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L’on pourrait ainsi comprendre valablement l’argument onfrayien selon lequel il n’existe pas de transcendance, mais dans la visée démocritéenne d’un matérialisme non- réductionniste : il y aurait, selon les deux héritages des philosophes présocratiques que sont Anaximandre et Démocrite, les conditions d’émergence et de possibilité d’une épistémologie originairement matérialiste – fondée ontologiquement dans l’être, l’une atomiste (Onfray), l’autre néoténique (Simondon).
A mon Papa, 3 « Si ceci est le fardeau dont la vie est chargée depuis le début, quelle est alors sa récompense ? Quelle est la valeur payée du prix de la mortalité ? Qu'est-ce qui, en fin de compte, était à affirmer là ? Nous y avons fait allusion quand nous disions que dans les organismes, l'Etre arrivait à « se sentir » lui-même. Sentir est la condition première pour que quelque chose puisse avoir de la valeur […]. Avec son surgissement dans l'évolution organique, la réalité a gagné une dimension qui lui manquait dans la forme de la matière brute et qui, par la suite aussi, restera confinée à son étroit appui dans les entités biologiques : la dimension de l'intériorité subjective… » Hans Jonas 3 SIMONDON, L'individuation à la lumière des notions de forme et d'information (ILFI dans la suite du texte), Simondon développe à travers le concept d'individuation et son étude de la genèse de l'individu une anthropologie dite « génétique », qui étudie les conditions de possibilité, entendons par là de genèse, qui constituent la réalité de l'individu et de la société. Dans ce cadre, la réalité individuelle autant que sociale ne peut plus être comprise comme une simple entité close sur elle-même, une monade ou un être en soi, comme comporte des conditions de pluralité et de métastabilité : l'individu se définit essentiellement dans « sa capacité de traverser, d'animer et de structurer des domaines de plus en plus variés et hétérogènes », nous dit Simondon, et ce qui fait alors l'unité de l'individu ne peut donc être compris selon la catégorie de substance, mais plutôt celle de relation (« la relation a rang d'être »), qui implique une ouverture à la pluridimensionnalité de la naturelle et à ses caractères de diversité et d'hétérogénéité : le principe de toutes choses est donc saisi chez Simondon dans une perspective génétique qui pose la pluralité comme une logique même de l'être, dans sa réalité relationnelle. Il en découle une formulation d'un monisme de l'Etre qui, de par sa nature génétique, se comprend comme seul à même d'assumer l'interdépendance et la congruence de l'unitaire et du plural : « Ce monisme est génétique, car seule la genèse assume l'unité contenant pluralité...L'unité est saisie, au moment où une pluralité de fonctionnements et de structures est pressentie » 24 . 24 19
In: Vincent Bontems (coord.). Gilbert Simondon ou l'invention du futur. Colloque de Cerisy. Paris: Klincksieck, 2016, 337-341. , 2016
Jean-François Lyotard, Rudiments jJaïens. Genre disserta tif Drôles d'indù'idus. De la individuelle dans le Reste-du-monde, sous la direction d'Emmanuel Lozerand Raymond Ruyel~ L'Emln)'ogenèse du monde et le Dieu silenciell.'(Jean-~Iichel Salanskis, L'izerméneutiqllejàrmelle. L'Infini, le Continu, lEsjJace Jean-François Lyotard, l'Inhumain. Causeries sur le temjJs Jean-François Lyotard, Leçons sur l~:lna{)!tiqlle du sublime illustration de couverture: planisphère de ~OEercatOl~ 1 58ï.
Cet article se propose d'analyser le rapport philosophique entre des auteurs emblématiques du courant postphénoménologique, Simondon et Patočka, d'une part, Michel Henry et Merleau-Ponty d'autre part. Il centre l'analyse sur les présupposés communs à ces auteurs, tout en développant les fondements d'une phénoménologie de l'individuation. Le postulat majeur de cet horizon de la philosophie est celui du réalisme de la relation, mais aussi celui de la thèse du préindividuel, qui permet de penser en amont la genèse de l'individu et de la pensée à rebours de tout présupposé substantialiste : il s'agit au fond d'élaborer une nouvelle théorie de la connaissance fondée sur une analytique du sujet sensible et corporel, et qui ne déréalise pas l'individu en le diluant dans une pure philosophie de la différence, mais au contraire le révèle dans son être en tant qu'il devient. Ce serait soutenir la permanence du sujet par-devers toute philosophie de la représentation, permanence du devenir du sujet qui devient en tant qu'il est, selon un mouvement de réalisation ontogénétique qui préserve l'unicité de l'individu à travers le temps.
Multitudes, 2004
Dans Multitudes Multitudes 2004/4 (n 2004/4 (n o o 18) 18), pages 83 à 90 Éditions Association Multitudes Association Multitudes
La question du langage dans la pensée de Simondon est une question aporétique. Alors que toutes les conditions semblent réunies pour qu’une théorie originale et cohérente soit élaborée, il n’existe dans son œuvre que des réflexions éparses qui ne donnent pas lieu à une théorie mais plutôt à une critique non systématisée du langage. Cet article propose de faire un premier « état des lieux » de la question du langage dans l’œuvre de Simondon à travers l’étude : 1. de sa critique du langage compris comme condition de la connaissance et de la pensée ; 2. des tensions internes au rapport entre technique et langage chez Simondon ; 3. des éléments qu’il pose pour une théorie communicationnelle du langage.
Comment penser la réalité technique devenant de plus en plus omniprésente dans notre quotidien, avec un rythme de plus en plus rapide ? Doit-on, avec optimisme, considérer cette évolution comme hétéronome et sous contrôle, permettant une libération de l’homme dans ses tâches ? Ou faut-il, avec méfiance, évaluer la technique comme relevant d’une logique instrumentale qui nous aliène ? Contemporain d’Ellul, d’Heidegger, d’Arendt, Simondon tient une position ambigüe au sein de ce débat: il partage le pessimisme des technophobes en pensant avec ceux-ci que l’homme est effectivement aliéné dans son rapport purement instrumental à la technique. Mais il partage aussi l’optimisme des technophiles concernant les vertus émancipatrices de la technique. Pour Simondon, qu’elles soient technophiles ou technophobes, ces positions ne permettent pas de penser ce qu’est la technique, et quelles sont ses conséquences sur l’homme, car aucune des deux positions ne tiennent compte de la concrétude de la réalité technique. L’objectif de ce travail est d’interroger la philosophie de la technique de Simondon afin de penser notre réalité technique devenant de plus en plus omniprésente. Pour orienter notre analyse, nous choisissons de poser la problématique en la polarisant autour du débat technophiles vs technophobes, afin d’y positionner l’apport de Simondon. Nous centrons notre analyse autour du problème de l’aliénation technique (la méconnaissance des objets techniques dans leur utilisation) car il nous est apparu que la préoccupation centrale de Simondon était de contribuer à remédier à ce problème.
2014
A l’heure où l’animal est enfin reconnu comme un sujet, où les réseaux informatiques deviennent le nouveau milieu de culture pour l’homme, où l’urgence écologique se fait radicale, où la société du travail souffre de ne pas devenir déjà la société de l’invention, de l’éducation et du soin qu’elle est pourtant appelée à devenir pour surmonter ses crises toujours plus systémiques, la découverte désormais internationale de l’ensemble de l’œuvre de Gilbert Simondon (1924-1989) ne saurait être considérée comme un hasard, ni son impact sur la philosophie française contemporaine et sa conscience d’elle-même comme négligeable. Car en pensant l’unité de la nature, de la culture et de la technique par-delà l’incohérence résiduelle des pensées de l’Histoire, qui opposaient la technique et la culture à la nature tout en opposant plus ou moins explicitement les deux premières entre elles, Simondon nous ouvrait dès 1958 à une nouvelle époque de la pensée, prolongeant pour ce faire et d’un même geste les interrogations de Henri Bergson, de Gaston Bachelard et de Maurice Merleau-Ponty, et rendant dans le même temps possibles celles de Gilles Deleuze comme d’Edgar Morin et de Bernard Stiegler. Par là le « nouvel encyclopédisme » de Simondon, dans son épistémologie et son ontologie comme dans sa technologie et sa psychologie générale, devenait ce trésor théorique dont notre époque seule pourra faire bon usage, parce que depuis 2005 on assiste enfin à l’édition complète de l’œuvre comme au développement de travaux rigoureux sur le sens de celle-ci. Tels sont les différents points que l’on pourra se proposer d’étayer brièvement, à partir d’un rappel historique préalable sur les mésaventures éditoriales de cette œuvre.
Implications Philosophiques, 2019
This paper examines Simondon’s political thought within the context of his broader philosophical project. This project has two connected aims. First, an attempt to establish a unified epistemological foundation for the human sciences. Second, a political pedagogy that emerges from his account of technics. Both depend on Simondon’s critique of metaphysical dualism, which entails a rejection of ontological substantialism and determinism. Within this critical framework Simondon elaborates the concepts of information and technicity that ground his development of an ontology of processes (an ‘ontogenesis’), an epistemology of analogical (or ‘transductive’) knowledge, and a political theory of collective (or ‘transindividual’) invention. Cet article présente la pensée politique de Simondon dans le contexte plus large de son oeuvre philosophique. Cette dernière est habitée par deux projets couplés : d'un côté celui d'une unification épistémologique des sciences humaines, de l'autre, un projet politico-pédagogique qui s'enracine dans sa philosophie de la technique. Le deux dépendent de la même critique du dualisme métaphysique, qui se prolonge dans une opposition nette au substantialisme et au déterminisme ontologiques. C'est dans un tel cadre que Simondon élabore les concepts d'information et de technicité qui fondent le développement d'une ontologie des processus (une « ontogenèse »), d'une épistémologie de la connaissance analogique (ou « transductive »), et d'une théorie politique de l'invention collective (ou « transindividuelle »).
Esthétique et techno-esthétique chez Simondon
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Gilbert Simondon ou l'invention du futur Colloque de Cerisy sous la direction de Vincent Bontems Continents philosophiques, 2016
Mémoires de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, 2017
les présocratique, 2016
La part de l'oeil 27/28, Formes et forces. Topologies de l'individuation, Deleuze/Simondon, p. 203-215, 2013
Études littéraires, 2000
Contacts, Revue française de l'Orthodoxie 47 (1995), N° 170, pp. 106-117., 1995