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1895, 2013
Page manuscrite non datée. Coll. Cinémathèque française, Fonds Metz, ms. CM1412. Christian Metz et la phénoménologie par Dominique Chateau et Martin Lefebvre « Il y a […] quelque chose d'unique dans le cinéma, il combine deux choses qu'on n'avait pas combinées jusqu'ici : la présence brute du monde et les subtilités et raffinements de la parole humaine. Le cinéma, c'est le monde devenu enfin parlant. » Christian Metz, note manuscrite 1 Les chercheurs en cinéma se souviennent aujourd'hui de Christian Metz comme celui qui a su, pratiquement à lui tout seul, bouleverser la culture des études cinématographiques. Francesco Casetti souligne ainsi qu'avec Metz « nous sommes devant un nouveau paradigme de recherche et en grande partie devant une nouvelle génération de chercheurs. Aux théories ontologiques succèdent les théories méthodologiques » 2. De l'autre côté de l'Atlantique, Robert Stam note que « Metz est l'exemple parfait d'un nouveau genre de théoricien du cinéma, c'est-à-dire quelqu'un qui est arrivé dans le domaine déjà " armé " des instruments analytiques associés à une discipline spécifique, quelqu'un qui était résolument universitaire et sans lien avec le monde de la critique de cinéma » 3. Ceci dit, Metz n'a pas surgi subitement, tel un météore, dans le firmament des études cinématographiques. Son arrivée a été « préparée » par le mouvement filmologique, dirigé à Paris par Gilbert Cohen-Séat, et par la publication des deux premiers articles de sémiologie du cinéma par Roland Barthes dans la Revue internationale de filmologie 4. Metz, toutefois, demeure dans nos esprits, et ce à juste titre, la figure de proue de la sémiologie du cinéma. Si l'on examine le rôle qu'occupe la phénoménologie dans les travaux de Metz-ce que nous proposons de faire ici 5-c'est que cela nous donne un angle qui permet de bien saisir le mouvement de sa pensée
In J. Leclercq et P. Lorelle (dirs.), Considérations phénoménologiques sur le monde, 2020
Depuis la volonté husserlienne d’instituer la phénoménologie comme « une science rigoureuse » jusqu’aux recherches contemporaines visant à « naturaliser la phénoménologie », la phénoménologie s’est toujours pensée dans son rapport aux sciences. Tantôt pour nourrir l’ambition d’une archi-science, tantôt pour corriger ou infléchir les méthodes des sciences positives, tantôt pour rejeter radicalement l’ambition scientifique en tant que telle, tantôt pour renouer un dialogue et négocier une répartition des tâches. Nous essayerons de dégager un bilan de ces relations et de voir dans quelle mesure les démarches phénoménologique et scientifique correspondent à des projets intellectuels compatibles. A notre sens, la phénoménologie n’est viable qu’en reconsidérant son rapport aux sciences ainsi qu’aux exigences propres à la pensée philosophique.
Anthropologie et philosophie sociale, 2013
Journal of French and Francophone Philosophy, 2013
Depuis la fin des années '90, la réflexion sur l'événement a permis de compter Claude Romano parmi les protagonistes de la phénoménologie française contemporaine. Sa proposition phénoménologique s'est ensuite nouée (grâce à l'endurante lecture des romans de Faulkner) à l'inouï débordement de l'événement de la vie que le récit est censé redonner, pour ainsi dire, "en elle-même" et à l'abri de toute sorte de réduction. 1 L'enjeu de ces pages-consacrées à l'ouvrage paru en 2010, Au coeur de la raison, la phénoménologie 2-est la même répétition de la phénoménologie que Romano nous a livrée dans cet ouvrage. En effet, notre avis est que Romano, en 2010, a pratiqué une Wiederholung de la phénoménologie et qu'il l'a fait en situant celle-ci au centre d'un carrefour où confluent les questions historiques (Husserl, Heidegger), les libres variations de la phénoménologie en France (Sartre, Merleau-Ponty, Levinas) et la philosophie analytique. Or, par cette répétition, il s'est installé au carrefour de la phénoménologie française contemporaine, et cela pour deux raisons: premièrement, parce qu'il a donné une contribution décisive à l'alternative "réduction vs intentionnalité" qui ne cesse de représenter l'alternative de la réception française de la phénoménologie. 3 Deuxièmement, parce que par sa répétition il a ouvert aussi un chemin nouveau et original qui maintenant demande à être phénoménologiquement questionné. Première confluence: l'épochè entre cartésianisme et anti-cartésianisme "D'autant plus de réduction, d'autant moins de donation": c'est le commentaire lapidaire de Marc Richir au § 8 du manuscrit de Husserl n. 31. 4 L'opposition vis-à-vis du principe de Jean-Luc Marion "autant de réduction, autant de donation" 5 est patente. Pourtant, ce n'est pas l'opposition entre les deux démarches qui nous intéresse car notre intérêt porte sur la voie phénoménologique que l'on fraye lorsqu'on ne privilégie pas le lienjustement célèbre-entre Reduktion et Gegebenheit, mais lorsqu'on radicalise 8 8 | C l a u d e R o m a n o a u c a r r e f o u r d e l a p h é n o m é n o l o g i e f r a n ç a i s e
Revue de Philosophie et de Théologie, 1995
Occidental philosophy tends to subordinate the individual to the general. The mystical marxism of Ernst Bloch seems to value the individual more than does orthodox marxism. This article shows that after all Bloch falls in line with the tendency of occidental philosophy.
2008
Dans les oeuvres publiées de Kant, le thème de la phénoménologie n'est abordé qu'une seule fois. Il apparaît dans les Premiers principes métaphysiques de la science de la nature (1786), où il est utilisé pour caractériser la quatrième partie de l'ouvrage, consacrée aux phénomènes du mouvement et du repos dans leurs rapports avec les catégories de la modalité. Or, dans la remarque qui introduit à ce chapitre, Kant prend soin d'apporter des précisions concernant le sens qu'il faut conférer au mot phénoménologie. À ses yeux, on doit entendre par là une théorie des phénomènes, et rien d'autre. Aussi écarte-t-il d'emblée toute référence à une quelconque apparence. La confusion entre le phénomène et l'apparence doit être évitée à tout prix. Il ne s'agit pas ici d'une transformation de l'apparence [Schein] en vérité, mais de celle du phénomène [Erscheinung] en expérience ; dans le cas de l'apparence, en effet l'entendement joue toujours un rôle, avec ses jugements qui déterminent un objet, bien qu'il soit en danger de prendre le subjectif pour objectif; dans le phénomène, au contraire, il n'entre aucun jugement de l'entendement. Cette remarque s'imposait non seulement ici, mais dans toute la philosophie, sinon, lorsqu'il s'agit du phénomène, et qu'on prend ce terme comme signifiant la même chose que le terme d'apparence, on est toujours compris de travers 1. Le point de départ de la phénoménologie kantienne n'est donc pas l'apparence, puisque celle-ci est d'emblée le produit d'un jugement, mais le simple phénomène, objet indéterminé d'une intuition empirique, qui, lorsqu'il reçoit sa détermination conceptuelle, accède à l'expérience. Or, dans cette précision apportée par Kant à propos de son concept de phénoménologie il n'est pas interdit de déceler une pointe critique. En effet, cette définition est manifestement dirigée contre celui-là même qui a fait de la phénoménologie une discipline philosophique propre, Johann Heinrich Lambert. Dans son Nouvel Organon (1764), ce dernier avait précisément fondé sa définition du concept de 1 Kant, Metaphysische Anfangsgründe der Naturwissenschaft, AK IV, 554-555 ; trad. Pléiade II, p. 479. (Les références sont données d'abord à l'Académie de Berlin, à l'original pour la première Critique, puis le cas échéant à la traduction des OEuvres philosophiques de Kant dans la « Pléiade », dir. F. Alquié, Paris, Gallimard, 1980-1986). 2 phénoménologie, qui désigne la quatrième et dernière partie de son ouvrage, sur le thème de l'apparence. Selon lui, il est grandement temps que la philosophie s'attaque de manière systématique au problème de l'apparence. Aussi sa définition fait-elle référence à ce motif que Kant refuse explicitement de considérer : le passage de l'apparence à la vérité. Enfin la phénoménologie, ou encore la théorie de l'apparence, est la quatrième [science] ; elle doit repérer l'apparence et procurer les moyens pour l'éviter et pour parvenir jusqu'au vrai 1. Pour Lambert, la phénoménologie est donc d'entrée de jeu une théorie de l'apparence, et non pas une théorie des phénomènes, comme le voudra Kant. Nous aurons à revenir plus loin sur le sens de la prise de distance de Kant. Mais pour l'instant, il importe de faire état du parti qu'adopte Reinhold en regard de ces deux approches de la phénoménologie. Pour le dire rapidement, Reinhold n'opte pas pour l'une ou l'autre définition; il les intègre au contraire toutes deux dans sa propre conception de la phénoménologie. On sait que ce concept est introduit dans le quatrième Cahier de Contributions à une meilleure compréhension de l'état de la philosophie au début du XIXe siècle (1802), où il désigne le volet de la philosophie qui fait suite à l'ontologie 2. Or, dans la toute première occurrence de ce terme dans le Cahier IV, il est aisé de retracer, côte à côte, la conception de Kant et celle de Lambert. La phénoménologie… doit compléter, par la connaissance distincte du sensible en tant que tel, la désintrication de la connaissance humaine qui a été entreprise par l'ontologie (ou Logique pure, No. III du Cahier précédent) à l'aide de la connaissance distincte du rationnel en tant que tel. Elle élucide le réalisme rationnel par l'application de ses principes aux phénomènes [Erscheinungen] qu'elle enseigne, grâce à ces principes, à distinguer et à purifier de la simple apparence [Schein] en que telle 3. D'une part, il est manifeste que Reinhold se range du côté de Kant lorsqu'il déclare que la phénoménologie, dans la mesure où elle porte sur la connaissance sensible, s'intéresse aux phénomènes. Mais, d'autre part, il est clair que Reinhold retient de Lambert la préoccupation 1
Ergologia, 2018
A partir d’une approche phénoménologique de la relation avec Alain, adulte tétraplégique ne pouvant plus parler, l’article analyse les flux qui caractérisent le lien. Trois aspects sont développés. Un en-deçà de l’activité représentationnelle revalorise une sensibilité atteinte par une irrécupérable altérité. La philia qui privilégie égalité et réciprocité fait place à la rencontre qui lie séparation et renversement d’un rapport dissymétrique. Enfin, c’est une conception de la place du même et du soi-même qui s’en trouve revisitée. La subjectivité parait nue de toute activité de conscience, marquée bien en amont de toutes ces personnes qui nous ont portés. A cet endroit d’une ipséité que l’identité n’attrape pas, la responsabilité de l’autre nous rend unique.
Bien que le système criticiste de Hermann Cohen soit opposé à toute métaphysique et toute ontologie et, en cela, diverge radicalement de la philosophie réaliste d'Ernst Bloch, il a tout de même joué un rôle considérable dans la formation de celle-ci. L'appropriation par le jeune Bloch de la pensée de Cohen s'est opérée par l'intermédiaire de la lecture ontologisante qu'en avait faite Oswald Weidenbach. Bloch doit à Cohen les thèmes de l'origine comme question et problème, de l'avenir comme dimension première du temps, et de l'Idée comme hypothèse et destination pratique de la connaissance. ABSTRACT: Although Hermann Cohen's criticist system is opposed to metaphysics or ontology of any kind, and therefore differs radically from Ernst Bloch's realistic philosophy, it was nonetheless instrumental in the forming of Bloch's philosophy. The young Bloch took up Cohen's thought through the ontologizing reading made of it by Oswald Weidenbach. Bloch owes to Cohen the themes of the origin as question and problem, the future as primary dimension of time, and the Idea as hypothesis and practical aim of knowledge.
Recherches de Science Religieuse, 2009
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Alter, 2014
En revanche le marxisme est un interlocuteur essentiel du point de vue éthique pour Jonas, mais à condition qu'il se détache de ce qui est pourtant son « souffle vital », à savoir l'utopie. Jonas poursuit : la société sans classes n'occuperait plus alors la place de l'accomplissement d'un rêve de l'humanité, mais très prosaïquement celle d'une condition de conservation de l'humanité dans une époque de crise imminente 4 .
Aussi prené-je délibérément la parole « en première personne », un peu comme Françoise Dastur l'a fait, en assumant la « règle du jeu » comme l'a dit Jean-Louis Chrétien, à savoir le statut d'un témoignage, d'un parcours. Je présente ainsi un propos qui sera situéj'utilise ce terme à dessein -à l'intérieur de cette histoire intersubjective que vous avez reconstituée, László Tengelyi et Hans-Dieter Gondek, configuration d'un espace interpersonnel vécu de penseurs. 2 Je ne vais donc pas tenir un propos général « en troisième personne » sur la phénoménologie ou sur les phénoménologies, hors contexte et intemporel, ou bien présenter ce qui pourrait être ma conception de la phénoménologie, en extériorité, comme s'il s'agissait d'un courant de pensée que je pourrais évaluer de l'extérieur (from outside), lors même que je m'y inclus : ce serait une sorte de view from nowhere ; ce serait en faire « ma »/une doctrine parmi d'autres, avec « mes »/ses thèmes, « mes »/ses arguments, « mes/ses thèses, « ma »/sa systématique. Rien ici qui la nomme dans son irréductibilité, son originalité, sa singularité comme phénoménologie. Je vais parler 1 Je remercie les organisateurs de ces deux journées des 8 et 9 mars 2012 consacrées à la « Nouvelle phénoménologie », Christian Sommer et Jean-Claude Monod, qui nous ont donné la chance de bénéficier d'un concentré de phénoménologie comme on en a rarement en France depuis longtemps. Ce fut l'occasion de discussion, d'échanges et de découvertes de parcours des uns et des autres, que l'on a pu ainsi revisiter, que l'on ne connaissait pas d'aussi près. J'aimerai aussi remercier très chaleureusement László Tengelyi et Hans-Dieter Gondek d'avoir produit cette somme, cette fresque, qui nous offre les perspectives d'un grand nombre d'auteurs de la phénoménologie contemporaine. Enfin, je souhaite remercier tout particulièrement Charlotte Galland, étudiante en Master 2 sous ma direction à l'Université de Rouen, qui a bien voulu prendre le temps de transcrire cette Conférence. 2 László Tengelyi et Hans-Dieter Gondek, Neue Phänomenologie in Frankreich, Berlin, Suhrkamp, 2011. 3 P. Ricoeur, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990, dixième étude. 4 N. Depraz, Transcendance et incarnation. Le statut de l'intersubjectivité comme altérité à soi chez Husserl, Paris, Vrin, 1995, deuxième Section. 5 Op. cit., quatrième Partie, « Sieben Porträts aus dem Umkreis der Neuen Phänomenologie in Frankreich », Chapitre 6, « Leiblichkeit und Intersubjectivität », pp. 604-639, I. « Von der Egologie über die Ipsologie zur Alterologie », pp. 605-618.
Eikasia n°49, 2013
La prise en compte de l'apparaître et de sa logique en tant que question spécifique est ancienne. La théorie des couleurs de Goethe, et sa postérité, ont ainsi revendiqué l'importance de cette dimension que la science newtonienne tend à abstraire ou à considérer comme seconde. On considère cependant généralement que la phénoménologie telle qu'elle a été développée par Husserl a pour la première fois posé l'apparaître comme terrain d'enquête systématique et de plein droit. Celle-ci, pour autant, s'est rapidement vue contester cette « prise ». Révélé par la phénoménologie, l'apparaître est aussi ce qui ferait définitivement voler son cadre en éclat, la rendrait définitivement impraticable comme méthode, comme disposition de la pensée. Le statut phénoménologique de l'apparaître est ainsi complexe. L'apparaître désigne une dimension incontrôlable, étrangère ou rebelle à toute appropriation au sein d'un mode de pensée discursif. Pour Husserl, l'eidétique phénoménologique ne peut, pour cela même, être formalisée ; les essences phénoménologiques sont des essences vagues et floues, mais une telle concession est pour beaucoup de successeurs de Husserl insuffisante.
Cahiers de la mémoire contemporaine, 2014
Le concept de non-contemporanéité dans la philosophie d'Ernst Bloch, 2021
Ce travail consiste en une analyse généalogique du concept de noncontemporanéité (Ungleichzeitigkeit) dans l'oeuvre d'Ernst Bloch depuis ses premiers écrits jusqu'à sa fixation terminologique plus ou moins définitive dans Héritage de ce temps (1935). Le livre insiste sur le fait que ce concept est inséparable des intuitions majeures de la philosophie de Bloch et trouve sa racine à l'intérieur de sa démarche ontologique : l'être non-contemporain à soi, se cherche continuellement et dans sa quête féconde produit constamment de nouvelles déterminations. Le texte suit à la trace les occurrences du terme non-contemporanéité et tente d'en cerner l'évolution dans des domaines tels que la philosophie de l'histoire, la philosophie de l'art, la philosophie de la religion, l'ontologie ou la théorie politique de Bloch.
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
Psychologie Française, 1999
La psychologie a un objet d'étude à double face, une face manifeste, comportementale, publique se prétant assez bien aux contraintes des sciences naturelles et une face privée, subjective (auquel le sujet est le seul à avoir accès sur le mode expérientiel, ce qui définit le point de vue en première personne) que cette discipline a tout fait depuis un siècle pour ne aborder, en essayant de disqualifier toute approche directe de type introspective (Vermersch 1998). Or cette dimension expérientielle, revient comme une question fondamentale dans les publications récentes, dans la mesure où elle se confond avec la conscience phénoménologique et que ce thème se traduit à l'heure actuelle par un véritable boom éditorial, par la multiplication de nouvelles revues, par d'innombrables colloques et plus encore comme le lieux de rencontre privilégié de toutes les disciplines qui composent les sciences de l'esprit : neurophysiologie, philosophie, psychologie cognitive, lingustique, psychiatrie, Intelligence Artificielle etc ... Au point, que l'on peut se demander, si ce que la psychologie a rejeté de son domaine ne va pas faire le bonheur d'autres chercheurs, moins encombrés des peurs de ne pas être reconnue comme une vraie science, qui habitent la psychologie depuis ses débuts. Dans de nombreuses publications récentes relatives à la conscience, les auteurs signalent, la nécessité d'une articulation entre niveau sub-personnel ou computationnel et niveau phénoménologique (par exemple : soulignent l'importance de la prise en compte de l'expérience subjective, des qualias et certains vont mettre l'accent sur la nécessité de de mobiliser l'introspection (Pesoa 1998, Block 1995) et même sur sa nécessité ethique (Howes 1991, Varela 1996a). Bref, un ensemble d'auteurs (avec de grandes diversités) plaide pour la prise en compte d'un niveau d'analyse le niveau de ce qui apparait au sujet, donc un niveau phénoménologique, d'un objet d'étude particulier relevant typiquement de ce niveau : l'expérience subjective ; et d'une méthodologie susceptible de permettre d'y accéder : l'introspection, qui désigne globalement à la fois le geste réflechissant et la description verbalisée du contenu réfléchi (cf Depraz, Varela, Vermersch en préparation). Cependant, pour la majorité des auteurs, alors que leurs écrits comportent un luxe de bibliographie en ce qui concerne la psychologie cognitive, les neurosciences, la clinique neuro pathologique ou la philosophie de l'esprit, en revanche, quand il s'agit du niveau phénoménologique, on ne trouve plus guère de références, et quand c'est l'introspection qui est évoquée on n'en trouve quasiment plus aucune, il ne reste guére que du prêt à penser . De plus, tout se passe comme si adversaires et tenant du niveau phénoménologique n'éprouvaient aucune difficulté à citer un exemple issu de leur expérience personnelle. A l'heure actuelle, dans l'ensemble des publications, tout se passe comme si mobiliser le niveau de la description phénoménologique ne posait aucun problème méthodologique.
DoisPontos
Les approches divergentes qui sont aujourd'hui réunies sous le nom de "phénoménologie" pourraient nous faire penser que ce mouvement est surtout et peut-être seulement unifié par une commune référence à certains textes, par une tradition partagée. Mais si tel est le cas, l'interprétation des textes ne représenterait-elle pas, pour la phénoménologie, un détournement de sa démarche originelle et une aliénation de son objet, elle qui avait commencé comme une recherche des "choses mêmes"? L'article défend l'idée que l'interprétation des textes appartient à la phénoménologie en tant que telle, et qu'elle lui est même nécessaire si elle veut être à même de réaliser son ambition critique.
Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, 2015
Winston Churchill, qui cherchait toujours, quand il se trouvait en France, à donner l'impression qu'il appréciait beaucoup la langue et la culture française, a commencé un jour un discours portant sur son passé de la manière suivante : « Quand je regarde mon derrière, je vois que c'est divisé en deux parties ». Pour prévenir tout soupçon d'exhibitionnisme, je voudrais vous assurer tout de suite que ce que j'espère vous montrer, sinon démontrer, se divise non pas en deux mais en trois parties ; une première partie, assez facile, une deuxième partie, pas trop diicile, et une troisième, assez diicile. Tout d'abord, j'espère pouvoir montrer que Husserl lui-même reste l'ennemi tenace de toute naturalisation de la phénoménologie : partie A, assez facile. Puis, je vais tenter de procéder au renversement du mouvement de « naturalisation », thème de ce colloque, dans le sens d'une certaine forme de « spiritualisation » en deux étapes : prenant appui sur l'ambition husserlienne d'idéalisation (partie B, pas trop diicile), je réinterpréterai cette idéalisation comme spiritualisation dans le sens de ma propre philosophie ontologique : C. La grande diiculté de cette troisième partie, c'est que je serai obligé de vous inliger un cadre conceptuel qui ressort de ma propre façon de faire la phénoménologie, dont vous n'avez certainement jamais entendu parler. A/ Commençons avec la partie la plus facile. On sait que le mot utilisé par Husserl pour identiier et condamner une attitude non philosophique, était le mot « naturel ». L'attitude naturelle, c'était cette attitude qui prenait, comme allant de soi, le monde de notre comportement habituel, de notre expérience journalière, y compris celui de notre recherche scientiique. Dès ses premiers écrits sur l'arithmétique
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