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Abstract

Au Sénégal, la crise des campagnes de ces trois dernières décennies, a engendré un exode massif en direction des villes, derniers remparts dans la lutte contre la pauvreté rurale. Cependant, lorsque l'espoir d'une vie meilleure en ville est déçu, cet exode en provenance des campagnes s'ajoute à celui des banlieues urbaines pauvres et se redirige vers les zones rurales et semi-rurales comme Kayar qui tiennent encore une certaine dynamique économique. Il en résulte une double pression des villes sur la localité : une pression démographique due à l'installation massive de ruraux et de néo-citadins et une autre, plus conséquente, perceptible au regard du rôle de grenier des centres urbains que la localité remplit depuis des décennies. En effet, la forte demande des marchés en produits halieutiques et maraîchers a entraîné la croissance et l'intensification de la production. Ce système est à l'origine des dégradations environnementales que nous avons mesurées au moyen d'indicateurs physiques et humains. Face à ces dégâts écologiques, dans le secteur de la pêche, des politiques basées sur les principes du développement durable sont mises en oeuvre pour répondre à la fois aux besoins de production et à l'obligation de pérenniser les activités. C'est dans ce contexte qu'agissent les femmes du secteur de la pêche. Elles ont opéré des changements dans leurs modes de production avec des résultats concluants, alors que les hommes dans le maraîchage en sont toujours aux constats des dégradations causées par leurs méthodes de production.