La conversion dans Le Haut Livre du Graal

Dans cet article, à l'examen de l'historiographie, l'A. se demande si la conversion au christianisme était considéré comme le but de la première croisade. Bien que les historiens nient l'existence, à cette époque, de la conception même de conversion des non-chrétiens, l'A. tente de montrer que ce problème -même s'il est encore mal défini et mal articulé -occupait une place dans la conscience des croisés. L'idée de conversion est indirectement exprimée dans les topoi et thèmes empruntés aux chansons de geste, ainsi qu'aux compositions liturgiques. Ces clichés remplissent dans les chroniques une certaine fonction esthétique subordonnant le récit aux principes de la représentation en vigueur dans la culture médiévale et structurant le texte selon la conception de la vraisemblance à cette époque. Il en résulte que les chroniqueurs qui rapportent des cas de conversion s'efforcent d'atténuer la fiction pour créer un effet de réel.

R. BURNET – D. LUCIANI – G. VAN OYEN (éd.), Le lecteur. Sixième Colloque International du RRENAB, Université Catholique de Louvain, 24-26 mai 2012 (Bibliotheca Ephemeridum Theologicarum Lovaniensium, 273), Leuven, Peeters, 2015

Les convertis : parcours religieux, parcours politiques, Eric Suire, Philippe Martin (dir.), Classiques Garnier, p. 115-128., 2016

Paul Pellisson se convertit au catholicisme à l'âge de 45 ans. Cet acte le détourna de son passé, car il renonça non seulement au calvinisme dans lequel l'avait élevé sa mère, mais aussi à sa carrière de poète mondain connu sous le pseudonyme d'Achante, qui enchantait "par les sons amoureux de sa lyre charmante" le salon de Madeleine de Scudéry. Ses talents d'administrateur, d'homme de lettres et de théologien furent désormais exclusivement placés au service de Dieu et du roi. Le parcours religieux et politique du converti fut guidé par un sentiment de reconnaissance envers son souverain pour s'être trouvé délivré à la fois de l'"erreur" et de son long embastillement, mais aussi d'obligation. Il se fit le thuriféraire de la gloire de son bienfaiteur Louis XIV et chercha à répandre le catholicisme chez ses anciens coreligionnaires. Fondé sur le principe qu'une conversion ne peut être contrainte, ce prosélytisme s'affirma lorsque le converti fut nommé en 1676 administrateur de la "caisse des économats". Conjuguer le service du roi et de Dieu se révéla difficile, dans le contexte des dragonnades et de la Révocation de l'édit de Nantes. Sans trahir sa fidélité au souverain, le courtisan se permit à deux reprises, au moins, de lui conseiller la modération et l'humanité dans l'affaire des conversions.

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2004

CONVERSION est emprunté (vers ) au dérivé latin conversio « action de se tourner, mouvement circulaire » et, spécialement, chez les auteurs chrétiens, « action de se tourner vers Dieu », « retour à la vraie foi » ; c'est également un terme de logique grammaticale. Le mot a eu en ancien français le sens d'« habitation » par confusion avec l'ancien sens de conversation. Il a également été introduit avec une spécialisation religieuse, laïcisée en « changement d'opinion » (avant ). Tout comme le verbe, il n'est plus guère employé au sens concret de « transformation d'une chose en une autre » (vers , repris en ) sinon dans quelques spécialisations apparues au  e siècle ; en mathématiques (), en logique (), finance et droit (). Le sens physique étymologique, « action de se retourner » ( e siècle ; repris  e siècle), n'est guère réalisé qu'en tactique militaire à propos d'un mouvement tournant circulaire. Il a produit le verbe intransitif converser (). Par analogie, conversion s'est étendu ultérieurement au domaine de la navigation et du ski, désignant le demi-tour effectué sur place par un skieur. Au  e siècle, il a été repris en psychanalyse . Emprunté pour l'essentiel au Dictionnaire historique de la Langue française, sous la direction d'Alain Rey, Le Robert, .

Archives Des Sciences Sociales Des Religions, 1998

... new epoch with his Conversion, but, curiously, it was a book which remained alone, even in its author's production", Arnaldo MOMIGLIANO, On ... orient6e B la fois vers une psychologie de l'homme primitif religieux, sa lecture essentielle 6tant celle de Bronislaw Malinowski (8), et ...

2009

La Conversion, expérience spirituelle, expression littéraire, N. Brucker dir., Berne, Peter Lang, 2005, p. 153-152

étude d'une tragédie de collège, Agapytus martyr, de Charles Porée, théâtre des jésuites, début XVIII

La pensée véritable de Jésus se trouve sans difficulté dans les Évangiles. Pour y arriver, il est suffit de se plonger dans la culture juive de son pays au premier siècle. La découverte d'un Jésus pur juif, qui ne peut pas se prendre pour un dieu, conduit à une lecture nouvelle des Évangiles. L'homme est attachant, sans pitié pour les tricheurs, utopiste d'un monde meilleur. Mais qui a transformé Jésus, et pour quelle raison ? Cela aussi n'est pas bien difficile à trouver, il suffit d'y consacrer le temps nécessaire. En bref, ce petit manuel d'histoire qui m'a bien pris dix années de dur travail et de joie. Ceci est la troisième version de mon ouvrage.

To be or not to be a Jew

"To be or not to be a Jew", Proceedings of the conference organized by Andrei Cornea and Mariuca Stanciu, Bucarest, New Europe College, 2013

Ricchezza e importanza degli opuscoli pascaliani. Omaggio a Giuseppe Pezzino., 2016

L'Écrit Sur la conversion du pécheur n'est pas l'opuscule de Pascal le plus fréquenté par la critique. Son titre l'a peut-être desservi. Il lui donne une certaine apparence moralisatrice, semblant diminuer sa portée spirituelle. De péché, en fait, il n'en est pour ainsi dire pas question. Quant à la conversion, on verra que le singulier est trompeur. Ce texte, contemporain des Pensées, partage avec elles la même faculté de donner une portée large à ce qui aurait pu n'être que l'évocation subjective d'une expérience : celle d'une disjonction entre une conversion théorique et la vie de foi.