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2010, Revue Sciences Humaines Combinées
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10 pages
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Le cow-boy, personnage subalterne en charge de la transhumance du bétail sur le territoire américain, devient la projection mythique d'une Amérique souveraine et victorieuse. À l'ère de l'industrialisation, l'ouvrier incarne la transformation d'un monde et se constitue en une figure de lutte contre les iniquités liées à sa condition. Ces figures, typiques du xix e et du début du xx e siècle, participent d'une construction de type national -le cow-boy incarne la grandeur et l'unité d'une nation américaine valeureuse et protectrice -ou dont la nation est la scène -l'ouvrier s'avance comme une figuration du peuple en même temps que la lutte dont il devient l'emblème introduit un dissensus au sein de la nation. ils témoignent différemment de l'essor et de la construction des États nations, devenus depuis le xvii e siècle la principale forme d'exercice et d'encadrement du pouvoir politique. Michel Foucault, dans l'article « Le sujet et le pouvoir », notait ce processus, et c'est précisément parce qu'il n'y avait selon lui plus que de l'État et toujours plus d'État, que des individus s'associaient pour résister à l'assujettissement. Qu'en est-il quand l'État vacille, quand les cadres traditionnels de l'exercice de sa souveraineté rentrent en concurrence avec la formation d'autres espaces politiques qui ne correspondent plus aux critères de l'État dans sa forme simple, historique ?
Introduction of my book "Le territoire de l'expulsion. La rétention administrative des étrangers et l'Etat de droit en France"/ "Land of the Deported. Immigration Detention and The Rule of Law in France"
L'Année Sociologique , 2018
Si les expulsions sont loin de constituer un phénomène récent, tout porte à croire qu’elles prennent aujourd’hui une ampleur inédite, dans les pays du Sud comme du Nord, notamment suite à la succession de diverses crises. Des mobilisations citoyennes se multiplient pour s’opposer à la violence de processus d’expulsion et contribuent à les rendre visibles. Néanmoins, l’expulsion est un processus protéiforme et multiple qui renvoie à des réalités très diverses, dans le domaine du logement, des migrations, de l’économie, du marché du travail ou d’autres sphères desquelles des groupes sociaux sont repoussés « en dehors ». Cet article constitue un texte de cadrage théorique d’une série de contributions qui mettent en évidence cette diversité de processus dans plusieurs pays et divers domaines, mais à partir desquels on peut identifier trois grands invariants. (1) L’expulsion consiste toujours à mettre des individus au ban, d’un espace national, d’un logement, ou d’un habitat approprié. Cette action peut relever de l’application d’une décision, ou résulter de situations de mise en attente ; (2) il s’agit toujours d’un déplacement forcé, contraint ; (3) enfin, le déplacement est toujours conjointement spatial (vers un autre pays, dans le quartier ou le bidonville voisin, dans un autre immeuble, dans la rue...) et social. Although expulsions are far from being a recent phenomenon, there are many reasons to believe that they are taking on an unprecedented scale today, in the countries of the South as in the North, particularly following the succession of various crises. Citizen mobilizations are multiplying to oppose the violence of expulsion process and contribute to make them visible. Nevertheless, expulsion is a multifaceted process that refers to very different realities in the areas of housing, migration, the economy, the labor market or other spheres from which social groups are pushed back "outside ". This article is a theoretical framework for a series of contributions that highlight this diversity of processes in many countries and fields, but from which three invariants can be identified. (1) Eviction is always about putting people out of the way, into a national space, into housing, or into a suitable habitat. This action may be the result of the application of a decision, or result from inaction; (2) it is always a forced displacement; (3) finally, the displacement is always jointly spatial (towards another country, in the neighborhood or the neighboring slum, in another building, in the street ...) and social.
Cahiers du monde russe, 2015
Ce document a été généré automatiquement le 22 avril 2019. © École des hautes études en sciences sociales Rapatriés et expulsés Le retour des réfugiés de guerre juifs en Ukraine soviétique, entre exigences étatiques et urgences humanitaires (1919-1924) 1
Distribution électronique Cairn.info pour GISTI.
Migrations, Circulations, Mobilités, 2018
Un privilège des enseignants français en situation migratoire Sylvain Beck L'expatriation comme forme de déplacement humain a fait l'objet de recherches qui ont montré la diversité du phénomène (Scott, 2004 ; Pierre, 2003) ainsi que les logiques internes de la communauté formée (Beaverstock, 2002). Elle n'a toutefois jamais été considérée en tant que concept. Le terme d'expatriation est ainsi associé à la mobilité internationale sans que ses usages dans le langage commun et dans le langage scientifique ne soient distingués. .Aussi, l'expatriation peut-elle être associée au langage du mobility turn dans la mesure où elle est le fait d'individus globalisés et libres de circuler, qui se déplacent dans un espace-temps réduit par la facilité des moyens de transports et par les nouvelles technologies d'information et de communication. Cette perspective perpétue une distinction entre migrants qualifiés, désirables pour les pays d'accueil, et travailleurs migrants, immigrants indésirables (Faist, 2013 : 1642). Ce paradigme de la mobilité a permis à la recherche en sciences sociales de complexifier l'analyse des déplacements humains en leur conférant une dimension plus souple et plus proche de la réalité spatio-temporelle des acteurs (Simon, 2006 : 13 ; Cortès et Faret, 2009 : 7). De même, la notion de circulation des migrants (Berthomière et Hily, 2006 : 67) a rendu possible d'interpréter la migration autrement que comme un déplacement entre deux territoires nationaux (Tarrius, 1996 ; Arab, 2008 : 23). Ces analyses microsociologiques des déplacements sont à rapprocher du transnationalisme dans la mesure où ce sont des pratiques initiées et soutenues par des acteurs non-institutionnalisés organisés en groupes et en réseaux à travers les frontières nationales (Vertovec, 2009 : 29 ; Hily, 2009 : 25). Une focalisation excessive sur les pratiques des acteurs tend cependant à faire disparaître les cadres dans lesquels s'inscrivent ces déplacements (droit à la nationalité, conditions d'intégration économique et sociale, liberté de circuler à travers les frontières, etc.). Ce passage d'un paradigme migratoire à un paradigme mobilitaire interroge l'évolution de la question sociale d'une échelle nationale vers une échelle globale et le « faire société » dans un monde globalisé. Dans la mesure où la fluidité remettrait en question la cohésion sociale (Taguieff, 2004 : 119 ; Belton-Chevalier, 2015), la migration et la mobilité sont à considérer comme des voyages situés dans l'espace, dans le temps et dans la hiérarchie sociale (Lévi-Strauss, 1955 : 93 ; Berthomière et Hily, 2006 : 71 ; Simon, 2006 : 14). Ces trois dimensions indissociables permettent de dépasser les recensements administratifs et l'intégration dans la société d'accueil. En effet, les nouveaux arrivants n'ont pas nécessairement pour projet de s'installer et sont limités aux places que leur laisse la société d'accueil. Or, les perspectives sociologiques qui défendent ou réfutent la mobilité ne parviennent pas à s'affranchir de déterminations idéologiques : deux mouvements opposés peuvent être dégagés. Ils se caractérisent par un excès de généralisation, un manque de matériau empirique ou de comparaison. L'un considère les déplacements humains dans un paradigme de la mobilité : dépassant le « nationalisme méthodologique », il met en évidence une somme d'individus en compétition dans un village global (Beck, 2006). Cette perspective rejoint un discours néolibéral qui suppose que la société n'existe pas (Urry, 2000 ; 2006). L'autre, réfractaire à la vision globale, rejette un certain « bougisme », c'est-à-dire une recherche permanente de créativité que suppose la mobilité (Taguieff, 2004). Cette tendance conservatrice défend davantage une cohésion sociale fondée sur le cadre national et son histoire : dans un rapport de domination, la sédentarisation des locaux s'opposerait à l'internationalisation des élites, dont le capital mobilitaire (Ceriani, 2008 : 246) serait en faveur d'un groupe social dominant, car mondialisé de longue date selon une certaine « culture internationale » (Wagner, 1998 ; 2007). Ainsi s'opposent une tendance individualiste et une tendance collectiviste qui présentent chacune la mobilité avec emphase. Mais puisque la société peut prendre d'autres significations que celle de l'État-nation (Chernilo, 2006 ; Hobsbawm, 1990), elle peut également prendre différentes formes selon le niveau d'analyse (Labelle, 2015). Le concept d'expatriation et ses frontières subjectives offrent ainsi la possibilité...
Géostratégiques
Aborder la relation entre le conflit et le territoire semble être une gageure tant leur relation paraît aller de soi. Le territoire a toujours été le cadre et l'objet des conflits. Pourquoi alors interroger aujourd'hui cette relation ?
Genre, féminismes et développement (pp.131-150), 2019
Comment peut-on mieux comprendre les expériences gen-rées et faire la promotion de la justice des genres dans des contextes de violence structurelle (d'inégalité), de colonia-lisme et d'injustice ? Il est possible d'arriver à percevoir la violence structurelle et de reconnaître que celle-ci est genrée, de considérer les sources d'insécurité telles que définies par ceux qui sont le moins en sécurité et en sûreté, et de progresser vers la justice et vers des résolutions équitables des éléments qui obligent les gens à déménager afin de survivre et pros-pérer. La violence systématique, la migration forcée, le colo-nialisme et la guerre sont des processus sociaux qui ont des effets genrés qui touchent et sont touchés par les femmes et les hommes, les jeunes et les aînés, les enfants et les parents, les personnes de genre-variant et les individus de minorités sexuelles-autrement dit, tous ceux qui se trouvent entraînés dans leur sillage. Ce chapitre explore la façon dont ces mêmes individus et groupes forgent de nouveaux (et d'anciens) modes de fonctionnement qui s'alignent avec la justice des genres et la justice sociale. Il décrit également le contexte légal international et les cadres politiques dans lesquels ils sont mobilisés. Enfin, ce chapitre suggère des moyens plus constructifs de réfléchir à la justice des genres, à la justice sociopolitique et à la violence structurelle manifeste, afin de collaborer et de prendre part à des stratégies transformatrices cruciales et des pistes pour aller de l'avant.
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in Voyager en philosophe, de Friedrich Nietzsche à Bruce Bégout, dir. Liouba Bischoff, Paris, Kimé, 2021
Hommes & migrations
Nouvelles pratiques sociales, 1989
Plein Droit, 2020
Bulletin De L Association De Geographes Francais Geographies, 2012
Cahiers de géographie du Québec, 2000
Cahiers Du Monde Russe, 2008
Cultures & Conflits, 2010
Textes & Contextes
L’encampement des réfugiés aux frontières de l’Europe, 2021
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2006
Intervention aux journées thématiques RésoVilles, décembre 2008, Angers