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La communication se concentre sur l’analyse du dernier roman du collectif d’écrivains italiens Wu Ming : Proletkult. Le collectif, célèbre pour ses romans historiques qui se passent pendant des périodes de transition et de forts changements, choisit cette fois un des événements qui de plus a bouleversé l’Europe pendant le XXème siècle : la révolution d’Octobre. Le roman, avec son intrigue très simple, cache une structure qui rappelle les dialogues platoniciens : en effet, les rencontres entre les différents personnages sont un prétexte pour réfléchir sur ce qu’Alain Badiou a appelé « hypothèse communiste », c’est-à-dire cet idéal qui essaye de créer une communauté fondée sur l’égalité et non sur la compétition. Si l’utopie est l’imagination d’une communauté politique future, alors, à travers les mots de ces personnages du début de l’ancien siècle, les écrivains essayent d’analyser les points de force et les dérives d’une des plus importantes et, en même temps critiquée, forme d’utopie imaginée en Europe. Cette communication a été présenté au Interdisziplinäres Kolloquium - Utopie Europa chez l’Université d’Augsburg (Allemagne), le 10-11 Mai 2019.
Jeu Revue De Theâtre, 1988
lointaine, disait-il, ne pouvait que déchoir du rêve dont le savant l'avait investie-, l'homme de théâtre européen a besoin de voir l'Asie. Chez lui, c'est l'éblouissement d'un regard et non pas la neutralité d'un savoir qui fait émerger la parole sur le comédien, chinois, japonais ou balinais. Le metteur en scène réagit à la rencontre de la scène orientale, à cette matérialité qui lui découvre un art étranger, inimaginable 1. Ce siècle sera ponctué de quelques rendezvous décisifs: Sadda Yacco (1900), Hanako (1904), la tournée de Ichikawa Sadonji (1928), le théâtre balinais (1931). À l'exception peut-être de Sadda Yacco, nul autre comédien ne réunira autant de regards étonnés que Mei Lanfang et son Nouveau théâtre des anciennes formes venu en U.R.S.S. en 1935. Dans des salles où se trouvent-aucunement par hasard-plusieurs générations d'hommes de théâtre-Stanislavski et Meyerhold, Craig et Brecht, Eisenstein et Piscator, Tairov et Tretiakov-, l'Occident a la révélation de la Chine et de son théâtre 2. Mei Lanfang s'en érige en figure emblématique. * Article déjà paru dans la Revue d'esthétique, Éditions Privât.
Revue germanique internationale, 1998
Les controverses auxquelles a donné lieu le débat sur l’authenticité de la stèle de Si-ngan fou (Xi’an), découverte en 1625 par les missionnaires jésuites, mettent en évidence le rôle joué par la Prusse dans le développement de la proto-sinologie, et dans l’exploitation par l’Aufklärung des réalités culturelles chinoises D’une part, les « sinologues en chambre de l’âge baroque » (Andreas Müller, Christian Mentzel, Gottlieb Siegfried Bayer) ; issus du milieu piétiste de Halle intéressé par la stèle – qui porte entre autres témoignage sur les vicissitudes des églises orientales – , ont tenté d’utiliser le monument en vue de retrouver les fondements premiers de la langue universelle (clavis sinica). D’autre part, l’interprétation de l’inscription figurant sur la stèle, telle qu’elle a été transmise en Occident par le père Athanase Kircher (S. J.) dans la traduction de Michel Boym (S. J.), s’est déroulée sur un arrière-plan intellectuel et culturel mettant en jeu la prédisposition supposée des nations « lointaines » à recevoir le christianisme, dans le cadre d’un débat sur la théologie naturelle, initié par Leibniz, et infléchi dans un sens rationaliste par son disciple Johann Christian Wolff, figure emblématique de l’Aufklärung et théoricien du despotisme éclairé. Poursuivie et approfondie par les orientalistes français du Refuge berlinois (Mathurin Veyssière de Lacroze, Isaac de Beausobre), la controverse a débouché sur une instrumentalisation radicale et antijésuite, à laquelle Frédéric II le Grand et son entourage de Potsdam – en particulier le marquis d’Argens, auteur des Lettres chinoises (1739) – ont prêté les moyens d’expression de la fiction orientalisante et du pamphlet antireligieux. Au total, les controverses auxquelles se sont trouvés mêlés les « imposteurs de Potsdam » dénoncés par les commentateurs jésuites modernes de la stèle, révèlent à la fois la pertinence et les limites d’un affrontement idéologique impliquant toute la perception occidentale de la réalité chinoise. La pertinence, parce qu’il a mis en évidence les équivoques du « christianisme chinois » ; les limites parce que la démarche n’a pas dépassé le stade d’une « philosophie du bon sens » relativement triviale, et marquée par l’idolâtrie de la Raison
Linguæ & - Rivista di lingue e culture moderne, Vol 13, No 2 (2014)
Un imaginaire dévoilé/déphasé Stratégies narratives et mémoire culturelle dans le roman 54 des Wu Ming
2017
International audienceIn the 1930's, as the shadow of an international conflict is looming on anew, only few intellectuals are claiming their apolitism. Yet Stefan Zweig is doing just so, because he distrusts every form of political engagement since First World War, considering that the national concept led to different kinds of imperialism. As a consequence, he develops an idea of Europe out of a strictly political framework, a so untimely view as Nietzsche's in his own time ; the german philosoph is well one of Zweig's explicit references.This view does not deny nationalism, does not search to melt the cultures, but relies on reciprocical knowledge and the construction of a « supranational consciousness ». Judging the union inevitable in the Historical movement, the author worries about what would be an only economical union ; such a building, in his mind, could not guarantee a lasting peace, as the countries would not be cured of imperialism, their political disease. ...
Noesis, 2018
Dans les années 1930, au moment où se profile de nouveau l'ombre d'un affrontement entre nations, rares sont les intellectuels qui revendiquent leur apolitisme. C'est pourtant ce que fait Stefan Zweig, lui qui regarde avec une méfiance grandissante, depuis la première guerre mondiale, toute forme d'engagement politique, et considère que le concept de nation a mené aux impérialismes ; il affirme donc avec force son antipolitisme, et développe une conception européenne qui sort du cadre politique au sens étroit. L'idée d'Europe est une idée qui imprègne nombre des écrits de l'écrivain autrichien, mais aussi sa vie. L'essayiste et nouvelliste qui a vécu à une époque charnière, durant laquelle le centre du monde est devenu le « Vieux continent », sur lequel ont germé les deux conflits les plus meurtriers du XX e siècle, s'est interrogé régulièrement, surtout à partir de 1933, sur ce que signifiait l'Europe. 2 Si cette notion nourrit l'oeuvre et la pensée du grand écrivain, c'est que sa formation intellectuelle a pris un tournant lors du premier conflit mondial, choc moral pour toute sa génération. La chute de l'empire austro-hongrois marque également la fin du modèle viennois comme capitale culturelle et intellectuelle, figure idéale d'une Europe portée par les intellectuels, qui aurait hérité des pratiques humanistes. Pourtant, l'idée d'Europe subsiste même après cette défaite de l'esprit, car Zweig considère que le mouvement de l'histoire est en faveur d'une union européenne. Celle-ci se fera donc, pense-t-il, « par le haut », par la culture, la connaissance réciproque et les échanges entre artistes de tous pays-conception qu'il mit en oeuvre dans sa vie et ses amitiés. Enfin, c'est encore un tragique événement qui, consacrant sa nostalgie d'une Europe rêvée, fuie, mais pourtant profondément enracinée en lui, le pousse à mettre fin à ses jours en février 1942. Entremêlant sa vie privée, l'histoire mondiale et son oeuvre romanesque, la notion de crise, centrale dans son oeuvre romanesque, s'offre ainsi comme une clé biographique, en lien avec une vision particulière de l'intellectuel : tel un phare dans la tempête, un repère lors des crises politiques.
Sens Public, 2008
Au-delà des grandes déclarations diplomatiques et convenues sur l’entente entre la Chine et l’Europe, ou entre la Chine et la France, qui mobilisent bons souvenirs et professions de foi au service de nos intérêts mutuels, que peut-on dire simplement, et sans détour, des sentiments réels nourris par les Chinois envers l’Europe et la France au début du 21e siècle, à ce moment précis de l’histoire de Chine où la révolution économique en cours depuis vingt cinq ans apparaît comme « le » facteur central de modernité que le pays attendait depuis cent cinquante ans ? Quel est l’impact de ce formidable changement sur la psyché collective chinoise, sur la gestion que font les Chinois des blessures héritées de leurs relations passées avec l’Europe ? Quelles sont les conséquences que peut avoir une certaine fierté retrouvée sur l’image que les Chinois se font de nous, et sur ce qu’ils attendent de nous ?
Dixième colloque des enseignants non habilités et doctorants de la Faculté de lettres classiques et modernes (mai 2013), 2013
L’article se propose de démontrer que la tendance littéraire québécoise francophone dite littératures métissées ou écritures migrantes peut être envisagée sous l’angle de la problématique de l’existentialisme français en littérature. En particulier, un des romans les plus connus rattachés à cette tendance, L’Ingratitude de l’écrivaine québécoise d’origine chinoise Ying Chen, se prête à une étude comparative avec l’œuvre d’Albert Camus et de Jean-Paul Sartre. Dans son roman précédent, Les lettres chinoises, Ying Chen établit un rapport intertextuel quasi-explicite avec Les lettres persanes. Dans L’Ingratitude, où le thème du suicide occupe une place centrale dans l’intrigue du récit, l’héroïne Yan-Zi va voir la pièce de Sartre Les Mains sales, qui se termine également par un suicide. En outre de cette référence explicite, le roman présente d’autres possibilités de comparaison avec Les Mains sales, mais aussi avec L’Etranger de Camus. Afin d’inscrire L’Ingratitude dans la logique existentialiste, l’étude démontrera que l’intrigue du roman part d’une situation absurde telle que définie par Camus dans Le Mythe de Sisyphe. Le mobile de l’action – la quête de la liberté – est une quête de liberté existentielle comparable à celle de Meursault dans L’Etranger, mais si Meursault est né libre et que sa lutte consiste à résister aux efforts que la société déploie pour convertir son existence en essence, Yan-Zi est née non libre, comme le sont sa mère, ses collègues, voire son père : ils sont nés prisonniers d’une essence. Autrement dit, dans L’ingratitude, l’essence précède l’existence. C’est dans le suicide que Yan-Zi se propose de trouver l’issue. Or, au-delà de cette résolution, le roman laisse percevoir que le vrai objectif de son suicide est d’éveiller l’amour maternel. Elle essaiera aussi d’atteindre l’amour d’un homme – Bi, et elle avoue que seul cet amour aurait pu la détourner de sa décision de se donner la mort. Ainsi, la révolte telle que définie par Camus à travers l’image du sourire de Sisyphe peut être réinterprétée à un autre niveau : refuser de se soumettre à l’exigence d’inhumanité imposée par la nature et par la société, aimer en dépit du caractère arbitraire de la condition humaine. L’étude explore le roman en détail (l’intrigue, les personnages et les rapports entre les personnages, les thèmes, le style et la portée philosophique de L’Ingratitude) en le juxtaposant systématiquement à L’Etranger et Les Mains Sales, à un niveau strictement littéraire, et à Le Mythe de Sisyphe, L’existentialisme est un humanisme et L’Etre et le néant sur le plan des idées.
Quelles hiérarchies sociales en Europe? , 2009
Quels rapports y a-t-il entre l’idéal type des sociologues et la fiction des cinéastes ? Cette question n’a été abordée ni par la recherche sociologique, ni par le monde cinématographique. Cet article vise précisément à interroger la relation entre idéal-type sociologique et fiction filmique à partir de l’étude du film de Pavel Lounguine (PL) sorti en 2002 sous le titre « Oligarkh », traduit à sa sortie en France par l’expression "Un nouveau Russe".
L’idée de nature du Moyen Age à nos jours : une harmonie dissonante, 2016
Wu Ming : la nature entre littérature et militance politique. De Guerra agli umani à Un viaggio che non promettiamo breve Depuis l'antiquité le thème de la nature traverse et imprègne les expressions narratives et artistiques. Au coeur des enquêtes et des interrogations philosophiques, lieu de la spontanéité des instincts (Sophistique) mais également lieu du changement perpétuel et de l'instabilité (Platon), l'élément naturel se déploie sous de multiples formes au cours des époques. Tantôt pénétrée par la présence divine, tantôt projection anthropomorphe, la nature est aussi bien l'expression des émotions et des états d'âme des individus qui la peuplent, que l'image de l'ordre providentiel qui régit le monde. Suite à la constatation de la dépendance humaine à la biosphère, l'époque contemporaine voit ressurgir une attention grandissante pour l'élément naturel. En Italie, on assiste à la naissance de projets éditoriaux, comme la collection Verdenero des Edizioni ambiente ou la collection A passo d'uomo d'Ediciclo Editore, et à la prolifération d'oeuvres qui traitent de problèmes écologiques : Giancarlo De Cataldo, Fuoco (2005) 1 , Simona Vinci, Rovina (2007) 2 , Francesco Abate et Massimo Carlotto, L'albero dei microchip (2009) 3 , ne sont que quelques exemples de cette préoccupation écologique. Le collectif italien Wu Ming 4 , dont cet article analyse la production, s'approprie lui aussi l'idée de nature et en fait un sujet de prédilection littéraire et politique. Nous verrons que dès ses débuts le collectif s'est intéressé à ce thème qui s'inscrit dans une critique plus vaste de la logique capitaliste et dans le développement de la mythopoïèse, la création de mythes. Nous découvrirons ainsi que le roman Guerra agli umani marque l'adhésion du groupe à la défense de 1 Giancarlo De Cataldo, Fuoco, Edizioni Ambiente, Milan, 2007. 2 Simona Vinci, Rovina, Edizioni Ambiente, Milan, 2007. 3 Francesco Abate et Massimo Carlotto, L'albero dei microchip, Edizioni Ambiente, Milan, 2009. 4 Wu Ming est un projet littéraire, un collectif d'auteurs composé à l'origine par cinq écrivains : ils ne sont que trois, Wu Ming 3 sort du projet en 2003 et Wu Ming 5, lui, en 2015. En chinois mandarin ce pseudonyme signifie « sans nom » ou « cinq noms » (en référence au nombre originaire de ses membres) et il fait allusion à la négation du mythe de l'auteur et de l'individu en générale, à laquelle le collectif est très attaché.
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ALTER. Revue de phénoménologie, 2019
Revue Philosophique de Louvain, 2011
Revue des études slaves, 2019
China Perspectives, 2016
Perspectives Chinoises, 45, 1998
La Pluralité des mondes. Le récit de voyage de 1945 à nos jours, 2017
Italies, 2020
L'Europe et ses intellectuels, 2019
Outre-Terre, 2006
Recherches & travaux, 2012
Revue Philosophique de Louvain, 2011
Gaultier Roux, Quêtes littéraires nº 10, 2020 Caricature : l'art de la démesure
Ernest Renan, une pensée complexe (Sophie Guermès. dir.), 2025