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Cahiers de littérature orale, 2010
Je remercie Dialiba Konaté pour sa collaboration et pour le temps qu'il a accepté de me consacrer, et Étienne Féau, conservateur en chef du Patrimoine (Musées de France), grâce à qui j'ai pu rencontrer Dialiba Konaté. Cet article a été rédigé suite à deux longs entretiens avec le dessinateur, le 26 octobre et le 6 novembre 2009. Quand le griot 1 vit le dessin que Dialiba Konaté avait fait de Soundiata, il s'exclama : « c'est la première fois que je vois dans mes yeux ce que j'ai depuis toujours dans la tête et dans les oreilles ! » (Féau, 2000 : 31) 1 Blotti contre sa mère, l'enfant découvre avec elle, en cheminant de dessin en dessin, le récit légendaire du héros fondateur d'un empire dont le nom résonne à ses oreilles comme un appel. Toute une histoire-qu'on ne lui a jamais racontée comme il ne manquera pas de le reprocher à ses parents ensuite-se déploie sous ses yeux tant étonnés qu'émerveillés. Des hommes aux muscles saillants, drapés de cotonnade brune, le chef orné de cauris, se présentent à lui dans toute leur majesté, armés de lances et de flèches, victorieux. Dans un album adressé aux enfants, l'histoire du Mali se raconte à travers les dessins expressifs de Dialiba Konaté.
Comment le problème classique de l'identité personnelle est renouvelé par l'ontologie du processus de Johanna Seibt
Circuit: Musiques contemporaines, 2011
Notes sur l'esthétique de la rumba congolaise 1 B o b W. W h i t e
1985
Persuadée que l'oeuvre d'art tire sa visibilité de son essentielle invisibilité, je me propose dans ce texte de démontrer une fois encore' cette proposition, à la faveur, cette fois, de la problématique du « camouflage » en peinture, très spécifique de ces dix dernières années.
Dans les sociétés postindustrielles, le processus d'intégration de l'art dans l'industrie culturelle paraît irréversible ainsi que l'absorption de toutes formes de création artistique dans un système économique fondé sur la rentabilité semble inévitable. C'est sans doute une des raisons qui conduit 11 Réponse à la question : qu'est ce que les Lumières ? (Beantwortung der Frage : Was ist Aufklärung?) www.wikipedia.fr 12 DELEUZE Gilles, Contrôle et devenir, Pourparlers, Minuit, 1990, p. 235.
2012
« Autrefois, vivait un grand chef. Il avait deux fils. D'après la coutume, c'est le fils aîné qui doit devenir chef après la mort du père. Or ce chef voulait que ces deux fils deviennent chefs. Quand les deux fils devinrent adultes, le fils aîné quitta ses parents pour devenir le chef de la tribu de Mahawai. Le deuxième fils resta seulement avec son père qui, après la mort de celui-ci devint le chef de son village natal d' Amok. Comme son père lui a légué tous ces biens, Amok est plus connu que Mahawai. Les générations du chef d'Amok étaient trop nombreuses et le village trop petit. Le chef voulait prendre du terrain. Il a donc conclu un marché avec Kilet, le propriétaire du territoire d'Unmet. Le chef acheta alors le territoire d'Unmet jusqu'à Anuatak. Les villageois bougèrent alors d'Amok et descendirent vers Unmet qui était aussi près de la mer. De nos jours, plus personne ne vit à Amok. On y cultive la terre seulement. » 1 De tous les grands chefs historiques du Vanuatu, Virembat et le peuple d'Amok occupe une place paradoxale. Virembat « régnait » sur un peuple considéré comme particulièrement terrible aussi bien par les habitants de Mallicolo que par les européens, mais entretenait des rapports privilégiés aussi bien avec des journalistes qu'avec les Résidents britanniques ou français. Célèbres pour leur étui pénien de grande taille, les big nambas ont longtemps été considérés par la littérature coloniale comme l'un des peuples les plus sauvages-et, bien entendu les plus cannibales-de l'archipel. Cette réputation, les big nambas la doivent à la fois au facteur d'isolement géographique (le plateau du nord-ouest Mallicolo est difficile d'accès, la côte inhospitalière, les cocotiers n'y poussent pas et l'eau y est rare), et à leur longue résistance au christianisme et à l'administration. Pourtant, l'ensemble de la zone a longtemps servi de réservoirs de main d'oeuvre et les photographies tant des villages que des cérémonies ne manquent pas.
La fonction esthétique de l'argot chez Aya Nakamura : entre reconnaissance et mystère. , 2021
La fonction esthétique de l'argot chez Aya Nakamura : entre reconnaissance et mystère. This article addresses Aya Nakamura's slang in four of her most popular songs: « Comportement », « Djadja », « Copines » and « Pookie ». It has indeed been deemed to be the key to her success, as much among young people, who are liable to understand it, as among foreigners who cannot. We addressed the question of the link between her slang and her success, through the idea of a subliminal complexity, as it is developed by Agnès Gayraud: her slang would indeed be one of the keys to her success, not only because it is difficult to understand but also because it is difficult to understand what, exactly, escapes our understanding. Indeed, her slang is based on original topics and syntax, it is also at the center of larger phenomena of vagueness in which her words and phrases have multiple meanings. Finally, one can say that Nakamura's slang is not limited to the text but that it is greatly emphasized by her musical choices, if not included in a form of musical slang.
Recherches amérindiennes au Québec, 2014
By focusing on the foundational influence of a population of Huron-Wendat origin, the current article strives to shed new light on the history of the nominally Iroquois communities of the Montreal region during the second half of the 17th century, and more particularly on that of Kanesatake. Migrating to the St. Lawrence Valley after decades of more or less coerced residence in Iroquoia, many Hurons indeed played a key role in the establishment of Kentake (La Prairie, later Kahnawake) circa 1667 and, as a result of a falling-out, of Kanesatake (La Montagne, and eventually Lake of Two Mountains) in 1675. Although these individuals of Huron origin were fated to assimilate among the Iroquois in the medium and long term, the archives hint at the slow fading of residual identities and solidarities. A political crisis at Kanesatake c.1740, the untangling of which invite the historian’s detour via Detroit, bring these Huron origins back fully into view.
Cet article s’attache à un aspect fondamental de la philosophie matérialiste de Diderot, à savoir le fait que l’individualité psychologique ne peut pas correspondre à l’individu matériel que nous sommes parce que la mémoire sur laquelle elle repose est toujours en quelque sorte partielle. Que faire alors si cet individu matériel lui-même voit son existence mise en doute, du fait que, comme l’annonce le Rêve de d’Alembert, le seul individu, c’est le Tout ? En mettant en relation ces deux démarches, nous montrons comment on peut élaborer une théorie de l’individu qui tienne compte du décalage entre l’individuation comme processus physique et de la constitution de l’individualité comme processus psychologique. | This paper is devoted to a fundamental aspect of Diderot’s materialist philosophy: the fact that psychological identity does not exactly correspond with the material individuals we are because the memories on which psychological identity relies are always partial. This is complicated by the fact that even the material individual is denied reality - since, as is stated in the Rêve de d’Alembert, the only individual is the Whole . By relating these two approaches, I try to show how one can develop a theory of the individual that takes into account the gap between individuation as a physical process and the constitution of a psychological individual.
Revue de Synthèse, 2012
A ristote se posait déjà la question des rapports entre le beau, l'utile et le nécessaire : la beauté at -elle à voir avec la technique ? La technique est-elle forcément laide ? La beauté est-elle nécessairement inutile ? Il reprenait là le dialogue engagé à ce sujet dans le Grand Hippias de Platon. Socrate y pose tour à tour la plupart des questions qui agitent les théoriciens de l'art jusqu'à aujourd'hui : peut-on dire que « ce qui sied est plus beau que ce qui ne sied pas » ? Est-ce que « ce qui pour nous est beau [serait] ce qui éventuellement est utilisable » ? Cette question, une tradition philosophique qui court depuis l'Antiquité, et qu'on voit s'exprimer encore chez Kant, Hegel ou Heidegger, l'a tranchée en dissociant nettement esthétique et technique. Une dissociation qui ne va cependant pas toujours de soi. Pendant des siècles, la richesse sémantique du terme « art » et le rôle unificateur qu'il a joué dans l'espace académique et savant à l'époque moderne a porté des innovations, telles les sociétés des arts, animée d'un idéal de conception unitaire des objets et d'un rêve d'harmonie entre les sciences et les arts, unis au nom d'une compréhension synthétique de l'invention-et finalement de tout acte opératoire-comme relevant d'un art des liaisons selon Diderot 1. Insistons sur cet art des rapports. Au milieu du siècle, William Hogarth conçoit le plaisir esthétique comme goût des correspondances ("exactness of counterparts"). Dans les années 1790, Joshua Reynolds, chantre de la beauté néo-classique, définit l'originalité comme la combinaison de modèles connus 2. Entre-temps, comme on le reprécisera, Adam Smith, dans l'Essai sur la nature de l'imitation dans les arts, voit dans « l'écart entre l'objet qui imite et l'objet imité le fondement de la beauté de l'imitation » et de l'art, érigeant la « maîtrise de la disparité » en
Le jeu vidéo n’échappe pas à la règle de l’art qui est celle de l’événement en tant que création d’effets locaux, c’est pourquoi il est peut-être vain de se demander abstraitement si le jeu vidéo est un support susceptible de faire art sans examiner dans le détail telle expérience singulière proposée par tel créateur. C’est ce que nous nous proposons de faire ici en donnant quelques pistes de réflexion sur les deux œuvres principales du créateur japonais Fumito Ueda : Ico (2001) et Shadow of the Colossus (2005).
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2008
Ce document est le fac-similé de l'édition papier. © musée du quai Branly Fig. 1 Bureau d' André Breton avec la sculpture Uli de Nouvelle-Irlande (H: 125 cm) et la coiffe kwakwaka'wakw (H: 18 cm), sans date,détail. © Top-Rapho, photo Gilles Ehrmann. Études et essais 101 Trois destinées, un destin Biographie d'une coiffure kwakwaka'wakw Marie Mauzé Gradhiva, 2008, n°7 n.s. Fig. 2 Alert Bay vers 1910, deux chefs et un enfant en costume cérémoniel. © Image AA-00210, courtesy of Royal BC Museum, BC Archives.
sommaire/contents
Peut-être le camouflage nous ramène-t-il à quelque chose d'enfantin, dans le plaisir que l'on prend à dénicher l'animal caché sur le tronc ou se confondant avec la feuille, dans cette petite joie de la découverte visuelle. Le camouflage serait cette façon qu'ont les animaux de se fondre dans leur milieu pour se soustraire à la vue d'éventuels prédateurs. Soit. Mais c'est sans doute aller bien vite en besogne que d'invoquer une telle disparition visuelle, et encore faudrait-il s'entendre sur les modalités propres de ce que « camoufler » signifie. D'ailleurs les animaux n'ont pas besoin du camouflage pour se cacher. Ou plutôt, le camouflage ne serait qu'une détermination particulière d'un mode d'être plus profond, un éthos du caché qui donnerait toute sa singularité au mode d'être animal. Jean Christophe Bailly a notamment développé une belle thèse autour de l'idée de l'animal invisible où l'invisibilité, l'être caché serait premier pour l'animal :
The practice of violence against women is becoming increasingly acute in Côte d'Ivoire. The forms and frequencies vary from one cultural area to another. Thus, in the west, in the Tonkpi, female genital mutilation (FGM), occupy the heights of forms of gender-based violence (GVA), (CRD, 2016). In order to identify the strategies of circumcisers in this period of prohibition of FGM and the representations that underpin this practice, in spite of national and international policies, research was carried out in three sub-prefectures of the department of Man and Biankouma from February to March 2016. This is a qualitative study. The results confirmed that the attachment to custom and the adoption of new strategies are the factors explaining the persistence of the practice of excision in Côte d'Ivoire.
Perspective. La Revue de l'INHA, 2019
Les cinq masques en ivoire de la reine-mère Idia (16e siècle) qui sont aujourd’hui à Londres, New York, Seattle, Stuttgart et dans une collection privée anglaise sont sans doute les objets les plus iconiques de l’art du continent africain tel qu’il peut être illustré dans les ouvrages de référence. Or, leurs péripéties d’objets pillés au royaume de Bénin puis vendus par les forces navales britanniques en 1897 permettent d’observer deux mouvements en quelque sortes contraires dans la gestion de ce multiple : d’une part celui de la dispersion globale à travers le marché d’un groupe fait au départ pour agir ensemble localement. Et d’autre part, la redécouverte de leur statut d’ensemble ou de multiple, et de ce qu’Alfred Gell a appelé l’objet personne disséminé à travers leur (re)identification avec Iyoba Idia à partir des années 1950. Nous verrons qu’à partir de ce moment-là, ces deux mouvements s’entremêlent et entrent de façon croissante en tension.
French studies, 2006
Disons en préambule que nous utilisons ici l'expression << arts funéraires )> dans une perspective historique, élargie doncà toute production plastique et esthétique, point de reconnaissance ou emblème pour un groupe ou une société, moyen du dialogue interne à c e même groupe, enfin outil d'identification et de déchiffrage du réel propre à ce groupe, autorisant une liberté d'expression dela part de l'artiste dont la limite se situe justement dans la reconnaissance sociale ou, disons, intellectuelle mais aussi dans l'émotion particulière, quelle que soit sa nature, suscitée chezles destinataires. On peut ainsi dire, dans le cas qui nous intéresse ici, que l'artiste anticipe, àtravers ses propres créations sur I'évolution sociale et politique, en présentant une épure tangible, une image de sa propre société que l'onpeut presque considérer comme une abitraction sociologique, en sorte que chaque évolution, chaque transformation considérée devient de cette manière intelligible et nécessaire.
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