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2020, Revue des Sciences humaines
Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C'était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l'écoute. « Restons pas dehors ! qu'il me dit. Rentrons ! » Je rentre avec lui. Voilà. « Cette terrasse, qu'il commence, c'est pour les oeufs à la coque ! Viens par ici ! » Alors, on remarque encore qu'il n'y avait personne dans les rues, à cause de la chaleur ; pas de voitures, rien. Quand il fait très froid, non plus, il n'y a personne dans les rues ; c'est lui, même que je m'en souviens, qui m'avait dit à ce propos : « Les gens de Paris ont l'air toujours d'être occupés, mais en fait, ils se promènent du matin au soir ; la preuve, c'est que, lorsqu'il ne fait pas bon à se promener, trop froid ou trop chaud, on ne les voit plus ; ils sont tous dedans à prendre des cafés crème et des bocks. C'est ainsi ! Siècle de vitesse ! qu'ils disent. Où ça ? Grands changements ! qu'ils racontent. Comment ça ? Rien n'est changé en vérité. Ils continuent à s'admirer et c'est tout. Et ça n'est pas nouveau non plus. Des mots, et encore pas beaucoup, même parmi les mots, qui sont changés ! Deux ou trois par-ci, par-là, des petits… » Bien fiers alors d'avoir fait sonner ces vérités utiles, on est demeurés là assis, ravis, à regarder les dames du café.
Ah ! on remet le « Voyage » en route. Ça me fait un effet. Il s'est passé beaucoup de choses depuis quatorze ans... Si j'étais pas tellement contraint, obligé pour gagner ma vie, je vous le dis tout de suite, je supprimerais tout. Je laisserais pas passer plus une ligne. Tout est mal pris. J'ai trop fait naître de malfaisances. Regardez un peu le nombre des morts, des haines autour... ces perfidies... le genre de cloaque que ça donne... ces monstres... Ah, il faut être aveugle et sourd ! Vous me direz : mais c'est pas le « Voyage » ! Vos crimes là que vous en
Revista Légua & Meia
Este artigo trata da visão celiniana sobre a vida humana a partir da linguagem simbólica da noite na obra de Céline. O simbolismo noturno é concebido a partir da perspectiva aquitípica que ganha uma extensão pós-iunguiana (Yung, Neumann, Hilman, Giegerich) na leitura de Ostrovsky (1967) e de d´Aebersold (2008). Enquanto para Ostrovsky a obra deliniana manifesta traços do existencialismo e para Aebesorld é uma obra cripto-religiosa na qual o conteúdo é um ``conteúdo sagrado latente, fragmentado ou degradado``, neste artigo aspiramos identificar uma visão do noturno que se inscreve nas teorias literárias iunguianas nas quais o aspecto principal é a percepção do autor como uma voz do inconsciente coletivo da sua época. Circunstãncia esta que desestabiliza as profundezas do incosnciente do homem moderno e que ameaça a sua existência diurna enquanto racionalidade organizada
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2021
Le voyage du Bateau ivre est une descente par degrés successifs. L'image finale de petit bateau lâché dans une mare prolonge, sans la modifier, sa décision finale de couler. Le contraste entre le début triomphant et la fin tragique est orchestré tant par le rythme que par le sens. Mots-clés : Gouffre double. Répétitions. Discordance et coulissage métriques. Contraste dramatique. Pourquoi le « bateau ivre » est-il ivre et comment, alors qu'il est en mer depuis des mois, peut-il vouloir « aller à la mer » ? Telles sont les questions traitées dans la présente étude. Commençons par répondre : il est ivre parce qu'il a trop bu d'eau et il veut aller à la mer en coulant 2. Mais comme ces réponses font un peu court pour un hommage à un éminent spécialiste d'herméneutique, on va maintenant les diluer en essayant de montrer que l'ensemble du poème conduit par degrés, puis brutalement, à cette plongée qui ne dit pas son nom. La dernière volonté du bateau en mer « Ô que j'aille à la mer ! » : c'est apparemment la dernière volonté du « Bateau ivre » (exprimée en fin de §23, ou «-3 » en numérotant depuis la fin). Au début du poème, ses haleurs et les Fleuves l'avaient laissé descendre où il voulait. Alors, déjà, il voulait descendre à la mer comme le confirment l'enthousiasme de sa course à la mer (§3), de sa danse sur les flots, puis de son bain dans la Mer (≥ §4) où il vit des expériences visionnaires conformes au programme que le jeune auteur s'était déjà tracé dans des lettres de mai 1871 : bondir dans l'inconnu, en rapporter ses visions, puis les partager en un langage adéquat. Mais, après un bilan succinct, les « aube(s) » exaltées sont déclarées « navrantes » en un sens fort (§18-21) ; c'est alors qu'il décide d'« aller à la mer ». L'hémistiche précédent, « Ô que ma quille éclate ! », annonçait cette décision : à la différence des « gouvernail » et « grappin » dont il est débarrassé depuis §5, sa quille ne le soumet à personne 3 , mais elle est nécessaire à l'étanchéité de la « coque » dont la forme conditionne la flottaison. Un dictionnaire de marine de 1845 définit la quille comme la pièce qui forme « la base et le fondement de toute la carcasse ou charpente du navire » dont les « côtés » s'adaptent à elle « comme les côtes d'un squelette sur l'épine du dos 4 ». Le Bateau qui veut que sa quille, donc sa coque déjà « gonflé[e] » d'eau, « éclate », veut donc couler. Cette conséquence avait été anticipée sur le mode contrefactuel (« irréel) » dans l'idée que, s'il avait déjà été réduit à l'état de « carcasse », celle-ci, « ivre d'eau » aurait permis au bois de couler, puisqu'on aurait pu la repêcher (§18). Noter, au passage, que l'ivresse du Bateau ivre n'est pas, ou pas forcément, ce qui provoque ses visions. Mais elle est, plus certainement, ce qui lui permettra, après les avoir eues, de couler. D'où le titre du poème, où l'ivresse concerne la plongée finale (même si l'auteur a pu prévoir l'autre interprétation, ne serait-ce que comme une fausse piste…).
1992
Tous droits réservés © Nuit blanche, le magazine du livre, 1992 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.
Relire "Voyage au bout de la nuit" de L.-F. Céline, 2022
Loin de concerner exclusivement la sphère du langage, l'originalité de Voyage au bout de la nuit réside dans un réseau sémiotique et sémantique extrêmement complexe, où les différents thèmes, tout en conservant un degré d'autonomie élevé, s'influencent mutuellement. Parmi les noeuds thématiques autour desquels s'articule cette structure, celui qui concerne le statut de la femme constitue certainement l'un des plus féconds. Non seulement l'instance féminine joue un rôle central dans l'économie axiologique du récit, mais elle tisse des liens essentiels avec les questions principales du roman, à savoir l'intérêt pour le corps, l'obsession de la mort, la réflexion sur le style.
1993
Analyse d'un poeme de JT "Le Grand Tout-Tout", en comparaison avec la poetique de RQ, auquel est dedicace le poeme
Recherches féministes, 1992
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Studia Universitatis Babeş-Bolyai, Philologia, XLVI, nº 1-2/ 2001, pp. 39-54., 2001
Céline's representation of the society, of man-as it appears in his Voyage-is an extremely negative one. The common point of themes such as the war, colonialism, industrialisation, capitalism is suffering derived from moral degradation. The analysis of the modalities convoqued by Bardamu's discourse is supposed to confirm (or invalidate) our hypothesis of a negative axiologic dominant of Céline's argumentation. Le Voyage célinien a fait l'objet d'un nombre considérable d'articles et d'ouvrages ambitionnant tous à apporter un nouvel éclairage sur sa signification, en usant d'approches bien diversifiées: narrative, thématique, stylistique, psycho-analytique. Et pourtant, tout n'a peut-être pas été dit. Aussi avons-nous osé aborder ce même texte, auquel nous essayerons de rendre la parole par le biais d'une analyse des modalités telles quelles sont définies en analyse du discours. Pour les analystes du discours, le texte est un objet figé, intéressant dans la mesure où il porte-bien que l'absence puisse devenir elle-même significative-des traces de l'occurrence discursive aussi bien que des contraintes du genre discursif dans lequel il s'inscrit. Ces traces sont à retrouver dans l'organisation énonciative autant que dans le contenu des énoncés du texte-discours. O.Galatanu, dont nous avons choisi d'appliquer la
1988
On ne saurait etre nullement surpris du fait que Voyage au bout de la nuit suscite des commentaires qui dégagent dans ce roman les grands themes du voyage de la littérature européenne. Ainsi, pour Henri Peyre Voyage est une odyssée dont le héros inquiet est pareil au juif errant.' Michel Beaujour voit en Bardamu un Ulysse sans Ithaque, 2 e t Pol Vandromme le
HispanismeS - Hors série nº2 "Traduire d'une culture à l'autre", 2018
La traduction en langue étrangère de l'oeuvre de Louis-Ferdinand Céline, auteur connu comme incontestablement difficile à traduire, est toujours considérée comme un repère dans l'évolution de la traduction contemporaine. Dans notre communication, la question que nous nous posons est de savoir comment les traducteurs étrangers parviennent à traduire dans d'autres langues ce français célinien « sa petite musique » si violente, si effrayante par sa dureté et sa vulgarité. En cherchant une réponse à cette question, nous tenterons, à l'aide de l'exemple de la traduction portugaise réalisée par Aníbal Fernandes de Viagem ao fim da noite édité chez Ulisseia, de décrire le parcours des obstacles qu'un traducteur traverse pour faire une adaptation du texte original. Abstract The translation into foreign language of the work of Louis-Ferdinand Céline, author known as unquestionably difficult to translate, is still considered a landmark in the evolution of contemporary translation. In our communication, the question we are asking ourselves is how foreign translators manage to translate into other languages this Celinian French "his little music" so violent, so frightening by its harshness and vulgarity. In seeking an answer to this question, we will try, using the example of the Portuguese translation by Aníbal Fernandes of Journey to the End of the Night edited by Ulisseia, to describe the path of the obstacles that a translator goes through to make an adaptation of the original text.
Dans les années qui séparent l'armistice de la publication de Voyage au bout de la nuit (1932), Céline manifeste une véritable réticence à parler de la première guerre mondiale et de son expérience du front. Replacés dans ce contexte, le surgissement de la guerre dans les premières pages de Voyage et le luxe de détails avec lequel elle est racontée se révèlent tout à fait inattendus. Ce renversement par lequel Céline met à l'origine de son œuvre cette expérience capitale qu'il refusait jusqu'alors d'aborder nous renseigne quant à sa conception de la littérature : la place accordée au récit de guerre dans Voyage au bout de la nuit semble en effet indiquer qu'aux yeux de son auteur, la vérité littéraire se conquiert contre le tabou. Ceci nous conduit à réfléchir au problème que pose cette conception du récit de guerre suivant laquelle celui qui veut faire partager son expérience du front ne peut le faire sans s'attaquer aux silences fondateurs de la société, dans un geste dont la violence répète, sur le plan littéraire, la brutalité de la guerre.
2018
La finalità di questa tesi magistrale è quella di analizzare le modalità e gli aspetti ripresi dalla Societas Raffaello Sanzio, compagnia teatrale fondata dal regista Romeo Castellucci, nel quadro di una trasposizione su scena di Voyage au bout de la nuit, romanzo che ha iniziato la produzione letteraria di Louis-Ferdinand Céline, una delle figure più importanti del panorama letterario francese del XX secolo. Si è scelto di analizzare tale trasposizione per illustrare come alcuni aspetti della poetica celiniana, ossia la tematica della Notte e lo stile dell’autore, si esprimono in tutto il romanzo, per poi elencare le modalità con cui la compagnia è riuscita a traslare tali elementi in un’altra forma di espressione: il teatro, nella forma di concerto. Il lavoro si suddivide in due parti principali. Nella prima, si è ripercorso l’itinerario di Ferdinand Bardamu, il protagonista del romanzo, evocandone gli aspetti diegetico-linguistici considerati dalla Societas in vista della trasposizione. Nella seconda parte, si è illustrato come questi siano stati espressi sotto forma di immagini, suoni ed elementi scenici, per poi dedicare una particolare attenzione al ruolo che in tale spettacolo ha la scrittura di Céline, intesa come “insieme di significanti”, trasformata in materia sonora cui dà corpo la voce dei performers. Infine, si sono commentate le scelte registiche circa la sottrazione e l’aggiunta di elementi nello spettacolo rispetto al romanzo. Attraverso quest’analisi, ci si è resi conto di come la Societas Raffaello Sanzio sia stata in grado di tradurre in linguaggio “altro” alcuni aspetti del romanzo e dello stile di Céline. Tali elementi, le diverse sfaccettature in cui la Notte si esprime lungo il percorso di Bardamu e la vitalità della scrittura dell’autore come risposta alla negazione della vita che domina l’universo diegetico del suo romanzo, sono stati trasposti in scena in forma visiva e sonora in maniera del tutto originale. Questo lavoro ha quindi permesso di sottolineare la maniera in cui la compagnia ha saputo restituire allo spettatore la volontà di Céline di creare una lingua carica di rabbia, di vitalità e di emozione capaci di contrastare la pesantezza e l’oscurità, cioè la cifra stilistica che rende unico l’universo del romanzo di Céline.
2005
Bases, corpus, langage Voyage au bout de la nuit (désormais VBN) est un récit autobiographique fictionnel, dans lequel un je-narrateur fictionnel raconte et analyse sa vie passée. La présence forte du je de l'énonciation, au détriment souvent du je de l'énoncé, explique l'impression très forte de discursivité dégagée par le texte 1. Ce contexte favorise l'apparition d'une deuxième personne: de la narration émerge effectivement une instance de réception, inscrite dans le texte sous la forme du pronom personnel vous, à l'exclusion de tout autre appellatif 2. Vous dessine la figure du lecteur virtuel, auquel le lecteur réel est invité, sans y être contraint, à s'identifier 3. L'absence d'appellatif spécifique pour le lecteur nous a conduite à examiner la référence du pronom et sa fonction énonciative dans le discours romanesque. Vous renvoie a priori au narrataire extradiégétique, que l'on peut continuer à appeler lecteur, en spécifiant qu'il s'agit de l'instance énonciative construite par le texte, actant fondamental du récit et non seulement récep-1 Toutes nos citations sont tirées de l'édition Gallimard, Folio, 1952. 2 En effet, le terme «lecteur» ne se rencontre jamais dans VBN. 3 Il convient de préciser nos choix terminologiques: nous suivrons la terminologie de G. Genette et appellerons «lecteur réel», la personne physique à l'origine de la lecture mais irréductible au «lecteur virtuel», lecteur supposé et construit par le texte. Ce lecteur virtuel ou «narrataire extradiégétique» est une instance textuelle, fictive, actant prévu dans le dispositif énonciatif du récit. Il se situe donc à égalité du narrateur qui s'adresse à lui, récepteur-lecteur, sa place est à l'intérieur du texte bien qu'il soit extérieur à la fiction. Voir Nouveau Discours du récit, Paris, Seuil, 1983, p. 91.
Les rapports entre ville et banlieue sont au cœur de la littérature urbaine, mouvance littéraire apparue suite aux émeutes urbaines de 2005. Cette littérature aborde des thèmes variés dont la gestion de l’espace urbain et la vie quotidienne dans la périphérie de Paris. Deux romans récents Zone cinglée (2009) et René (2012) offrent une vision pessimiste de l’avenir des banlieues en insistant sur les dangers d’un urbanisme mal géré et sur les problèmes liés à la ségrégation urbaine qui est, dans les deux romans, poussée à l’extrême. La dystopie, genre qui se développe en littérature et au cinéma dans des contextes politiques souvent troubles, permet aux deux écrivains de faire un constat alarmant sur les conditions de vie dans certaines banlieues tout en alertant le lecteur quant à d’éventuels dérapages de la société française actuelle.
Etudes littéraires 41/2, 2010, pp. 133-145
A Anthony Leroux Résumé La pierre angulaire de l'oeuvre de Lévinas est une analyse de la présence ambiguë des autres, ambiguïté dont le sens vacille entre ontologie et éthique. C'est son interprétation de l'ontologie qui demande une quête pour une « évasion », trouvée finalement dans le visage de l'autre. Plus catégoriquement encore : l'être est le mal ; l'altérité de l'autre, le bien au-delà de l'être.
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