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Journée d'étude, Centre Hospitalier de Gonesse, 2018.
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Pour cette première présentation de nature introductive, j'aimerais revenir sur l'histoire de cette discipline particulière, la psychologie clinique, qui rassemble aujourd'hui de nombreux professionnels. Le fait est que la majorité des psychologues professionnels en France, quel que soit leur secteur d'activité, et a fortiori les psychologues hospitaliers qui nous intéressent aujourd'hui, se désignent comme psychologues cliniciens. Qu'est-ce que cela veut dire ? Je n'oublie pas, bien sûr, les neuropsychologues. Mais il faut bien constater que si aujourd'hui 80 à 90 % des étudiant.es qui s'engagent dans un master de psychologie, choisissent de se spécialiser en psychologie clinique et psychopathologie, nous retrouverons à peu prés la même disparité professionnelle dans le milieu hospitalier. Et c'est justement, d'une certaine façon cette représentation majoritaire voire dominante de la psychologie clinique au plan universitaire et professionnel que je souhaite interroger historiquement et scientifiquement. A partir de là, je poserai une question simple mais aussi plus compliquée qu'elle en a l'air : Qu'est-ce que la psychologie clinique ? D'où vient-elle ? Comment et pourquoi s'est-elle constituée comme discipline pouvant délivrer un diplôme professionnel ? L'enjeu étant de comprendre qui sont ces psychologues cliniciens et cliniciennes qui peuplent les hôpitaux. D'où viennent-ils/elles ? A quelle histoire scientifique, institutionnelle et sociale appartiennent-ils/elles ? En espérant que cela puisse nous éclairer sur leur condition actuelle et les enjeux auxquels ils sont confrontés aujourd'hui.
La psychologie clinique désigne à la fois un domaine (celui de la psychopathologie) et une méthode (clinique) qui s'insère dans une activité pratique visant la reconnaissance et la nomination de certains états, aptitudes, comportements dans le but de proposer une thérapeutique, une mesure d'ordre social ou éducatif ou une forme de conseil permettant une aide, une modification positive de l'individu. Les domaines d'intervention se composent de multiples champs qui ne se limitent ni aux sujets atteints de troubles mentaux ni à la stricte référence à la dimension individuelle. L'évolution de la discipline a entraîné l'apparition de nouvelles pratiques, de nouveaux lieux, de nouveaux objets : aide aux mourants, handicap, marginalité, souffrance sociale…, institutions non psychiatriques (crèche, hôpital général, prison…), moments du développement normal (nourrisson, adolescent, sujet âgé…). Quatre types de recherche existent : la recherche en clinique ; la recherche clinique ; la recherche-action et la recherche évaluative. Les méthodes et les techniques sont : l'observation clinique, l'entretien clinique, les tests et les échelles et les questionnaires.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, 2005
Par exemple : En Occident, ce qui est « purement subjectif » est perçu comme faux. La validité d'une connaissance dépend de son objectivité, et nous fondons l'objectivité sur le consensus. Ce critère est culturel. Ainsi nous traitons l'hallucination comme une erreur, symptôme de maladie mentale ; dans d'autres cultures, les hallucinations sont au contraire porteuses d'une vérité que seul celui qui y est sujet est capable de percevoir. La difficulté de ce cours tient essentiellement à la distance critique par rapport à notre monde, à notre culture propre, qu'il nécessite. Car l'histoire discontinuiste suppose une distance à l'égard de la science moderne, et plus largement, à l'égard des croyances partagées dans notre société et que nous considérons comme des évidences indiscutables. Par exemple : L'efficacité technologique de l'homme, sa capacité à transformer le monde naturel, est un critère de validité ancré dans la modernité. L'homme n'a pas de tout temps et dans toutes les cultures voulu transformer le monde. Dans d'autres cultures, la modification de l'ordre naturel est considérée au contraire comme profanation nuisible à l'homme, de par les déséquilibres écologiques qu'elle induit. De même, c'est une croyance (et non une connaissance fondée empiriquement et/ou rationnellement), inscrite dans une idéologie, que de considérer l'homme d'aujourd'hui comme plus accompli (plus rationnel, plus libre, plus affranchi des nécessités biologiques) que celui d'hier. Une illustration peut en être fournie par les travaux contemporains de l'anthropologue américain Marshall Sahlins ; ces travaux remettent en cause le stéréotype suivant lequel la vie dans les sociétés primitives était très dure. Il relève entre autres que le "travail" (la quête de nourriture) n'y occupe que 4 à 5 heures par jour ; on y dort plus que dans n'importe quelle autre société, et les besoins énergétiques sont largement couverts. Ces sociétés, organisées autour de la valeur d'usage (i.e. : satisfaction qu'un bien apporte à son utilisateur), et non de la valeur d'échange (qui structure l'économie de marché ; c'est le prix auquel un bien s'échange sur le marché), sont en fait des sociétés d'abondance. Sahlins dénonce ainsi notre ethnocentrisme : "Ayant attribué au chasseur des motivations bourgeoises et l'ayant muni d'outils paléolithiques, nous décrétons par avance que sa situation est désespérée." (SAHLINS M. (1972). Age de pierre, âge d'abondance. L'économie des sociétés primitives. Paris : Gallimard). De manière générale, la valeur que l'on attribue à une connaissance donnée dépend d'une conception du monde donnée, d'une certaine vision des choses commune à tous les individus d'une société donnée. Cette valeur repose donc sur des critères d'ordre idéologique. Par exemple : Au Moyen Âge, connaître, c'est connaître ce que sont les choses (ontologie) ; l'essence des choses rend compte de l'ordre naturel. A partir de la Renaissance, connaître, c'est connaître le fonctionnement ; les relations entre phénomènes rendent compte des lois de la nature. Epistémologie : Du grec épistémè : connaissance, science, et logos: étude. Synonyme en France au début du siècle de philosophie des sciences (ex. : le positivisme, qui se veut « la » philosophie de « la » science), utilisé également pour désigner la théorie de la connaissance ou gnoséologieanalyse des modes de connaissance et critique philosophique du et/ou des savoirs, le terme n'a pas un usage exactement fixé. Les Anglo-Saxons opposent l' « epistemology »-au sens d'étude de la connaissance en général-à la « philosophy of science »-au sens d'étude des méthodes et des résultats scientifiques. (D'après Dictionnaire de philosophie, p.99).-la sociologie : sociologie des sciences* Sociologie des sciences : Spécialité de la sociologie qui étudie les sciences comme un phénomène de société. Programme fort de la sociologie des sciences : point de vue qui prétend que toute la teneur des sciences peut être étudiée à partir des conditions sociales de son fonctionnement. Il s'agit d'analyser les sciences comme tout autre phénomène sociohistorique (comme, par exemple, la sorcellerie ou la cordonnerie). Les tenants de ce programme adoptent une position agnostique quant à la nature ultime des sciences (c'est-à-dire qu'ils ne veulent pas se prononcer sur la valeur ultime des représentations scientifiques, tout comme des sociologues de la religion pourraient ne pas vouloir se prononcer sur la valeur ultime des religions). Le programme fort refuse de prétendre qu'il y a un « noyau dur » au centre du travail scientifique (c'est-à-dire des éléments qui représentent une objectivité absolue, une scientificité spécifique). Selon ce point de vue, les sciences sont des phénomènes comme les autres, produites par et liées à 1'histoire humaine. Exemple: De ce point de vue, on peut voir les similitudes entre les sorciers et les scientifiques. Tous les deux ont des rôles spécifiques dans la société ; ils ont aussi des principes de légitimation et ils prétendent que leurs pratiques sont efficaces. (D'après FOUREZ G., ENGLEBERT-LECOMTE V., MATHY P. (1997) Nos savoirs sur nos savoirs. Un lexique d'épistémologie pour l'enseignement. Bruxelles : De Boeck Université, pp.28-29).-la psychologie : épistémologie génétique* (Jean PIAGET, 1896-1980). Epistémologie génétique L'épistémologie génétique, définie par Jean Piaget, pose l'indissociabilité de la psychologie et de l'épistémologie, à partir du constat que la connaissance ne saurait être conçue comme prédéterminée ni dans les structures internes du sujet, puisqu'elles résultent d'une construction effective et continue, ni dans les caractères préexistants de l'objet, puisqu'ils ne sont connus que grâce à la médiation nécessaire de ces structures. (D'après Piaget J. (1970), L'épistémologie génétique. Paris : PUF, p.5 ; Cf. aussi infra, texte « Qu'est-ce que la psychologie? » de Piaget.) Toute histoire des idées est alors simultanément histoire de l'esprit lui-même, producteur de ces idées. La perspective est constructiviste * : Constructivisme Vision qui reconnaît le rôle joué par le sujet qui construit les connaissances. Les modèles, les notions et les lois scientifiques sont des représentations mises au point par les humains et pour les humains en vue de comprendre leur monde (jusque dans les observations de base: les sciences de la cognition estiment, par exemple, qu'il n'y a pas de sensation non traitée par notre cerveau). Du point de vue constructiviste, toute connaissance est liée aux sujets qui connaissent. De ce point de vue, elles sont donc subjectives, sans qu'on donne à ce terme, appliqué aux connaissances, aucune connotation péjorative. (D'après FOUREZ G. & Al., op.cit., p.23) Cette perspective s'oppose à l'objectivisme issu du positivisme* : Positivisme Le positivisme, tel qu'on le retrouve souvent vulgarisé, prétend que l'on peut découvrir des lois scientifiques indépendantes de tout contexte et de tout projet. Dans cette perspective, les modèles, les notions et les lois scientifiques existent en eux-mêmes et seraient un reflet exact du monde, indépendamment de tout sujet. Exemple: Croire que les lois de la physique existent en elles-mêmes et ne sont en rien des modèles inventés par les humains pour comprendre le monde qui les entoure. …/… Exemple : Le résultat d'un unique lancer de dé est aléatoire : il n'est pas déterminé par des causes repérables, mais par ce que l'on nomme par défaut le "hasard" ; il ne peut être prédit. La science moderne (c'est-à-dire la science telle qu'elle est conçue depuis le XIX°s.) est déterministe*, en ce qu'elle porte sur des objets déterminés. Déterminisme Du latin determinare : fixer, marquer les limites. Doctrine philosophique selon laquelle l'univers tout entier, y compris la volonté humaine, est soumis à la nécessité. Dans la physique contemporaine, ensemble des conditions nécessaires pour qu'un phénomène se produise. Nécessité: Caractère de ce qui est nécessaire. La nécessité s'oppose à la contingence. Nécessaire: Dans son sens le plus général, est qualifié de nécessaire tout ce qui ne peut pas ne pas être ou être autrement que ce qu'il est. (D'après Dictionnaire de philosophie, pp.79, 201, 202). Cela étant, les développements les plus récents de la physique invitent à revisiter cette conception de la science : Déterminismes et processus chaotiques Un processus est «chaotique» lorsque son aboutissement à long terme ne peut être prévu quelle que soit la précision, nécessairement limitée, de la connaissance de l'état initial. Un exemple classique est fourni par le problème dit « des trois corps ». Si l'on imagine un univers ne comportant que deux corps soumis à l'attraction gravitationnelle, ainsi l'ensemble soleil-terre, les formules traduisant cette attraction permettent de calculer les positions de ces deux corps aussi loin qu'on le désire dans l'avenir ; dans ce processus simple le chaos ne se manifeste pas. Mais si l'on considère un trio, ainsi en tenant compte simultanément du soleil, de la terre et de la lune, ces formules entraînent une imprécision de plus en plus grande à mesure que l'on se projette dans un futur plus lointain. L'imprécision initiale est multipliée par 1,00000025 chaque année. Cela peut sembler insignifiant; en effet au bout de cent mille ans la marge d'erreur n'est accrue que de 2 %, mais, si l'on prolonge jusqu'à la cent millionième année, cette marge sera multipliée par près de cent milliards, ce qui enlève toute signification au résultat des calculs. De tels processus chaotiques risquent de se manifester et de rendre impossible toute prévision chaque fois que plusieurs causalités entrelacent leurs effets. Même dans l'hypothèse d'une soumission absolue à des lois rigoureuses, notre univers est la proie d'interactions qui le rendent imprévisible. Mais cela signifie-t-il qu'il est indéterminé ? Nous pourrions admettre que, certes, nous ne pouvons savoir où va l'univers, mais que, pour autant, son chemin n'en est...
Bulletin de psychologie, 2006
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HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2012
Il s'agit là d'une allocution présentée en ouverture du premier colloque de psychiatrie et de psychologie clinique de Breil-sur-Roya (06) qui eut lieu le 10 novembre 2012. Deux éléments pourront donner quelques lumières sur certains propos tenus : d'une part le colloque avait pour objet (entre autre) une attention particulière portée aux médiations thérapeutiques par l'art ; d'autre part le village de Breil-sur-Roya se situant à plus d'une heure de route de Nice, on y accède par une route sinueuse qui passe par l'Italie pour ensuite revenir en France. Cependant, l'enjeu même du texte est de décoller l'idée d'arrière-pays de toute localisation géographique pour en révéler, non pas-seulement-sa dimension poétique ou artistique, mais son envers inconscient. En ce sens, ce texte s'insère dans une réflexion plus vaste portant sur une approche psychanalytique de l'habiter. arrière-pays, habitat langagier, Yves Bonnefoy, médiations thérapeutiques, art
Le Journal des psychologues, 2010
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Le Coq-héron, 2004
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Cahiers de psychologie clinique, 2013
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Revue de synthèse, 1988
ou dans les chapitres introductifs de quelques manuels (M. Reuchlin, 1977 4), reflete une adhesion, rarement discutee, ä une conception internaliste. La psychologie serait, selon cette conception, animee par une dynamique propre, un processus evolutif totalement endogene et serait independante des facteurs externes tels les domaines religieux, socio-politiques et economiques. Tout au plus, les tenants de cette histoire acceptent-ils de voir la psychologie influencee par des disciplines qui se situent ä ses frontieres comme la biologie, la physiologie et, dans une moindre mesure, la physique. Ces domaines frontieres concernent generalement les processus ou les objets psychologiques habituellement qualifies d'inferieurs comme les reflexes, les sensations et perceptions par opposition au langage et ä la pensee qualifies de processus superieurs. Ces memes domaines frontieres ont ä leur tour engendre des sous-domaines relativement autonomes telles la psychophysique ou la psychophysiologie. Correlativement ä cette conception internaliste, le developpement scientifique est presente comme un cheminement vers l'etat de psychologie positive tel qu'il fut defini par A. Comte, en 1837, dans la 45° legon du Cours de philosophie positives. La marche vers la positivite etait indiquee par A. Comte lui-meme : etude de l'anatomo-physiologie du 8. Christian WOLFF,
La psychologie vue par… les sciences humaines, 2012
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Revue d'anthropologie des connaissances, 2012
Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, 2016
Psicologia em Estudo, 2012
psychologie clinique aupres des enfants , 2019
Le Journal des psychologues, 2017
Cliniques méditerranéennes, 2016
Revue d'Histoire des Sciences Humaines, 2007
Histoire engagée, 2021
Pédagogie Médicale, 2011
Schweizer Archiv für Neurologie und Psychiatrie, 2011
Bulletin de psychologie, 2013