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Recension d'ouvrage publiée dans le Bulletin de la Société Préhistorique Française, 117/4, 2020
2023
Dans la Grèce antique, les rites religieux visaient à produire un état de réceptivité particulier. Ce livre, consacré aux outils de la rencontre sensorielle avec les dieux, contribue au sensory turn qui renouvelle actuellement les études historiques. À propos de : Adeline Grand-Clément, Au plaisir des dieux. Expériences du sensible dans les rituels en Grèce ancienne, Paris, Anacharsis, 2023. 416 p., 26 €. Quels rôles jouaient les sens dans les rites grecs antiques ? Que ressentaient les Grecs quand ils sacrifiaient à leurs dieux ? Quelles musiques, quelles odeurs, quels goûts venaient exciter leurs sens ? Telles sont les questions qu'Adeline Grand-Clément se propose d'aborder à partir d'une hypothèse simple, mais riche de perspectives : la combinaison spécifique de stimulations sensorielles accompagnant ces rites visait à produire, chez les participants, un état de réceptivité accrue propre à leur faire ressentir la présence divine. Contextes sensoriels L'auteure ne prétend pas épuiser un tel sujet, mais ouvrir des chemins dans un champ encore peu arpenté et contribuer au sensory turn qui renouvelle depuis quelques années les études historiques. Si les anthropologues ont ouvert cette voie, les historiens des religions anciennes ne peuvent pas, eux, se fondre dans l'univers
2023
Dans l'Antiquité, les criminels mythologiques ou historiques n'étaient pas nécessairement inhumains. Ils nous montrent que nos évidences n'ont rien d'universel, surtout quand elles touchent à des catégories aussi essentielles que le bien et le mal.
Astérion - Philosophie, histoire des idées, pensée politique, 2024
Pour décrire son approche dans cette étude, Delphine Antoine-Mahut utilise un apologue : lorsque nous retrouvons un objet du passé, par exemple la statue de Glaucus, nous reconnaissons les traits du personnage qu’elle représente, mais en même temps nous percevons ce que le temps et l’action de la mer ont déposé sur sa surface. Ce qui intéresse l’auteure n’est pas de mesurer l’écart entre ce que nous avons sous les yeux et la statue originale, mais de comprendre les événements qui l’ont rendue ce qu’elle est à présent. Hors de la métaphore, ce qui intéresse Antoine-Mahut, c’est d’analyser les différentes démarches que des auteurs contemporains, ou bien plus tardifs, ont entreprises afin de rendre canonique la philosophie de Descartes. Par rapport à d’autres travaux qui se sont penchés parfois sur les mêmes dossiers (je pense notamment au livre de Carlo Borghero, Interpretazioni, categorie, finzioni. Narrare la storia della filosofia, paru en 2017), l’approche d’Antoine-Mahut se concentre sur les enjeux philosophiques de ce processus de canonisation et établit un lien direct entre les contemporains de Descartes et le XIXe siècle français. Ce lien réside dans la présence constante de l’alternative entre un Descartes métaphysicien et un Descartes philosophe naturel, un Descartes rationaliste ou un Descartes empiriste. Derrière cette alternative se situe le problème du statut à donner à Henricus Regius, le professeur de médecine qui a introduit l’enseignement de la philosophie de Descartes à l’université d’Utrecht et qui a longtemps collaboré avec lui, avant de rompre la relation à la suite d’un différend sur la valeur de la métaphysique cartésienne.
Chemins de Dialogue, 2023
L'auteur, dominicain, montre que la spiritualité telle qu'on la conçoit en Europe est un pur produit de la culture américaine et le fruit de trois siècles d'histoire : une spiritualité privée et personnelle, opposée à une religion visible dans la sphère publique et présupposant l'appartenance à une communauté. Elle est adaptée à une société marquée par la vitesse, la mobilité et un « désir de développement personnel souvent proche du volontarisme ». La sociologue Motak parle de trois états : l'état solide s'applique à la religion, dont l'objet est clairement identifiable. L'état liquide apparu avec la Réforme protestante récuse la médiation entre homme et Dieu et met l'accent sur l'intériorité. L'état gazeux qualifie la spiritualité purement individuelle privilégiant l'expérience.
Autour de La Fin de la Chrétienté 1 Le diagnostic est sans appel. Net et lucide. La Chrétienté se meurt, la Chrétienté est morte. Toutefois, la disparition en cours de la Chrétienté, c'est-à-dire de « la civilisation inspirée, ordonnée, guidée par l'Église » (p. 9-10), n'ouvre pas sur l'abîme sans fond du nihilisme et de l'immoralisme, comme se plaisent parfois à le penser les rares survivants du naufrage-« ni la civilisation ni la morale ne s'arrêtent avec la Chrétienté » (p. 35). Elle coïncide plutôt avec l'émergence d'un nouvel âge, d'une nouvelle civilisation avec ses croyances et ses valeurs propres, qui se substitue peu à peu à la Chrétienté. Par certains aspects, cet âge nouveau rappelle l'époque païenne qui précéda l'avènement de la Chrétienté dans l'Antiquité tardive. Comme si une parenthèse se refermait sous nos yeux. Telle est, en substance, la thèse défendue par la philosophe Chantal Delsol dans ce petit essai très stimulant. Les chrétiens qui s'interrogent sur les modalités de leur présence et de leur mission dans la société française contemporaine y trouveront ample matière à réflexion, car il a entre autres mérites celui d'écarter quelques illusions aussi tenaces que stériles. Par exemple, celle qui consiste à s'en tenir à la problématique de la déchristianisation, comme si le christianisme était encore au centre, alors que nous avons affaire à l'émergence d'une nouvelle culture largement étrangère au christianisme. D'où l'inefficacité aujourd'hui des stratégies qui, pour ranimer la
2018
La philosophie n'est pas que cette matière plus ou moins ennuyeuse découverte en terminale : ce sont des réflexions, des méditations, capables de nous accompagner dans notre vie quotidienne. Ce qui fait que la philosophie, on ne la trouve pas que dans les livres : les films aussi peuvent nous faire penser. Pour bien comprendre comment réfléchir avec les films, nous avons interrogé Hugo Clémot, docteur en philosophie du cinéma, et intervenant régulier des séances de ciné-philo de Nantes (pour en savoir plus sur ces séances, clique là).
Revue de philologie, 97-1, 2023, p. 147-151
Studi Francesi, 2017
La Vie de sante Katherine, rédigée en prose par Jean Miélot en 1457, est conservée dans deux témoins: le ms. Paris, BnF, fr. 6449 (M, texte vraisemblablement correspondant de près à la version de Miélot quoique l'autographie du ms. ne soit pas établie), destiné à Philippe le Bon et illustré de semi-grisailles dues pour la plupart à Willem Vrelant; et le ms. Paris, BnF, n.a.fr. 28650 (D), copie réalisée probablement vers 1475 par David Aubert à la demande de Marguerite d'York, illustré par Simon Marmion. Ces manuscrits, reproduits tous deux sur Gallica, témoignent à la fois de la fervente production de livres de luxe qui a caractérisé la cour de Bourgogne, et de la dévotion dont a joui sainte Catherine d'Alexandrie, l'une des saintes les plus honorées en France et en Bourgogne au XV e s.
Le XX e siècle « Les communications établissent l'uniformité parmi les hommes en les isolant. » Theodor ADORNO (1903-1969) et Max HORKHEIMER (1895-1973 Ces deux philosophes font partie de l'école de Francfort, qui se donne pour tâche de réfléchir à l'apport de la philosophie marxiste et de critiquer l'application qu'en a fait la révolution soviétique. Le regard de ces philosophes est aussi très aigu sur le concept de progrès, qui, pour eux, sépare les hommes : les machines, l'organisation spatiale des bureaux, les voitures individuelles détissent les liens sociaux. Les médias aussi séparent les hommes parce qu'ils empêchent les conversations et déversent sur tous les mêmes idées et les mêmes slogans, publicitaires ou politiques. {Communication} « La prison est comme une maladie incurable. » Theodor ADORNO (1903-1969 Pourquoi des hommes sont-ils prisonniers ? Parce qu'ils ont commis des actes de violence sans avoir pu y résister. Ils sont aux yeux de certains des malades, pervers et cruels, pour d'autres des esprits bornés. Tous vivent la prison comme une maladie ; ils ne pensent qu'à leur incarcération, adoptent des attitudes corporelles d'extrême prudence, perdent l'usage de la pensée claire : tout leur est compliqué. Ils sont comme des malades. {Prison} « L'occultisme est la métaphysique des imbéciles. » Theodor ADORNO (1903-1969 Interdit d'enseignement par les nazis, Adorno émigre aux États-Unis. Après la guerre, il reprend son enseignement de la philosophie en République fédérale d'Allemagne. Le centre de sa philosophie -qui est aussi une sociologie, une philosophie politique et une esthétique -est de comprendre comment le nazisme a pu se développer au sein d'une nation cultivée comme l'Allemagne. En 1952, lors d'un séjour aux États-Unis, il travaille sur la rubrique « astrologie » du Los Angeles Times, afin de voir la force de séduction de l'irrationnel. L'occultisme séduit par son apparence de savoir complexe. Plus attractif que la philosophie métaphysique, il séduit ceux qui ne font qu'un usage réduit de leur raison. {Méthaphysique -Occultisme} 621 622 623 La philosoph ie e n 1 0 0 0 c i t a t io ns 218 © Groupe Eyrolles « Dès que le plus faible des hommes a compris qu'il peut garder son pouvoir de juger, tout pouvoir extérieur tombe devant celui-là. » ALAIN (Émile CHARTIER, dit) (1868-1951 Dans cette assertion d'Alain, issue de Propos, il faut à la fois entendre une vérité martelée depuis les stoïciens, Montaigne et Spinoza, et une mise en garde contre les totalitarismes à venir. En février 1923, date à laquelle Alain écrit cette sentence, les plus lucides entrevoyaient déjà les ténèbres dans lesquelles l'Europe allait entrer. Tous les totalitarismes à venir n'ont été possibles que parce que les individus avaient renoncé à leur jugement. Ils s'en sont remis à d'autres pour penser. Ils ont obéi, quoi qu'on leur ordonnât. Jusqu'au jour où quelqu'un dit, enfin, « Non ! » {Jugement -Pouvoir} « Rien n'est plus dangereux qu'une idée quand on n'a qu'une idée. » ALAIN (Émile CHARTIER, dit) (1868-1951 L'homme d'une seule idée est beaucoup plus sujet qu'un autre à devenir fanatique et intolérant. La pensée unique, comme on l'appellera plus tard, est dangereuse parce qu'elle fait le lit des totalitarismes, elle prépare les foules à obéir aveuglément. Celui qui n'a qu'une idée admet difficilement la critique, son monde est étroit, rétréci. Pédagogue, Alain a consacré sa vie à l'enseignement de la philosophie pour former les jeunes gens au journalisme et à l'analyse des idées, afin qu'elles circulent au-delà des murs de l'école. {Idée} « Tous les arts sont comme des miroirs où l'homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même qu'il ignorait. » ALAIN (Émile CHARTIER, dit) (1868-1951 L'art révèle l'artiste à lui-même. Le poète contemporain Claude Roy aimait à dire qu'il écrivait pour savoir ce qu'il avait à dire. Sans la mise en forme que l'art impose, la pensée reste floue. L'art est révélation puisqu'il rend visible ce qui, sans lui, serait invisible. {Art} 624 625 626 219 © Groupe Eyrolles
Kentron, 2014
Antonia Soulez : Au fil du motif Autour de Wittgenstein et la musique
Empoisonner, asphyxier ou brûler l'ennemi : les « armes « non conventionnelles » ne manquaient pas à l'époque gréco-romaine. Cette réalité met à mal notre vision héroïque de la guerre antique.
Corpus, 5 , 2007
L’ouvrage de Charlotte Coulombeau est entrepris en philosophe, et c’est bien en tant que telle que l’auteur s’attache à clarifier chez Lessing les rapports complexes entre philosophie, poésie, critique, métaphysique, religion, histoire et éthique. L’intérêt de cette étude pour le linguiste réside cependant dans la large part accordée au style de Lessing et à ses stratégies de communication.
Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 2019
L'ouvrage Mimétisme des corps et conquêtes des âmes. Les photographies des missionnaires d'Afrique (Kabylie, Aurès, Sahara) repose sur l'analyse d'un corpus de 600 photographies, en particulier 350 portraits de groupes ou d'individus, réalisées dès la fin du XIX e siècle par les Missionnaires d'Afrique en Algérie coloniale et au Sahara. Dahbia Abrous, Maître de conférence à l'Inalco, et Hélène Claudot-Hawad, Directrice de recherche au CNRS (UMI-ESS), toutes deux anthropologues et spécialistes du domaine amazigh, y partent à la recherche des premiers contacts entre missionnaires et autochtones, dans les trois régions amazighophones concentrant l'implantation de cet ordre en Afrique du Nord, à travers les clichés réalisés entre 1873 et les années 1940 par les « Pères blancs » et dans une moindre mesure par les « Soeurs blanches ».
Cahiers du Théâtre Antique n.s. 5
It has been noted that the characters in Euripides' Electra possess characteristics that in Aeschylus belong to other characters in the story, whether they are elements of language or action, particular aspects of the setting or images. The main effect of this procedure seems to be to blur the distinctions between the avengers and their victims, in a tight one-on-one with Aeschylus. A similar procedure, little noticed by critics, governs the identification of the character of Clytemnestra with that of Helen, in the different variations offered by the literary and philosophical tradition; a procedure all the more remarkable because it does not consist of a punctual reference, but develops through a complex set of parallels, repetitions of images and references, so that the identification of the two daughters of Leda takes the form of a discourse with several voices, which runs through the entire play. We will analyse these elements in order to understand how they contribute to the characterisation of Clytemnestra and to the construction of the meaning of the tragic events. In conclusion, we will ask ourselves whether this play of mirrors between the character of Clytemnestra and the traditional Helen prepares the treatment of the character of Helen in the play of the same name, whose basic idea is provided here by the Dioscuri ex machina (v. 1277-84).
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