littérarité, hybridation générique, prose poétique, oralité africaine
Nodus Publikationen Mùnster, 2012
Oralité(s) et écriture(s) Préface (Gerda Haßler, Cordula Neis) / Sylvie Mutet : Cultures de l'oral, cultures de l'écrit : hiérarchies, histoire et représentations / Rossana De Angelis : Entre oralité et écriture. Enjeux théoriques d'une théorie des institutions / Ilka Mindt : Talking like a book. Investigating colloquialization as a change in written English / Bernard Darbord : Réflexions autour de l'oralité du proverbe / Agathe Cormier : Écrire ou prononcer son propre nom. Emplois oraux et écrits du nom propre hors phrase / Léda Mansour : Signalisation du discours direct de paroles inaudibles. Quand dire, c'est ne pas prononcer / Khalifa Missaoui : Oralité, gestualité et intentionnalité / Maria Rosaria Compagnone : Fenomeni di oralità nel francese e nell'italiano digitato / Diana Balaci : Influence linguistique des conditions imposées par l'ordinateur à la situation de communication / Mokhtar Farhat : L'approche d'un genre hors norme : le one-man-show / Banafsheh Karamifar : L'oralité à l'écrit pour représenter les acteurs sociaux. Analyse sémantico-critique d'une publicité de BlackBerry / Laura Corcione : Analisi lessicometrica dei libri dei commenti dei visitatori dell'Ara Pacis / Xavier Pietrobon : Les limites du langage dans l'apprentissage. Zhuangzi 莊子 face aux pratiques corporelles / Frances McDonald : Are they following? A survey of teenagers' L2 listening competences in terms of the Common European Framework of Reference / Victoria Dubrovina : Lexicalization vs. grammaticalization. The historical development of composite predicates of the pattern give+a+N in Early Modern English-a corpus-based study / José Luis Aja : Los Racconti romani de Alberto Moravia y el tratamiento del discurso oral en las traducciones españolas y francesas. Usos y estrategias traslativas de "allora" / Sandra Falbe : Expresividad, emocionalidad y oralidad ficcional. El recurso lingüístico de la hipérbole / Sybille Schellheimer : La traducción de la oralidad ficcional en la literatura infantil. El ejemplo de las traducciones al castellano y al catalán de Emil und die Detektive / Cordula Neis : Fingierte Mündlichkeit. Ein theoretisches Problem und seine übersetzungspraktischen Lösungen
Carnets, 2016
Permettez-moi de rappeler d'abord ma contribution à la désignation des littératures dites francophones, ces littératures qu'on a du mal à nommer et qu'on a regroupées sous les appellations de littératures mineures, au sens de Deleuze et Guattari-soit une littérature qu'une minorité fait dans une langue majeure-, de petites littératures, littératures périphériques, littératures de l'exiguïté, etc. J'ai proposé pour ma part de les appeler « Littératures de l'intranquillité », empruntant à Pessoa ce mot aux résonances multiples. Si l'intranquillité est un état partagé par tout écrivain, cette notion prend une dimension particulière lorsqu'il s'agit des écrivains de langue française hors de France qui doivent inventer leur propre langue d'écriture dans un contexte où le français est en concurrence, voire en conflit, avec d'autres langues de proximité. Ce qui amène les uns et les autres à inventer diverses stratégies leur permettant de faire entendre les langues de leur communauté sans tomber dans le marquage exotisant ou dans le monolinguisme des « effets de réel ». Mais je n'insiste pas davantage sur ce point, que j'ai déjà eu l'occasion d'examiner dans des travaux antérieurs 1 .
Palimpsestes, 2000
Kamau Brathwaite est un des ces écrivains dont l'écriture oblige à tracer de nouvelles pistes de pensée, dont les jeux-de registres, de typographies, de sonorités, de significations-ouvrent des perspectives neuves. Originaire de la Barbade, Brathwaite fait des études universitaires d'histoire en Grande-Bretagne, puis passe quelques années au Ghana. Il s'installe ensuite pour vingt-cinq ans en Jamaïque, où il est professeur d'histoire à l'Université des Indes Occidentales, Mona (Kingston). Avec sa femme Doris, qu'il appelait Mexican, il vivait dans un village des Blue Mountains derrière la capitale-Irish Town (IT). En 1986, sa femme meurt. En 1988, l'ouragan Gilbert détruit ses archives : les papiers et les ordinateurs. En 1990, il se fait agresser et dévaliser à Trench Town, quartier notoirement dangereux de Kingston. Comme il l'explique à Gordon Rohlehr, ces trois événements vont constituer une rupture, une faille "like a kind of RIFT Valley in my senscape" 1. La coupure se marque dans sa vie. Il quitte la Jamaïque, où il se sentait de moins en moins compris ; il s'installe aux Etats-Unis, où il est maintenant professeur de littérature afro-caribéenne à New York University. Elle se marque aussi dans son écriture. D'une part, il n'y aura plus de distinction entre genres, plus de différence entre poésie et prose, plus besoin d'excuse pour des notes explicatives, qui sont prétextes à nouveau jeux de langue, comme dans le livresomme sur la littérature de la Barbade, Barabajan Poems. D'autre part, il se met à jouer, à créer, avec différentes polices, différentes tailles, différents styles. C'est le "videostyle" ou "style vidéo" dont il va être question plus loin.
In analysis, 2018
Aspects philosophiques de la psychopathologie de Bin KIMURA Joël Bouderlique Résumé : Figure majeure de la psychiatrie japonaise jusqu'en 2014, le Pr. Bin Kimura a développé une réflexion phénoménologique novatrice à partir de son travail clinique. Il emprunte pour l'exprimer une partie de son vocabulaire à la langue japonaise et l'autre au lexique philosophique occidental. Cette alliance féconde un approfondissement de la compréhension psychopathologique qui simultanément rend compte du procès normal de l'existence humaine. Le sens du vocabulaire employé dans son oeuvre est explicité dans ce texte qui vise à élargir la conscience tant des cliniciens que des philosophes.
Histoire Épistémologie Langage
La consultation de quelques "Handbooks" anglo-américains, allemands, italiens, et même français sur « le langage » atteste de la fixation d'un paradigme dominant de la « philosophie du langage ». Ce paradigme coïncide avec la naissance de la philosophie analytique. Si l'on suit Dummett, qui a largement contribué à la fixation de ce paradigme, la philosophie analytique serait caractérisée elle-même par l'assomption de base selon laquelle « la philosophie du langage est le fondement du reste de la philosophie ».
Études Ricoeuriennes/Ricoeur Studies, 2020
Quelle est la tâche - plutôt que la contribution - de la philosophie à l'égard du langage? Dans cet article, il s'agit de revisiter la réponse de Paul Ricoeur à cette question, à partir de son texte "Philosophie et langage." Ricoeur assigne à la philosophie la tâche de se réapproprier la triple médiation langagière: "chemin" du langage vers monde, "chemin" du langage vers le sujet et "chemin" du langage vers la communauté humaine. Partant de l'expérience concrète des sujets parlants, Ricoeur s'oppose à la clôture systémique présupposée par la conception structuraliste du langage, qui suspend la fonction de la référence dans la relation de signification. À partir d'une conception élargie de la référence-qui inclut la fonction poétique du langage-, le philosophe dégage de la notion de "monde du texte" la dimension ontologique constitutive du langage: dans sa fonction poétique, en effet, le langage révèle, selon lui, les possibilités multiples de notre mode d'existence. Nous montrons enfin que c'est à travers la notion d'attestation que Ricoeur établit une connexion entre la réouverture de la triple médiation du langage et l'élaboration de cette nouvelle ontologie. What is the task - rather than the contribution - of philosophy with regards to language? In this article, we revisit Paul Ricoeur's answer to this question in his text "Philosophie et langage." Ricoeur sets forth as the task of philosophy the recovery of a triple linguistic mediation: from language to the world, from language to the subject, and from language to the human community. Starting from the concrete experience of speaking subjects, Ricoeur opposes the systemic closure presupposed by the structuralistic view on language, which suspends the function of reference in the relation of meaning between two ideas. Provided with an enlarged conception of reference, one that includes the poetic function of language, the philosopher extricates from the notion of "the world of the text" the constitutive ontological dimension of language, since in its poetic function the latter reveals the multiple possibilities of our mode of existence. We point towards the connection between the reopening of that triple linguistic mediation and the call to an elaboration of a new ontology, one that Ricoeur accomplishes through the notion of attestation.
Remate de Males, 2016
Partant de l'idée selon laquelle existe um lien constitutif entre métaphore et discours philosophique, este artigo s'efforce de montrer em quel sens the théorie ricoeurienne de métaphore exposée dans La Métaphore vive representa une tentativa inédite pour repenser conjointement le statut de la métaphore et le statut du discours philosophique. Dans un premier temps, l'auteur analise a dependance du discours philosophique à l'étude de sources métaphoriques qui ne cessent de le précéder, de le motiver et de le dynamiser afin de mettre en relief l'impossibilité du projet philosophique d'une autofondation absolue. Então, il tente de mostrar comentário é néanmoins possível uma articulação do méto e do conceito philosophique qui préserve «l'autonomie relative» du discours spéculatif à l'égard du métaphorique. Tudo bem como efeito, em uma dimensão predominante e criativa, a distanciamento poético produzido pela métafora vive preparando a distanciação crítica ...
Vie, anthropologie, politique. Perspectives italiennes contemporaines en philosophie des techniques, 2019
COMMUNICATIONS INDIVIDUELLES IN "NUIT DE LA PHILOSOPHIE", INSTITUT FRANÇAIS DE GRÈCE, 2014
Les langues africaines sont souvent ancrées dans un folklore riche, idiomatique et sonore, évocateur des prémices de l'humanité. Mais on peut se demander si elles sont pareillement armées pour exprimer des données objectives et des faits scientifiques. Une opération qui s'avère souvent problématique. Nous présenterons des arguments en faveur de la formulation et de l'invention de termes scientifiques en langues africaines, au travers d'une analyse des éléments du discours technique de langues où ces termes existent. Deux langues africaines du phylum Niger-Congo, le kalabari et l'ikwerre, seront étudiées et comparées à deux langues indo-européennes, l'anglais et le français, en vue de faire évoluer la pratique de la traduction scientifique en langues africaines. Une telle démarche s'inscrit dans l'objectif d'accroître la production de données scientifiques en langues africaines afin de favoriser une révolution technologique sur le continent africain. Abstract African languages are often synonymous with rich folklore and sonorous cultural renditions, reminiscent of mankind's primeval beginnings. But what about the linguistic rendition of objective data and scientific realities? This often poses a challenge. In this paper, a case is made for formulating scientific terms and coinages in African languages by analyzing the components of technical discourse evident in languages that display them. Two African languages of the Niger-Congo phylum, Kalabari and Ikwerre, will be studied vis-à-vis two European languages of the Indo-European language family: English and French. This will be done with a view to evolving indigenous scientific translations in African languages. It is expected that such a procedure would result in the prolific production of scientific 1 data in African languages and ultimately result in a technological breakthrough for the African continent.
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