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L’État et les institutions face à la sorcellerie

2018, Cahiers d'études africaines

Abstract

Encore un numéro sur la sorcellerie en Afrique ! N’a-t-on pourtant pas déjà tout dit et tout écrit sur le sujet ? Force est de constater que non. La rapidité des changements sociaux, les crises politiques, les guerres et conflits de tous ordres, ainsi qu’une vitalité religieuse jamais démentie, invitent à sans cesse réactualiser notre regard sur la sorcellerie. Ces phénomènes entraînent en effet de nouvelles formes d’accusations, notamment à l’égard des populations les plus vulnérables (les étrangers, les femmes, les personnes âgées, les enfants, les infirmes) provoquant à leur tour de nouvelles cascades de violences.

Key takeaways

  • Il faut penser la sorcellerie en situation, en suivant pas à pas les actes d'énonciation.
  • Les travaux menés dans le cadre de ce programme ont donné lieu à une première publication collective, Penser la sorcellerie en Afrique, sous la direction de S. FancellO (2015).
  • Pendant longtemps, il a été courant, y compris en anthropologie, d'appréhender tout ce qui avait trait à la magie, la religion et la sorcellerie à travers le prisme de la maladie mentale (la possession et le chamanisme en offrent de parfaits exemples).
  • La contribution des Églises prophétiques et pentecôtistes à l'accélération des accusations de sorcellerie a déjà fait l'objet de nombreux travaux.
  • L'auteur montre également comment les pouvoirs publics se sont approprié le langage de la sorcellerie pour mener une politique répressive à l'égard des enfants des rues.