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Les Formes brèves

Abstract

"Les formes brèves offrent cet attrait que pour « peu » de lecture, on reçoit un volumineux bagage à méditer. Il existe deux champs possibles pour le décryptage : l’un concerne le sens, la substance quasi philosophale de l’aphorisme, du trait d’esprit ; l’autre s’attarde sur sa forme, ses moyens en langue, toujours identifiables ou presque par une figure : ellipse, parallélisme ou antilogie, euphonie ou allitération, euphémisme et litote… Il s’ensuit un véritable plaisir à nommer ces figures, à en restituer le nom particulier, de la même façon qu’un arbre sort de l’anonymat s’il est désigné comme un hêtre, un bouleau ou un laurier. La langue se montre sous son meilleur jour lorsqu’elle rapproche de la chose, qu’elle installe une familiarité avec les phénomènes. Qu’est-ce qu’une forme brève ? Bien sûr, on y trouve le proverbe, la sentence, le slogan et l’humour mais aussi un simple titre, une épitaphe, un hyperlien, un texto ; c’est-à-dire toute forme qui fait usage de concision pour d’une part frapper l’attention et d’autre part optimiser l’expressivité. Dans tout le non dit de la brièveté se loge le sens, laissé libre de forme et disponible à l’interprétation. La forme brève sollicite, elle a une fonction phatique, un pouvoir d’attraction ; elle est aussi au cœur de la manière dont le monde contemporain s’écrit et s’exprime. "