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2018, Nomikoi Critical Legal Thinkers, Routledge
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11 pages
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A l'époque où se répandent le « nihilisme révisionniste » et « la rumeur désenchantée de la fin de l'histoire », Jacques Rancière nous propose une réflexion sur l'histoire à partir de son écriture comme le lieu de sa vérité propre. C'est en s'écrivant comme histoire que la science historique s'est constituée comme un champ de savoir correspondant aux conditions de son temps. Dans la tension entre récit et discours, en se servant de procédés littéraires contre la littérature, l'histoire, de Michelet à Braudel, a imposé face aux exigences scientistes sa signature propre de science. Cette réflexion s'inscrit cependant dans un projet plus vaste, celui d'une Poétique du savoir : « étude de l'ensemble des procédures littéraires par lesquelles un discours se soustrait à la littérature, se donne un statut de science et le signifie. La poétique du savoir s'intéresse aux règles selon lesquelles un savoir s'écrit et se lit, se constitue comme un genre de discours spécifique. Elle cherche à définir le mode de vérité auquel il se voue, non à lui donner des normes, à valider ou invalider sa prétention scientifique. » Nous avons invité l'auteur à répondre par écrit à quelques questions suscitées par son ouvrage. PHILOSOPHIE, PHILOSOPHIE: Les sciences humaines, la littérature et la politique nouent, dans votre perspective des rapports très spéciaux. L'intérêt que vous y portez ne définit-il pas la tâche du philosophe comme celle de penser ce qui se passe aux frontières des territoires des savoirs ? Ne serait-ce plus qu'aux frontières que la philosophie trouve en son temps, son lieu ? JACQUES RANCIERE : Disons d'abord clairement que je n'entends pas identifier mon objet de travail à un destin contemporain de la philosophie. Il n'y a aucun destin historique ou historial qui réduirait aujourd'hui la philosophie à camper aux frontières. Elle s'est toujours occupée de partage et de frontières entre les modes de discours. Il y a de la philosophie en général là où se trouve exposée l'idée d'une puissance commune de la pensée, là où cette puissance commune est pensée à partir de ce même de la pensée et de l'être formulé par Parménide – et cela, quelles que soient les figures antagonistes prises par ce même, par exemple, eidos ou devenir. La question de la participation à cette puissance commune s'est trouvée, dans le platonisme, intriquée avec celle des partages entre les modes de discours ou – dans les termes de Gilles Deleuze – avec le jugement sur la légitimité des prétendants. C'est ce qui est mis en jeu dans la mise des sophistes ou des poètes à leur place. Mais aussi la question philosophique des frontières à tracer pour définir la puissance commune de la pensée s'est trouvée intriquée avec la question politique de la communauté, c'est-à-dire du rapport entre la puissance commune de la communauté et de la distribution des corps en places et en fonctions. La question politique, telle que la démocratie en impose les termes, est celle-ci : qu'est-ce qui entre de puissance commune dans la parole de celui dont l'occupation sociale est définie par l'exercice de telle ou telle techné ? La réponse drastique de Platon consiste à identifier l'Un de la communauté au principe même de la distribution hiérarchique des corps dans la communauté à l'inégale participation à la puissance commune de la pensée. Cette identification entre le partage de la pensée et le partage des états se dit dans un mode de discours particulier où s'abolit la différence entre les modes de discours, le muthos. La question du récit ne s'est pas introduite dans la philosophie contemporaine par quelque influence délétère de la littérature. Le récit est chez Platon le mode de discours dans lequel s'est opérée ce qu'on pourrait appeler, selon les termes d'Alain Badiou, une suturation de la philosophie à la politique. Cette suturation de la question philosophique du même de la pensée et de l'être à la répartition politique des corps supposés plus ou moins opaques à la pensée, est venue, à l'époque moderne, se loger préférentiellement dans un
Le Télémaque, 2005
Distribution électronique Cairn.info pour Presses universitaires de Caen. © Presses universitaires de Caen. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Journal of French and Francophone Philosophy, 1991
Le livre de Jacques Rancrere, Aux bords du politique, qui inaugure Ja toute nouvelle collection que dirigent St~phane Douailler et Patrice Vermeren, aux editions Osiris, nous aide h d~crypter 1a teneur des dangers qui nous menacent, aujourd'huiqu'il est de bon ton de oonstater Ja fin de Ja politique et des idtologies. Cependant s'ilnous permet de mettre~jour les tltments constitutifs de Ja crise que nous traversons, ce n'est pas pour nous orienter vers une quelconque solution technique ou gestionnaire de cette crise, ni meme pour nous proposer des id~aux de rechange: d'apr~s Jacques Ranci~re, Pierre Leroux, Cabet et Jaootot ont enoore quelque chose h nous apprendre~propos de l'id~e de communaut~. Ou encore: si l'on a beaucoup parl~de libert~ces demiers temps et du danger que Ja tentation~galitariste lui faisait courir, il semble que l'~galit~n'ait pas encore dit son dernier mot et que quelque chose reste encore h penser de ce .COt~.
Le Philosophoire, 2009
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Se démarquant des projets d'émancipation des Lumières, du marxisme et de la sociologie critique, le philosophe français Jacques Rancière affirme que nous n'avons pas à devenir égaux. Nous devons nous présupposer égaux hic et nunc et créer et explorer les conséquences de cette présupposition. Ainsi, plutôt que de fournir le principe d'un ordre meilleur à construire, la présupposition de l'égalité suspend l'ordre institué et ouvre, ce faisant, d'autres « paysages du possible » : des espaces d'expérimentation des savoirs, des perceptions et des capacités qui constituent nos communs. Ce livre entend reconstituer les moments forts du cheminement intellectuel multiple menant à ces idées : sa rupture avec le marxisme althussérien et son exploration des archives ouvrières du 19e siècle ; sa fascination pour le projet de l'émancipation intellectuelle du « maître ignorant » Joseph Jacotot ; la constitution de sa pensée politique centrée sur l'égalité et la démocratie ; et, finalement, l'élaboration de sa pensée esthétique. Ce cheminement n'aboutit pas à un seul concept d'égalité, mais oscille entre trois pratiques de l'égalité – égalités intellectuelle, politique et sensible –, lesquelles impliquent de réévaluer la pensée ranciérienne de la démocratie moderne, ouvrant sur de nouveaux potentiels conceptuels.
Jacques Rancière -Le cinéma et le peuple 1 Jacques Rancière écrit depuis plus de trente ans sur le cinéma ; depuis son premier entretien paru dans les Cahiers du cinéma en 1976 jusqu'aux articles sur Minnelli, les Straub ou Chaplin pour la revue Trafic, en passant par la publication de La Fable cinématographique et les Chroniques des temps consensuels (2005) qui accordent une place de choix aux analyses filmiques, les images mouvantes n'ont pas cessé d'accompagner le développement d'une oeuvre composite et pourtant d'une grande systématicité. C'est que le cinéma ne désigne pas un délassement accessoire qui viendrait interrompre le labeur du philosophe ; au contraire, il s'inscrit pleinement à l'intérieur de son travail conceptuel, jusqu'à s'agencer de manière inattendue avec certains domaines d'analyse qui ne relèvent pas, en apparence, du défilement des images. En témoigne de manière exemplaire la notion de « partage du sensible » qui insiste en premier lieu dans les écrits politiques de Rancière -La Mésentente, Aux bords du politique -, avant de devenir le titre d'un essai consacré à « esthétique et politique » (c'est son sous-titre, publié en 2000), puis de se métamorphoser ailleurs encore, dans un entretien intitulé « L'affect indécis », en « notion cinématographique ». Ainsi, un concept qui sert à éprouver l'articulation du visible et de l'énonçable, de la pensée et de l'action, en fonction du dissensus qu'il favorise ou du consensus qu'il impose, ce concept peut se retrouver opératoire dans une tentative de définition générale du politique comme dans l'étude d'une séquence d'un film de John Ford.
2014
L’idée conventionnelle d’une démocratie représentative est que les citoyens influencent les thèmes et la conception de la politique par l’élection de représentants dans le parlement et qu’ils réalisent leurs préférences politiques de cette manière. En dehors de la représentation classique, il existe une participation conçue au-delà des votes. Mais la question sur le rôle et l’importance de la participation civile soulève entre autre la question des agents aptes à y participer. Autrement dit : Est-ce que tous les citoyens peuvent par-ticiper à la démocratie ? Nous avons choisi Pierre Bourdieu et Jacques Rancière pour traiter ce thème, car ils abordent tous les deux ce problème – mais d’une façon tout à fait opposée. Les deux au-teurs sont en désaccord sur le problème fondamental, qui se pose pour toute politique démocratique, que la participation à la démocratie s’avère comme un privilège exclusif. En premier lieu, nous allons développer la position de Pierre Bourdieu, qui répond négati-vement à cette question en attribuant un rôle prépondérant aux intellectuels. La réponse bourdieusienne est non seulement fortement liée à son concept de domination ainsi qu’à son terme d’habitus, mais aussi à sa méthode analytique de « rupture ». Pour appréhender l’importance des intellectuels comme porte-parole des dominés nous esquissons d’abord son approche mythologique (2.1), ensuite nous développons son concept de domination (2.2). En deuxième lieu, nous allons confronter cette conception bourdieusienne avec la critique formulée par Jacques Rancière (3.1) afin d’examiner sa propre conception de la participation fondée sur l’idée d’égalité (3.2). Dans la conclusion, nous déterminons si la critique de Rancière est fondée (4). In: Heidenreich, Felix/Schulz, Daniel/Mineur, Didier (Hrsg.): Die Bürger und ihr Staat in Frankreich und Deutschland. Les citoyens et leur état en France et en Allemagne. Lit, 2015, 67- 83.
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Revue internationale CRITIQUE D'ART, 2024
Nouveaux Cahiers du socialisme, 2016
Critique d’art, 2012
Essais. Revue interdisciplinaire d'Humanités, 2020
Contretemps, 2023
Le Philosophoire, 2007
Pierre Huyghe, catalogue d’exposition, Centre Pompidou, Paris, Ludwig Museum, Cologne, LACMA, Los Angeles, 2013
Onomastique, droit et politique, Droit et Cultures 64, Paris, p. 91-115., 2012
Cahiers critiques de philosophie, 2017
Laoureux S., Ost I. (éds.), Jacques Rancière, aux bords de l’histoire. Recherches sur Les noms de l’histoire, Paris, Kimé., 2021
Rabaska: Revue d'ethnologie de l'Amérique française, 2019